Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 04:32
Note"ils osent tout "par l'administration du Blogue :
 
 Au jeu de  la démocratie , personne n'a à ouvrir l'accès à la PMA à toutes les femmes  avant que d'en discuter .
Sans ces préliminaires,on a  le signe de reconnaissance fulgurant, d'un  type qui est sous l'influence du zéro -disant,(Qui est muet, ou  qui est con? ), puisque qu'immédiatement après  une prise de fonction , Salemkour adopte sa position de missionné en se refusant au préalable à tout débat .
 Un porte -parole des   Dreyfusards  qui muselle à la source la question de la procréation artificielle,parasite de la sorte  la réceptivité des gens  alors que l'outil scientifique va impacter leur fonction reproductive  .Bien plus surement qu'aucune contradiction morale  de bonne et due forme ,cet acte en rescrit est au contraire, une aberration méthodologique , d'autant  plus radicalement affligeante  que  conséquemment anti-Nuremberg et anti Darwinienne !
N'en déplaise ,il  y a par delà la tromperie épistémologique , un véritable   négationnisme ,et celui-ci se  double également  d'un sabotage  spirituel de la prude pensée de Montesquieu ,(  l'auteur à publié à Genève en 1748  un livre publié sans nom ,de manière déjà  à éviter la censure,mais non pas sans titre :consultez  L'édition originale de L'Esprit des lois en ligne - Montesquieu
Mais avec  l'insoutenable légèreté d'une injonction à l'égalité apparaissant  on ne peut moins constitutionnelle ,c'en est terminé de l'Art. 1er par lequel  l'Assemblée Nationale avait reconnu et déclaré quarante et un an plus tard ,( "en présence et sous les auspices de l’Être suprême"), des droits  originaux  pour l'Homme et  le Citoyen .Aux Origine et fondements de l’égalité ,il y avait des  lois qui relevaient certes de l' économique et du social  .
Désormais ,certaines bébés ne pourront   plus naitre  égaux en  droit ,  et  le patrimoine génétique de certains enfants ne pourra plus demeurer naturel du fait de quelques insensés au nom du progrès égalitaire.
On ne peut rien faire de pire comme gabegie intellectuelle ,  comme escroquerie! en matière d'évolution de  conscience, (et même d'évolution Darwinienne tout court,car les  fœtus qui aurons leurs génomes modifiés subirons de multiples  idiopathies ),que de promettre des   " droits améliorés","non-naturels ":ceux qui seraient "revisités"  pour l'Homme génétiquement modifié et/ou pour l'humaine implantée .Voilà le fait majeur de  juridistes  déprédateurs des règles  et marchands d'illusion comme Salemkour,Lazerges et d'autres obscures exterministes .
C'est une  infraction idéologique qui  revient  à nier littéralement   la pensée humaniste basique, littéraire,  et décisionnaire , classiquement contenue dans   :
- Un  premier ouvrage important qui présentait des réflexions politiques  et décrivait les différentes  formes de lois  qui pouvait convenir à la république , et certainement à tous !
-Et un second fondement collectif  qui fut  consécutif  au modernisme appliqué  à la destruction humaine, et   qui se résume ainsi "Notre déclaration se présente comme la plus vigoureuse, la plus nécessaire des protestations de l’Humanité contre les atrocités et les oppressions"!

 Que dire de plus?Faut-il réviser les lois bioéthiques, et à quel rythme ? 

C'est vrai que :"de nombreuses grandes entreprises, telles qu’Apple, Facebook et Google, offrent désormais à leurs employés la possibilité de congeler leurs gamètes, dans le cadre de leur programme de soins de santé. Il n’a jamais été aussi facile et socialement acceptable de retarder la naissance d’un enfant. Mais est-ce une bonne chose ? "Source - The Conversation

Malik , avec un "M" majuscule ,comme Macron  auquel il emprunte la foulée prometteuse comme un toutou ,saute par là même le pas du Cassinisme pour embrasser le dogme du relativisme et du scientisme financier,en  osant par dessus tout principe de discussion , une régression  gaillarde à l'époque des absolutismes  monarchistes:c'est la contrepartie qu'on ces oligarques à redevoir au système marchand .

On entre ainsi dans l'air des temps postmodernes  ,dans l'invisibilité d'un enjeu global au profit d'un communautarisme de confort,c'est  ça le lobbying de la start'up  nation.

La première des nécessités  militantes  est donc de  rendre compte de la destruction doctrinale  que produit l'oligarchie du comité central national de la ligue de défense dues Droits de l'Homme et du Citoyen  :

-Dire que Salemkour,malgré ce qu'il écrit  en tant que  nouveau type à la tête des "Droits de l'Homme "dans ce texte , (Démocratie et droits de l’Homme, un bien commun à construire Par ),  opère vicieusement  ,par une censure  fondamentale sous sa nouvelle  présidence "Universaliste",comme pour  éteindre les droits d'alors des  adhérents  .

 De prime abord on ne peut faire pire  ,comme préalable à l'exercice statutaire 1901,qui est celui de  la démocratie associative accompagnant  une  convention ou une autre,cessée réguler l'évolution biologique de l'espèce humaine  que de proclamer un dictat du relativisme .

-et  comme pour marquer d'une chaude-pisse son nouveau territoire à l'aune d'une conception raccourcie du "progrès inclusif ",cet aspect odorant de la signature impose cette cascade de  questions: assiste-t-on à un défoulement  empuanti du virilisme classique?  Ce genre de  larbins fonctionnels  peuvent-ils envisager publiquement la  désobéissance à l'aune de l'engagement associatif? Leur trahison concourante des communs fait-elle partie de leur contrat avec l'état  rendant la a pensée universaliste des Lumières est encore moins actuelle?

 En terme costumier , on appelle ces gens-ci des   retourneurs de vestes .On assiste là à une programmation de   transformisme de haute tenue  de la part de ces chiffes patentés du fonctionnariat:à tour de rôle ,ces drôles de leaders  LDH   s'amusent   des enjeux d'un  rôle clé dans la perpétuation de  l'humanisme   .On saura leur en tenir rigueur en rappelant qu'avant   l'actuel  parigot(" territorial" à Autolib’ et Velib’ Metropole) , il y eu  l'activiste  Sioniste   Françoise Dumont  .Maintenant ,l'ex  cheffe du comité central national,se prend pour   Anne-Josèphe Théroigne(ou Terwagne)  de Méricourt au sein d'une commission marigot( dite féministe) !

D'autre part, que signifie ce  passage en force obscurantiste,aussi infondé et pauvre  intellectuellement, que l' excessiveté  crasse du chairman politique  Wauquiez.à propos de la PMA?

On comprend que celui-là  étale son peuplisme  avec une maitrise de trump-stratège,disant une connerie modélisée par ci ,autre par là, afin de décrocher sa tribune dans une presse qui  en  tire également son bénéfice.Mais l'autre ,à moins qu'il ne fasse des ménages pour le transhumanisme( Le transhumanisme est une idéologie infantile, Libération, 17 août 2018),et sa  fakenologie, qu'est-ce qu'il fiche à la tête de la LDH,à se lancer dans de telles inepties et à discréditer le Droit fondamental  "des  Hommes " ,alors qu'il y a trois ans à l'issue de l'AG LDH-LR  une note de  synthèse réfléchissant à la l'éthique biomédicale ,("le grand remplacement génétique ",sur la normalisation de l’eugénisme scientiste), à été exposée et transmise  à la commission parisienne ad hoc et marigote?


En quoi  une  généralisation aussi  impérative de la PMA pour convenance personnelle, sera-elle une des conditions siné qua non  pour gagner le  combat contre le paternalisme sociétal,le masculinisme,le phallocratisme ,les féminicides et l'homophobie  ? La mise en branle de cette théologie scientiste semble bien n'avoir  rien à voir avec le gain d'un droit médical à l'enfant-éprouvette.Au contraire ,la formulation"les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits" s'estompe, perdant beaucoup de sens si elle se réduit  à  cette prestation d'intérêt personnel pour avoir bébé médicalisé,ou se voir implanter un fœtus génétiquement modifié si à l'avenir ,l'éthique scientifique  permettait  le  Galtonnisme !

 

La  PMA pour la convenance personnelle de femmes seules ou de couples de femmes   conviendrait-elle   encore à certains concepts de la   démocratie sanitaire ,comme  la déontologie professionnelle ,la logique économique ,la signification médicale ?

Monique Bydlowski qui  est psychanalyste et auteure de travaux précurseurs sur le désir d’enfant ,dit :

-« Je ne vois pas pourquoi des personnes non stériles [les femmes célibataires ou les homosexuels, ndlr] auraient accès à une aide médicale remboursée pour procréer. C’est une dérive »(Existe-t-il un droit à l'enfant ?)

On peut dire que non, le désir d’enfant n’est pas un droit universel qui prolongerait l'avancée sociale et inéluctable  du  mariage pour toutes et tous ( choix marital qui,bien que n'étant pas très catholique ni islamique ,n'a incontestablement rien de pathologique) ,et que oui  ,Malik Salemkour et Christine Lazerges sont respectivement  responsables de vider et de  participer à la destruction de la rhétorique universaliste et de l'image des Droits de l'Homme ,déjà peu encline  à la brillance ,en France et carrément en extinction  mondiale. L'alpha et l'oméga  du mandat(deux années pour  Adam  et cinq pour l'Eve), portent fatalement atteinte  à l'ensemble des Droits déclarés  en  48,puisque ce  binôme s'autoproclame arbitrairement en faveur de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes en bonne santé ,mais pas en condition reproductive naturelle par leur choix tout à fait honorable ,de vie homosexuelle.

 Il faut condamner et expliquer  qu'avec  ces déclarations entendues et coordonnées  ,la juriste protestante et le défenseur des droits des Roms au sein du collectif Romeurope , sont  porteurs malsains d'un universalisme dont 'ils entérinent  la fin du contenu juridique   conventionnel avec des positions  contraires  aux valeurs exposées et véhiculées  collectivement depuis  1948 et  durant  120 années ici :Accédez à l'exposition .

 Comment ne pas  se prononcer  tout autant contre ces prophéties scientistes ,promulguées  au prétexte  de conscience universelle , que contre l'angélisme ahuri du pontife qui se fait nonce des pédophiles ?Des lors que le jésuite  du Vatican préconise le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent les orientations homosexuelles de leurs enfants  on  cauchemarde ,la parole papale donne  dans de la copie-St-Jacques , une eschatologie qui  dit là toute sa doctrine anti-Agapé (ἀγάπη ) et une encyclique du Saint Père devrait  donner le change à la position officielle  et apocalyptiquement foireuse de l'Église catholique sur ce thème précis de verset de Jean 13:34 .Il conviendrait que Rome se prononce des lors que   l'on ne sait absolument rien  statistiquement ,concernant et le nombre( in-calculé ou incalculable?)d'enfants violés par des  mâles ordonnés par l'Église catholique , ni sur  le quota des criminels cléricaux juridiquement punis , sinon que:

-Peut-on adhérer à la logique d'Amour portée par  la secte de Jésus  qui est d' appuyer ses pairs délinquants sexuels, tout en  interdisant au curés de faire  l'amour homosexuel entre eux, Rome se mêlant de surcroit de pontifier sur  la reproduction sexuée, ou  médicalisée, du reste de la population mondiale  en age de procréer?

-  et pourquoi les  déviances de la foi semblent plus importantes que les déviances sexuelles ,aux yeux du père  François qui nous fait le coup à chaque fois,au point que le droit (du cuissage) sur enfant ou séminariste serait plus acceptable que  les justes droits   terrestres des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres et assimilées LGBT?

Il y a de quoi   être frappé de  christianophobie,car c'est le type qui porte la mitre qui semble  pénalement responsables des déviances de ses prêtres !

 Concernant   la  position fumigène  des icônes des droits de l'Homme en France : Les deux   Babyloniens qui représentent la LDH et de l'institution française de la protection et de la promotion des droits de l'homme  font dans  la chienlit différentialiste quelque peu différente  de celle développée  dans  le crédo des catholiques .

Eux s'appuient sur  de la justice divine ,et il existerait donc un   fondement universaliste  à leur  croyance dont la base est que "le salut promis par Dieu bénéficiera à toute l'humanité, par le biais de la rédemption" .

Mais comme chez les catholiques,ces figures pseudo-universalistes font une proposition de  droit  qui se résume  en un après eux les mouches juridique.(Pour se remémorer   Que sont les droits de l'homme? ,cliquez).

Certes leur répartie fumigène est paritaire ,égalitaire et également exprimée.Elle est   fervente,non pas du point de vue de l'invisible et du céleste paradisiaque(Les  ecclésiastiques et leurs ouailles se  badigeonnent de leur fiel théologique par delà les mouches ,en se projetant jusque dans L'au-de là),mais en un libertarisme ,  cette foi Macrono-start'upiste   aussi artificieuse qu' illégitimement soutenue  . Par rapport aux pères fouêttards de la braguette,l' opinion particulièrement moderniste  de ces frères pétards s'inscrit  dans  le  cadre d'une  bigoterie scientiste  sans rapport avec le registre universaliste  . Mis à part   une "communauté ",les groupes de labos fricards  et des illuminés de la paillasse  personne déjà n'a  que foutre du progrès machiniste et du mysticisme qui l'accompagne  .

Si l'on  se contente juste  d’être et de rester consommateur, cette thématique post-productiviste reste globalement méconnue par ce grand public . Les enjeux moraux ,économiques et sociaux liés  à l'exercice de  la bio médecine ne peuvent ainsi   être débattus  au fond .

 D'autant plus sensément  que les censeurs et les encenseurs  agitent ensembles ,tel un chiffon rouge , uniquement des  questions limitées , moins porteuses    de l’intérêt commun et général, qui sont  celles qui font plutôt  l'avantage  des  brevets marchands des fétus, et de ceux de leur manipulation génétique.

à  lire   Vanessa Wisnia-Weill [26-12-2018] dans Pouvoir d'agir et neurosciences), il n'existe donc pas encore de possibilité citoyenne de contre penser rationnellement ce machinisme ,en tout cas avec  Le grand débat national  foireusement organisé,et à quel prix .

Sans compter  que l'impensé de ces deux icônes là (Le juriste du vélib' et  la diaconesse de la commission consultative) inciterait ,en terme de vacuum juridique ,à plus de  non-droit(pour tous) :cet "ainsi parlait Zarathoustra ",est du jamais vu qui confirmerait la tendance LDH aux dérives particulières(Vers le profit  pro linky avec comme maitre d’œuvre l'avocat Tubiana ,vers le corporatisme universaliste  d'un entregents de cabinet , de "territoriaux"ou de commissionnaire du haut fonctionnariat)avec des logiques confondantes : l'opportunisme  de fortune , confortant l'enrichissement personnel ou d'entreprise , et  les influences partisanes des marchés de l' intelligence artificialisée au détriment de la gratuité de la réflexion libre et  humaine  .Au sujet de  ces  Êtres, Bébés OGM : cobayes malgré eux ,il conviendrait garder  une réflexion édifiante  suffisamment  éloignée du portefeuille et des billets de banque,car il peut y avoir conflit d’intérêt ,voir de la délinquance en robe noire,blouse blanche ou rond de cuir  !

 

 Cependant  être le payeur d'une cotisation "Droits de l'Homme" dans l'Hérault, peut aussi s’avérer très lucratif .Ainsi,la bonne affaire professionnelle pour la présidente de la fédé  LDH34 ,l'avocate Montpelliéraine Sophie Mazas c'est qu'ellle i peut compter engranger la totalité des bénéfices de son cabinet  à travers l'aide juridictionnelle publique ,attribuée légitimement aux demandeurs d'asile:le business plan est implacable ,.

Ce biais financier triangulaire qui est validé par le mouvement associatif ,  se fait percevoir  comme une "affaire qui roule", et une"bonne action " militante ,puisque l'ensemble des dossiers administratif des sans papiers du  département sont rabattu et redirigés uniquement vers sa boite juridique de Sophie Mazas et associés  , par les sections (LDH Sète ,Montpellier ,Lodève,Béziers ...) du département,et par les les ONG .Qui donc en effet pourrait bien contester ou avoir à redire à ce bénévolat altruiste ?(Surtout ,dans le cadre démissionnaire de l’État concernant la prise en charge des mineurs "isolés"):ce trafic gazeux arrange bien la haute fonction publique ,les asso "aidantes ", le monde des avocats , ses syndicats,et le bâtonnier .

 Pour revenir vers d'autre moutons ,Gustave Hentz  raconte légitimement  et modérément,son  point de vue de religieux parpaillot   dessus la PMA pour toutes   dans http://www.lavie.fr, :

D'abord l'éditorialiste  Luc Perin précise que «Sur la PMA et la GPA, les protestants évangéliques sont dans l'ensemble plus conservateurs que les réformés et les luthériens. Néanmoins la Fédération protestante de France vient de présenter au Conseil consultatif national d'éthique (CCNE) un texte commun. Celui-ci exprime des réticences à l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, et s’oppose à la GPA

«Notre texte a un rôle informatif, réflexif et d’incitation au cheminement personnel, explique le docteur Jean-Gustave Hentz, président de la commission Éthique et société de la Fédération protestante de France (FPF). Ce sont des éléments de réflexion valables aujourd’hui, mais notre position pourra évoluer car nous ne sommes pas liés à un magistère. »

Le texte complet de la FPF

 

 

  
 Cependant ,la chaire de président permet  donc à   deux  "sans-esprit" mâles et blancs,de parler plutôt fort, que  de dialoguer .Oui ,mais un président ne devrait pas dire ça !:Malik Salemkour est le dernier  président LDH en date ,celui d'une association visant à l'observation, la défense et la promulgation des droits de l'homme dont la déclaration universelle   est de moins en moins défendue,au sein de la République française ,et ailleurs ,selon ce qu'en à dit la chancelière Angela Merkel   : « Imaginez qu’aujourd’hui nous, communauté des nations, devions adopter une telle déclaration universelle des droits de l’homme. En serions-nous capables ? Je crains que non. »(Forum de Paris sur la paix, organisé le 11 novembre 2018 par la France,pour la commémoration de la fin de la première guerre mondiale ).
Malik Salemkour , doit avoir humé l'air anti-humaniste du temps , car il a lui aussi putsché sa base aussitôt son élection,en outrepassant ses prérogatives  en représentation  !
 
 Le fonctionnaire s'est assis sur l'Esprit des Droits en revendiquant en premier lieu  et en toute urgence avant même la tenue  des Etats généraux de la bioéthique  , la demande d'une mesure de  reconnaissance  hors cadre et hors  "cas médicaux "  de la PMA et de l'acceptabilité de son corolaire le "pseudo -droit" dit " à l'enfant"
 Il commit  ce coup fourré en l'assumant par voie de presse ,le 13 septembre 2017,mais aussi dans une publication de la lettre aux membres de la LDH,sans respecter l'avis d'autrui  .
 
En réalité,le traitement de toutes les questions au cœur de la révision des lois de bioéthique avec   notamment  le dossier PMA ne se fera pas avant l’été 2019  .Mieux ,l'actualité des soixante dix ans d'anniversaire du texte de  la déclaration de 1948,(qui devrait normalement faire référence parmi le humanistes au sein des  "Ligueurs" en France ,  bien qu'il  appartienne néanmoins au patrimoine légitime de  l'humanité naturelle ), devrait permettre à tout ceux  qui, à  la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen ,ne se considèrent  pas  comme ses " idiots utiles" ,de se ressaisir pour s'emparer de son essence doctrinale.Souhaitons  à ces membres  le  bon déroulement de ces célébrations  ,mais surtout demandons leurs comment se sentent les adhérents qui ,après  plus d'un an sans une  once de réflexion ontologique ,et spécifiquement scientifique ,mais aussi historique et philosophique sur la bioéthique,seraient en droit de se poser quelques questions fonctionnelles et doctrinales .
Que leur reste-il du travail de René Cassin ,alors que le comité central  de cette association ne demande plus   leur reste  neuronal aux sections?Tout ces groupes émanant de la société civile se contenteront- ils , sans y réfléchir plus,de continuer dans des directions dictées et en particulier celle-ci:
-Science. Les bébés OGM,bientôt une réalité ?( Comment  le progrès donne-t-il  ainsi dans le "crime contre l’avenir de l'humanité naturelle" ?Quels droits pour quel homme ? Qu'est ce qu'une espèce humaine ?
Claire de La Hougue
15 Novembre 2018

Vers la satisfaction d’un droit individuel à l’enfant ?Qu’est-ce qui va changer dans le droit français si la « PMA pour toutes » était adoptée ? C’est à cette question que Claire de La Hougue, docteur en droit, chercheur associé à  l’ECLJ[1], répond en tirant un à un les fils d’une loi qui balaiera un à un les derniers garde-fous à la marchandisation de l’enfant, du corps de la femme, du corps humain lui-même.

 

Le gouvernement envisage d’autoriser l’assistance médicale à la procréation pour toutes les femmes. Actuellement, l’assistance médicale à la procréation est accessible aux couples formés d’un homme et d’une femme vivants, en âge de procréer et souffrant d’infertilité médicalement constatée, ou pour éviter la transmission d’une maladie grave. Même si cette réforme est principalement envisagée pour l’instant comme un droit d’accès à l’insémination artificielle pour les femmes seules ou vivant avec une autre femme, les autres formes d’assistance à la procréation seraient englobées, immédiatement ou à terme.

 

Un changement de paradigme

 

Supprimer la condition concernant le couple signifierait lever l’exigence d’infertilité médicalement constatée.  Cela impliquerait d’abandonner le principe d’une assistance médicale à la procréation destinée à pallier une stérilité, donc établie sur le modèle naturel de la procréation pour remédier à une pathologie, et le remplacer par une procréation médicalement assistée de convenance. Cela supposerait d’utiliser la médecine non pour guérir, prévenir ou contourner une pathologie, mais pour satisfaire des désirs individuels.

 

L’abandon du modèle naturel permettrait de lever toutes les limites, au nom de la satisfaction d’un désir, de l’apaisement d’une souffrance ou d’une revendication d’égalité faussée. Cette extension entraînerait rapidement la levée des deux autres conditions prévues par la loi actuelle – que les membres du couple soient vivants et en âge de procréer – puis justifierait l’autorisation de la gestation par autrui et sans doute d’autres « modèles familiaux ».

 

Insémination post-mortem, conservation des ovocytes, GPA : la fin des digues

 

Concernant l’insémination post mortem, il serait difficile d’admettre qu’une femme célibataire puisse avoir recours à l’insémination artificielle mais qu’une veuve ne le puisse pas ou, plus absurde encore, que la veuve ne puisse avoir recours qu’aux gamètes d’un inconnu et pas de son époux.

 

Il n’y aurait aucune raison de refuser l’assistance médicale à la procréation à des femmes ayant dépassé l’âge de procréer, puisque le modèle naturel serait abandonné. La revendication de conserver ses ovocytes en vue d’une procréation ultérieure concourt au même objectif, supprimer la limite liée à l’âge.

 

Ensuite viendrait la gestation par autrui, que ses promoteurs présentent comme une forme d’assistance médicale à la procréation. Ils ont commencé par la demander en invoquant la souffrance de couples dont la femme produit des ovocytes mais ne peut porter d’enfant pour une raison médicale telle qu’une absence d’utérus. Au nom d’une conception erronée de l’égalité, en l’absence de toute référence à la nature, il n’y aurait pas de raison de ne pas satisfaire le désir de ces couples, puis celui des hommes en mal d’enfant, qu’ils soient seuls ou en couple avec un autre homme, ou des femmes qui ne souhaitent pas compromettre leur carrière, leur confort ou leur silhouette par une grossesse. La gestation par autrui serait donc légalisée après un délai destiné à faire croire que cette conséquence n’était pas prévue.

 

Coparentalité, absence de père, absence de repères

 

Après le rejet du modèle naturel, il n’y aurait plus de raison de limiter le « projet parental » à deux personnes. Pourquoi trois adultes – ou plus – ne pourraient-ils pas souhaiter concevoir et élever ensemble un enfant ? D’autre part, si le projet parental et l’amour devenaient le fondement de la filiation, celle-ci perdrait toute stabilité – et l’enfant toute sécurité – la fin des sentiments ou le changement de projet justifiant d’abolir la filiation. On pourrait donc voir apparaître les familles multiparentales et la filiation temporaire…

 

L’extension de la PMA à toutes les femmes consacrerait l’exclusion du père de la vie de l’enfant. À une époque où on encourage (ou oblige) les pères à assumer leurs responsabilités à l’égard des enfants et où l’on constate chaque jour les conséquences dramatiques de leur absence, il serait complètement incohérent d’entériner par la loi l’éviction du père.

 

La marchandisation du corps humain en question

 

L’extension de l’assistance médicale à la procréation aurait aussi des conséquences pratiques, concernant notamment l’approvisionnement en gamètes. Les dons sont déjà insuffisants pour satisfaire la demande due à l’infertilité médicalement constatée. L’ouverture « à toutes les femmes » entraînerait une augmentation considérable de la demande, donc aggraverait la pénurie de gamètes, accroissant les délais d’attente. Les candidates à l’insémination artificielle ou à la fécondation in vitro continueraient donc à aller à l’étranger. Pour remédier au manque de gamètes, il serait nécessaire soit d’abandonner l’obligation de gratuité du don des produits du corps humain, soit d’acheter des gamètes à l’étranger, là où la vente est autorisée, comme le font déjà certains de nos voisins. Tout cela contribuerait à la marchandisation du corps humain et légitimerait la vente d’organes.

 

La prégnance de l’eugénisme

 

L’augmentation du nombre de fécondations in vitro aggraverait en outre le problème des embryons surnuméraires et la tendance à l’eugénisme. Dans les pays où la vente de gamètes est légale, les candidats choisissent les donneurs sur catalogue, en fonction de leurs caractéristiques physiques, de leur dossier médical, de leurs capacités intellectuelles etc. Les ovocytes d’une jeune femme blanche diplômée coûtent plus cher que ceux d’une femme de couleur sans formation…

 

Tout cela n’aurait pour but que de satisfaire les exigences des adultes, sans tenir aucun compte de l’intérêt des enfants. L’enfant ne serait que l’objet permettant la satisfaction d’un désir, peu important qu’il soit privé de père et amputé de ses origines.

L’ouverture de la PMA à toutes les femmes signifierait l’institutionnalisation d’une filiation sans père, créant une inégalité entre les enfants qui ont un père et ceux qui en seraient privés par la société et par la loi, entre les enfants qui ont le droit d’avoir une filiation crédible (et le droit de la rechercher le cas échéant) et ceux qui en seraient privés.

 

Comme l’a reconnu le Comité national consultatif d’éthique dans son rapport de 2005 sur l’accès aux origines, « la médecine serait simplement convoquée pour satisfaire un droit individuel à l’enfant ».

[1] European Centre for Law and Justice.

-Autre article sur l'actualité de l'eugénisme scientifique :Un bébé presque parfait Génétique, procréation et eugénisme

par Jean-Hugues Déchaux
Actualité:
-Note de l'administration du blogue  :"Demandons-nous si la grande cause soro-fraternelle des  Droits Universels de l’Homme ne se mue-t-elle   pas en celle des nationalismes et des apartheid le ,d'autant que ?:

En Italie :

-c'est Stefania Pucciarelli, sénatrice italienne controversée en charge des droits de l'homme,qui fait polémiqueen décrochent la timbale des droits de l'homme

En France:

-c'est La fronde de la CNCDH contre l'arrivée à sa tête d'Alain Jakubowicz

 

 -Voici qu'un avis critiquable,arbitraire ,discriminatoire et en contradiction avec les droits de l'homme ,a été produit par la commission de  la présidente de la CNCDH:celui de faire accroire la discrimination(genrée)dans le cas d’êtres à naitre   médicalement par satisfaction d'un désir d"enfant,qui consiste en l'acte final du mandat de Christine Lazerges .

Un surplus de cumul nuit tant à la Fédération luthérienne mondiale,secte réformée avec  laquelle  elle partage  la  foi  ,qu' à la commission qu'elle dirige comme Présidente | CNCDH Ce lobbying  théologico-politique(Macron est pour ) et trans-humain  indigne :car  il n'est nullement protecteur juridiquement  pour le futur citoyen donné à la vie au prétexte sociale dans de telles conditions cautionnées comme " scientifiques" :

"Avis sur l'assistance médicale à la procréation

Dans le cadre du réexamen des lois loi de bioéthique, légalement prévu fin 2018 mais sans cesse reporté, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a décidé d’étudier plus particulièrement l’assistance médicale à la procréation (AMP). Car elle touche au plus près la liberté individuelle et les droits de plusieurs personnes, et l’intérêt de l’enfant, la CNCDH considère qu’il est indispensable de réinterroger cette pratique à l’aune du respect des droits humains. Si elle se prononce en faveur de l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation pour les couples de femmes et les femmes célibataires, la CNCDH appelle les pouvoirs publics à revenir sur certains aspects de cette technique médicale."

Mardi 20 novembre, la Commission nationale consultative des droits de l’homme a émis un avis dans lequel elle estime désormais « indispensable de permettre aux couples de femmes et aux femmes célibataires d’accéder à l’AMP » (cf. PMA sans père : feu vert de la Comission des droits de l'homme), comme l’explique sa présidente, Christine Lazerges. Grégor Puppinck, auteur d’un récent livre intitulé « Les droits de l’homme dénaturé » (Le Cerf)[1], présente les ambiguïtés et les limites d’une telle prise de position.

 

Gènéthique : Tout en acceptant le principe de la PMA pour les couples de femmes et pour les femmes célibataires, la CNCDH se défend d’ouvrir un droit à l’enfant. Cette position est-elle tenable ?

 

Grégor Puppinck : Il est évident que la reconnaissance d’un droit à la « PMA pour toutes » emporte celle d’un droit à l’enfant, car la PMA n’est rien d’autre qu’un moyen pour avoir un enfant. Si l’on a un droit au moyen dont on a aussi un droit au résultat de ce moyen c’est-à-dire à l’enfant. Or, il y a un « droit à la PMA », et donc à l’enfant, dès lors que l’accès à cette technique est rendu possible sans condition médicale ou thérapeutique, comme c’est le cas jusqu’à présent.

Certes, nul ne peut  pour l’instant intenter  un procès contre l’État « pour avoir un enfant », mais il le peut pour avoir accès à l’adoption ou à la PMA ; et les motifs autorisés de refus sont de plus en plus réduits.

 

G : La commission estime que la décision est en cohérence avec la CEDH. Les discussions autour du droit de la filiation laissent à penser que ce ne serait pas si simple. Comment la CNCDH justifie-t-elle sa position ?

 

GP : C’est une demi-vérité…  La Cour européenne des droits de l’homme a jugé que « les Etats ne sont nullement tenus de légiférer en matière de procréation artificielle ni de consentir à son utilisation »[2]. Il n’existe donc pas de droit d’accès à la PMA au titre des droits de l’homme. Au contraire. Comme le reconnaît d’ailleurs le Haut conseil français à l’égalité entre les femmes et les hommes : « il n’y a pas, dans le droit international, la consécration d’un droit d’accès à la PMA »[3] . Cela a été confirmé à de multiples reprises par la CEDH qui accepte parfaitement que cette technique soit réservée aux cas d’infertilité pathologique, sans y voir de discrimination.

De l’état actuel de la jurisprudence de Strasbourg, il est impossible de déduire que l’accès à la « PMA pour toutes » n’est pas susceptible de violer les droits de l’homme, pour la simple raison que la Cour n’a pas encore, à ce jour, été saisie par une personne privée de son père et/ou élevée par « deux mères » à cause de l’usage de cette technique. Or, il n’est pas exclu qu’une personne issue d’un tel bricolage procréatif vienne, dans 10 ou 15 ans, porter plainte pour atteinte au respect de son droit à la vie privée et familiale, et en particulier à l’identité, comme c’est le cas actuellement de plusieurs personnes nées par PMA anonyme, c'est-à-dire par don de gamètes.

Il faut malheureusement attendre qu’il y ait un jour une condamnation pour reconnaître rétrospectivement que la PMA pour toutes violait les droits des enfants. Cela est dû au fait que les droits de l’homme ne garantissent que les droits des personnes existantes, et sont structurellement aveugles à l’égard du bien des enfants en général, non encore conçus, c’est-à-dire des générations futures.

 

G : La CNCDH juge « légitime » que les enfants nés d’un don de gamètes ait accès à leurs origines, mais « le donneur ne serait cependant pas obligé de dévoiler son identité ». Que pensez de cette prise de position ?

 

GP : Sur l’anonymat du don de gamètes, la CNCDH est incohérente. Elle soumet la jouissance des droits fondamentaux d’une personne - son droit à l’identité - au bon vouloir d’un tiers, le « donneur » ! C’est une demi-mesure arbitraire et discriminatoire qui est en contradiction avec ses propres positions et avec le droit des personnes.

La « PMA pour toutes » revient à « fabriquer » un enfant volontairement privé de son père et de sa filiation paternelle. Cela n’est pas conforme à son intérêt et peut en outre être une cause de longues souffrances. C’est également contraire au droit international, en particulier à la Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE), qui est le texte international ayant réuni le plus grand nombre de signatures et de ratifications.  D’après son article 7 § 1, « L’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux ».

La Cour européenne a en ce sens jugé que « le respect de la vie privée exige que chacun puisse établir les détails de son identité d'être humain, et le droit d'un individu à de telles informations est essentiel du fait de leurs incidences sur la formation de la personnalité (…). Ce qui inclut l'obtention des informations nécessaires à la découverte de la vérité concernant un aspect important de son identité personnelle, par exemple l'identité de ses géniteurs »[4]. Dans l’affaire Odièvre c. France, la Cour avait énoncé qu’« A cet épanouissement (personnel) contribuent l'établissement des détails de son identité d'être humain et l'intérêt vital, protégé par la Convention, à obtenir des informations nécessaires à la découverte de la vérité concernant un aspect important de son identité personnelle, par exemple l'identité de ses géniteurs (Mikulić c. Croatie, no 53176/99, §§ 54 et 64, CEDH 2002-I). La naissance, et singulièrement les circonstances de celle-ci, relève de la vie privée de l'enfant, puis de l'adulte, garantie par l'article 8 de la Convention »[5]. La Cour a encore jugé dans l’affaire Jäggi c. Suisse que « le droit à l’identité, dont relève le droit de connaître son ascendance, fait partie intégrante de la notion de vie privée »[6]. L’importance de la filiation biologique, du lien biologique, est d’ailleurs soulignée par la Cour dans les affaires ayant trait à la GPA, que cela soit fait pour condamner un État n’ayant pas tenu compte de ce lien qui existait[7], ou pour conclure à la non-violation des droits des requérants en l’absence de tout lien biologique avec l’enfant[8].

 

A la lecture de l’avis de la CNCDH, on peut se demander si, face aux désirs et aux techniques sans limite, les droits de l’homme peuvent encore protéger notre humanité. En effet, si les droits de l'homme se bornent à accompagner les progrès de la science médicale, ils seront condamnés à servir d'alibi moral à une nouvelle forme de déshumanisation dont la violation volontaire des droits et intérêts des enfants est symptomatique. Les droits de l'homme ne protègeraient plus l'homme, mais se limiteraient à ajuster symboliquement la société à ce progrès.

À l'inverse, le rôle des droits de l'homme est de protéger l'homme de toutes les idéologies, non seulement des anciennes, mais aussi, aujourd’hui du transhumanisme.

 

 

[1] Editions du Cerf, 2018.

[2] S.H. c. Autriche, n° 57813/00, 1er avril 2010, § 74.

[3] Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Contribution au débat sur l’accès à la PMA, Avis n° 2015-07-01-SAN-17 adopté le 26 mai 2015, p. 11.

[4] Phinikaridou c. Chypre, n° 23890/02, 20 décembre 2007, § 45.

[5] Odièvre c. France [GC], n° 42326/98, 13 février 2003, § 29.

[6] Jäggi c. Suisse, n° 58757/00, 13 juillet 2006, § 37.

[7] Mennesson c. France, n° 65192/11, 26 juin 2014.

[8] Paradiso et Campanelli c. Italie [GC],

Partager cet article
Repost0
28 août 2018 2 28 /08 /août /2018 07:56

Déclaration commune à la presse:

Le BDS 34 Hauts-Cantons et la section LDH St-Pons-de-Thomières estiment que la convocation au commissariat central mardi 28 août 2018 à 9h, pour l'audition de trois porte-paroles du BDS de Montpellier, confirme une double spirale de harcèlement:de la pression policière associée à du harcèlement juridico-politique tendent à accabler injustement un mouvement que nous soutenons .
 
Nous dénonçons un engrenage qui semble avoir eu comme précédent une plainte associative datant de 2015 , lancée contre deux autres personnes du BDS peu après le déclenchement par l'État d'Israël de l'opération meurtrière dite "Bordure protectrice" .
La section St-Pons-de -Thomières/Hauts-Cantons a toujours prétendu que l' accusation portée contre ces deux militants était faussement fondée .Nous pensons que cette démarche soit disant de Droit , était uniquement destinée à causer du tort au BDS Montpellier. Or c'est par un rendu favorable envers des militants que nous avons toujours soutenu,que la justice a tranché en Cour de cassation le 7 février 2018 .

L'autre démarche politiquement incorrecte ,tout autant inacceptable en ce sens,que celle du harcèlement subi par des militants du BDS Montpellier,est celle de l'accueil par la France du criminel de guerre Benyamin Netanyahou le 5 juin 2018 dernier à Paris: au prétexte de l'inauguration dans notre pays,de la saison culturelle croisée France- Israël .
 
Un courrier du 27 Juin 2018 que nous avons reçu du ministère de l’intérieur fait état d'un réponse argumentaire à notre opposition"diplomatique " .Son contenu ne laisse aucun doute sur la déliquescence de la géo-stratégie «à la Française», et sur l'étroitesse conceptuelle du pays par rapport au devoir d'humanité et de fraternité entre les peuples.Ainsi donc:
-dès lors que dans son courrier, Gérard Collomb compose,(comme Manuel Valls ),avec un amalgame sémantique mensonger qui fait fusionner l'antisionisme et le racisme ,
- et dès lors que Philippe Saurel, maire de Socialiste de Montpellier, continue de lancer sa police contre des défenseurs du Droit international de sa commune, nous répondons que le combat contre l'apartheid sioniste n'est pas blâmable pour autant qu'il fasse usage de la non-violence, et qu'il ne peut en aucun cas s’apparenter à un antisémitisme.Nous demandons donc que cessent et les poursuites ,et les duperies d’État à propos des Palestiniens.

Fait à St-Pons-de-Thomières le lundi 27 août 2018

-Note"suivi de presse " de l'administration du blog sur le thème :" l'extrême droite sioniste surfe sur la plainte initiale de  LDH France,diligentée par l'avocate Sophie Mazas   ( Qui est désormais promue et dévolue au porte paroli-parola de la LDH 34)

 
STOP À LA RÉPRESSION CONTRE BDS FRANCE MONTPELLIER ET SES MILITANT.E.S !!
M. LE MAIRE DE MONTPELLIER,
C’EST L’APARTHEID ISRAÉLIEN QU’IL FAUT SANCTIONNER !
 
 
La campagne BDS France Montpellier remercie chaleureusement les personnes qui se sont mobilisées mardi 28 août en solidarité avec les 3 militant.e.s auditionné.e.s suite à une plainte du BNVCA. Il remercie également tous les comités qui publiquement ou non leur ont adressé des messages ainsi que toutes les personnes qui  ont envoyé messages et sms de soutien. Il est bon de compter ses ami.e.s.
 
 
Les lundi, mardi et mercredi 29 août ont été pour BDS France Montpellier et trois de ses militant.e.s (Saadia, Manu et José-Luis) des jours de convocation à la police pour audition suite à diverses plaintes. 
- Depuis janvier 2018, à ce jour et à notre connaissance, 13 PV municipaux de classe A ont été dressés. La plupart pour « occupation illégale de l’espace public » (Stand BDS place de la Comédie) mais également pour une distribution de tracts dans Les Halles de La Paillade et une distribution de tract devant l’Agora (spectacle de danse de la saison France Israël), plus 3 PV-contravention (pour bruit). Ces PV sont tous établis au nom de José-luis. 
- S’ajoutent 2 plaintes déposées contre le même militant : en mars 2017 par l’avocat montpelliérain du BNVCA David Mendel qui avait plaidé contre Saadia et Husein, pour « Menaces contre un avocat ». Plainte classée sans suite après audition. Plainte du BNVCA pour « discrimination » suite à la campagne menée contre l’annulation du spectacle soutenu par le ministère de la culture israélien au théâtre Jean Vilar en mars 2018. Plainte contre Saadia, Manu et José-Luis dont l’audition avait lieu le mardi 28 août 2018. 
- Et une troisième plainte déposé par une policière municipale pour «  diffamation à l’encontre d’un représentant de l’autorité publique » contre josé-Luis dont l’audition avait lieu le mercredi 29 août 2018.
Soit au total pour les 8 mois premiers mois de 2018 : 13 PV classe A au tribunal de police, 3 contraventions (amende forfaitaire de 68€)  et 3 plaintes auprès du procureur.
Deux PV municipaux pour "occupation illégale » avaient été dressés l’un en 2016 et l'autre en 2017. Il n’y a pas eu d’audition pour 2017 et  l’audition de 2016 est restée sans suite. De même l’audition pour port du tee shirt est restée sans suite.
Jusqu’à présent toutes les plaintes, y compris la dizaine de plaintes de LIDL contre les militant.e.s, sont restées sans suite. Il est vrai que les motifs et arguments des plaignants ainsi que la nature non-violente, légitime et argumentée des actions BDS donnent peu de prise à de réelles poursuites. Les ennemis de BDS ne l’ignorent pas et cela révèle le véritable motif de ces PV et plaintes. Il s’agit d’une méthode de harcèlement destinée à intimider les militants, leur faire perdre du temps, les décentrer de leurs activités offensives contre l’apartheid israélien au profit de campagnes de défense de la liberté d’expression de BDS. A quoi s’ajoute plus récemment les amendes qui sont une autre forme d’attaque du BDS par l'argent.
 
La LICRA et les sionistes de Montpellier, en faisant de Montpellier dès 2015, à l’occasion du sale procès contre Saadia et Husein le laboratoire de la lutte contre BDS avaient espéré discréditer BDS France Montpellier et interdire son expression publique sur la Comédie et ailleurs. Ils ont lamentablement échoué. Ces trois dernières années ont vu un développement sans précédent des actions de BDS France Montpellier et en 2018 tout particulièrement dans le domaine du boycott culturel avec la mobilisation extraordinaire des commerçants et des habitant.e.s de la Paillade  qui ont participé à la campagne pour le boycott d’un spectacle soutenu par l’État d’apartheid israélien et  des 36 artistes et acteurs.trices culturel.les qui ont appelé à l'annulation de la saison France Israël et appelé au boycott des spectacles de danse de cette saison à Montpellier.
Malgré ce, la municipalité de Montpellier s’obstine aveuglément à poursuivre dans cette voie de la répression de BDS, dans cette voie de soutien à l’État d’apartheid israélien, à ses violations du droit international et des droits humains. 
En avril dernier le MAN a déposé une demande d’autorisation pour un stand de « solidarité à la Palestine »  pour fin juin. Cette sixième demande des associations a été refusée une nouvelle fois, renvoyant le stand place Bec (un lieu très peu passant et totalement différent de la place de la Comédie).
 
Au moment où la population héroïque de la Bande de Gaza maintient ses mobilisations dans le cadre de la Grande Marche du Retour et au moment où Israël vient de consacrer et officialiser la nature d’apartheid de son régime par la loi fondamentale qui fait d’Israël « l’État nation du peuple juif » à l’exclusion de toutes les autres ethnies et religions, nous voulons dire à tous.tes nos ami.e.s et sympathisants qui nous soutiennent et nous encouragent que ce n’est pas maintenant que nous allons lâcher les Palestiniens et le combat à leur côté pour la fin de la colonisation, le retour des Réfugiés et l’égalité des palestiniens d’Israël.
 
On lâche rien !
 
Campagne BDS France Montpellier
1 septembre 2018
Partager cet article
Repost0
14 mai 2018 1 14 /05 /mai /2018 08:24
le 15/05/18
 

Les organisations engagées dans les états généraux des migrations  continuent leur mobilisation pour une politique migratoire humaine et digne. En réfléchissant aux causes qui engendrent les déplacements de population et induisent des “trajectoires d’une mondialisation pas très heureuse” la conférence s’inscrit dans cette démarche.

Développement et sous-développement :

Les trajectoires d’une mondialisation pas très heureuse.

La mondialisation que nous vivons depuis 30 ans a des conséquences importantes dans le « dialogue Nord/Sud ». Elle a renforcé les grands pôles de domination des pays dits du « Nord ». Domination économique, au nom de la libre circulation des capitaux, des marchandises. Mais pas de libre circulation des hommes…

Les pays en développement, eux, voient leur situation s’aggraver : dettes, dépendance alimentaire, problèmes environnementaux, sanitaires et inégalités croissantes.

Le monde n’a jamais connu autant de conflits armés, et plus particulièrement dans les pays « sous-développés ».

Cette situation explique en partie, les flux migratoires vers le « Nord ». Si la mondialisation ne fait pas que des heureux dans les pays développés, elle accentue bien des problèmes dans les pays dits en développement.

La loi Asile et Immigration vient d’être adoptée par la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale.  Cette loi reste essentiellement tournée vers la répression et la restriction des droits des personnes étrangères.

Les organisations engagées dans les états généraux des migrations  continuent leur mobilisation pour une politique migratoire humaine et digne. En réfléchissant aux causes qui engendrent les déplacements de population et induisent des “trajectoires d’une mondialisation pas très heureuse” la conférence s’inscrit dans cette démarche. Mais Benoît Prévost vous en dira davantage le mardi 15 mai à 20 heures, à la Cimade, 14 rue de la Rotonde à Béziers.

Les Etats généraux des migrations regroupent dans le biterrois : l’ABCR, la Cimade, RESF Sète/bassin de Thau, GREFLR, CCFD Terre solidaire, Welcome, Pacte civique coeur Hérault, Collectif solidarité réfugiés du Piscénois, Languedoc Solidarité réfugiés, Secours Populaire, LDH, le Mouvement de la Paix…

 

 Traitement historique des "ex-colonisés "   :Abolition(s) de l'esclavage et mythologie républicaine | NPA

 

Les articles de la rubrique Idées n’expriment pas nécessairement le point de vue de l’organisation mais de camarades qui interviennent dans les débats du mouvement ouvrier. Certains sont publiés par notre presse, d’autres sont issus de nos débats internes, d’autres encore sont des points de vue extérieurs à notre organisation, qui nous paraissent utiles.

« C’est là le grand reproche que j’adresse au pseudo-humanisme : d’avoir trop longtemps rapetissé les droits de l’homme, d’en avoir eu, d’en avoir encore une conception étroite et parcellaire, partielle et partiale et, tout compte fait, sordidement raciste » (Aimé Césaire). « Depuis le temps que la France rayonne, je me demande comment le monde entier n’est pas mort d’insolation » (Jean-François Revel).

Nul doute, dans les semaines et les jours qui vont précéder le 27 avril 2018, les mythe-idéologues républicains, qu’ils soient de droite, de gauche ou qu’ils se situent à la « gauche de la gauche » selon l’expression consacrée, vont donner de la voix pour chanter les louanges de la glorieuse Deuxième République qui a aboli l’esclavage par un décret en date du 27 avril 1848.

Après un combat difficile engagé depuis plusieurs années, Victor Schœlcher l’emporte enfin sur nombre de ses contemporains qui, sous la Monarchie de Juillet notamment, ont longtemps tergiversé par peur de troubler l’ordre économique et social des colonies. Les « nègres » peuvent attendre, de toute façon ils ne sont pas aptes à jouir des droits et libertés accordés aux Blancs. Cette très singulière conception de l’universel est alors partagée par la majorité des esprits éclairés. Quelques projets de réformes, de grandes et généreuses déclarations d’intentions, certes, mais d’abolition immédiate, point. Avec beaucoup d’autres, Taine, Tocqueville et Arago même, avant qu’il n’apporte son soutien aux positions défendues par Schœlcher, ont été de ceux-là.

Admirable est la décision prise en avril 1848. Désormais considéré comme un « attentat contre la dignité humaine » qui est aussi « une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Egalité, Fraternité », l’esclavage est « entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret. » Un an plus tard, Schœlcher salue cette proscription historique qui a enfin mis un terme à « ce grand crime commis envers l’humanité »1 Lisez bien, contempteurs bornés d’une prétendue « repentance », toujours prompts à euphémiser avec délicatesse l’histoire terrible de l’esclavage et de la colonisation, et à disqualifier vos adversaires en les accusant de pêcher par indignation et anachronisme ! Si ignorance, il y a, elle est de votre côté. Votre amour singulier du grand roman national-républicain l’emporte sur votre volonté de savoir ? Vous préférez le premier au courage de la vérité ? A la bonne heure, mais les faits sont têtus.

 

Et la République (ré)illumina le monde…

Plus de servitude dans les outre-mer donc ; la République est fidèle à ses nobles principes et ses lumières, une fois encore, illuminent le monde. Avec retard, néanmoins. Comparons pour mieux en juger et ne pas céder à un tropisme hexagonal, propice aux mythologies cocardières relatives à l’exemplarité supposée de la France républicaine qui serait aux avant-postes du progrès et de l’émancipation des Noirs.

En tout bien tout honneur, commençons par la plus grande puissance coloniale du monde, la très monarchique Grande-Bretagne : l’abolition y est prononcée le 1er août 1838. Entre le mois de juillet 1823 et le mois de novembre 1838, l’esclavage est proscrit au Panama, au Belize, au Mexique et dans neuf autres pays d’Amérique latine. Le 23 janvier 1846, dans la régence de Tunis, en terre d’islam, Ahmed Ier Bey interdit lui aussi cette pratique ancestrale. De même au Danemark en 1847. Pionnière et courageuse Deuxième République ? A la traîne bien plutôt. Trop souvent négligée ou complètement méconnue, cette brève chronologie en atteste.

Je n’oublie pas la première abolition du 4 février 1794. Aux admirateurs béats des Jacobins, rappelons que cette dernière n’a fait qu’établir en droit une abolition arrachée de haute lutte le 29 août 1793 par Toussaint Louverture et les esclaves de Saint-Domingue, lassés des atermoiements réitérés de la Constituante puis de la Convention. De plus, contrairement aux affirmations péremptoires de certain-e-s historien-ne-s, le décret d’abolition précité est d’application limitée puisqu’il ne concerne pas les îles Mascareignes, soit la Réunion, l’île Maurice et Rodrigues. Telle est la décision prise par le Comité de salut public le 21 avril 1794. Entre la fidélité aux principes et la sauvegarde de ces colonies, les révolutionnaires ont tranché.

Quant aux indemnités, dont il fut vivement question en 1848, à qui sont-elles dues ? Aux anciens esclaves afin de réparer, autant que faire se peut, le crime contre l’humanité dont ils ont été si longtemps victimes ? Nullement. Ce sont les « colons » qui doivent en bénéficier puisqu’ils viennent de perdre « leurs nègres », c’est-à-dire des « biens meubles », conformément à la qualification juridique établie par l’article 44 du Code noir de 1685. Dans sa grande sagesse, le gouvernement provisoire laisse donc le soin à l’Assemblée nationale de régler « la quotité »2 des sommes qui devront être versées aux Européens ayant possédé des esclaves. Admirable conception de la justice.

Enfin, il y a loin de la beauté immarcescible des principes à leur application. Dès le mois de mai 1849, les autorités françaises décident que « les indigènes et leurs captifs » sont « libres de circuler » au Sénégal sans que la condition de ces derniers ne soit en rien modifiée. A peine adopté, le décret du 27 avril 1848 est donc violé par la République elle-même pour ne pas nuire au commerce des autochtones et aux intérêts des Blancs présents dans cette colonie.

Quant au Second Empire, il persévère dans cette voie. A preuve une circulaire du 14 novembre 1857. Elaborée par les services du gouverneur du Sénégal, le général Faidherbe, elle est ainsi libellée. Les dispositions relatives à l’affranchissement des esclaves présents sur les possessions administrées par la France ne s’étendent pas « aux villages et territoires annexés à la colonie postérieurement à l’époque » de leur « promulgation, mais seulement à Saint-Louis, à ses faubourgs, à Gorée et à l’enceinte militaire de nos postes du fleuve. » Ce texte est un peu abscons. Il est donc précisé que les « indigènes » conservent le droit d’avoir des esclaves, de les vendre et d’en acheter.

Lumineux, n’est-il pas ? Après avoir assuré la libre circulation des propriétaires de main-d’œuvre servile, les pouvoirs publics coloniaux autorisent le commerce des êtres humains sur des terres pourtant placées sous leur juridiction. Le 5 février 1858, ces dispositions sont confirmées par les autorités métropolitaines pour le plus grand bénéfice des « noirs » esclavagistes, des Européens et des « gens de Saint-Louis » qui peuvent employer des « captifs » soit dans « leur maison de commerce », soit pour la « culture ».3 Remarquable mais sinistre involution. Certes mais la France d’alors n’est plus républicaine, tant s’en faut, et « Napoléon Le Petit »4 règne en maître.

 

Une abolition… dans les textes

Qu’ont donc fait les hommes de la Troisième République ? Lundi 1er mars 1880, discours au Sénat du ministre de la Marine et des Colonies, l’Amiral Jauréguiberry. En Afrique, « des possessions, en nombre assez considérable, sont venues augmenter celles que nous avions déjà. (…) Dans toutes ces annexions, on s’est formellement engagé à respecter (…) les traditions de toutes ces tribus et, dans ces traditions, figure » ce qu’on « appelle l’esclavage, mais qui n’est, pour parler plus exactement, qu’une espèce de servage héréditaire. Les individus qui font partie de cette classe de la population constituent toute la domesticité, tous les ouvriers, laboureurs compris. »

De « vifs applaudissements », venus de « tous les bancs » de la Haute Assemblée, saluent ces propos. Précieuse indication. Elle révèle une adhésion enthousiaste des sénateurs aux orientations défendues. Après avoir accusé le gouverneur du Sénégal de « pactiser » avec la servitude et de violer « la loi de 1848 », Schœlcher reprend la parole et déclare : « je suis très décidé à ne pas me payer de cette monnaie ; s’il faut encore lutter pour l’abolition de l’esclavage (…), je lutterai aussi énergiquement que jamais. » Courageux propos, mais cette fois ils ne sont pas entendus.  

A l’époque, les contemporains estiment la population servile à près de deux millions de personnes en Afrique française, soit le quart de la population. Les autorités coloniales ont recours à cette main-d’œuvre pour mener à bien la construction de la ligne de chemin de fer reliant le Sénégal au Niger, par exemple. Au Soudan – actuel Mali – dans les années 1890, l’armée française paie ses soldats « indigènes » en leur livrant les captifs saisis lors des combats. Lorsqu’un village est pris, note un officier, les « non-libres » faits prisonniers sont distribués aux gradés, à leurs « boys », aux hommes « de la légion étrangère », aux « tirailleurs » et aux « porteurs »5 en récompense de leurs bons et loyaux services.

Après la Première Guerre mondiale, l’administrateur des colonies, Félix de Kersaint-Gilly, écrit : les « trois-quarts des contingents fournis par l’Afrique occidentale française de 1914 à 1918 étaient composés de captifs ou d’anciens captifs »6, ce qui confirme l’importance de ces populations et la permanence de leur emploi par les autorités politiques et militaires.

« L’esclavage, en Afrique, n’est aboli que dans les déclarations ministérielles d’Europe », constate le journaliste Albert Londres. « Angleterre, France, Italie, Espagne, Belgique, Portugal envoient leurs représentants à la tribune de leur Chambre. Ils disent : ’’L’esclavage est supprimé, nos lois en font foi.’’ Officiellement, oui. En fait, non ! (…) Les esclaves (…) ont simplement changé de nom : de captifs de traite, ils sont devenus captifs de case (…) Les maîtres n’ont plus le droit de les vendre. Ils les échangent. Surtout, ils leur font faire des fils. L’esclave ne s’achète plus, il se reproduit. »7 Terrible constat. A quelle date Londres l’a-t-il établi et rendu public ? En 1929.

Olivier Le Cour Grandmaison8

 

  • 1. Victor Schœlcher, « Esclavage et colonisation », Paris, PUF, 2007, p. 154.
  • 2. Article 5 du décret d’abolition du 27 avril 1848, in V. Schœlcher, « Esclavage et colonisation », op. cit., p. 153. Sur l’ancienneté des débats relatifs aux réparations, voir Louis Sala-Molins, « Esclavage et réparation. Les lumières des capucins et les lueurs des pharisiens », Paris, Lignes, 2014.
  • 3. Cité par Georges Deherme, L’Afrique-Occidentale française, Paris, Bloud & Cie, 1908, p. 450-451.
  • 4. Voir Victor Hugo, « Napoléon le Petit » (1852), Le Méjan, Actes Sud, 2007.
  • 5. Edouard Guillaumet, « Le Soudan en 1894 », Albert Savine Editeur, 1895, p. 123, 124, 154 et 157.
  • 6. F. de Kersaint-Gilly, « Essai sur l’évolution de l’esclavage en Afrique occidentale française. Son dernier stade au Soudan français », Bulletin d’études historiques et scientifiques de l’Afrique occidentale française, 1927, t. VII, p. 474.
  • 7. Albert Londres, « Terre d’ébène » (1929), Monaco, Le Serpent à plumes, 2004, p. 55-59.
  • 8. Olivier Le Cour Grandmaison est notamment un spécialiste de l’histoire coloniale. Dernier ouvrage paru, « L’Empire des hygiénistes. Vivre aux colonies », Fayard, 2014

-Traitement "social" des personnes "Dublinées":s'il  a pour but d’assigner à résidence et expulser plus facilement les personnes qui sont déboutées du droit d’asile,avec PRAHDA : La MAIF doit cesser de financer la machine à expulser !

Sous-couvert d’un investissement à impact social, la MAIF participe au fonds Hémisphère, qui a permis le rachat des hôtels Formule 1 pour les (...)

-Traitement politique  de l'Asile et immigration - LCP Assemblée nationale

-Traité de survie en situation extrême :Mourir ou trahir - La Vie des idées

 

À propos de : J.-M. Chaumont, Survivre à tout prix ? Essai sur l’honneur, la résistance et le salut de nos âmes, La Découverte

par Frédérique Leichter-Flack , le 15 mai

 

-Actualité récente du mal-traitement:

"deux personnes sont décédées par noyade dans le canal Saint-Denis à Paris. D’autres ont été admises à l’hôpital en urgence absolue.

C’est ce qui arrive quand on vit dans des tentes, sur des matelas ou bien à même le sol, à peine à un mètre du canal et dans des conditions sanitaires déplorables. Difficile à imaginer aujourd’hui en France, c’est pourtant le quotidien de plus de 2 400 personnes, hommes, femmes et enfants. Dans ce climat d’urgence sociale absolue, et sans intervention des pouvoirs publics, cette situation s’aggrave de jour en jour et ne peut plus durer.

Face à cette atteinte à la dignité, les associations de l’asile et de l’urgence sociale et les syndicats se mobilisent pour réclamer d’urgence une mise à l’abri humanitaire."

Rejoignez-nous en signant la pétition #DignitéRéfugiés !

En septembre 2018

Journées d’Étude

Démocratie et État de Droit en érosion: quand l'exception devient la règle

28-29 Septembre 2018

Maison des Sciences de l'Homme et de la Société de Toulouse (France)

Présentation

Ces journées sont destinées à promouvoir une discussion sur l'érosion de la démocratie et de l'État de droit, reflétant la tension entre les principes de la légitimité démocratique, la suprématie des droits fondamentaux, la légitimité du marché mondial et les moyens d'exercer des pouvoirs découlant d'exceptions logiques.

Les Journées d'Etude sont organisés autour de trois conférences plénières et de 11 ateliers thématiques (consulter l'appel), qui fonctionneront selon un régime multilingue français / anglais / espagnol.

Comité d`organisation: Wanda Capeller (SciencesPo-Toulouse, CES/UC, Unilasalle), Jerôme Ferret MSH-Toulouse), João Pedroso (FEUC/CES), Paula Casaleiro (CEF/UC, CES), Andreia Santos (FEUC/CES).

Commission scientifique: Toulouse: Wanda CAPELLER, Jerôme Ferret, Laure Ortiz, Eric Darras, Delphine Espagno; UC-CES: João Pedroso, António Casimiro Ferreira, Paula Casaleiro, Andreia Santos, Patrícia Branco, Maria João Guia ; Droit et Société: Jacques Commaille.

Co-organisateurs: MSHS-T USR CNRS 3414 (Toulouse, France), CES (Coimbra, Portugal), SciencesPo-Toulouse (Toulouse, France), Association Droit et Société (France) et Unilasalle (Canoas, Brésil).

Appel à communications

Démocratie et État de Droit en érosion

Les démocraties européennes, atteintes de plein fouet par ces logiques d'exception, renforcent les mesures sécuritaires et d’austérité, mettant en cause l´État de droit et les droits fondamentaux tels qu'ils ont été inscrits dans les Constitutions démocratiques, dans la CEDH et la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (Traité de Lisbonne). Ces journées entendent développer une vision interdisciplinaire sur les impacts de la remplacement de la stabilisation démocratique par la stabilisation de l'exception dans les différentes branches du droit: les droits politiques et civils; droits sociaux; droit du travail; droit penal; et droit de la famille.

Les journées proposent une approche interdisciplinaire théorique et empirique autour de deux axes centraux d'analyse: l'impact de l'exceptionnalisme sur le droit et la justice et l'impact de l'exceptionnalisme sur la société.

L'organisation invite des politologues, des sociologues, des criminologues, des juristes et des historiens à présenter des communications à l'un des ateliers qui développent le thème général des voyages dans ses deux axes:

Axe I – L'impact de l'exceptionnalisme sur le droit et la justice

  • Globalisation et justice d'exception - Wanda Capeller (SciencesPo-Toulouse, CES, Unilasalle) e Delphine Espagno (SciencesPo-Toulouse);
  • Constitution, droits fondamentaux, droits humains: la crise des réfugiés - Mariana Canotiho (Université du Minho);
  • L'état d'urgence en France et ailleurs - Laure Ortiz (SciencesPo-Toulouse);
  • État d`exception, contrôle social et mouvements sociaux - Jérôme Ferret (UT1-Université des Sciences sociales de Toulouse (UT1), MSH Toulouse);
  • L'harmonisation pénale dans l'Union européenne et la criminalisation croissante - João Pedroso (FEUC/CES)

Axe II – L'impact de l'exceptionnalisme sur la société

  • Erosion des droits sociaux et capacités d'agir populaires - Éric Darras (SciencesPo-Toulouse)
  • Austérité et l`exception en droit social - Carlos Herrera (Université de Cergy Pontoise) et Rafael Encinas de Munagorri (Université de Nantes);
  • L'Etat d'exception post-démocratique et la criminalisation des mouvements sociaux globaux - Jesus Sabariego (CES - Université de Coimbra);
  • Crimmigration et construction de la peur sociale - Maria João Guia (IJ – Université de Coimbra);
  • L'érosion des droit dans le monde de la famille: Paula Casaleiro (CEF, CES-Université de Coïmbra) e Patrícia Branco (CES-Université de Coimbra);
  • Ateliers de travail organisé par l'Unilasalle -Brésil (sous réserve)

Les propositions doivent être soumises en anglais, en français ou en espagnol dans le formulaire qui sera disponible ICI, jusqu'au 15 mai              2018

Source : http://ces.uc.pt/pt/agenda-noticias/agenda-de-eventos/2018/democratie-et-etat-de-droit-en-erosion/apresentacao-19400

 
 
 
 
 
 

  -pétition #DignitéRéfugiés !

Partager cet article
Repost0
10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 15:36

-Les textes pour la biodiversité,le protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques:

Convention sur la diversité biologique : Le Protocole additionnel de Kuala Lumpur entrera en vigueur le 5 mars 2018

 

 

Le Protocole additionnel de Nagoya – Kuala Lumpur sur la responsabilité et la réparation relatif au protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques entrera en vigueur le 5 mars 2018, suite au dépôt de ses instruments d’ acceptation par le Japon, le 5 décembre 2017.

 


Après la ratification du Protocole additionnel par la République Centrafricaine et la République démocratique du Congo a ratifié le Protocole additionnel, respectivement les 15 juin et 4 octobre 2017, u n seul dépôt d’instrument de ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion supplémentaire é tait requis pour que le Protocole additionnel puisse entrer en vigueur.

 


Le Protocole établit des règles et procédures en matière de responsabilité et de réparation concernant les dommages causés à la biodiversité occasionnés par des organismes vivants modifiés.

 


Lien :

https://www.cbd.int/doc/press/2017/pr-2017-12-06-KL-entry-into-force-en.pdf

Après la mise au point de drones invisibles, d’une ribambelle de robots guerriers, d’implants pour le cerveau de soldats augmentés, d’exosquelettes pour super-fantassins… Le nouveau projet de l’agence de recherche et développement du département américain de la Défense est certifié 100 % bio. Il consiste à modifier l’ADN des plantes pour les transformer en espions.

 

Rappelons que l’agence de recherche et développement du département américain de la Défense, la Darpa, conçoit toute sorte de gadgets high-tech pour les forces armées des États-Unis. Et on lui doit, entre autres, l’invention d’Internet ou encore du GPS. Dans ses laboratoires, les chercheurs créent, sans cesse, une multitude d’innovations qui, dès leur conception, intègrent les exigences d’efficacité et de discrétion qu’impose toute activité militaire.

Dans le domaine du contre-espionnage, aucun gadget high-tech n’égalera les performances des organismes 100 % biologiques, en particulier ceux des plantes, affirment les scientifiques de l’agence. Leur nouveau projet qui s’intitule Advanced Plant Technologies ou programme APT, consiste à modifier les génomes des végétaux de la flore sauvage afin de les métamorphoser en espions environnementaux. Dans son dernier communiqué, la Darpa précise ses objectifs « mettre au point des capteurs robustes à base de plantes qui sont autonomes dans leur environnement et qui peuvent être surveillés à distance à l’aide du matériel existant ».

Inquiétudes de la société civile

L’observation des réactions de ces biocapteurs s’effectuerait principalement par imagerie satellitaire. Les chercheurs s’appuient sur les nouvelles techniques de séquençage et les méthodes d’édition génétique que permettent les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9, pour reprogrammer l’ADN des arbres, des fleurs et autres herbes folles. Ni vues ni connues, les plantes modifiées réagiraient à la présence de composés « nitroaromatiques » qui interviennent dans la fabrication des explosifs, comme les mines et autres engins antipersonnel, aux poisons chimiques, aux pièges bactériologiques et même aux éléments radioactifs qui traineraient ici et là sur un éventuel théâtre d’opérations militaires.

Pour tenter de répondre aux inquiétudes de la société civile concernant les risques environnementaux que représente la dissémination dans la nature de plantes modifiées génétiquement, l’agence précise que « ces recherches se dérouleront dans des laboratoires et des serres confinés, qu’elles seront conformes aux règlements fédéraux, sous la surveillance additionnelle des comités institutionnels de biosécurité. » Nous voilà presque rassurés ! Ces OGM militarisés seront exclusivement réservés aux forces armées américaines, ajoute la Darpa. Ce n’est donc pas demain la veille que vous planterez vos choux-espions dans le jardin de votre voisin afin de surveiller du coin de l’œil, ses activités potagères !

Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

 

-Etats généraux de la bioéthique (GPA PMA IA)
 
Pourquoi les décroissants doivent se positionner dans les débats.
 
Lire le billet

 

-Note "Outre Atlantique,pas d'inquiétude  entre cousins   ",par l'administration du blog

Génome Québec, le biocluster Genopole et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, sont heureux d’annoncer la signature de deux ententes internationales de partenariat scientifique en génomique. Ces dernières ont été formalisées en présence du premier ministre du Québec, monsieur Philippe Couillard, et du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, monsieur Jean-Baptiste Lemoyne. Les signatures se sont déroulées à la Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Île-de-France, dans le cadre de la visite alternée des premiers ministres du Québec et de la France.

La première entente, conclue entre le CEA et Génome Québec, vise à valoriser les données génétiques et généalogiques des populations québécoise et française, en favorisant l’identification de variations génétiques potentiellement récentes et délétères. Elle a été signée conjointement par la directrice adjointe au directeur de la recherche fondamentale du CEA, madame Alix de La Coste, et le président-directeur général de Génome Québec, monsieur Daniel Coderre. Interrogé sur les objectifs de cette entente, Daniel Coderre a souligné « qu’à travers cette collaboration, les parties espéraient valoriser les ressources en place, en France et au Québec, et mettre en commun des outils grâce auxquels il sera possible d’effectuer un portrait encore plus révélateur de la structure de la population franco-québécoise ». Le directeur du Centre National de Recherche en Génomique Humaine (CNRGH) du CEA, Jean-François Deleuze, a aussi déclaré : « Cette collaboration avec Génome Québec et les chercheurs québécois s’inscrit parfaitement dans la stratégie du CNRGH de développer les meilleures stratégies scientifiques innovantes pour continuer à décrypter le catalogue de gènes dont les mutations sont responsables de maladies. »

 

La seconde entente, conclue entre Genopole et Génome Québec, permettra de définir un cadre opérationnel pour la mise en place de collaborations scientifiques et technologiques et le développement de la génomique et des sciences « omiques ». Parmi les axes prioritaires d’action, Genopole et Génome Québec prévoient le transfert mutuel de savoir-faire et d’expertise et la création d’une plateforme aidant à la mise en relation des partenaires universitaires et privés des deux organismes. L’entente a été signée conjointement par le directeur général du Genopole,
monsieur Jean-Marc Grognet, et monsieur Daniel Coderre. Interrogé sur la question, Daniel Coderre a précisé que « l’objectif de la démarche consiste à fournir aux parties un cadre permettant l’exploration d’initiatives de collaboration, qui mèneront à terme au développement de la génomique comme technologie de rupture, et ce, dans une perspective d’amélioration des soins de santé et de développement économique, tant pour la France que pour le Québec ». Jean-Marc Grognet se réjouit de ce rapprochement et souligne que « les réseaux en sciences “omiques” de Genopole et de Génome Québec sont très étendus en France et au Canada respectivement, et nous croyons que cette entente permettra de relier plus d’acteurs de la recherche et de l’innovation entre nos deux organismes ».

 

Ces collaborations viendront stimuler l’accélération de la recherche en médecine de précision et, plus particulièrement, au niveau de certaines maladies répandues au Québec et en France. De façon générale, ces ententes encourageront le développement de meilleurs diagnostics et de solutions thérapeutiques plus efficaces. Elles prévoient également de mettre à la disposition des experts des plateformes génomiques à la fine pointe, ainsi qu’un puissant bassin statistique.

 

À propos de Génome Québec

Génome Québec a pour mission de catalyser le développement et l’excellence de la recherche en génomique, son intégration et sa démocratisation. Pilier de la bioéconomie du Québec, l’organisme contribue également au développement social et durable, ainsi qu’au rayonnement du Québec.

Les fonds investis par Génome Québec proviennent du ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation du Québec (MESI), du gouvernement du Canada par l’entremise de Génome Canada et de partenaires privés.

Pour en savoir davantage, consultez www.genomequebec.com.

 

À propos du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)

Le CEA est un organisme public de recherche qui intervient dans quatre domaines : la défense et la sécurité, les énergies nucléaire et renouvelables, la recherche technologique pour l’industrie et la recherche fondamentale. S'appuyant sur une capacité d'expertise reconnue, le CEA participe à la mise en place de projets de collaboration avec de nombreux partenaires académiques et industriels. Fort de ses 16 000 chercheurs et collaborateurs, il est un acteur majeur de l’espace européen de la recherche et exerce une présence croissante à l'international. Le CEA a été identifié en 2017 par
Thomson-Reuters/Clarivate comme l’organisme de recherche public le plus innovant en Europe.

Au sein du CEA, le CNRGH est le centre national de recherche français qui permet de répondre aux questions scientifiques nécessitant des besoins de séquençage et de génotypage à haut débit. Ses missions sont de découvrir les gènes et les biomarqueurs pour comprendre l’origine des maladies, permettant le développement de thérapies innovantes, des meilleures technologies de la génomique, et de déployer cette connaissance pour construire la médecine génomique personnalisée. Le CNRGH est l’un des trois meilleurs centres de génomique humaine européens. Il fait partie du biocluster Genopole.

En savoir plus : www.cea.fr

 

À propos de Genopole

Premier biocluster français dédié à la recherche en génétique et aux biotechnologies appliquées à la santé et à l’environnement, Genopole rassemble 86 entreprises de biotechnologies, 19 laboratoires de recherche, 25 plates-formes technologiques ainsi que des formations universitaires (université d’Evry-Val-d’Essonne). Son objectif : créer et soutenir des entreprises de biotechnologie et le transfert de technologies vers le secteur industriel, favoriser le développement de la recherche dans les sciences de la vie, développer des enseignements de haut niveau dans ces domaines.

Genopole est principalement soutenu par l’Etat, la Région Ile-de-France, le Département de l’Essonne, l’agglomération Grand Paris Sud, la Ville d’Evry et l’AFM-Téléthon.

www.genopole.fr

 

Personnes ressources

 

Pour Génome Québec

Éva Kammer

Directrice, Communications et éducation

514 398-0668, poste 206

ekammer@genomequebec.com

 

Pour le CEA

Guillaume Milot

Attaché de presse

Direction de la communication, Service Information-Médias            

+33(0)1 64 50 14 88

Guillaume.MILOT@cea.fr

 

Pour le Genopole

Véronique Le Boulc’h

Chargée de communication scientifique

+33 (0)1 60 87 44 98

veronique.leboulch@genopole.fr

- Annonce du bon coin:Maison prestigieuse souhaiterait aquerir ciseaux prodige ayant peu servi....

 

-Vive l'Eugénisme intelligent,et vive la France :

La suppression de la connerie humaine et en vue,car un test ADN permet désormais de prévoir le QI d'une personne .

 

Intelligence could be measured with a swab of saliva, or drop of blood, after scientists showed for the first time that a person’s IQ can be predicted just by studying their DNA.

In the largest ever study looking at the genetic basis for intelligence, researchers at the University of Edinburgh and Harvard University discovered hundreds of new genes linked to brain power.

Previous studies have suggested that between 50 per cent and 75 per cent of intelligence is inherited, and the rest comes through upbringing, friendship groups and education. That figure was calculated by studying identical twins who share the same DNA....

Conférence Living Knowledge du 30 mai au 1er juin à Budapest


La 8 e conférence Living Knowledge aura lieu à Budapest du 30 mai au 1 er juin 2018. Sciences Citoyennes y participe à la fois en tant que membre du comité de pilotage et à travers différentes contributions.

Le thème général est « Enriching Science and Community Engagement »

Il est possible de s’y inscrire à tarif préférentiel jusqu’au 30 mars !

Le programme est en cours d’élaboration mais les questions autour desquelles s’est structuré l’appel à propositions sont consultables sur le site de la conférence.

Par ailleurs, comme avant chaque conférence Living Knowledge, une Summer School sur les boutiques des sciences mais plus largement sur les pratiques de recherche avec la société, se déroulera les 28 et 29 mai 2018.

Plus d’informations sur la conférence et la Summer School : http://www.livingknowledge.org/lk8/

6 - Livre à découvrir
Au péril de l'humain - Les promesses suicidaires des transhumanistes


Jacques Testart et Agnès Rousseaux
Édition Seuil, Collection Science ouverte, février 2018, 21€ - 272 pages - ISBN : 978-2-02134-299-4
http://www.seuil.com/ouvrage/au-peril-de-l-humain-jacques-testart/9782021342994

Fabriquer un être humain supérieur, artificiel, voire immortel, dont les imperfections seraient réparées et les capacités améliorées. Telle est l’ambition du mouvement transhumaniste, qui prévoit le dépassement de l’humanité grâce à la technique et l’avènement prochain d’un « homme augmenté » façonné par les biotechnologies, les nanosciences, la génétique. Avec le risque de voir se développer une sous-humanité de plus en plus dépendante de technologies qui modèleront son corps et son cerveau, ses perceptions et ses relations aux autres. Non pas l’« homme nouveau » des révolutionnaires, mais l’homme-machine du capitalisme.

Bien que le discours officiel, en France, résiste encore à cette idéologie, le projet technoscientifique avance discrètement. Qui impulse ces recherches ? Comment se développent-elles dans les champs médicaux, militaires et sportifs ? Comment les débats démocratiques sont-ils éludés ? Et comment faire face à des évolutions qui ne feront que renforcer les inégalités ? Surtout, quel être humain va naître de ces profondes mutations, de ces expérimentations brutales et hasardeuses sur notre espèce, dont l’Homo sapiens ne sortira pas indemne ?

Jacques Testart, biologiste, est le père scientifique du premier bébé-éprouvette français né en 1982. Il développe une réflexion critique sur les avancées incontrôlées de la science et de la technique dans ses nombreux écrits, dont Faire des enfants demain, Seuil, 2014 et L’Humanitude au pouvoir, Seuil, 2015.

Agnès Rousseaux, journaliste, coordonne le média indépendant Basta ! ( www.bastamag.net ) suivi par plus d’un million de lecteurs chaque mois. Elle a codirigé Le Livre noir des banques LLL, 2015.
 

 

 

- Pet's-précision de l'administration du blog sur " nos  amis de Campanie et" Le business florissant du clonage d'animaux - Libération

La chanteuse américaine Barbra Streisand a annoncé avoir cloné sa chienne, relançant le débat sur une pratique controversée. Des Etats-Unis à la Corée du Sud, le clonage d'animaux d'élevage et de compagnie se porte bien.

Après le décès de sa chienne Samantha en 2017, la chanteuse américaine Barbra Streisand explique avoir recueilli des cellules de sa bouche et de son estomac pour pouvoir retrouver la réplique exacte de sa compagne. En double. Miss Violet et Miss Scarlett sont les clones de Samantha. «Elles ont deux personnalités différentes. J’attends qu’elles soient plus âgées pour voir si elles ont ses yeux bruns et son sérieux», a-t-elle déclaré à Variety. Avec cette déclaration au magazine américain, Barbra Streisand réveille le débat sur l’éthique du clonage et dirige les projecteurs vers le business du clonage des animaux de compagnie. Plus de vingt ans après le clonage de la fameuse brebis Dolly, les techniques du clonage animal évoluent pour tendre petit à petit vers son industrialisation.

Pourquoi cloner son animal de compagnie ?

Le clonage animal est défini par European Food Safety Authority (EFSA) comme le fait de «produire un animal qui est, essentiellement, une copie de l’original». Pour obtenir une copie génétique d’un animal, on remplace le noyau d’un ovule non fécondé (ovocyte) par celui d’une cellule du corps de l’animal que l’on veut cloner pour former un embryon. On transfère ensuite cet embryon dans l’utérus d’une mère porteuse. C’est la technique du transfert nucléaire de cellules somatiques (SCNT).

Pour Barbra Streisand, l’objectif de cette opération était de retrouver Samantha. Sauf que dans la pratique, les clones ne sont pas strictement identiques entre eux et vis-à-vis de leur original. Dominique Morello, chercheuse en biologie moléculaire au CNRS, avait expliqué en 2016 que les gènes ne font pas tout. «L’environnement fœtal, postnatal, l’alimentation, etc. modifient le programme génétique sans affecter les gènes eux-mêmes. Un peu comme une partition qui serait jouée par différents chefs d’orchestre : la partition est la même, mais les nuances sont différentes. C’est ce qu’on appelle l’épigénétique [des changements de l’activité des gènes qui ne sont pas liés à l’ADN, ndlr]

Elle explique également que les clones sont formés à partir d’ovocytes distincts et que chaque ovocyte contient dans son cytoplasme des mitochondries qui possèdent leur propre ADN, l’ADN mitochondrial. Cet ADN est primordial et peut porter des mutations ou entraîner des maladies, comme le diabète par exemple. On peut donc avoir des êtres génétiquement identiques, mais différents. Il y a des chances que Miss Violet n’ait pas le sérieux de Samantha.

Si toutefois on s’obstine, de plus en plus d’entreprises proposent à des particuliers de faire «revivre» leurs compagnons favoris. A condition d’être prêt à débourser plusieurs dizaines de milliers de dollars. Barbra Streisand a sans doute payé entre 50 000 et 100 000 dollars par chien clone.

Clonage d’animaux d’élevage

Malgré des coûts élevés et un taux de réussite relativement faible (de 6% à 15% chez les bovins) s’accompagnant régulièrement de malformations, le clonage – bien qu’encore marginal – se porte très bien aux Etats-Unis. ViaGen Pets, une entreprise basée au Texas, clone bovins et ovidés depuis quinze ans pour conserver des patrimoines génétiques avantageux – notamment des bêtes de compétition produisant plus de viande ou de lait. Selon l’agence de sécurité sanitaire américaine (FDA), il existerait quelques centaines d’animaux de ferme clonés aux Etats-Unis. Face à la demande de particuliers pour cloner leurs animaux de compagnie, l’entreprise s’est lancée il y a deux ans dans le clonage de chats et de chiens. Pour 25 000 dollars pour un chat, le double pour un chien.

Avec les Etats-Unis, de nombreux pays comme l’Argentine, le Brésil ou l’Australie autorisent également le clonage d’animaux d’élevage. La Chine n’est pas en reste et comptait bien rattraper son retard en construisant en 2016 la plus grande usine de clonage au monde avec pour objectif la sécurité alimentaire chinoise. Vaches, chiens et chevaux y sont produits en série. Boyalife, la start-up chinoise à l’origine de la construction de l’usine, avait annoncé une capacité de production de 100 000 embryons de bétail par an.

A lire aussiClonage, les chiens à la chaîne de l’étrange M. Hwang

Mais c’est la Corée du Sud qui reste aujourd’hui un modèle en matière de clonage d’animaux. En 2006, la Sooam Biotech Research Foundation était la première à proposer ses services en matière de clonage d’animaux de compagnie et le succès a directement été au rendez-vous. Selon le Guardian, entre la création de l’entreprise et 2015, plus de 700 chiots auraient été clonés pour des particuliers, principalement aux Etats-Unis, en Corée du Sud ou en Chine. Depuis plusieurs années, la fondation essaie de développer sa technique de SCNT pour l’étendre aux animaux en voie de disparition, en commençant par le loup d’Abyssinie, canidé le plus rare au monde dont il ne resterait plus que 450 individus. Ces expérimentations sont rendues possibles car la législation sud-coréenne est relativement permissive en termes de clonage animal. En Europe, le clonage alimentaire animal n’est pas autorisé.

Malaurie Chokoualé 
 
Animaux super musclés

Afin d’augmenter la production de viande, des animaux d'élevage avec une croissance musculaire accrue sont créés par édition génomique. Par exemple, le gène de la myostatine (MSTN), qui limite la croissance musculaire, a été éteint dans diverses expériences avec des porcs, des vaches, des moutons et des chèvres. ... lire la suite

Bioéthique L'alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (SAG) lance la pétition: "Pas de génie génétique par la petite porte!" Elle demande que les nouvelles techniques de modification des organismes vivants n'échappent à la réglementation suisse.

L'alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique (SAG) s'alarme au sujet de nouvelles techniques qui pourraient échapper à la réglementation suisse et ouvrir une nouvelle ère de génie génétique. Elle lance une pétition à l'intention des autorités fédérales.

De nouvelles techniques de modification des organismes vivants sont apparues ces dernières années, s'inquiète la SAG. Il s'agit de méthodes variées qui permettent de manipuler des génomes animaux et végétaux de manière plus rapide et moins chère.

 

Ces techniques présentent des attraits certains pour l'industrie et pour une partie de la communauté scientifique. Ces acteurs tentent de "banaliser" ces nouvelles techniques et font un "lobbying important" pour qu'elles soient totalement dérégulées, dénoncent les auteurs de la pétition sur leur site internet.

La particularité et la nouveauté de ces techniques est notamment qu'elles permettent de choisir et de modifier n’importe quelle partie du génome sans laisser de « trace » de la manipulation effectuée, brouillant ainsi la barrière autrefois nette entre produits génétiquement modifiés ou non, indique l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG).

Question d'interprétation

L’apparition de ces nouvelles techniques de sélection rend plus difficile l’interprétation et l’application de la loi, selon l'OFAG. Suivant les interprétations du droit actuel, ces techniques entrent ou non dans le champ d'application de la législation sur le génie génétique.

L’administration fédérale a déjà depuis quelques années entamé un travail de réflexion sur ce sujet, indique l'OFAG. Comme centre de compétence de la Confédération, l'office suit de près ces changements en lien étroit avec les experts.

 

-Page  rendez-vous :

 

La 8 e conférence Living Knowledge aura lieu à Budapest du 30 mai au 1 er juin 2018. Sciences Citoyennes y participe à la fois en tant que membre du comité de pilotage et à travers différentes contributions.

Le thème général est « Enriching Science and Community Engagement »

Il est possible de s’y inscrire à tarif préférentiel jusqu’au 30 mars !

Le programme est en cours d’élaboration mais les questions autour desquelles s’est structuré l’appel à propositions sont consultables sur le site de la conférence.

Par ailleurs, comme avant chaque conférence Living Knowledge, une Summer School sur les boutiques des sciences mais plus largement sur les pratiques de recherche avec la société, se déroulera les 28 et 29 mai 2018.

Plus d’informations sur la conférence et la Summer School : http://www.livingknowledge.org/lk8/

 

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2017 6 16 /12 /décembre /2017 05:38

 

A l’occasion de la journée internationale des migrants, le 18 décembre 2017 « Solidarité Migrants-Collectif 06 » organise une conférence-débat sur le thème :
« L’Accueil, des solutions concrètes pour un enjeu de civilisation».

Trois maires, respectivement Mme Régine Ailhaud-Blanc de Champtercier (04), M. Philippe Bouissou d’Ivry (94), M. Damien Carême de Grande-Synthe (59), viendront témoigner des projets qu’ils ont fait aboutir dans leurs communes. L’architecte Cyrille Hanappe, de l’association « Actes et Cités », rendra compte de son expérience concrète dans ce domaine.

L’historien Yvan Gastaut apportera son éclairage d’universitaire spécialisé dans l’histoire des migrations dans l’espace méditerranéen et la notion d’accueil, et ouvrira des perspectives sur l’enjeu qu’il représente dans un monde en devenir.

Des acteurs associatifs très impliqués dans le département feront part de leurs pratiques, de leurs attentes, de leurs projets.

Les Maires des Alpes-Maritimes, tous invités à ce débat, nous éclaireront sur la réaction de leurs administrés devant cette question et pourront tirer profit de cette réflexion.

Splendid Hotel
50 bd Victor Hugo
06000 Nice

Information d’accès à l’hotel en train, bus, … , en cliquant ici

Entrée libre

contact : somico06.contact@gmail.com

-Voici l' Appel à propositions – Janvier 2018 de la revue Communications, n° 104 (2019)

http://www.iiac.cnrs.fr/rubrique63.html
Date limite d’envoi : 26 janvier 2018

PARTICIPEZ AU FINANCEMENT DU FILM de Béatrice Jaud SUR
LA PLATEFORME ZESTE
 DÉCOUVREZ


LA VILLE DE GRANDE-SYNTHE

 OÙ CITOYENS, ASSOCIATIONS ET POUVOIRS PUBLICS LUTTENT AVEC ENTHOUSIASME ET HUMANISME FACE AUX CRISES MIGRATOIRES, ÉCOLOGIQUES,ÉCONOMIQUES ET SOCIALES. 

REGARDEZ LA BANDE ANNONCE
LES DROITS HUMAINS AU XXIe SIÈCLE

La Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre
1948, dont l’article premier stipule que « Tous les êtres humains naissent
libres et égaux en dignité et en droits », affirme comme principe intangible à
l’échelle de l’humanité tout entière le fait que la dignité (mentionnée en
premier), les libertés et les droits fondamentaux sont inhérents à chaque être
humain et inaliénables. Si cette Déclaration ne fait pas partie du droit
international dit « contraignant » (c’est-à-dire d’application obligatoire), elle
constitue un texte de référence qui a inspiré nombre de traités
internationaux, eux légalement contraignants, relatifs aux droits de l’homme
et à leur développement à l’échelle internationale.

Ces droits sont toutefois critiqués de diverses manières. Au nom d’une vision
inégalitaire de l’humanité, le mépris pour les « droits-de-l’hommistes », selon
une expression venue de l’extrême droite, reprend de la vigueur. Des pouvoirs
non démocratiques les récusent en invoquant le relativisme culturel, comme
en Chine où le discours officiel oppose l’« harmonie » d’inspiration
confucéenne aux droits de l’homme, d’inspiration occidentale. Plus
profondément, la notion philosophique, politique et juridique d’universalité fait
l’objet de contestations et d’interrogations. Au nom de l’histoire, et
notamment de l’histoire coloniale, ces droits, proclamés et exportés par un
monde occidental qui ne les a pas respectés, sont dénoncés comme l’alibi
d’un impérialisme culturel. L’universalisme abstrait, aveugle par principe aux
différences, s’avère par là même aveugle aux discriminations et inégalités.
D’où la question, sujette à polémiques, particulièrement en France (cf. les
débats sur la parité ou les « statistiques ethniques » par exemple) : pour
assurer l’égalité réelle des droits, ne faut-il pas assouplir l’universalité formelle
du droit ?

Nul doute que ces droits sont inégalement garantis et que leurs violations
sont innombrables. Ils ne sont ni la garantie d’un progrès inéluctable, ni une
promesse illusoire. Ils doivent être en permanence repensés et leur extension
comme leur universalisation dépendent avant tout des combats menés en
leur nom. Nous considérons en effet, avec Danièle Lochak, que « les droits
de l’homme ne sont pas un corps de principes gravés une fois pour toutes
dans le marbre. Ils ont une histoire qui continue à s’écrire en fonction
d’enjeux complexes et entremêlés : politiques, idéologiques et juridiques. »
(Les Droits de l’homme, La Découverte, 2009). Prenant acte de cette
histoire, nous préférons ici parler de droits humains. Ceux-ci sont confrontés
à des défis nouveaux liés à la mondialisation. Et dans cette mondialisation, le
phénomène des migrations est devenu central.

Pour les besoins d’un numéro de la revue Communications sur ce thème, nous
sollicitons des propositions d’articles inédits présentant et analysant les
nouvelles luttes, aujourd’hui, pour le respect des droits humains.
Comment, au XXIe siècle, dénoncer, documenter, combattre les violations des
droits humains ? Qui sont les acteurs de ces combats ? Quel est leur
impact ? On s’intéressera à la fois aux nouveaux agents, groupes,
associations, pressions citoyennes, portant ces combats, aux formes de leurs
interventions dans l’espace public et à la façon dont ils contribuent à une
extension du périmètre de ces droits et à leur redéfinition
juridique. Nous souhaitons des études concrètes. Une attention particulière
sera accordée aux situations et expériences non européennes.
 

Calendrier :

Date limite d’envoi des résumés courts (3000 signes) : 26 janvier 2018
Date de notification des réponses : 26 février 2018
Date limite de remise des textes (articles inédits de 30 000 signes maximum
notes comprises) : 15 mai 2018
Date de parution du numéro : 2019

Les propositions de contributions doivent être rédigées en français et
comporter le nom de l’auteur, son affiliation professionnelle et son courriel.
Elles devront être envoyées, avec la mention « Droits humains » en objet du
message, à revue-communications@ehess.fr

 

 

 

[Communiqué de presse Anafé/Amnesty International France]

France / Réfugiés. Une membre d’Amnesty International France et de l’Anafé injustement poursuivie pour « délit de solidarité »

 

Amnesty International France (AIF) et l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) font part de leur vive préoccupation quant aux poursuites engagées à l’encontre de l’une de leurs militantes du fait de son travail d’accompagnement juridique auprès de deux mineurs étrangers isolés, illégalement renvoyés en Italie depuis la France.

 

Martine Landry, militante d’AIF et de l’Anafé, sera jugée à Nice, lundi 8 janvier 2018. Il lui est reproché d’avoir « facilité l’entrée de deux mineurs étrangers en situation irrégulière ». Elle risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.

 

« Engagée auprès d’Amnesty International France depuis 2002, Martine Landry est en charge d’une mission d’observation en zone d’attente pour AIF. En parallèle, elle participe aux missions de conseil et d’accompagnement des demandeurs d’asile dans l’accès à leurs droits. C’est une militante expérimentée, respectueuse du droit et qui connaît parfaitement le cadre juridique dans lequel son action s’inscrit. Cette accusation dont elle fait l’objet est absurde », affirme Camille Blanc, présidente d’Amnesty International France.

 

AIF et l’Anafé dénoncent, de nouveau, la poursuite de personnes dont la seule motivation est de porter assistance aux migrants et réfugiés, sans autre contrepartie que de voir leurs droits respectés.

 

Ni trafiquantes, ni délinquantes, ces personnes, inquiétées, intimidées, poursuivies, défendent avant tout les droits humains. Elles agissent pour protéger les droits des personnes migrantes et réfugiées auxquels portent atteinte les autorités françaises.

 

« Alors que depuis plus de deux ans, nos organisations dénoncent les violations du droit international, européen ou français, à la frontière franco-italienne par les autorités françaises, ces dernières intimident et poursuivent celles et ceux qui tentent de protéger les droits humains de personnes aussi vulnérables que des mineurs isolés »,  dénonce Alexandre Moreau, président de l’Anafé.

 

Au cours de l’année 2017, AIF et l’Anafé ont documenté et dénoncé de nombreuses illégalités. Les personnes contrôlées à la frontière se retrouvent en majorité privées de toute possibilité de faire valoir leurs droits, notamment celui de solliciter l’asile. Les enfants non accompagnés ne font pas l’objet de l’attention requise au regard de leur situation de vulnérabilité, ce qu’exige pourtant la législation française de protection de l’enfance. Les enfants sont renvoyés au même titre que les adultes, de façon expéditive et sans possibilité d’exercer leurs droits ni même d’être accompagnés.

 

Le procès de Martine Landry doit être l’occasion pour le gouvernement français de modifier sa législation qui permet, comme cette situation le démontre, de criminaliser l’aide apportée par des citoyens pour protéger les droits des personnes migrantes et réfugiées.

 

Il est urgent et indispensable que la politique du gouvernement français soit réorientée de façon à répondre à l’impératif respect des droits des personnes migrantes et réfugiées qui franchissent la frontière franco-italienne et à la nécessaire protection de celles et ceux qui leur apportent leur aide.

 

Amnesty International France et l’Anafé assurent Martine Landry de leur soutien et seront présentes lors du procès.

 

Informations complémentaires

 Martine Landry est membre d’Amnesty International depuis 2002. Elle est également la référente régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur sur la question des réfugiés et migrants depuis 2011 et chargée d’une mission d’observation en zone d’attente pour AIF. En parallèle, elle participe aux missions militantes de conseil aux demandeurs d’asile et d’accompagnement dans l’accès à leurs droits, missions pour lesquelles elle a bénéficié de plusieurs formations.

Par ailleurs, en dehors de ses activités pour AIF, Martine Landry est engagée au sein de différentes associations locales et nationales pour la défense des migrants et des réfugiés dont l’Anafé.

Travaillant avec l’Anafé depuis de nombreuses années dans le cadre de sa mission d’observation en zone d’attente pour AIF, Martine Landry est membre individuelle de l’Anafé depuis 2017. Elle participe activement à la mission d’observation de l’Anafé à la frontière franco-italienne.

 

Résumé des faits

Le 28 juillet 2017, la police italienne a renvoyé, à pied, deux mineurs étrangers isolés vers la France. Martine Landry les a récupérés au poste frontière Menton/Vintimille du côté français pour les accompagner à la police aux frontières (PAF), munie des documents attestant de leur demande de prise en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE). Les deux mineurs, tous deux âgés de 15 ans et d’origine guinéenne, ont par la suite été pris en charge par l’ASE.

Le 31 juillet, Martine Landry s’est rendue à la PAF de Menton suite à l’interpellation et au transfert de onze migrants. Ce jour-là, elle se voit remettre une convocation pour une audition le 2 août. Le lendemain, Martine Landry reçoit une convocation du Tribunal correctionnel de Nice. Elle doit être jugée le 8 janvier 2018 pour « avoir facilité l’entrée de deux mineurs étrangers en situation irrégulière […], en ayant pris en charge et convoyé pédestrement ces deux mineurs du poste frontière côté Italie au poste frontière côté France ».

 

Droit international applicable

Le 29 octobre 2002, la France a ratifié le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, mer et air, additionnel à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée. Ce texte définit le trafic illicite de migrants comme « le fait d’assurer, afin d’en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel, l’entrée illégale dans un État [...] d’une personne qui n’est ni un ressortissant ni un résident permanent de cet État » (souligné par nous).

En posant la condition d’en retirer un avantage financier ou un autre avantage matériel, les auteurs de ce texte ont clairement entendu exclure les activités des personnes apportant une aide aux migrants pour des motifs humanitaires ou en raison de liens familiaux étroits. L’intention n’était pas, dans le Protocole, d’incriminer les activités de membres des familles ou de groupes de soutien tels que les organisations religieuses ou non gouvernementales. Cette intention est confirmée par les travaux préparatoires des négociations en vue de l’élaboration de la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée et des Protocoles s’y rapportant (2008), p. 514 - (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Travaux préparatoires).

 

Enquête d’Amnesty International à la frontière franco-italienne « Des contrôles aux frontières du droit » : https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/frontiere-franco-italienne-des-controles-aux-frontieres

 

Note de l’Anafé sur le « rétablissement des contrôles aux frontières internes et état d’urgence - Conséquences en zone d’attente » : http://www.anafe.org/spip.php?article412

 

Amnesty International France

Service presse – 01 53 38 65 41 / 06 76 94 37 05 – spresse@amnesty.fr

Créée en 1961, Amnesty International est un mouvement mondial et indépendant de plus de 7 millions de membres et sympathisants qui œuvrent pour le respect, la défense et la promotion de tous les droits inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Amnesty International a reçu le prix Nobel de la paix en 1977. Amnesty International France (AIF) a été créée en 1971. Son financement repose sur la générosité du public (200 000 donateurs), sur les ventes de produits de soutien et les cotisations de ses 75 000 membres. AIF est agréée par le Comité de la charte du don en confiance.

www.amnesty.fr - @amnestypresse - Agir - Faire un don

 

Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)

Contact presse : Laure Palun – 06 62 49 75 31 / 01 43 67 27 52 – palun.laure@anafe.org

Depuis 1989, l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) agit en faveur des droits des étrangers se présentant aux frontières françaises et européennes et dénonce les violations des droits des personnes maintenues en zones d’attente résultant des pratiques de maintien et de refoulement aux frontières. Les actions de l’Anafé sont financées notamment grâce à des subventions de fondations privées ou onusiennes, des cotisations de ses membres et des dons.

www.anafe.orgcontact@anafe.orgAgir avec l’AnaféFaire un don

 

A diffuser largement : http://www.anafe.org/spip.php?article445 

 

-- 
Laure Palun
Coordinatrice associative
Anafé
21 ter rue Voltaire
75011 Paris
Tel/Fax: 01 43 67 27 52
www.anafe.org

-Déclaration du Directeur général de France terre d'asile

L’unilatéralisme est un danger pour le monde

En annonçant le retrait des États-Unis du Pacte mondial sur les migrations, Donald Trump prend une nouvelle fois une décision contraire aux intérêts de la communauté internationale. Le texte qui en est à l’origine, la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, avait été adopté en septembre 2016 par les 193 membres de l’Assemblée générale de l’ONU pour marquer l’engagement de tous à élaborer un pacte mondial pour des migrations « sûres, ordonnées et régulières ».

Ce pacte entend définir un cadre fédérateur, grâce à des principes communs, en accordant une place centrale aux droits, aux besoins, aux capacités et aux contributions des migrants, afin de garantir leur sécurité, leur dignité et les droits de l’homme. Il ne méconnait en rien le droit des États à définir les règles d’entrée et de séjour des étrangers sur leur territoire. Il représente une incitation à anticiper et à organiser des voies de migrations légales et à apporter des réponses coordonnées aux échelons régionaux. Le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières offre la promesse de doter la communauté internationale d’une approche inédite de la gouvernance des migrations.

Il ne faut surtout pas renoncer à la construction de ce pacte malgré le mauvais coup porté par Trump.

À L’Europe, notamment, de prendre les mesures nécessaires !


Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile  

-

 

Peut-on renvoyer les demandeurs d’asile vers des « pays tiers sûrs » ?

 
 
  
 

Le 18 décembre 2017

 
 

Le gouvernement a prévu dans le projet de loi sur l’asile, qu’il prépare en cette fin d’année, d’introduire le concept de pays tiers sûr. Concept qui permet de déclarer irrecevable la demande d’asile d’une personne ayant transité par un État non européen qui présenterait des garanties de protection équivalentes.

Ce concept est aussi au cœur des négociations entre les États membres et le Parlement européen dans le cadre de la réforme du Régime d’asile européen commun. Loin de n’être qu’une question technique et juridique, l’adoption de cette notion en droit français aurait un impact non négligeable sur notre application du droit d’asile.

À l’occasion de la Journée internationale des migrants, Thierry Le Roy, Président de France terre d’asile, expose la position de l’association sur cette question.

 

France terre d’asile est opposée à l’adoption du concept de « pays tiers sûr ».

1. La question est ancienne. Avant même que des directives européennes, à partir de 2005, ouvrent aux États membres l’option d’écarter comme irrecevable la demande d’un réfugié qui, au cours de son itinéraire, se serait déjà vu reconnaître cette qualité dans un pays tiers (dit « premier de pays d’asile ») ou aurait pu la demander (« pays tiers sûr »), on pouvait penser, comme le Conseil d’Etat qui l’avait jugé de la manière la plus solennelle en 1981 et en 1996, que c’était contraire à la convention de Genève, à sa lettre (qui n’écarte son application qu’aux personnes qui ont acquis la nationalité, en droit ou de facto, d’un pays tiers), comme à son esprit libéral (qui permet au réfugié le changement de pays de résidence, sinon le libre choix du pays d’installation). Nous le pensons toujours : comment, aujourd’hui plus qu’hier, déclarer irrecevable le Guinéen passé par le Sénégal où les autorités de son pays d’origine ont fini par le retrouver et le pourchasser ; ou le Libérien arrivé en Europe sur un bateau camerounais ; au motif, pour le premier, qu’il avait connu dans un pays tiers quelques années de séjour paisible, et, pour le second, qu’il avait négligé de demander l’asile au Cameroun pendant son trajet maritime ?

La France était sur cette ligne, refusant encore, en 2015, d’opter pour l’irrecevabilité du "pays tiers sûr". Et nous n’étions pas seuls, car même les pays européens - une dizaine - qui ont incorporé cette notion dans leur législation ne la pratiquent guère (à l’exception de la Hongrie avec la Serbie). On avait même presque renoncé, dans l’UE, à fixer une liste de pays sûrs (d’origine) commune aux États membres.

2. La question revient aujourd’hui parce que la crise de 2015-2016 a fait penser aux pays européens, à commencer par les plus sollicités par les demandeurs d’asile, que la charge de l’accueil devait être au moins partagée avec les pays de transit. L’idée a prospéré lorsqu’on a vu la Turquie s’y prêter, en acceptant de reprendre à la Grèce les réfugiés syriens. Dès 2016, la Commission européenne a proposé un cadre général de partenariat UE-pays tiers, et, dans la refonte entreprise du "paquet Asile", que l’option d’irrecevabilité pour transit par un « pays tiers sûr » soit inscrite dans un règlement et cesse ainsi d’être optionnelle ; en juin 2017, le Conseil européen, allant plus loin, a demandé qu’on explore, dans la négociation de cette proposition de règlement, une extension de ces cas où le parcours du demandeur d’asile peut fournir au pays d’arrivée des raisons légales d’écarter sa demande comme relevant plutôt du pays tiers de transit.

Le gouvernement français, qui s’y était refusé en 2015, songe même maintenant à devancer ce projet de règlement européen dans le projet de loi sur l’asile qu’il prépare en cette fin d’année.

3. Il est vrai qu’en politique de l’asile, la question n’est pas dénuée de sens. On sait que la grande majorité des personnes déplacées dans le monde par l’effet de crises ou de conflits résident dans un pays géographiquement proche du pays d’origine. On peut même regarder ce fait comme propice aux perspectives de retour éventuelles, et que, même à défaut de retour, l’itinérance des réfugiés vers des pays plus lointains ne favorise pas nécessairement leur réinstallation.


4. Mais cette novation, juridique et politique, serait la négation du droit d’asile. Doublement.

A) Elle serait d'abord contraire au droit d’asile tel qu’on l’a construit depuis 1951 avec la convention de Genève.

Au plan français, sa constitutionnalité - qui n’a pas encore été clairement jugée - est fortement questionnée, à la lumière de l’aménagement constitutionnel - limité - qu’il avait fallu pour introduire les règles de renvoi des « dublinés ».

Plus largement, au regard de la convention de Genève, à laquelle le droit de l’UE se réfère, la compatibilité du concept de pays tiers sûr n’a pas encore été jugée par la Cour de justice de l’UE; pas davantage par la Cour européenne des droits de l’homme ou par les juridictions nationales qui pourraient l’examiner au regard des articles 3 et 13 de la convention européenne des droits de l’homme. Parce qu’il y a eu a ce jour peu d’applications.
Mais plusieurs instances françaises vont avoir à se prononcer prochainement, dès lors qu’un projet de loi inscrirait le concept dans le droit français : avis de la CNCDH, avis du Conseil d’Etat, saisine vraisemblable du Conseil constitutionnel.

Or, le raisonnement juridique qui avait guidé le Conseil d’Etat lorsqu’il s’agissait encore seulement d’un "premier pays d’asile", devrait alors conserver, a fortiori, toute sa force face au concept de « pays tiers sûr », où la sûreté alléguée du pays tiers ne comporte même pas le bénéfice effectif du statut de réfugié : il est contraire à la lettre de la convention de Genève, en ce qu’il ajoute une condition aux critères de reconnaissance de la qualité de réfugié limitativement énumères à l’article 1A2 de cette convention ; il est contraire à l’esprit de cette convention en ce qu’il exclurait la garantie d’un examen individuel (difficulté que le projet s’efforce de contourner), et en ce qu’il délierait l’État d’accueil de son obligation de non-refoulement.

Le droit d’asile ne peut être sauf que si un demandeur d’asile opte lui-même pour son transfert vers un pays tiers jugé sûr, pas s’il est expulsé vers ce pays.

B) Ce serait ensuite dangereux pour l'avenir du droit d'asile.

Car que sera le droit d'asile dans un "pays tiers sûr" ?

On sait déjà les difficultés que l'UE éprouve, depuis longtemps, pour trouver une définition et des listes communes de pays (d'origine) sûrs; notamment, parce que s'y mêle toujours un enjeu diplomatique qui fait oublier la rigueur du droit d'asile.

S'ajoute, dans la démarche d'aujourd'hui, la pression des circonstances. Derrière la demande du Conseil européen de juin 2017, se profile l'objectif d'un certain nombre d'Etats membres d'alléger la référence, dans la définition du concept, aux "exigences de la convention de Genève", et de faire en sorte que les "pays tiers sûrs" ne soient plus introuvables.

Il faut comprendre que le projet en discussion entre le Parlement européen et  le Conseil  ne devrait pas s'en tenir à l'idée qu'un réfugié qui a déjà obtenu le statut dans un pays tiers signataire et respectueux de la convention de Genève n'a pas lieu de demander une nouvelle fois ce statut. On va discuter, en les "détricotant", comme le demandent ouvertement certains Etats membres, aussi bien la définition d'un pays tiers sûr et les éléments de la "protection suffisante" qu'il est censé donner à l'intéressé, que la nature du lien qui doit s'être créé à l'occasion du transit. Le droit d'asile risque d'entrer ainsi sur un toboggan, qui pourra aller de l'obtention du statut prévu par la convention de Genève ou de la possibilité de le demander, au simple passage dans un itinéraire, en passant par des situations très diversement protectrices, selon que l'intéressé aura pu résider, résider paisiblement et durablement, y exercer quelques droits, travailler, réunir sa famille, ou non. On va même se demander si une partie seulement de pays comme la Turquie, voire la Libye, ne peut pas suffire.

Au moment où l'UE essaie d'harmoniser, sinon d'unifier, l'interprétation de la convention de Genève entre les Etats membres (entre lesquels, on le sait, les taux de reconnaissance varient considérablement pour chaque nationalité de réfugiés), on ouvrirait et consacrerait des degrés ou des versions dégradées de l'asile dans le monde qui entoure l'Europe, dans le seul but d'y réduire les flux d'arrivées de demandeurs d'asile.

5. Au demeurant, nous pensons que cela ne marchera pas, car, hors d'Europe, les pays tiers n'en veulent pas. Les pays du Sahel, particulièrement visés aujourd'hui, qui acceptent comme le Niger et le Tchad de s'engager dans des programmes de réinstallation en Europe pour des réfugiés africains, le font à la condition expresse que cela n'entraine vers eux aucun "appel d'air", et ne voudront pas de ce verrou qui ramènerait ou retiendrait les réfugiés chez eux. Pas davantage des pays comme la Tunisie, que France terre d'asile connait par la mission de coopération qu’elle y exerce, ne sont prêts à adopter des standards de l'asile qui en feraient des "pays tiers sûr" aux yeux des pays européens.

On trouvera des exceptions, mais seulement sous la pression de raisons diplomatiques, ou de la gestion d'une crise, comme celle des réfugiés syriens en Grèce, qui a porté les Européens, et même le Conseil d'Etat grec, à admettre la Turquie comme un pays tiers sûr pour eux.

C'est pourquoi nous rejetons le concept de pays tiers sûr, comme nous avions dénoncé l'"accord" UE-Turquie.

L'Europe, qui a donné naissance au droit d'asile contemporain, adresserait ainsi aux pays tiers, qui répugnent déjà à entrer dans le système de la convention de Genève, un signal, et une incitation, à se tenir même en deçà du niveau de sûreté qui serait défini. Signal de surenchère protectionniste, là où il faudrait au contraire davantage d'accords internationaux de partage des responsabilités.

Qui voudra du concept de "pays tiers sûr" ?  Ni ces pays tiers, qui le font savoir, ni les réfugiés qui savent mieux que quiconque ce que valent pour leur sûreté les pays par lesquels leur itinéraire les a fait passer.

Ni nous, à France terre d'asile, qui ne voulons pas que la France et l'Europe donnent aux réfugiés cette image de l'asile et des valeurs que nous y mettons.

Nous appelons le gouvernement français à renoncer à ce concept, au mieux inutile, qui risque de pervertir le droit d’asile.

 

Thierry Le Roy
Président de France terre d'asile, 18/12/2017

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 16:22
 

CRISPR-Cas9 a permis, ces cinq dernières années de franchir une nouvelle étape dans l’édition de « l’ADN d’une bactérie, d’une plante, d’un insecte, d’un animal ou d’un humain ». Trois chercheurs Alexandra Henrion-Caude[1], Catherine Bourgain[2] et Alain Privat[3] le décrivent comme « une combinaison hybride entre le ciseau, le Tipp-Ex et l’encre […] facile, rapide, efficace et peu coûteuse ».

 

Cette technique « loin d’être arrivée à maturité » soulève cependant de nombreuses questions : « Modifier tel ou tel gène, c’est modifier le gène ciblé, mais aussi d’autres informations, mal connues ou inconnues. Les conséquences de ces changements sont imprévisibles. Nous ignorons jusqu’au moyen d’en assurer le suivi sur l’individu modifié, ainsi que sur les générations suivantes » (cf. CRISPR : des mutations « off-targets » nombreuses et inattendues chez l’homme).

 

Une « inquiétude » latente au sein de la communauté scientifique puisqu’appliquer CRISPR « à des embryons humains issus de parents porteurs de mutation » reviendrait à « éliminer leurs embryons sains et, paradoxalement, à ne conserver que ceux porteurs de la mutation sur laquelle la technique serait mise au point ».

 

En outre, cette inquiétude dépasse la « simple logique des soins » car à « souhaiter des enfants parfaits », « nous jouons en fait le jeu des promoteurs de l’eugénisme ». Ce « patrimoine le plus partagé entre tous les hommes, le plus ancien, le plus irréductible » est « l’intimité de notre humanité ». « En ce sens, ne devrait-il pas être considéré comme le plus précieux de tous nos patrimoines ? ».

 

Les trois chercheurs lancent un « SOS à nos consciences » en rappelant que « le désir de connaître la nature du vivant et d’en dévoiler ses secrets » ne doit pas nous mener à « créer des variétés d’humains sélectionnés ».

 

« Certains voient dans ces hommes génétiquement modifiés une évolution vers l’homme du futur. Nous y voyons la mise en place d’un programme d’anéantissement de l’homme dans son altérité, notamment par déni de notre complexité et de notre histoire génétique ».

 

Pour aller plus loin :

Conseil de l'Europe : un rapport sur l’édition du génome humain

CRISPR : un premier essai clinique sur l’homme repoussé à 2018

"Bébés sur mesure" sur Arte : du mythe de l'enfant parfait à l'eugénisme

Des embryons humains clonés subissent une « chirurgie de l’ADN »

 

[1] Généticienne, directrice de recherche à l’Inserm.

[2] Généticienne, chargée de recherche à l’Inserm.

[3] Neurologiste et membre correspondant de l’Académie de médecine.

 
Sources: 

Le Figaro (26/10/2017)

-Voici du texte officiel

Après l'ADN avec CRISPR-Cas9, c'est l'ARN que les chercheurs savent modifier de façon spécifique grâce à un outil moléculaire basé sur l'enzyme CRISPR-Cas13. C'est le sujet d'une toute nouvelle publication du MIT et du Broad Institute parue mercredi 25 octobre 2017.

On savait déjà modifier l’ADN de façon ciblée, on sait maintenant modifier son produit direct : l’ARN. Le Broad Institute et les scientifiques du MIT de l’équipe de Feng Zheng ont en effet conçu un nouveau système moléculaire pour modifier l’ARN des cellules humaines sans toucher à l’ADN. L’édition de l’ARN, qui peut modifier les produits des gènes sans changer le génome, présente un grand potentiel pour la recherche et la clinique.

2012 : modification de l’ADN par CRISPR-Cas9

L’expression des gènes se fait par une transcription de l’ADN en ARN, qui lui même est traduit en protéines aux rôles divers. Dans le cas de maladies génétiques, ou pour tester des hypothèses de recherche, il est fondamental pour les chercheurs de pouvoir corriger le gène impliqué ou les produits de ce gène. Deux chercheuses française et américaine avaient ainsi découvert en 2012 l’enzyme d’origine bactérienne CRISPR-Cas9, capable de fixer, couper ou ajouter des gènes, à l’endroit précis de l’ADN que l’on a choisi. Très utilisée depuis dans la recherche, cette découverte avait fait l’effet d’une bombe dans le monde scientifique et valu à leurs auteures de nombreux prix.

2017 : modification de l’ARN à partir de CRISPR-Cas13

Après CRISPR-Cas9, c’est un nouvel outil nommé REPAIR basé sur l’enzyme CRISPR-Cas13 associée à une autre protéine qui secoue aujourd’hui le monde du génie génétique. En effet, REPAIR (pour « RNA Editing for Programmable A to I Replacement ») a la capacité de modifier l’ARN et non l’ADN lui même. Plusieurs avantages à cette technique la rendent complémentaire de Cas9 :

  • ETHIQUE. Transformer l’ARN permet de ne pas altérer l’ADN et donc ne change pas l'intégrité génétique d'un individu. Cela peut avoir son importance pour l'utilisation sur l'humain.
  • FLEXIBILITE. L’ARN modifié finissant par se dégrader au bout d’un certain temps, les modifications sont temporaires. Ce sera utile pour traiter les maladies causées par des changements transitoires de l'état cellulaire, comme l'inflammation locale.
  • PRECISION. La précision de REPAIR est telle qu’elle peut modifier des lettres (les nucléosides) de la séquence d’ARN visée (équivalentes des ACTG de l’ADN) et spécifiquement transformer les A en I, une inversion connue pour être à l’origine de diverses maladies génétiques humaines telles que la maladie de Parkinson ou l’épilepsie focale. Là où CRISPR-Cas9 avait provoqué des mutations indésirables ("off-target") pour lesquelles des solutions avaient été proposées, REPAIR n'en a engendré que très peu.
Un grand potentiel fondamental et clinique

Afin de démontrer le potentiel thérapeutique de REPAIR, l’équipe l’a utilisée avec succès pour corriger la mutation pathogène à l’origine de l’anémie de Fanconi qu’ils ont synthétisée puis introduite dans une cellule. Les auteurs travaillent également sur des outils supplémentaires qui permettraient de modifier d’autres nucléosides de l’ARN que les A en I.  « Il y a naturellement énormément de diversité dans ces enzymes », explique le premier co-auteur de l’étude Jonathan Gootenberg, « Nous cherchons toujours à exploiter le pouvoir de la nature pour mener à bien nos projets ». Feng Zhang, le Broad Institute et le MIT prévoient de partager largement le système REPAIR en le rendant disponible gratuitement pour la recherche académique. « REPAIR propose une nouvelle approche pour traiter les maladies génétiques ou imiter les gènes protecteurs, et établit la modification de l'ARN comme un outil utile pour modifier la fonction génétique », concluent les auteurs.

-Information sur un" débat public pour l'appropriation citoyenne et démocratique des connaissances scientifiques pour le bien commun"

Invitation à débattre et pour agir ensemble

Samedi 25 novembre de 14 à 19h

38 rue Saint Sabin à Paris 11°

 

L’association Sciences Citoyennes, dont l’objectif est d’œuvrer à une appropriation citoyenne et démocratique des connaissances scientifiques pour le bien commun, vous invite à participer à la table ronde qu’elle organise le samedi 25 novembre après midi dans ses locaux (38 rue Saint Sabin dans le 11° arrondissement de Paris) sur la question de la post vérité qui menace notre avenir commun.

 

La post-vérité donne plus d'importance aux émotions et aux croyances qu'à la réalité des faits avérés. Elle permet bien souvent de façonner et d'infléchir l'opinion publique en jouant sur ces émotions et la démagogie. Défendant depuis sa création l’accroissement des capacités de recherche et d’expertise de la société civile, des forces associatives, syndicales et citoyennes, l’association Sciences Citoyennes considère l’importance de cette question à l’heure où la convergence de plusieurs facteurs contribue à l'instauration d'une situation menaçante pour penser notre avenir commun (réchauffement climatique, populisme politique, complotisme favorisé par l’effet démultiplicateur des réseaux sociaux, lobbying généralisé, ...). Nous sommes à la fois confrontés à une information pléthorique et dérégulée, dont les sources occultées ou brouillées entravent toute possibilité de controverse et, ce qui est sans doute pire, conduit à la dévalorisation des notions mêmes de vérité et de connaissances objectives.

 

C’est pourtant par la possibilité de constituer une vérité des faits que l’on peut, dans le monde de la recherche comme dans celui de la société toute entière, échanger des points de vue contradictoires et ainsi construire de nouvelles objectivités. Celles-ci nous sont d’autant plus indispensables que nous nous trouvons à l’échelle internationale face à des situations aussi complexes qu’inédites. 

De l'industrie du déni, (lobbies du tabac et autres) qui fabrique du mensonge à dessein pour semer le doute, à la foutaise qui consiste à dire n’importe quoi (Trump ne ment pas, il se fout de la vérité), l’ère de la post-vérité revêt de multiples aspects, comme le soulignent les premiers contributeurs à ce débat (leurs contributions seront prochainement accessibles en ligne).

 

Pour combattre les discours de cette novlangue, nous avons besoin de discernement sur quelques notions élémentaires (de quoi parlons-nous précisément), c’est ce que nous tenterons de faire en première partie de cette table ronde avant d’aborder la question des résistances qui se mettent en place : décodeurs, formation à l’esprit critique, à la culture de l’alerte,...

 

Comme le conclut François Rastier dans le texte de sa contribution : « Les actions citoyennes sont efficaces : c’est à la société civile, au monde de l’éducation et bien sûr aux milieux de la recherche de défendre l’objectivité et diffuser les résultats scientifiques, non seulement pour leur valeur propre, mais pour éclairer l’action responsable. Pour écarter des menaces croissantes sur la paix, la démocratie, l’environnement, la santé, nous appelons donc à fédérer toutes les initiatives nationales et internationales pour promouvoir la culture scientifique et la connaissance objective du monde commun ».

 

Lors de la table ronde, nous aborderons donc les points suivants :
- Qu’est-ce que la post vérité ? Qu’est-ce que la montée en puissance de cette question nous dit du monde d’aujourd’hui et des enjeux qui y sont associés.

  • Quelques distinctions importantes contre les tentatives de faire disparaître l'idée même de vérité objective du débat public.
  • Comment repérer la foutaise : ses marques dans le discours et les stratégies politiques de son usage. 
  • La fabrique du mensonge
  • Face à une compétitivité exacerbée du monde de la recherche et la montée en puissance d’intérêts strictement économiques et privés dans son pilotage comme son financement, les principes de la controverse, du plaidoyer et de l‘expertise contradictoire et pluraliste.

Les actions responsables à l’œuvre.

  • La place de la formation à l’esprit  critique : une expérience en cours à l'université.
  • La vérification des faits (fact cheking) et actions de décodage, Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, ...
  • Les lanceurs d’alertes, la recherche participative et les conventions de citoyens.
  • Le rôle des lieux de culture publique que sont les bibliothèques et les missions de culture scientifique.

Comment agir ensemble ?

  • Quelles actions citoyennes fédérer ?

 

Nous souhaitons une participation active du public, c'est pourquoi nous mettons en ligne les contributions qui viennent au fur et à mesure enrichir la préparation à ce débat.

La salle ne peut contenir qu’une quarantaine de personnes, ce qui pour un premier échange nous semble suffisant. Les participants adhérents ou non de Sciences Citoyennes devront donc se manifester au préalable pour retenir leur place.

Une captation vidéo permettra de garder trace de nos échanges et de pouvoir les diffuser via le site de Sciences Citoyennes. Elle facilitera la rédaction d’un compte-rendu de cette réunion préliminaire. 

Enfin un apéritif convivial permettra d’envisager la suite des échanges et des initiatives. Il semble en effet important que cette première rencontre s’oriente vers un « Que faire ? »

 

Participation libre et gratuite sous réserve des places disponibles. Vous pouvez réserver votre place via le lien suivanthttps://www.weezevent.com/table-ronde-la-post-verite-en-debat

Liens pour accéder aux documents portés à ce débat (archive zip) https://ent.normandie-univ.fr/filex/get?k=48KSUfBskO4U2P1CRe4

Cet échange sera diffusé en direct sur notre chaîne youtubehttps://www.youtube.com/playlist?list=UUNCTmHclKUgGKbqc_0vFkHg

 

 

 


Nous contacter : https://sciencescitoyennes.org/a-propos/contacts/

Vous pouvez nous suivre sur Facebook et Twitter.

-La suite sur l'eugènisme scientifique du 21 em siècle :
Une équipe de chercheurs de l’Université des sciences et de la médecine de l’Oregon aux Etats-Unis est parvenue à modifier à l’aide de la technique d’édition CRISPR-Cas9 le génome d’embryons humains porteurs d’une maladie cardiaque. La nouvelle de ces expérimentations avait fuité dans la revue de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), suscitant la controverse. La recherche a impliqué une quantité importante d’embryons humains viables. Sur 58 embryons modifiés, 42 ne présentaient plus le gène défectueux après le traitement. Pour un tiers d’entre eux, les ciseaux moléculaires n’ont donc pas agi. De plus, après 5 jours, un cas de mosaïcisme est apparu sur l’un des embryons traités, ce qui signifie que la modification génétique n’a pas été transmise à toutes les cellules de l’embryon.

La plupart des pays interdisent la recherche sur les embryons humains pour des raisons éthiques. Depuis l’apparition des techniques d’édition génétique, toutefois, ce principe est de plus en plus souvent remis en cause. Aux Etats-Unis, l’Académie nationale des sciences a voulu autoriser en février les techniques d’édition de l’ADN pour les maladies héréditaires graves, mais elle s’est heurtée au refus du Congrès. Du coup, les chercheurs ont l’obligation de détruire les embryons au bout de quelques jours et il leur est interdit de les implanter dans un utérus. Impossible dès lors de savoir comment les embryons se seraient développés ou si des effets indésirables seraient apparus à un stade ultérieur.

Autre question qui a fait polémique dans ce contexte : celle du « bébé sur mesure ». A en croire les spécialistes, ce n’est pas demain que l’on va se mettre à réécrire l’ADN de l’embryon pour obtenir un bébé parfait.

En Suisse tout comme en Allemagne et en Autriche, les expérimentations de ce type sont d’ailleurs interdites. Il est certes vrai que chez nous aussi, les scientifiques demandent un assouplissement des règles en matière de recherche sur les embryons. En Allemagne, les chercheurs ont entrepris des démarches visant à desserrer le carcan réglementaire et à autoriser la recherche sur les embryons surnuméraires. Des voix critiques s’élèvent cependant pour mettre en garde contre une course de vitesse entre les laboratoires de recherche, en particulier chinois, américains et anglais. Le professeur de théologie Peter Dabrock, président du Conseil national d’éthique allemand, avertit : « Celui qui ne peut pas garantir une sécurité avoisinant les 100% en matière d’expérimentation humaine agit de manière irresponsable. » Il appelle de ses vœux une résolution des Nations unies qui interdise l’implantation d’embryons génétiquement manipulés au moins aussi longtemps que les risques susceptibles d’en résulter pour la santé puissent être exclus, écrit la Berliner Zeitung.

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 09:07

Monsieur le Préfet

 

Trois interpellations hier, deux interpellations aujourd’hui, le service asile de la Préfecture de l’HERAULT place à nouveau les demandeurs d’asile en procédure Dublin en rétention.

 

La Cour de Cassation a jugé le 27 septembre 2017 (Cass Civ 17-15.160) que ces interpellations sont illégales (PJ arrêt de la Cour de Cassation).

 

Nous vous rappelons que les demandeurs d’asile sont des personnes vulnérables, en situation de détresse et que vos services fondent (illégalement) les placements en rétention sur l’absence d’hébergement des demandeurs d’asile, hébergement qui vous incombe.

 

Le Juge de la Liberté et de la Détention ne manquera pas d’appliquer le droit et de libérer ces demandeurs d’asile, mais au pris de quelles souffrances et de quel mépris tant du droit que des personnes.

 

Nous vous demandons de faire cesser ces interpellations en préfecture avec placement en rétention des demandeurs d’asile en procédure Dublin et de rappeler à vos services le nécessaire respect d’un Etat de droit.

 

Avec nos salutations respectueuses,

 

Sophie MAZAS                 Francois DUBOURG

Présidente de la LDH 34     Présidente Cimade Montpellier

 

 

 

 

Arrêt n° 1130 du 27 septembre 2017 () - Cour de cassation - Première chambre civile - ECLI:FR:CCASS:2017:C101130

Étranger - Rétention - Prolongation de la mesure

Cassation sans renvoi

Demandeur : M. Dineshan X,

Défendeur : procureur général près la cour d’appel de Paris, et autre


Sur le premier moyen, pris en sa première branche :

Vu les articles 2 et 28 du règlement (UE) n° 604/2013 du Parlement européen et du Conseil du 26 juin 2013 établissant les critères et mécanismes de détermination de l’État membre responsable de l’examen d’une demande de protection internationale introduite dans l’un des États membres par un ressortissant de pays tiers ou un apatride ;

Attendu, d’une part, qu’il résulte de ces textes que, si les États membres de l’Union européenne peuvent placer les personnes concernées en rétention en vue de garantir les procédures de transfert conformément au règlement lorsqu’il existe un risque non négligeable de fuite de ces personnes, ce risque s’entend, dans un cas individuel, comme l’existence de raisons, fondées sur des critères objectifs définis par la loi, de craindre la fuite d’un demandeur de protection internationale, ressortissant de pays tiers ou apatride, qui fait l’objet d’une procédure de transfert ;

Attendu, d’autre part, que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE, arrêt du 15 mars 2017, Al Chodor, C-528/15) a dit pour droit que ces textes doivent être interprétés en ce sens qu’ils imposent aux Etats membres de fixer, dans une disposition contraignante de portée générale, les critères objectifs sur lesquels sont fondées les raisons de craindre la fuite du demandeur d’une protection internationale qui fait l’objet d’une procédure de transfert et que l’absence d’une telle disposition entraîne l’inapplicabilité de l’article 28, paragraphe 2, de ce règlement ; qu’au point 45 de l’arrêt, elle précise qu’en tout état de cause, une jurisprudence établie, sanctionnant une pratique constante de la police des étrangers, ne saurait suffire ;

Attendu, selon l’ordonnance attaquée, rendue par le premier président d’une cour d’appel, et les pièces de la procédure, que M. X..., de nationalité sri-lankaise, a présenté une demande d’asile ; que par un arrêté du 13 février 2017, le préfet a décidé que celui-ci serait remis aux autorités italiennes pour être pris en charge en vue du traitement de cette demande en application du règlement du 26 juin 2013 ; que par un second arrêté du même jour, M. X... a été placé en rétention administrative au motif qu’il ne présentait pas les garanties propres à prévenir le risque de se soustraire à la mesure d’éloignement en attente de sa mise en oeuvre effective ;

Attendu que, pour confirmer la prolongation de la rétention, l’ordonnance retient que le placement en rétention est régulier en la forme et que les conditions de fond sont remplies, dès lors que l’intéressé, dépourvu de passeport et connu sous un alias, n’a pas communiqué d’attestation d’hébergement ni justifié de ses ressources, de sorte qu’il n’offre pas de garanties suffisantes de représentation ;

Qu’en statuant ainsi, alors qu’en l’absence de disposition contraignante de portée générale, fixant les critères objectifs sur lesquels sont fondées les raisons de craindre la fuite du demandeur d’une protection internationale qui fait l’objet d’une procédure de transfert, l’article 28, paragraphe 2, du règlement était inapplicable, le premier président a violé les textes susvisés ; Et attendu qu’en l’absence de doute raisonnable quant à l’interprétation des articles 2 et 28 du règlement, il n’y a pas lieu de saisir la Cour de justice de l’Union européenne d’une question préjudicielle ;

Vu les articles L. 411-3 du code de l’organisation judiciaire et 1015 du code de procédure civile ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :

CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l’ordonnance rendue le 17 février 2017, entre les parties, par le premier président de la cour d’appel de Paris ;

DIT n’y avoir lieu à renvoi ;


 

Président : Mme Batut

Rapporteur : Mme Gargoullaud, conseiller référendaire

Avocat général : Mme Ancel, avocat général référendaire

Avocats : SCP Zribi et Texier 

 

-Notes sur les "flux et reflux",par l'administration du blog :

Abus policiers à Calais : un rapport officiel confirme plusieurs accusations des ONG

 

L'obs

Riace s’ouvre aux réfugiés

À Riace, l’arrivée de réfugiés, vécue comme « une manne tombée du ciel », a permis à ce petit village de Calabre, déserté par sa population, de renaître.

A Riace, tout est arrivé par la mer. Au rythme des vagues, qui se brisent sur la grève, la marée donne et reprend. Turcs, Grecs, Albanais ont accosté il y a longtemps déjà sur ces rivages de Calabre, à l’extrême pointe méridionale de l’Italie et se sont mélangés aux populations qui vivaient là. Certains sont restés, d’autres ont repris le large. Plus tard, poussés par la misère et la faim, beaucoup
ont pris le chemin de l’exil. Cet exode, débuté dans les années 20, s’est poursuivi au cours des décennies suivantes. En un siècle, l’Italie a perdu la moitié de ses habitants. Le village de Riace, dont il est question dans le film documentaire Un paese di Calabria (1) de Shu Aiello et Catherine Catella, s’est vidé de sa population. Seuls les vieux sont restés : ses maisons ont été abandonnées, ses rues sont devenues désertes et les fenêtres qu’on prenait grand soin de fermer, pour ne pas faire entrer les esprits, se sont mises à claquer au vent. Symbole de cet abandon, une villageoise, au regard perdu, avance à petits pas, d’une maison à l’autre, et appelle. Mais personne ne répond.

« Une manne tombée du ciel »
En 1998, quand deux cents Kurdes sont arrivés par la mer, Riace a compris que c’était un signe du destin. « Une manne tombée du ciel », dira un habitant.

Un homme, Domenico Lucano, y a vu l’opportunité de faire revivre le village. Deux cents jeunes hommes en forme arrivaient avec leur savoir-faire. Une association a été créée, Città Futura, et les réfugiés ont commencé à retaper les maisons. Shu Aiello
, pour se loger au coeur du village et accueillir en été les touristes. Domenico Lucano, alors conseiller municipal d’opposition, a su convaincre une municipalité dirigée par le parti de centre droit, Forza Italia (2), d’accueillir des réfugiés et d’inscrire la commune au programme national d’accueil en 2001. « Chaque habitant a compris que les réfugiés allaient les sauver de la mort. Tout le monde s’est mis ensemble », raconte la co-réalisatrice.
En 25 ans, Riace est passé de 900 à 2 100 habitants. Écoles, commerces, services publics ont rouvert. Une coopérative agricole a été créée. Quelques familles se sont installées dans le village
de façon pérenne et dans d’autres villages alentour. Désormais, les enfants courent dans les rues sous le regard des petits vieux. Les réfugiés continuent d’arriver à Riace et dans les villages voisins qui se sont ouverts à l’accueil. L’association Città Futura gère 400 demandeurs d’asile ou réfugiés de 27 nationalités différentes. Elle oriente vers d’autres destinations ceux qui préfèrent vivre en ville. Baïram a choisi de rester au village.
Dès que je suis arrivé ici, ça m’a fait penser au Kurdistan, dit-il. Des ressemblances géographiques et culturelles. Ça m’a plu. Et puis, il y a eu la naissance des enfants et j’ai très vite trouvé du travail.Baïram
Baïram est charpentier. Il a participé à la restauration des maisons.
Une terre d’émigration Ici on n’a pas oublié le passé. « Nous avons tous au moins un membre de notre famille qui a émigré dans un pays lointain », rappelle Domenico Lucano, élu maire de Riace en 2004. L’histoire des réfugiés croise celle des migrants italiens qui ont quitté leur village pour le Nord du pays ou l’Australie. Une voix, en filigrane, nous raconte par petites touches l’exil de Rosa Maria, la grand-mère de Shu Aiello : « Combien de temps a duré le voyage, je ne sais plus, plusieurs jours. Je ne savais pas que l’Italie était si grande. On m’a dit de descendre (du train. Ndlr.) quand j’entendrai crier Nice. Quand on est arrivés dans cette ville immense, j’ai vu la foule sur le quai […]. Les gens parlaient français je ne comprenais rien. Je pleurais et puis je l’ai vu avec son chapeau noir, Antonio, il était là. » Rosa Maria avait épousé Antonio. Il avait un peu de terre. Mais quand il est revenu de la guerre, il n’a plus trouvé ses champs. Sa mère, pour survivre, les avaient vendues « pour presque rien ». Il a quitté son village pour aller à Nice et devenir maçon. Il n’est jamais revenu. Rosa-Maria l’a suivi. Elle est devenue femme de ménage.
Les grandes familles lorgnaient les terres agricoles quand les maris partaient à la guerre et proposaient de les acheter pour un prix dérisoire. Ma grand-mère était pauvre. Elle était porteuse d’eau. Elle allait à la rivière remplir la jarre qu’elle portait sur la tête. Elle vendait l’eau de maison en maison. Shu Aiello

L’alchimie de Riace
Mouvement des vagues. Arrivée du bus, départ du train. Une fanfare déambule dans les rues, des passants vont et viennent. Le coeur de Riace bat tranquillement, dans ses champs d’oliviers, à la terrasse du café.

On était sur cette idée que les humains, c’est comme la rivière, ça bouge. Les hommes partent des endroits où ils ne sont pas bien pour aller ailleurs. On voulait rendre le mouvement perpétuel et puis l’âme de Riace.
Mémoire de l’exil, sens de l’hospitalité, instinct de survie. Riace a montré des capacités d’accueil et d’ouverture sur le monde. Elles relèvent d’une alchimie qui garde sa part de mystère.
Les habitants parlent peu. Ce ne sont pas des humanitaires. Ça se fait. Si vous êtes du village d’à côté vous êtes un étranger. Si on est dans le village, on est dans le village. Les réfugiés ont été accueillis au centre du village. Ça a facilité leur intégration.estime Shu Aiello.
La force du village c’est son identité très forte. Une identité jamais remise en question par l’étranger mais au contraire partagée par les nouveaux arrivants. Curieux télescopage de l’histoire, les saints guérisseurs, Cosma et Damiano, que toute la population fête en grande pompe pendant trois jours à la fin de l’été, seraient venus de Syrie pour soigner les enfants du pays. Le prêtre de la paroisse n’a pas échappé à la magie qui s’opère à Riace. Plutôt « rigide et traditionaliste » à son arrivée, il a changé sous l’influence du village. Le jour de Noël, on assiste à un séquence très intense, le baptême de Daniel. Entouré de sa marraine italienne et de sa maman réfugiée, le prêtre lui signifie son entrée dans la communauté. Désormais, l’enfant a sa place. On comprend par le témoignage d’une voix off, que la plupart des enfants nés à Riace sont le fruit de viols perpétrés dans les camps de Libye. Plus tard, lors d’une célébration religieuse pour la paix, le prêtre présente une famille de réfugiés arrivant de Gambie. « C’est une famille musulmane, dit-il. Ils vont prier leur dieu, le même que le nôtre, dans leur langue. »

 

Combattre la culture mafieuse
On ne peut pas parler des réfugiés sans parler de la mafia, explique une femme dans Un paese di Calabria. Effectivement, le village s’est distingué en refusant la loi du silence et en choisissant la résistance collective face aux pressions mafieuses. Shu Aiello et Catherine Catella ont assisté à un conseil municipal exceptionnel, au cours duquel l’assemblée a décidé de porter plainte contre X et de se porter partie civile, contre les exactions commises par la mafia calabraise, la ‘ndrangheta. Du jamais vu.

Nous devons combattre sans demi-mesure la culture mafieuse et la moindre chose qui ressemble à de l’abus de pouvoir et à du racket.a précisé Domenico Lucano devant ses conseillers.
Voitures et magasin brûlés, chien empoisonné, intimidations sur une personne, tirs sur une voiture, la mafia a parlé.
« Elle n’aime pas que les migrants soient mis sur un pied d’égalité à Riace. La mafia fait travailler des immigrés sur de grandes plantations maraîchères dans des conditions proches de l’esclavage. L’exemple de Riace risque d’influencer ces travailleurs surexploités. »explique Shu Aiello.
Pour le village et son maire, lutter contre la mafia et accueillir les migrants relèvent de la même démarche, à savoir la défense des droits. Domenico Lucano a été réélu en 2016 pour un troisième et dernier mandat, après avoir réaffirmé qu’il avait toujours choisi le camp des plus faibles et que le projet d’accueil des réfugiés était né de ce choix.

 

Nicole Gellot
………………………………………………………….
1 – Un pays de Calabre : comme en français, le mot pays a un double sens et est employé pour parler d’un village.
2 – Forza Italia (Allez l’Italie) a été créé en 1994 par Silvio Berlusconi.

Un paese di Calabria

-Voilà un autre bouquin :
Ilka Oliva Corado, Histoire d’une sans-papiers : traversée du désert de Sonora-Arizona

http://www.editions-nzoi.org/12

  • Éditions Nzoi, Kinshasa, août 2017
  • français
  • format A6
  • 114 p., 7500 FC
  • ISBN : 978-2-36949-005-0
  • En partenariat avec la revue DIAL.
Le livre

Ilka Oliva Corado, guatémaltèque, vit désormais aux États-Unis. Dans Histoire d’une sans-papiers, elle témoigne du périple qui l’a menée de son pays d’origine jusqu’à son lieu de vie actuel. Aux frontières de l’Europe, des États-Unis, du Japon, ailleurs aussi, tous les jours, des migrants tentent, comme elle, de parvenir de « l’autre côté ». Ce livre met des mots sur cette « traversée » qui est à chaque fois unique en même temps qu’elle est partagée.

« C’est notre deuxième jour dans le désert ; nous croisons au sol des cadavres de migrants dont certains ne sont plus que des os et des vêtements ; d’autres dépouilles en décomposition depuis des jours : hommes, femmes et enfants. Sans effets personnels, beaucoup criblés de balles, ce qui signe l’action de la migra, des groupes criminels ou des hommes en civil bien connus – mais invisibles pour la justice états-unienne. Dans quel enfer sommes-nous tombés ? »

L’autrice

Écrivaine et poétesse, Ilka Oliva Corado est née à Comapa, dans le département de Jutiapa (Guatemala), le 8 août 1979. Enfant, elle vendait des glaces sur le marché de Ciudad Peronia, dans la banlieue de Guatemala, la capitale, avant de devenir professeure d’éducation physique et arbitre professionnelle de football. Elle a publié 11 livres. Un nuage de passage qui s’est penché à son chevet l’a baptisée « migrante sans-papiers diplômée en discrimination et racisme ».

Pour acheter l’ouvrage

-L'avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme

Migrants : la CNCDH estime que le gouvernement « nourrit un sentIment de xénophobie»

C’est un véritable réquisitoire contre la politique gouvernementale envers les migrants qui se dessine entre les lignes de la déclaration adoptée mardi 17 octobre en séance plénière.

LE MONDE | | Par

La CNCDH est inquiète pour les migrants de France. La Commission nationale consultative des droits de l’homme, instance nationale de promotion et de protection des droits, « s’alarme de certaines orientations des politiques migratoires envisagées par le nouveau gouvernement et de la multiplication des violations des droits fondamentaux des personnes migrantes observées sur le terrain ».

Mardi 17 octobre, elle a décidé d’adopter en séance plénière une déclaration portant sur ce sujet. Un texte fort, qui « exhorte le gouvernement à placer le respect des droits fondamentaux au cœur de sa politique migratoire ». L’instance consultative lui demande ni plus ni moins « d’abandonner une vision réductrice des phénomènes migratoires consistant à opposer les demandeurs d’asile aux autres migrants » et lui rappelle que « l’Etat se doit non seulement de protéger le droit d’asile, mais il a aussi pour devoir de garantir et de faire respecter les autres droits des personnes migrantes, et ce quel que soit leur statut ». Une vision de la migration totalement antinomique avec celle mise en œuvre depuis l’arrivée du gouvernement Edouard Philippe.

La Commission présidée par Christine Lazerges, professeur de droit et ancienne députée socialiste, articule son texte sur la réalité du terrain et sur « certaines dispositions du projet de loi » qui sera présenté en conseil des ministres à la fin de l’année, mais qui est d’ores et déjà partiellement connu. Une partie de ce texte marque pour la CNCDH « un recul sans précédent des droits fondamentaux des personnes migrantes ».

Double langage de l’Etat

Sur le terrain, l’instance déplore un double langage. Elle regrette qu’« alors que le chef de l’Etat prônait une mise à l’abri d’urgence des migrants vivant dans la rue, cela s’est traduit en pratique par des évacuations précipitées, sans solution d’hébergement pérenne, dans des lieux souvent inadaptés et sans accompagnement véritable. » Elle ajoute à cette critique le fait que « la logique de tri entre différentes catégories de personnes migrantes appliquée dans certains centres empêche un accueil inconditionnel et conduit à la fuite de certains, notamment les « dublinés », par peur d’être renvoyés à l’étranger ».

Sur Calais, mais aussi dans la Roya, la CNCDH « s’étonne de devoir rappeler à l’Etat qu’il doit exécuter les décisions de justice », que « seule cette exécution garantit le respect des libertés fondamentales dans un Etat de droit ». Or, l’instance rappelle que dans les Hauts de France l’Etat traîne des pieds à offrir des conditions de vie minimales aux migrants en dépit d’une décision du Conseil d’Etat du 31 juillet 2017 l’y enjoignant. De plus, dans la Roya il « a été condamné plusieurs fois pour violation du droit d’asile à la frontière franco-italienne, à la suite de l’interpellation en France de migrants et à leur refoulement en Italie sans leur permettre de déposer une demande d’asile ».

Lire l’éditorial du « Monde » :   Migrants : l’injonction salutaire du Conseil d’Etat

« Une détérioration de la confiance démocratique »

En plus, la CNCDH déplore que « les instructions données par le ministère de l’intérieur se sont traduites sur le terrain par des formes de harcèlement de la part des forces de l’ordre à l’encontre des personnes migrantes ». Elle s’inquiète aussi de l’« extension de ces violences aux associations et à de simples citoyens dans le but d’empêcher leurs actions humanitaires alors même qu’elles visent à pallier les carences de l’Etat. » À ce propos, elle « recommande à nouveau que les pouvoirs publics concentrent leurs moyens et leurs actions au renforcement de leur capacité d’accueil et d’accompagnement des personnes migrantes, afin de garantir l’effectivité de leurs droits fondamentaux, au lieu de concentrer leurs actions sur ceux qui leur viennent en aide ».

La situation des mineurs isolés étrangers, qui arrivent en nombre et sont souvent à la rue dans les villes de France ne laisse pas non plus la CNCDH sereine. Cette dernière déplore que « les difficultés pour faire reconnaître leur minorité sont récurrentes », que « certains départements refusent de les prendre en charge, malgré une décision du Conseil d’Etat ».

La CNCDH a jugé bon de faire cette déclaration d’alerte, peu amène, car elle estime que la politique en place contribue à « une détérioration de la confiance démocratique » et « à nourrir un sentiment de xénophobie ». Lundi 16, ce sont trois experts de l’ONU qui ont rappelé la France à ses devoirs vis-à-vis des migrants de Calais, l’exhortant à améliorer leurs conditions de vie.

 

Les autorités françaises prolongent illégalement les contrôles aux frontières intérieures Schengen, les associations saisissent le Conseil d’Etat

Communiqué de presse – 31 octobre 2017

Action collective

 

Le 26 octobre 2017, l’Anafé, La Cimade et le Gisti ont demandé au juge des référés du Conseil d’Etat de suspendre en urgence la décision des autorités françaises de prolonger les contrôles aux frontières intérieures jusqu’au 30 avril 2018.

Le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen, mis en œuvre par la France depuis le 13 novembre 2015, puis prolongé plusieurs fois en raison de l’état d’urgence, devait prendre fin le 31 octobre. Pourtant, les autorités françaises ont fait savoir à l’Union européenne (UE), par le biais d’une note envoyée le 3 octobre dernier, qu’elles comptaient prolonger – une fois de plus – ces contrôles systématiques aux frontières en invoquant pour seul motif le « risque d’attentat terroriste qui demeure élevé sur le territoire français ».

Alors que l’état d’urgence doit prendre fin ce mercredi 1er novembre, cette décision, en contradiction avec les règles de l’espace Schengen qui limitent à deux ans la possibilité de mener des contrôles systématiques à leurs frontières intérieures, porte de graves atteintes aux droits des personnes et à la liberté de circulation.

Depuis 2015, des dizaines de milliers de personnes ont fait l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire français (63 732 en 2016). Une partie importante d’entre elles sont des personnes en quête de protection, comme l’attestent les observateurs et associations présents à la frontière franco-italienne.

Alors que le motif invoqué pour la mise en place de cet arsenal de contrôles aux frontières est la lutte anti-terroriste, il est très clair que l’objectif premier est de limiter drastiquement la liberté de circulation des personnes migrantes au sein de l’UE et tout particulièrement de celles venant d’Italie, de Grèce et d’Espagne. Ceci est flagrant dans le Briançonnais, dans la vallée de la Roya ou encore à Menton où des centaines de militaires, policiers, gendarmes sont déployées aux cols et dans les gares et refoulent quotidiennement des personnes migrantes vers l’Italie, sans respect des procédures légales.

C’est également manifeste dans les aéroports, où l’entrée en France est refusée à des touristes ou des personnes en situation régulière, en provenance d’un autre Etat de l’espace Schengen. Ces individus sont alors enfermés en zone d’attente pour être renvoyés.

Par ailleurs, des contrôles discriminatoires, fondés sur l'apparence et le faciès, sont exercés systématiquement, sur tout le territoire, à l'égard des personnes perçues par les forces de l’ordre comme migrantes.

Nos organisations demandent donc urgemment aux autorités françaises de mettre fin aux contrôles systématiques aux frontières intérieures systématiques afin de revenir à un espace Schengen où la liberté de circulation redevient la norme et non l’exception.

 

Voir en ligne : http://www.anafe.org/spip.php?article440

 

-- 
Laure Blondel
Coordinatrice générale
Anafé
21 ter rue Voltaire
75011 Paris
Tel/Fax: 01 43 67 27 52
www.anafe.org
 
Partager cet article
Repost0
13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 08:46

Ce jeudi 12 octobre, le Conseil de l’Europe doit examiner un rapport sur « le recours aux nouvelles technologies génétiques chez les êtres humains », présenté par la sénatrice écologiste belge Petra de Sutter.

 

Le rapport doit attirer l’attention sur « le risque d’utilisation inappropriée ou abusive de la technologie dans le but de produire un individu ou un groupe d’individus dotés de caractéristiques particulières ou de certaines qualités requises », « autrement dit, la mise en œuvre d’une forme d’eugénisme ».

 

En ligne de mire, Crispr-Cas9, ces « ciseaux génétiques » utilisés à l’origine « dans le cadre de recherches sur le cancer ». « La modification intentionnelle du génome humain franchirait (…) des limites jugées inviolables », alors même que « les implications potentielles de telles mutations génétiques, qui pourraient se révéler chez un individu plusieurs générations après la manipulation du gène de l’un de ses ancêtres », sont inconnues.

 

Le cadre législatif actuel « demeure flou » et la convention d’Oviedo de 1997, qui doit réguler les « applications de la biologie et de la médecine », est jugée « insuffisante ».

 

Au niveau international, « très peu de pays légifèrent sur des nouvelles technologies, essentiellement parce que la technologie progresse plus vite que les autorités de régulation », laissant ces technologies hors contrôle. Le rapport souligne « l’urgence d’une réglementation internationale » concernant la modification du génome humain, pour « éviter les dérives éthiques ».

 

 

Pour aller plus loin :

Le Conseil de l’Europe se penche sur l’édition génétique de l’embryon

[Infographie] Les enjeux de Crispr-Cas9

La « folie CRISPR »

 

 
Sources: 

La Croix, Loup Besmond de Senneville (12/10/2017)

-Revue de presse post- nazie :  la science voudrait obtenir des OGM humains  à partir de  la correction de gènes de bébés d'hommes soit ,mais il faut s' interroger sur l'histoire terrifiante  de la médecine expérimentale menée avant la liberation sur  la fertilité, la transplantation et l'eugénisme La science utilise-t-elle les recherches nazies?

 

 

-Revue de presse post-spéciste ?Que dit l'éthologie sur la prospective spéciste....

 

Des chercheurs veulent étudier le développement embryonnaire sur des embryons viables et génétiquement modifiés

L’émergence des biotechnologies est aujourd’hui au cœur d’un débat éthique. Les découvertes croissantes sur le génome humain entraînent la création de nouvelles thérapies traitant directement l’origine de certaines maladies. Tout d’abord uniquement à visée thérapeutique, ces nouvelles technologies se retrouvent maintenant utilisées pour acquérir une meilleure connaissance du corps humain. Pour la première fois, des embryons viables ont été génétiquement modifiés afin d’identifier les gènes clés indispensables à leur développement. 

C’est dans la capitale londonienne qu’a été effectuée cette étude expérimentale sur le développement embryonnaire. En utilisant la technologie CRISPR-Cas9, Kathy Niakan et son équipe ont pu étudier l’influence du gène OCT4 sur le développement des embryons. Afin d’avoir lieu, cette recherche s’est vu attribuer près de 60 embryons congelés dont l’utilisation devait tout d’abord s’exercer dans le cadre d’une insémination artificielle. Condamnés à être détruits, ces embryons furent légués à la science par des parents dont la FIV s’était déroulée avec succès !

 

Directement congelés après la fécondation, les embryons ont pu être étudiés à partir de leur premier stade de développement cellulaire. L’utilisation de ciseaux nucléotidiques s’est révélée indispensable pour obtenir les résultats attendus.

La biotechnologie CRISPR-Cas9 permet de découper avec grande précision une partie spécifique d’ADN. Après que CRISPR a détecté la séquence à découper, l’endonucléase Cas9 s’attelle au clivage du brin concerné. Ainsi, les chercheurs ont pu facilement supprimer le gène OCT4 de certains embryons puis en observer le développement une semaine durant.

D’après leurs résultats, le gène OCT4 interviendrait bien dans le développement embryonnaire, notamment lorsque l’embryon rentre dans le blastocyste, un des premiers stades embryonnaires s’établissant après les sept premiers jours de développement. Les embryons génétiquement modifiés, c’est-à-dire dépourvus du gène OCT4, n’ont pas pu atteindre cette phase de développement.

Cette étude a été lancée afin d’identifier les gènes clés du développement embryonnaire et ainsi justifier le non-aboutissement de certaines inséminations artificielles. Sur cent embryons, seulement douze arriveraient à terme. Les résultats de cette recherche permettraient donc d’améliorer le processus de fécondation.

En attendant, l’Autorité de la Fécondation et de l’Embryologie humaine a débloqué deux nouveaux budgets pour que le groupe de recherche de l’Institut Francis Crick puisse étudier le rôle d’autres gênes dans le développement embryonnaire.

Source

 -  casques de réalité augmentée HoloLens et main d’œuvre médicale:Bienvenue dans l’ère de la « chirurgie augmentée » !

-Pièces et main d’œuvre

Voici  "M. Picq fait de la prospective "la dernière livraison de PMO : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=967

Au cas, toujours possible, où vous auriez eu envie de lire le dernier livre de Pascal Picq (Qui va prendre le pouvoir ? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots. Odile Jacob, 2017), laissez tomber, on l’a fait pour vous, et franchement, ce qu’on a fait là, aucune bête ne l’aurait fait. Mais bien sûr, vous n’êtes pas obligés de vous fier à notre recension et vous pouvez juger par vous-mêmes (330 p et 22€90, tout de même. On vous aura prévenus).

Ethologue et paléoanthropologue, maître de conférences au Collège de France, Pascal Picq fait partie de ces vieux mâles plastronnant dans leur territoire académique, tel Michel Serres, Axel Kahn & Jean-Didier Vincent, que leur expertise réelle ou postiche dans leur mince champ de recherche, autorise à pérorer avec plus d’aplomb que le commun des penseurs et des plombiers sur les affaires du monde.

Sa première phrase, « Les grands singes auront disparu d’ici 2050 », d’un détachement et d’une factualité glaçante donne le ton. Pascal Picq n’est pas de ces chercheurs suspects d’une empathie déplacée avec l’objet de leurs recherches. Ni passéisme fixiste, ni nostalgie réactionnaire. M. Picq, paléochnoque, a tellement peur de ne pas être un bon postmoderne.

330 pages de propos de table où les citations de son auteur favori (Pascal Picq) reviennent 42 fois et, tout de même, une leçon, une obsession, une injonction : il faut s’adapter. Aux robots, à l’intelligence artificielle, au-monde-qui-bouge, avec in fine des accents transhumanistes. Seuls les aptes survivent.
Loin d’être le rebelle et le tartarin prométhéen qu’il s’imagine, Pascal Picq est un propagandiste de la soumission. On connaît le proverbe américain, « If you can’t beat them, join them. » (« Si vous ne pouvez les battre, ralliez-vous à eux »). Version sarcastique, à propos du viol, « if you can’t prevent it, try to enjoy it. » (« Si vous ne pouvez l’empêcher, tâchez d’en jouir. ») C’est bien ce que nous enjoint de faire ce grand singe de Pascal Picq. Où Darwin et le darwinisme servent de caution scientifique à un discours de reddition.


Merci de faire circuler,
Pièces et main d’oeuvre

Lisez et faites lire le Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme
(Pièces et main d’œuvre, éditions Service Compris, 2017 - 348 p., 20 €)

http://chimpanzesdufutur.wordpress.com/

****
Prochaines conférences-débat avec Pièces et main d’oeuvre :

  • 26 septembre à 19h30 à Oullins (salle Collovray, 7 rue Parmentier) : “Linky et la vie connectée”
  • 27 septembre à 19h30 à Saint-Etienne : “Linky et la vie connectée”
  • 13 octobre à 19h30 à Paris (Librairie Tropiques, rue Raymond Losserand, 14e) : “Technologie, technocratie, transhumanisme”
  • 14 octobre à partir de 9h à Paris (AEPP, 4 rue Titon, 11e) : colloque “Au-delà du développement” organisé par la Ligne d’Horizon
  • 2 novembre à Sotteville-lès-Rouen : “Linky et la vie connectée”
  • 3 novembre à Rouen : “Linky et la vie connectée”
  • 4 novembre à 18h au Havre (chez Piednu, Fort de Tourneville) : “Linky et la vie connectée”
  • 7 novembre à 18h30 à Paris (Mairie du 2e, 8 rue de la Banque) : “Technologie, technocratie, transhumanisme”
  • 10 novembre à Lille : “Technologie, technocratie, transhumanisme”
  • 11 novembre à Liévin : “Technologie, technocratie, transhumanisme”
  • 13 novembre à Paris (université libre du DOC) : “Technologie, technocratie, transhumanisme”
  • 15 novembre à Saint-Macaire : “Technologie, technocratie, transhumanisme”
  • 16 novembre à Libourne : “Technologie, technocratie, transhumanisme”


(agenda sur https://chimpanzesdufutur.wordpress.com/category/conferences-debats/ )
 

 Corriger les gènes de vos futurs enfants sera bientôt possible

 

Par Ronald Bailey.
Un article de Reason

Cet été, des scientifiques américains ont déclaré qu’ils avaient réussi à éliminer un gène pathogène du génome d’embryons humains.

Sous la direction de Shoukhrat Mitalipov, spécialiste de la biologie de la reproduction à l’Université de la santé et des sciences de l’Oregon, des chercheurs ont utilisé CRISPR pour corriger le génome. Ce procédé permet aux biologistes de couper et de remplacer avec précision les fragments d’ADN qui composent les gènes des microbes, des plantes et des animaux. Dans le cas présent, les chercheurs ont réparé une mutation du gène à l’origine d’une hypertrophie du cœur et entraînant souvent une mort subite en début de vie.

Contrairement aux recherches antérieures en Chine, l’équipe de l’Oregon a indiqué qu’on retrouvait les gènes réparés dans toutes les cellules de 42 des 58 embryons. Dans la plupart des cas, le processus n’a pas créé de nouvelles mutations hors cible. Depuis que le Congrès a interdit aux National Institutes of Health de financer la recherche utilisant les technologies de correction des gènes d’embryons humains, cette étude de faisabilité a été soutenue par des fondations privées et des universités.

Les embryons se sont développés pendant trois jours et n’étaient pas destinés à être implantés pour une grossesse.

Un mois plus tard, d’autres chercheurs ont contesté les résultats, suggérant qu’ils devaient être encore confirmés. Mais pour l’instant, Mitalipov reste fidèle à ses conclusions.

Richard Hynes, chercheur au Massachusetts Institute of Technology, a déclaré au New York Times :

Nous avons toujours dit par le passé que la correction de gènes ne devrait pas être faite, en particulier parce qu’elle ne pouvait pas être effectuée en toute sécurité. Maintenant, on dirait bien que cela pourra être fait en toute sécurité très bientôt.

Si la technique se révélait sans danger, on pourrait permettre à des embryons génétiquement modifiés de se développer in utero sans que soient transmises des affections génétiques familiales aux générations suivantes.

Naturellement, cette avancée déplaît à la clique des bioéthiciens anti « bébé-modèle ».

Marcy Darnovsky, qui dirige le Center for Genetics and Society de Berkeley, à déclaré à la NPR (radio publique, NdT) :

Je trouve que c’est extraordinairement troublant. C’est un mépris flagrant des appels à un large consensus sociétal dans les décisions concernant une technologie vraiment capitale qui pourrait être utilisée pour le bien, mais dans ce cas est utilisée pour préparer une application extraordinairement risquée.

Dans le même reportage de la NPR, David King, qui dirige le groupe britannique Human Genetics Alert explique :

Si les scientifiques irresponsables ne sont pas arrêtés, le monde pourrait bientôt se trouver devant le fait accompli : le premier bébé génétiquement modifié.

Il souhaite que

les gouvernements et les organisations internationales se réveillent et adoptent une interdiction mondiale immédiate de créer des gènes clonés ou génétiquement modifiés avant qu’il ne soit trop tard.

Mais en février, un groupe de 22 scientifiques et autres experts convoqués par l’Académie nationale des sciences a publié « Human Genome Editing : Science, Ethics, and Governance », dans lequel ils refusent de demander une interdiction de correction des gènes embryonnaires. Le comité a conclu :

Les essais de modification du génome germinal doivent être abordés avec prudence, mais la prudence ne signifie pas qu’ils doivent être interdits.

La lignée germinale fait référence au matériel génétique transmis de génération en génération par le sperme et l’ovule.

En août, l’American Society of Human Genetics et dix autres organisations médicales de reproduction et de génétique sont tombées d’accord sur une formulation selon laquelle il n’ y a aucune raison d’interdire la recherche sur la correction génomique embryonnaire entreprise par l’équipe de l’Oregon. Cela dit, compte tenu des questions de sécurité et d’éthique, l’énoncé soutient également qu’à l’heure actuelle, il est toujours « inapproprié d’effectuer une modification génétique germinale aboutissant à une grossesse humaine ».

Finalement, ce que les sceptiques de la correction du génome réclament, c’est quelque chose qui ressemble à l’eugénisme imposé par l’État. Les eugénistes du début du XXe siècle progressiste ont utilisé le pouvoir du gouvernement pour empêcher les parents, par des stérilisations non consensuelles, de transmettre des traits jugés délétères. Aujourd’hui, les eugénistes du XXIe siècle veulent que le gouvernement impose de transmettre des gènes que les parents jugent délétères. Dans les deux cas, l’État est habilité à décider quelle sorte de personnes peuvent naître.

Les gens qui veulent bénéficier d’une correction du génome à la pointe de la recherche cherchent à corriger les gènes qui augmentent le risque de maladie ; et peut-être voudraient-ils modifier des gènes pour augmenter les chances de leur enfant d’avoir un cerveau plus vif, un corps plus vigoureux et une plus grande résistance aux maladies. Les individus ne prennent pas toujours les bonnes décisions en matière de procréation ; mais les parents sont des gardiens du patrimoine génétique humain plus dignes de confiance que tout autre planificateur central.

Traduction par Contrepoints de It’s OK to Edit Your Kids’ Genes.

 

-articles plus anciens: Débats autour de la modification génétique - Radins.com

Par jeanba.leroux le 3/8/17

Grâce à la modification génétique, une pratique controversée, des scientifiques ont réussi à corriger des gènes porteurs d'une pathologie, directement depuis l'embryon.

Des gènes corrigés depuis un embryon humain

Une pratique à cheval entre la médecin et la science-fiction. Pourtant, tout cela est bien réel. Des scientifiques américains ont réussi à corriger des gènes porteurs d'une maladie héréditaire. Des gènes corrigés directement depuis des embryons humains, c'est-à-dire de futurs bébés à naître. Une pratique exceptionnelle qui pourrait permettre de grandes avancées en matière médicale. Ainsi, une telle percée scientifique permettrait notamment de corriger des gènes déficients, directement sur un embryon humain, avant qu'il ne devienne un fœtus. Une fois ces gènes corrigés de toutes les pathologies possibles, l'enfant qui naîtra neuf mois plus tard sera ainsi plus fort, moins sensible à certaines maladies et donc en meilleur santé.

Une pratique controversée

Une pratique controversée, car outre la correction de certaines pathologies dans les gènes humains, elle permettrait notamment de corriger certains gènes bien portants, pour d'autres raisons. On pourrait ainsi choisir par exemple la couleur des cheveux du bébé, la couleur de ses yeux, ou bien carrément d'augmenter la force physique si l'on destine son futur enfant à une grande carrière de sportif. Les chercheurs responsables de ce travail affirment néanmoins en être qu'au stade initial de leur travail, et qu'il n'est pas question que ces embryons soient implantés dans l'utérus d'une femme. Ils sont d'ailleurs prévus pour avoir une durée de vie limitée. Cela dit, cette avancée pourrait être la porte d'entrée à un nouveau grand débat éthique sur la recherche sur l'embryon.

 

Des chercheurs américains sont parvenus à débarrasser des embryons humains d’une mutation génétique à l’origine d’une maladie héréditaire du cœur. Crispr-Cas9, la technique dite de «chirurgie du gène» ici employée, démontre son efficacité. Et relance les débats éthiques

 

Ce n’est plus de la science-fiction. Un nouveau pas vient d’être franchi, outre-Atlantique, sur la voie d’un bébé débarrassé d’une maladie génétique grave. Une équipe américaine montre, chez l’embryon humain, l’efficacité et l’innocuité apparente d’une «chirurgie» ultra-précise du génome, un outil nommé Crispr-Cas9, pour corriger l’anomalie d’un gène responsable d’une affection cardiaque héréditaire.

Publiée le 2 août dans la revue Nature, cette avancée technique ne manquera pas de raviver un véhément débat éthique. Est-il justifié d’introduire artificiellement – fût-ce dans un but médical – une modification dans le génome d’un embryon humain? Une telle modification, transmise à la descendance, transformerait le patrimoine héréditaire de la lignée humaine.

Humains OGM

Transgression éthique inacceptable pour les uns, voie inexorablement ouverte pour d’autres: «Bien qu’aucun de ces embryons n’ait été autorisé à se développer plus de quelques jours – l’intention n’a jamais été, ici, de les réimplanter dans un utérus maternel –, cette étude marque une étape importante dans ce qui pourrait être une voie inéluctable vers la naissance des premiers êtres humains génétiquement modifiés», annonçait le journaliste Steve Connor, le 26 juillet, dans la revue MIT Technology Review. Prophétique, ou provocateur?

La mutation pathogène a été corrigée chez 72,4% des embryons humains traités

Paula Amato

Une telle manipulation génétique n’est pas inédite. Les premiers à franchir le Rubicon ont été des Chinois. Dès 2015, ils ont publié les résultats d’une expérience sur des embryons humains visant à modifier le gène responsable d’une maladie héréditaire, la bêta-thalassémie. Mais l’outil de modification du génome utilisé, le fameux Crispr-Cas9, montrait alors trois types de défaillances.

Lire aussi: Chirurgie de l’ADN pour bébé «sur mesure»

Seul un faible taux d’embryons traités portait les modifications recherchées. Des modifications «hors cibles» étaient retrouvées. Et cette méthode donnait souvent des embryons «mosaïques», formés de populations de cellules génétiquement différentes. Autrement dit, une partie de leurs cellules n’avaient pas intégré la modification. Autant de carences confirmées dans deux autres études chinoises, en 2016 et 2017.

Maladie dominante

Dans la présente étude, les chercheurs ont levé ces obstacles, chez 42 embryons humains, un nombre inégalé jusqu’ici. Ils ont pour cela recruté un volontaire souffrant de cardiomyopathie hypertrophique, maladie provoquée par une mutation d’un gène nommé MYBPC3. Pour en être atteint, il suffit d’être porteur d’une seule version mutée de ce gène, sur les deux copies présentes dans nos cellules: la maladie est dite dominante, par opposition aux maladies récessives nécessitant les deux versions mutées pour se développer.

Avec le sperme de cet homme, les chercheurs ont fécondé, in vitro, 58 ovules (ovocytes) issus de femmes en bonne santé. Dans le même temps, ils ont injecté, dans chaque ovocyte, un «kit de réparation» sur mesure de l’ADN, ciblant la mutation du gène MYBPC3. Résultat: «la mutation pathogène a été corrigée chez 72,4% des embryons humains traités», soit 42 des 58 embryons, résume Paula Amato, de l’Université de l’Oregon, qui fait partie des quatre coordinateurs de ces travaux. Les chercheurs ont laissé ces embryons se développer in vitro cinq à sept jours après la fécondation, jusqu’au stade de blastocyste, soit environ 70 à 100 cellules.

Ce kit de réparation du génome est le même outil que celui utilisé par les Chinois: Crispr-Cas9. Mais ici, «l’astuce a consisté à injecter au même moment les spermatozoïdes et ce kit de modification du génome. Et ce, à un stade précis de la division de l’ovocyte. Ce qui accroît le taux d’embryons réparés», explique Alain Fischer, de l’Hôpital Necker à Paris, professeur au Collège de France, un des pionniers de la thérapie génique chez l’homme.

Lire aussi: La «chirurgie du gène», entre promesses et démesure

La réparation s’opère en trois étapes. D’abord, Crispr-Cas9 reconnaît sa cible, le gène muté. Ensuite, un «ciseau à ADN» (Cas9) coupe l’ADN autour de cette cible. Encore faut-il, troisième étape, que les cellules de l’embryon reconstruisent ensuite un gène normal. Pour cela, les chercheurs ont ajouté, dans leur cocktail, une matrice mimant la séquence d’ADN non mutée de ce gène: elle allait servir de modèle, espéraient-ils.

Eh bien non! A la surprise générale, les cellules ont dédaigné cette matrice extérieure. Pour reconstruire ce gène, elles lui ont «préféré» un modèle interne: la copie normale du gène, issue de l’ovocyte. Un mécanisme singulier, propre aux cellules embryonnaires humaines. «Si ce mécanisme est confirmé, cette technique sera moins efficace pour corriger des gènes responsables de maladies récessives, dans lesquelles les deux copies du gène sont mutées, anticipe Alain Fischer. Elles pourront alors plus difficilement servir de modèle.»

Cette étude ouvre la voie à des travaux qui pourraient conduire à une future utilisation clinique de Crispr-Cas9

Nerges Winblad, généticien

Fait remarquable, l’équipe américaine n’a pas retrouvé les effets indésirables montrés par les Chinois. «Après avoir séquencé tout le génome des embryons, nous n’avons trouvé aucune mutation hors cible», se réjouit Paula Amato. De plus, le taux d’embryons «mosaïques» est resté très faible (1 sur 42).

Bénéfice modeste

Selon elle, «cette technique pourrait être utilisée pour prévenir la transmission de maladies génétiques aux générations suivantes, quand le diagnostic préimplantatoire n’est pas possible». Ce diagnostic est mis en œuvre quand un des deux parents ou les deux parents sont porteurs d’une mutation responsable d’une maladie grave, susceptible de se transmettre à la descendance. Une fécondation in vitro (FIV) est alors réalisée avec les cellules sexuelles du père et de la mère, suivie d’un diagnostic génétique des embryons. Seuls ceux qui apparaissent indemnes de la mutation sont ensuite réimplantés dans l’utérus. «Cette méthode pourrait aussi permettre d’augmenter le taux d’embryons indemnes, quand le diagnostic préimplantatoire est possible.»

Lire aussi: Nouria Hernandez: «De nouvelles méthodes rendent les modifications du génome beaucoup plus accessibles»

Mais pour Alain Fischer, «cette approche ne me semble pas justifiée dans ce cas. Avec la FIV, on obtient déjà 50% d’embryons sains, réimplantables. Ici, le taux passe à 72%. C’est un bénéfice très modeste.»

Dans aucun pays du monde, la modification du patrimoine génétique humain n’est autorisée, rappelle-t-il. Sous l’assaut répété des progrès techniques, cette digue finira-t-elle par céder? «Il faut tenir bon sur ce principe éthique», assure Alain Fischer. Mais un glissement s’opère. En témoigne ce troublant rapport de l’Académie américaine des sciences, publié en février 2017. Qualifié de «politiquement explosif» par la revue MIT Technology Review, il recommande d’autoriser, à l’avenir, des modifications génétiques dans des cellules sexuelles humaines, dans certaines circonstances, «pour prévenir la naissance d’enfants atteints de maladies graves».

De fait, «cette étude ouvre la voie à des travaux qui pourraient conduire à une future utilisation clinique de Crispr-Cas9», estiment aussi, de leur côté, Nerges Winblad et Fredrik Lanner, de l’Institut Karolinska à Stockholm, dans un éditorial de Nature. Ils précisent cependant: «Avant d’utiliser cette approche pour traiter des maladies héritées, il faudra confirmer son innocuité […]. Le diagnostic préimplantatoire des embryons après FIV reste la méthode standard pour prévenir la transmission de maladies héréditaires chez des embryons humains.»

Cette étude, n’en doutons pas, sera pour les chercheurs une incitation à aller de l’avant. Au risque de diviser toujours plus la communauté des scientifiques et des spécialistes en éthique médicale. Et, au-delà, la société tout entière.

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 12:04

Travail.

Le Bondy Blog révèle ce vendredi le suicide sur son lieu de travail d'un salarié du magasin Monoprix du Raincy, en Seine-Saint-Denis. Arrivé sur place à 6 heures du matin, Alain, 34 ans, se serait défenestré du troisième étage autour de 7h15. A 11 heures, «le magasin rouvrait ses portes malgré le choc des salariés», révèle le média.

«On s'est dit "Mais c'est une blague !" Et qu'il fallai mieux qu'ils ferment le magasin pour la journée. C'était la moindre des choses, tout de même ! Mais personne n'a rien osé dire», raconte un salarié. Les employés du magasin ont ensuite été sommés de garder le secret sur ce qui venait de se dérouler auprès des clients. Plusieurs membres du personnel témoignent également dans l'article de leurs conditions de travail difficiles.

“La directrice nous a dit que le mieux était d’ouvrir.J'ai du dire à des clients qui m'interrogeaient qu'il y avait eu 1 problème technique" twitter.com/LeBondyBlog/st…

 
 

 

La chaîne de télévision publique japonaise NHK s'est engagée à réformer ses habitudes de travail après avoir révélé qu'une de ses jeunes journalistes était morte d'un malaise cardiaque alors qu'elle venait d'accumuler 159 heures supplémentaires en un mois. Miwa Sado, 31 ans, qui couvrait l'actualité politique à Tokyo, avait été retrouvée morte dans son lit en juillet 2013. Un an plus tard les autorités japonaises avaient conclu que sa mort était due à un nombre excessif d'heures supplémentaires. Elle n'avait eu que deux journées de repos dans le mois qui a précédé son décès.

» Lire aussi - Alexandre Mulliez : «Comment j'ai fait un burn-out à 25 ans»

La NHK a fini par rendre l'affaire publique quatre ans plus tard sous la pression des parents de la jeune femme qui demandaient que des mesures soient prises afin d'éviter de nouveaux cas. Cette affaire met à nouveau en lumière le problème du "karoshi", ou mort par excès de travail, dans un pays connu pour ses journées de labeur interminables. Elle est gênante pour la NHK, qui a fait ouvertement campagne contre cette pratique.

Miwa Sado avait couvert les élections de l'assemblée de la ville de Tokyo en juin 2013 suivies en juillet d'élections sénatoriales. Elle est morte trois jours après les sénatoriales. La nouvelle a choqué le pays, la NHK ayant largement couvert des drames identiques survenus dans d'autres entreprises. "Nous sommes désolés d'avoir perdu une excellente journaliste et prenons au sérieux le fait que sa mort ait été reconnue comme liée au travail", a déclaré jeudi le président de la NHK Ryoichi Ueda. "Nous allons continuer à travailler sur une réforme avec l'aide de ses parents", a-t-il déclaré à la presse.

 
Partager cet article
Repost0
1 septembre 2017 5 01 /09 /septembre /2017 04:07




 
Le “Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme”, de Pièces et main d’œuvre, dont la parution était prévue aux éditions du Seuil (sortie le 14/09/17), est finalement publié par les éditions Service compris. Voici pourquoi.

En octobre 2016, nous (Pièces et main d’œuvre,Éditions Service compris BP 2738172 Seyssinet-Pariset cedex,précision de l'administration du blog),croisons un ami universitaire, de passage à Grenoble, avec qui nous avons au fil des années des échanges cordiaux quoique sporadiques. Déjeuner. Au dessert, nous lui proposons d’écrire, si cela lui dit, un papier sur le site de Pièces et main d’œuvre. Dérobade enjouée de l’ami. « - Ouhlala, non, j’ai pas autant de c… (NdA, de coquilles peut-être ?) que vous, moi !... Je ne peux pas dire ce que vous dites ! C’est mieux que je vous cite en revue ou dans des séminaires… Si je vous disais ! J’ai même entendu une épistémologue célèbre dire en réunion, "Ça, il faut reconnaître… sans Pièces et main d’œuvre, on n’aurait pas tant parlé des nanotechnologies." Mais pourquoi vous ne faîtes pas un livre sur le transhumanisme ? Vous en parlez depuis des années !... Je suis sûr que ça intéresserait Christophe Bonneuil. C’est lui qui dirige la collection Anthropocène au Seuil… etc. »

Sceptiques, réticents, mais pas bêcheurs, nous écrivons à l’éditeur pour lui demander confirmation de son intérêt. Certes, il a réédité, environ 90 ans plus tard, un recueil d’Ellul & Charbonneau (Nous sommes des révolutionnaires malgré nous, 2014), mais on sait qu’il est plus facile à un notaire de publier les testaments des radicaux morts ou lointains (américains par exemple) que les critiques sur le vif de leurs successeurs.
L’éditeur nous confirme son intérêt, nous confie son estime pour notre réflexion, et sa dette de pensée pour l’avoir « radicalisé et consolidé », se réjouit de nous rencontrer, se déclare « honoré » que nous l’ayons contacté, bref, l’habituel frou-frou entre auteurs et éditeurs potentiels.
La seule chose qui nous importe, c’est sa garantie réitérée de notre liberté d’expression. D’éventuelles suggestions, soit, mais nous, PMO, conservons le dernier mot sur nos écrits.
À vrai dire, nous n’avons jamais envisagé autre chose - qu’un éditeur, par exemple, puisse s’imaginer avoir notre signature au bas d’un autre discours que le nôtre.

On s’engage et on voit. Nous œuvrons d’arrache-pied pendant huit mois, en sus de nos activités, déplacements et publications. Nous recevons de vifs éloges et répétés de l’éditeur (« Super !... Excellent ! ») pour les divers états de l’ouvrage en cours. Nous sommes en train de faire « un livre de référence », nous allons être publiés en « Point Seuil », etc. Nous intégrons quelques suggestions utiles de l’éditeur, nous rejetons les autres, oiseuses ou nocives. Nous discutons des façons d’utiliser cette publication pour stimuler la critique du transhumanisme (réunions publiques, etc.).

Que croyez-vous qu’il arriva ?

Au moment ultime, après les corrections de ponctuation, notes en bas de page, etc., alors que le Manifeste des Chimpanzés du futur était prêt pour l’imprimerie et annoncé sur les sites des librairies, notre éditeur nous cribla soudain d’un feu croissant d’exigences - coupes, réécritures – plus ineptes et insolentes les unes que les autres.
Il ne fallait pas employer des mots comme « veulerie » ou « sainte-nitouche » par exemple. Pas plus sans doute qu’il ne faut parler de corde dans la maison du pendu.
Il ne fallait pas employer un langage « désuet », « à la Brassens », mais la novlangue de la police post-humaniste, afin de proscrire les crimes de pensée.
Il ne fallait pas évoquer les « traîtres à l’espèce », les « nuisibles », ni « les rats qui fuient le navire », il ne fallait pas employer de termes péjoratifs (!) ni « animaliser les gens », « parce qu’on sait où ça mène ». – Eh quoi ? Fallait-il donc les « végétaliser » ? (Patate ! Navet ! Grosse courge !), ou les « chosifier » ? (Robot ! Serpillière ! Manche à balai !) ? Et nous dire ça à nous ! Animaux politiques et chimpanzés revendiqués !
Il ne fallait pas froisser tel potentat universitaire, fort susceptible, et capable de rétorsions contre le directeur de collection. Ni tel auteur maison, supposément prestigieux et lucratif pour Le Seuil. Enfin, il ne fallait pas nommer les personnes qui nous attaquent, qui attaquent l’humain et les défenseurs de l’humain, mais seulement « leurs idées ».

Pour notre éditeur, voyez-vous (mais aussi pour ses pareils), les idées tombent du ciel et se promènent seules dans les rues sur leurs pattes, à l’affût des proies qu’elles assaillent.
L’écueil est qu’étant radicaux – et non pas extrémistes - nous argumentons souvent ad hominem. Marx en a donné la raison : « La théorie est capable de saisir les masses, dès qu’elle argumente ad hominem, et elle argumente ad hominem dès qu’elle devient radicale. Être radical, c’est saisir les choses à la racine, mais la racine, pour l’homme, c’est l’homme lui-même. » (cf. Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel. Karl Marx, dans Philosophie, Maximilien Rubel, Ed. Gallimard, coll. « Folio », 1982, p. 99)

Ça tombe bien, justement nous défendons l’homme contre les inhumains.

Ainsi fûmes-nous contraints, le 24 juillet dernier, d’envoyer à Olivier Bétourné, PDG du Seuil, la lettre suivante.

« Monsieur,

Votre collaborateur, Christophe Bonneuil, nous a fait part des alarmes et des oppositions que suscitait dans votre maison, la publication de notre Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme.
Nous avons consenti par esprit de conciliation à supprimer certaines pointes et à reformuler certaines phrases, tant que le sens de notre critique n’était ni émoussé ni dénaturé.
Notre projet n’est pas publicitaire. Il ne vise pas la promotion de l’enseigne Pièces et main d’œuvre, mais l’expression d’une résistance irréductible à l’avènement d’une espèce supérieure de cybernanthropes « augmentés », asservissant et/ou éliminant l’humanité commune considérée comme une sous-espèce de « chimpanzés du futur », selon le mot d’un scientifique « transhumaniste ».
Notre discours et notre signature sont connus. Il serait insensé de vouloir l’une sans l’autre. Après des garanties de liberté répétées, des éloges considérables de notre action et des divers états de l’ouvrage en cours ; après huit mois de dur labeur de notre part ; M. Bonneuil, se faisant, dit-il, le porte-parole de « sa chef », « du patron du Seuil », « du Seuil » (et aussi un peu de lui-même), nous soumet au dernier moment à un feu croissant de censures et d’exigences de modifications qui en disent parfois plus long sur leurs auteurs que sur notre discours. Que ces falsifications se parent d’excuses juridiques, rhétoriques ou mondaines. Elles peuvent se lire en marge des deux dernières versions électroniques de notre ouvrage que nous avons reçues.
Nous ne sommes pas des singes si stupides que nous ne sachions reconnaître un ultimatum, même voilé. Et nous ne sommes pas si éprouvés par ces mois et ces années d’activité critique qu’on puisse espérer nous faire céder de guerre lasse.
Dans ses messages du 21 et 23 juillet 2017, et dans notre dernière conversation téléphonique, M. Bonneuil ne nous a pas caché l’hostilité que rencontrait notre Manifeste chez certains de vos collaborateurs, ni l’ampleur de ses efforts pour éviter tout « blocage » ou « rupture » de la part du Seuil.
C’est-à-dire qu’il y a blocage et rupture, et tout d’abord du contrat moral que nous avions passé en novembre 2016 avec M. Bonneuil. De son propre aveu, il « n’avait pas véritablement anticipé, il y a quelques mois, qu’il se retrouverait effectivement à nous demander des modifications ». Disons qu’il a eu les yeux plus gros que le ventre et n’en parlons plus. (…) »

C’était il y a un mois.
Ce mois, nous l’avons employé à finir la fabrication de notre Manifeste et à lui trouver un imprimeur.
Nous le publions nous-mêmes.
Nous le diffusons nous-mêmes.
Nous le défendrons nous-mêmes.

Le transhumanisme est à la fois l’idéologie de la technocratie et le stade actuel du capitalisme, de la croissance, de l’industrialisme et de l’artificialisation.
Nombre d’amis nous ont demandé à maintes reprises « ce qu’ils pouvaient faire pour nous soutenir ». Que si vous voulez répandre la critique radicale du transhumanisme, lisez et faites lire le Manifeste des Chimpanzés du futur.
Achetez-le, vendez-le, offrez-le (bon de commande en pièce jointe).

Organisez des débats, avec ou sans nous.
Formez partout des groupes de Chimpanzés du futur.
Surveillez les médias et les activités transhumanistes et alertez les humains.
Contestez partout et par tous les moyens de la critique (textes, films, dessins, actions, etc.), les manifestations ouvertes et occultes du transhumanisme, dans les médias, les universités, les milieux professionnels, politiques, associatifs, artistiques, culturels, etc.

Pour rester libres et humains, vidons les laboratoires !
Le temps perdu pour la recherche est du temps gagné pour l’humanité !


***

Toute l’actualité des Chimpanzés du futur, sur : http://chimpanzesdufutur.wordpress.com/

Si vous souhaitez davantage d’informations, contactez-nous.

Salutations simiesques,

Pièces et main d’œuvre
Grenoble, le 28 août 2017

Pour commander Le Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme,remplissez le bon de commande ci-dessous et envoyez,-,le avec un chèque de 20 € (port compris), à l’ordre de:Service compris BP. 27 38 172 Seyssinet-Pariset cedex

Bon de commande

 Nom, Prénom:Adresse postale,:Adresse mail:Souhaite recevoir ........ exemplaire(s) du manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme,au prix de 20 € pièce port compris

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog des empêcheurs de tourner en rond
  • Contact

                                                           
Vous êtes ici dans une 
ZONE HORS AGCS et SANS OGM


Petit mémo : L’AGCS, Accord Général sur le Commerce des Services est un accord signé lors de la création de  l’OMC (organisation mondiale du commerce) en 1994. Il vise à libéraliser progressivement tous les services des états membres : éducation, santé, culture, recherche…ainsi que l’énergie et l’environnement. Tous les aspects de nos vies sont mis à la vente. Les besoins de l’être humain et toutes formes d’activité humaines sont redéfinis comme des services commercialisables.

Rechercher

contact