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18 décembre 2017 1 18 /12 /décembre /2017 08:43

 

 La République en danger ! Le rapport remis mercredi au gouvernement laissant en suspens le choix de construire un aéroport, les experts télévisés ont insisté sur l’indispensable évacuation de la ZAD. Une zone de non-droit, une contre-société peuplée d’utopistes idéologues qui préparent des combats ultraviolents en amassant des armes non conventionnelles.

« La ZAD de Notre-Dame-des-Landes sera évacuée fin janvier, quelle que soit la décision prise sur l’aéroport », annonce Anne-Sophie Lapix en ouverture du 20 heures de France 2. « Les experts ne tranchent pas vraiment mais ils préconisent le rétablissement de l'Etat de droit et donc l’évacuation des zadistes dans les prochaines semaines », prévient Gilles Bouleau au même moment sur TF1. « Nouvel aéroport ou pas, la ZAD sera évacuée, ça me semble une évidence », juge Yves Calvi dans 20h00, l’événement, sur Canal+. Mercredi, au soir de la remise au gouvernement du rapport sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’enjeu écologique a disparu au profit du « retour de l’Etat de droit » préconisé par le rapport.

« Pour les experts, une chose est sûre : il faut évacuer la ZAD au plus vite », répète Gilles Bouleau en développant ses titres. « Que va faire Emmanuel Macron ? », demande-t-il au chef du service politique de TF1. Là, surprise, Christophe Jakubyszyn répond : « Je peux déjà vous annoncer une décision certaine, c’est l’évacuation de la ZAD, occupée illégalement par des dizaines de protestataires depuis des années. » Des protestataires illégaux, ça fait deux raisons de les expulser. « C’est la décision la plus délicate politiquement parce que c’est la plus risquée. » A côté, la décision de construire (ou pas) l’aéroport en devient anodine.

« Il faudra mobiliser des centaines de policiers et il y a des risques d'affrontements très violents. Mais il en va de l'autorité du chef de l’Etat de supprimer une zone de non-droit qui défie la République depuis des années. » La République est en danger ! « Il y a une république qui est née au cœur de la France, qui s’appelle la ZAD, qui vit selon ses coutumes, avec des lois qui sont pas forcément les nôtres et qui vit très bien comme ça et qui peut pas être délogée », se désole Yves Calvi sur Canal+. « Les forces de l'ordre craignent une réplique ultra-violente des zadistes, révèle Anne-Sophie Lapix sur France 2. Ils les disent armés de boules de pétanque hérissées de clous, de piques et de herses. »

 

« Ceux qui occupent de façon quasi militaire le site se préparent au combat », assure Christophe Castaner en ouverture du reportage sur la prolifération des armes de destruction massives à Notre-Dame-des-Landes. « La ZAD est occupée par deux cents à trois cents personnes en état de siège permanent », confirme un reportage de BFMTV filmant en contre-plongée un talus hérissé de pieux meurtriers… A moins qu’il ne s'agisse de « clous géants »…

« Depuis quelques jours, explique la reporter de France 2, dans les journaux, certains gendarmes anonymes décrivent tout un arsenal chez les zadistes les plus déterminés. » En fait de « journaux », seul un article du JDD est montré sous ses différentes formes (en ligne et sur papier). « Une note interne évoque des stocks d’engins incendiaires, des pièges dans les bois et même la présence d’armes à feu. » Sans parler des missiles longue portée fournis par la Corée du Nord. « Dans les états-majors, les militaires parlent de herses plantées de clous géants, de boules de pétanques hérissées de lames de rasoir. » Euh… attendez, tout à l’heure, les boules de pétanques étaient hérissées de clous, maintenant, elles sont hérissées de lames de rasoir… Il faudrait savoir.

« Un haut gradé résume : “Ils nous attendent, ils se préparent à l’affrontement et on peut craindre des morts.” » Victimes des clous géants hérissés de lames de rasoir. « Pour les gendarmes, précise la journaliste, insister sur les armes qui seraient détenues par les zadistes serait un moyen de s’adresser à leur hiérarchie militaire pour obtenir le maximum de moyens. » Ah bon ? Mais alors, la mention de tous ces clous hérissés de boules de pétanque n’est peut-être qu’une intoxication… Sur Canal+, un politologue à l’université de Nantes, Goulven Boudic, fait aussi remarquer que la nécessité de « vider la ZAD » est une « figure imposée » de tout rapport sur Notre-Dame-de-Landes. Du coup, cela devient la figure imposée des débats d’experts. « Ils ont piégé cette zone de 1 200 hectares, lit-on ces derniers jours », rapporte Caroline Roux, animatrice de C dans l’air, sur France 5 et elle aussi lectrice du JDD. Pour Christophe Barbier, « les lois françaises sont piétinées par le haut, par les Gafa qui ne paient pas d’impôts, et piétinées par le bas par des zadistes qui n’ont aucune légitimité ». Et qui sait si les zadistes ne placent pas leurs économies dans les paradis fiscaux ?

« Les militants idéologues disent : “On occupe le terrain, on est plus légitime que la démocratie représentative” », rappelle Christophe Barbier, lui-même vierge de toute idéologie. « C’est à ça que Macron doit répondre, il doit montrer que la démocratie représentative peut encore fonctionner tout en n’envoyant pas des policiers, des CRS, des soldats au risque d'avoir des morts. » Par exemple, des morts par balle de ping-pong hérissées de hallebardes. « Parce que l'opinion ne supporte plus les remises en ordre violentes devant les caméras de télévision. » Il faudrait interdire les caméras pour pouvoir remettre en ordre les militants idéologues en toute tranquillité.

« C’est indispensable [d’évacuer la ZAD], agrée Ghislaine Ottenheimer, journaliste de l’écurie Renault-Challenges, invitée d’Yves Calvi sur Canal+. Parce que sinon il y a énormément de ZAD en puissance (sic) ou déjà existantes comme à Bure, ça veut dire qu'il n'y a plus la possibilité de faire la moindre bretelle d’autoroute, le moindre aménagement. » Et il en faut, des bretelles d’autoroutes, pour faire rouler des Renault.

 

« Macron en a pris l'engagement, rappelle l’éditorialiste. Cazeneuve a dit dans son livre que c'était impossible parce qu'on ne pouvait pas avoir en même temps l'opération Sentinelle, les interventions au Mali, etc. » « Bernard Cazeneuve estime qu'il faut un tiers des forces mobiles du pays pour intervenir, confirme Caroline Roux sur France 5. Ça paraît énorme. » Il faudrait peut-être faire appel à l’Otan.

Sur LCI, David Pujadas reçoit un expert des plus objectifs. « Il y a un autre aspect, Jean-Marc Ayrault, c’est l’occupation de la ZAD. Vous, Premier ministre, vous avez tenté de les déloger, c’était en 2012, et puis vous avez reculé. Alors comment exiger d'un gouvernement qu'il mène une action d'évacuation alors que vous-même avez choisi de reculer ? » « J'ai demandé à ce qu'on suspende cette intervention parce que tous les moyens nécessaires n'avaient pas été mis. » Les chars Leclerc, les Rafale et les hélicoptères de combat n’avaient pas été engagés.

Chaque chaîne ressort les apocalyptiques images de « l’opération César, la première tentative d'évacuation » et ses « scènes de guérilla » soldées par « de nombreux blessés et un échec »

Chacune fait référence aux « affrontements du barrage de Sivens. Les forces de l'ordre s'étaient heurtées à des manifestants, rappelle France 2. L’un d'entre eux avait trouvé la mort ». Il avait surtout trouvé une grenade offensive lancée par un gendarme mobile… Mais cette précision n’est jamais mentionnée sur aucune chaîne. Sur France 2, Rémi Fraisse s’est « heurté » un peu trop durement aux forces de l’ordre, sur France 5 il semble avoir été victime d’un « syndrome » ou d’un « traumatisme » : « Le syndrome Rémi Fraisse est omniprésent », « le traumatisme de l’évacuation de la ZAD de Sivens qui avait coûté la vie à Rémi Fraisse reste dans toutes les têtes ».

Des reportages montrent une « détermination sans faille chez tous les habitants de la ZAD » (France 2). « Les occupants ont tout prévu, y compris les renforts. En cas d'intervention, il y a des dizaines de milliers de personnes qui viendraient défendre la ZAD », rapporte BFMTV, montrant de dos un zadiste hérissé d’un sarcloir, d’une binette et d’une fourche. Le reportage de C dans l’air à Notre-Dame-des-Landes se termine par de terribles images de vitrines brisées à Nantes, « un saccage que les habitants n'ont toujours pas digéré ». « Quelle que soit la décision, confirme une habitante, moi je veux que la ZAD soit expulsée. »

Le reportage de BFMTV s’achève lui dans l’atelier d’un Camille. Ce zadiste a produit cinq tonnes de « farine de lutte », une redoutable munition qui, mélangée à des œufs hérissés de clous géants et projetée sur les forces de l’ordre au moyen de catapultes, pourrait causer des dizaines de morts.

Au fait, qui sont ces zadistes ? « C’est ce qu'on appelle des squatteurs dans un langage fleuri », révèle Yves dans un langage Calvi. Caroline Roux interroge : « De quoi vivent ces gens ? Qui font des enfants, hein, quinze enfants sont nés sur la ZAD. » Parce qu’en plus, ils se reproduisent ? « Installés depuis des années, beaucoup ont eu le temps de construire un monde à eux, un monde à part », explique TF1. Je suis sûr qu’ils n’ont même pas pleuré Johnny Hallyday. « Une véritable contre-société », selon l’historien Jean Garrigues sur France 5, composée par de « lointains héritiers de Cabet et de Fourier, ils vivent en communauté, ils produisent ». « Il y a plusieurs micro-sociétés : quelques agriculteurs, les idéologues, les excités… », détaille un autre invité dépourvu de toute idéologie, Arnaud Gossement, avocat spécialisé dans le droit de l’environnement. « Ils sont très amusants, juge Ghislaine Ottenheimer sur Canal+. Ils sont sympathiques, hein, il faut dire. Ils sont plein d’idéal, ils sont assez sympathiques quand on les voit comme ça individuellement, il sont assez amusants. » Très drôles, en fait. « Il ont dit : “Oui, on veut bien négocier, on pourrait peut-être juste louer un peu le terrain, on pourrait nous faire un prix.” Ah ah, ils sont assez amusants, hein ?! » Désopilants.

Folkloriques, renchérit Christophe Barbier. « On nous montre là [dans le reportage qui s’achève sur le terrible “saccage” nantais, ndlr] l’aspect sympathique et folklorique de quelques Robinson Crusoé qui vantent le retour à la terre et la vie en phalanstère. » Quelle bande de rigolos ! « Avec une contre-société qui n'a pas de modèle social : y a pas de cotisations maladie, y a pas de cotisations retraites… » ZAD et Gafa, même combat. « Donc comment assurer la vie de ces gens-là dans la pérennité ? » Ne vaudrait-il pas mieux abréger leurs inéluctables souffrances ?

« Tout ça est assez utopique et sympathique, résume Christophe Barbier. Mais si Emmanuel Macron disait “Notre-Dame-des-Landes, on le fait”, dans les quarante-huit heures, ils sont deux mille, ils sont trois mille. Et là vous voyez arriver les black blocs, qui ont déjà été très violents par exemple lors d’un sommet du G7 à Gênes. » Ils avaient même envoyé un kamikaze, Carlo Giulani, se jeter au-devant d’une balle tirée par un policier.

L’éditorialiste prévient qu’avec ces « professionnels de la contestation des pouvoirs, il y aura de la violence, et de la violence grave parce qu’en face il faut réussir à mobiliser une force policière apte quantitativement et qualitativement à dégager un terrain pareil ». Une force militaire serait plus appropriée. « On est plus proche d’un guérilla type Vietnam des pauvres que de la simple répression d’une manifestation. » Notre-Dame-des-Landes, un nouveau Vietnam ? « A un moment donné, il faut que la force légitime entre en action. » Qu’on les bombarde au napalm ! « Il faut refuser l'installation d'une contre-société utopique même si elle peut avoir des côtés sympathiques. » Et hilarants.

« Il y a des moments où il faut prendre des décisions dans la vie politique et faire respecter un certain nombre de choses, appuie Yves Calvi sur Canal+. Parce que sinon on rentre dans une société totalement chaotique. » C’est la chienlit hérissée d’anarchie. « Il y a quand même un affront à l’Etat français et à sa capacité de maintien de l'ordre qui est objectif. » Et même un affront à Yves Calvi, si j’en juge pas sa ferveur répressive. « On parle pas de tous les riverains qui ne peuvent pas rentrer dans leur propriété, qui sont inquiétés, ennuyés », se désole-t-il.

Arnaud Gossement, l’avocat spécialiste du droit de l’environnement, préconise sur le plateau de C dans l’air de « négocier des rétrocessions de terres vers des nouveaux propriétaires terriens ». « Si certains veulent devenir des exploitants agricoles légaux, ayant une propriété qu'ils ont acheté et payant des impôts, très bien », convient Christophe Barbier.

« C’est ce qui s'est passé au Larzac, rappelle l’historien Jean Garrigues. Beaucoup d'anciens révoltés des années 70 sont devenus d’honnêtes agriculteurs. » « C’est la manière la plus intelligente de fragmenter une contre-société, assure Arnaud Gossement. Vous réintroduisez de la propriété avec de nouveaux agriculteurs qui en général y sont attachés… » Je comprends mieux pourquoi les zadistes paraissent à la fois si risibles et dangereux aux yeux des experts : ils menacent le droit le plus sacré de notre Etat de droit, la propriété privée.

Après trois quarts d’heure de débat, Caroline Roux propose : « Un mot quand même sur l’écologie, l’environnement… » Ah non ! Ce n’est pas le moment ! Alors que la République est en danger, menacée par la sécession du Vietnam des pauvres ? Christophe Barbier recommande d’abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes. Non pour des raisons écologiques, puisque ce n’est pas le sujet, mais pour « délégitimer les occupants de la ZAD ». Il rejette aussi l’extension de l’aéroport actuel et prône « une troisième solution pour sortir de cette situation par le haut » : la construction d’un nouvel aéroport dans un troisième lieu. Pourquoi pas à Bure ? Les déchets nucléaires étant enfouis en profondeur, rien n’empêche de faire atterrir des avions en surface. Et puis il y a là-bas une ZAD toute prête à être évacuée.

« Je ne peux pas vous dire la décision que prendra le président, prévient Christophe Jakubuszyn sur TF1. Mais les deux médiateurs aujourd'hui ont quand même souligné que le projet le plus écologique n'est pas forcément celui que l'on croit. » Comment ça ? Tous les commentateurs s'accordent pour dire que le rapport réhabilite l’hypothèse d'une extension de l’aéroport actuel… « Pour le dire plus clairement, agrandir l'aéroport existant a plus de conséquences négatives sur l’environnement qu’en construire un nouveau. » Ah bon ? L’éditorialiste de TF1 est bien le seul à faire cette interprétation du rapport ! Faut-il y voir l’expression d’une solidarité en béton entre Vinci, promoteur de Notre-Dame-des-Landes, et Bouygues, propriétaire de la chaîne ?

« On va écouter aussi cette déclaration d'Emmanuel Macron, propose Christophe Jakubyszyn. C’était le 3 février, en pleine campagne électorale. » Extrait du candidat Macron : « Il y a un referendum qui a été fait, le peuple s’est exprimé, je suis pour respecter cette décision. » « Il faut respecter cette décision, répète l’éditorialiste. Je ne sais pas si ça augure de la future décision du président. Mais vous savez qu’Emmanuel Macron aime bien qu’on dise de lui que c’est un président qui fait ce que le candidat a dit. » S’il veut que TF1 le dise, il sait ce qui lui reste à faire.

« Les Français en ont un peu marre des synthèses, ils veulent une direction, renchérit Ghislaine Ottenheimer, qui connaît très bien les Français. Emmanuel Macron a été élu pour ça, parce qu'il est capable de transgression, il est capable de prendre des risques, de prendre des décisions. » Et apparemment, il va prendre le risque de construire l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes puisque l’invitée d’Yves Calvi enchaîne directement sur « le point à soulever : c’est la protection du chantier. Ça, c’est vraiment un gros souci parce que même si les zadistes sont expulsés, ils peuvent revenir ». Et bombarder les pelleteuses avec des sagaies hérissées de boules de billard.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU MOUVEMENT ANTI-AÉROPORT  - VENDREDI 15 DÉCEMBRE 2017

Notre-Dame-des-Landes : appel à mobilisation le 10 février 2018

Le mouvement anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes a pris acte du rapport des médiateurs et attend la décision du gouvernement.

Quelle que soit cette décision, l'ensemble du mouvement appelle à une mobilisation sur la zad, le samedi 10 février, date de l'échéance de la Déclaration d'Utilité Publique (DUP)

Acipa, Coordination des Opposants, COPAIn, les Naturalistes en Lutte, des habitants.e.s de la zad

Contacts
Acipa : D. Fresneau 06 71 00 73 69
Coordination des Opposants : G. Coiffard 06 80 84 19 89
Naturalistes en lutte JM Le Dean 07 69 40 45 75
COPAIn : C. Bouligand 06 21 04 76 84
Zadpresse : +33 6 95 06 81 49

-Déclaration d'habitants Tapis dans le bocage : la vérité sur les armes secrètes de "zadistes "

-Dans cet hyper-lieu de la proposition et de  la résistance,la parole  de  José Bové : "Comme au Larzac, Notre-Dame-des-Landes peut devenir un laboratoire foncier 

-Elsa DORLIN vient de publier 

  Paris, La Découverte

"En 1685, le Code noir défendait « aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros bâtons » sous peine de fouet. Au XIXe siècle, en Algérie, l’État colonial interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s’armer. Aujourd’hui, certaines vies comptent si peu que l’on peut tirer dans le dos d’un adolescent noir au prétexte qu’il était « menaçant ». Une ligne de partage oppose historiquement les corps « dignes d’être défendus » à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce « désarmement » organisé des subalternes pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense. Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l’insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie de l’autodéfense politique. Sous l’histoire officielle de la légitime défense affleurent des « éthiques martiales de soi », pratiques ensevelies où le fait de se défendre en attaquant apparaît comme la condition de possibilité de sa survie comme de son devenir politique. Cette histoire de la violence éclaire la définition même de la subjectivité moderne, telle qu’elle est pensée dans et par les politiques de sécurité contemporaines, et implique une relecture critique de la philosophie politique, où Hobbes et Locke côtoient Frantz Fanon, Michel Foucault, Malcolm X, June Jordan ou Judith Butler.Elsa Dorlin, professeure de philosophie à l’université Paris 8, est notamment l’auteur de La Matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française (La Découverte, 2006, 2009) et de Sexe, genre et sexualités : introduction aux philosophies féministes (PUF, 2008)."

vidéoElsa Dorlin - Se défendre, une philosophie de la violence [Teaser

-Abordez   le volet des luttes Historiques de libération avec la collection « récits d’esclaves » aux PURH

 

-De la mortelle poursuite à la commission d'un nouveau Crime de sang policier.  :

Témoignages sur la façon dont  l'état à une responsabilité dans  l'accident du au Train Express Régional (TER) sur la ligne Lille-Calais-Dunkerque au niveau de la cité Saint-Maurice:

 

"Justice pour Selom et Mathis.

Ce qu’il s’est passé vendredi 15 décembre à la cité Saint-Maurice à Fives.

Il y a des textes qu’on aimerait ne pas devoir écrire. Vendredi 15 décembre vers 21 heures, quatre jeunes ont été happés par un Train Express Régional (TER) sur la ligne Lille-Calais-Dunkerque au niveau de la cité Saint-Maurice, à la frontière des quartiers de Fives et de Saint-Maurice Pellevoisin. Deux d’entre eux sont morts. Malgré le choc et les blessures, les deux rescapés témoignent. Et démentent dignement la version de la police et de la presse locale. Lundi dernier, à 20h45, une centaine de personnes se rassemblent sur la place Degeyter à Fives pour rendre hommage à Selom et Mathis, morts pendant le week-end. Quelques heures plus tôt, le procureur de la République explique que la version d’une course poursuite avec la police n’est qu’une « rumeur » et que les quatre jeunes auraient voulu prendre un « raccourci » le long des lignes SNCF... Les médias –  La Voix du Nord  en tête – se contentent de relayer cette version. Affaire classée. Un accident, vraiment ? Pour Ashraf et Aurélien, les deux rescapés que nous avons rencontrés, il ne s’agit pourtant pas d’un accident. Leurs témoignages se recoupent alors qu’ils n’avaient pas encore eu l’occasion de se parler. Ashraf, dans une chambre de l’hôpital Roger Salengro où il est encore en observation pour quelques jours, revient sur les faits : « C’est allé hyper vite, entre trois et cinq minutes. On était assis dans la cité, ils sont entrés à six en uniformes avec leurs matraques. Ils ont couru vers nous, ils voulaient nous attraper. On a eu peur et on est partis en courant ». « Ils », ce sont les nouvelles unités de la police nationales déployées en grand nombre dans le quartier depuis septembre, tout particulièrement autour de la cité Saint-Maurice qui concentre des problèmes de délinquance. Le résultat ? Un net regain de tensions entre jeunes et forces de l’ordre. « Depuis   deux-trois   semaines,   c’est   vraiment tendu dans le quartier. » « On ne voulait pas se faire éclater encore une fois » Pourquoi ont-ils eu peur ? « C’est ceux qui nous frappent tout le temps, pour rien,  explique Aurélien, blessé au bassin et au visage et obligé de se déplacer en fauteuil roulant.  Encore hier, ils ont frappé quelqu’un. On ne voulait pas se faire éclater encore une fois .  Tu sais combien de fois je me suis fait frappé ? Tu sais comment ils m’appellent ? Par mon nom de famille. Ils nous connaissent très bien et c’est toujours la même histoire. La nationale, ils te lâchent seulement quand tu cries et tu pleures... » Arrivés sur la voie ferrée, les jeunes ont à peine eu le temps de comprendre. « On a entendu un gros coup klaxon , raconte Ashraf.   J’ai volé et je suis retombé plus loin. J’ai vu que les deux autres étaient tombés. Les secours me mettaient des claques pour pas que je m’endorme et m’obligeaient à regarder vers les buissons pour ne pas voir mes potes. Et après je me suis évanoui. Ça a été très violent : quand je me suis réveillé ici  [à l’hôpital] , je courrais encore, dans ma tête, j’étais encore dans la poursuite. » Si Ashraf perd rapidement connaissance, Aurélien se souvient : « C’est un passager du train qui est venu faire les premiers secours et ensuite les contrôleurs et la sécu  [la sûreté générale, la police de la SNCF]  sont arrivés. » Contrairement à ce qui est dit dans la presse, le groupe de « CRS » arrivé sur place n’intervient pas suite au drame mais semble être celui qui a entrainé toute cette histoire. Les flics qui les poursuivaient ont-ils pu savoir ce qu’il leur est arrivé par la suite ? « Quand on a sauté vers les rails, ils étaient à cinq mètres derrière nous », explique Ashraf. Pour Aurélien, c’est sûr, « ils ont vu le train passer deux secondes après nous. Ils nous ont coursés jusqu’au bout. » Concernant la thèse du raccourci relayé dans la presse : « On va pas prendre un raccourci pour aller sur les rails ! s’exclame Ashraf.  Un raccourci pour aller où ? » Intox On se pose donc la question : d’où vient cette version des faits ? Peut-être a-t-elle été recueillie lors d’interrogatoires réalisés le soir même, sur le lieu de l’accident (avec Aurélien) ou à l’hôpital (avec Ashraf), ce dernier ayant dû signer des documents pré-remplis et sans les lire. Au-delà du fait de témoigner contre la police auprès de la police, on imagine aussi ce que signifie ce genre de témoignage lorsqu’on vient de connaître un traumatisme aussi important. « C’est que hier  [lundi 18 décembre]  que j’ai vraiment réalisé ce qui s’est passé », explique Ashraf. On comprend mieux ce qui a entraîne les feux de voitures de ce week-end à Fives. Et pourquoi les versions officielles de la justice, de la police et de la presse ont toujours autant de mal à passer aujourd’hui. L’affaire n’est donc pas classée. C’est tout un quartier qui réclame vérité et justice pour Selom et Mathis. 

Le C.R.I.M.E. Lille Le 20 décembre 2017
Ce qu’il s’est passé vendredi 15 décembre à la cité Saint-Maurice à Fives"

-Bouquin/Se protéger de la police, se protéger sans la police

 

« Tout le monde déteste la police ! » Derrière l’apparente simplicité de ce slogan se trouve une double dénonciation : à la fois de la brutalité de l’exercice policier de fait, et de la légitimité même de la coercition physique comme outil de répression. Peut-on espérer faire cesser l’une (les « abus » policiers) sans questionner l’autre (la « violence légitime ») ?
Le numéro s’articule ainsi autour d’une double interrogation. D’abord, « qui nous protège de la police ? » : mouvement Black Lives Matter, résistance des femmes aux unités de « pacification » dans les favelas du Brésil… Ensuite, « qui nous protège sans la police ? » : processus de justice transformative des communautés autochtones en Amérique du Nord, mobilisations anti-harcèlement sur la Place Tahrir en Égypte…

 

Version papier : 16 €
 
*-Dossier : Se protéger de la police, se protéger sans la police
Page 7 à 10

Éditorial

Propos recueillis et traduits par Francis Dupuis-Déri
Page 11 à 20

Les femmes noires face à la police

Entretien avec Andrea Ritchie
Page 21 à 29

Se protéger de la police aux États-Unis : Pratiques militantes du mouvement Black Lives Matter

Page 30 à 37

Les guerrières de Rio de Janeiro : femmes et violence policière dans les favelas

Page 38 à 47

L’espace des mobilisations contre les violences des forces de l’ordre en France depuis les années 1990

Propos recueillis par Renaud Epstein
Page 48 à 59

Du bidonville algérien de Nanterre à la jungle de Calais

Entretien avec Emmanuel Blanchard
Page 61 à 75

Entre justice pour les victimes et transformation des communautés : des alternatives à la police qui épuisent les féministes

Page 76 à 84

« Femmes, frappez en retour ! »

La lutte féministe contre les violences sexuelles en milieu militant, en France et en Allemagne
Page 85 à 93

« Ne me libérez pas, je m’en charge ! »

Enjeux et perspectives de l’autodéfense féministe
Page 94 à 103

Cinq femmes fortes

Faire face à « l’insécurité » dans une « cité de la peur »
Page 105 à 115

Face à la violence et à la vulnérabilité humaine Les réponses juridiques autochtones au Canada

Entretien avec Hadley Friedland & Val Napoleon
Page 116 à 124

Enjeux de la sécurité dans un espace révolutionnaire autonome : les équipes d’intervention contre les agressions sexuelles place Tahrir

Page 125 à 136

Autodétermination et police communautaire : Guerrero-Mexique

Page 137 à 144

Paix entre nous, guerre au système : la justice du crime à São Paulo

Page 145 à 156

« Santé ! Et que la police se tienne loin de nous ! »

Entretien sur le quartier d’Exarcheia à Athènes
Page 157 à 168

La colère du middleman : quand la communauté chinoise se manifeste

Varia

Page 169 à 178

La SFIO et la police dans les rues du Paris des années 1930

Fiche technique

Mouvements 2017/4 (n° 92). 178 pages.
ISSN : 1291-6412
ISSN en ligne : 1776-2995
ISBN : 9782707197542
Lien : <https://www.cairn.info/revue-mouvements-2017-4.htm>

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Alors que partout dans le monde, des mouvements sociaux et populaires dénoncent les brutalités policières et la militarisation de la police, Mouvements consacre le dossier de ce numéro à cette question. En France, les mobilisations contre les violences policières sont de plus en plus visibles et audibles, sous l’impulsion notamment des collectifs comme « Stop contrôle au faciès » et « Urgence, notre police assassine ». Les cortèges des manifestations du printemps 2016 contre la Loi travail scandaient régulièrement « Tout le monde déteste la police ! ». Dans les favelas de Rio au Brésil, des femmes se mobilisent contre les interventions des unités de « pacification ». À Montréal, des anarchistes et leurs allié.e.s ou complices descendent dans la rue tous les 15 mars, pour la Journée internationale contre la brutalité policière. Aux États-Unis, Black Lives Matters et d’autres initiatives se mobilisent contre les crimes policiers inscrits dans des pratiques croisées de profilage racial, mais aussi social et même sexuel, comme l’a très bien écrit Andrea Ritchie, militante antiraciste féministe et lesbienne, auteure de Invisible No More : Police Violence Against Black Women and Women of Color, et dont l’entretien ouvre ce dossier.

Quel que soit le pays, la fréquence et la nature des interactions avec la police sont très contrastées selon le sexe, l’âge et la position sociale, le lieu de résidence, la couleur de la peau, la religion, l’orientation sexuelle et politique. Une part importante de la population considère la police comme légitime, assurant l’ordre et la sécurité : une enquête menée en France en 2016 par le Défenseur des Droits a, par exemple, montré que 82% des personnes interrogées « font confiance » à la police. La réalité des violences policières et leur caractère systémique restent largement ignorés, minorés, voire niés par les catégories de population qui n’y sont pas confrontées. Pour les autres, précaires, racisé.e.s, sans-papiers, travailleur.se.s du sexe, militant.e.s, la police est moins une force de sécurité qu’une cause d’insécurité, source de harcèlement et de discriminations, quand elle n’est pas une menace encore plus grave associée à de graves abus, à l’emprisonnement arbitraire, au viol et à la mort.

Comment analyser les exactions policières ? Assurément, questionner la police et sa légitimité est une opération délicate, y compris du côté des forces progressistes. Pour certains, les exactions policières constituent une dérive institutionnelle influencée par des dynamiques sociales délétères, comme les relations raciales ou les risques d’attentats aux États-Unis et en France, la guerre contre la drogue au Brésil notamment. Ces dérives étant aggravées par la militarisation des forces policières et, dans plusieurs pays, par l’instauration de « l’état d’urgence » qui apparait de moins en moins comme une mesure d’exception.

En France par exemple, ces dernières années, la gauche de gouvernement est d’abord restée tétanisée par la crainte d’être taxée d’angélisme d’une part et par celle des réactions des syndicats policiers d’autre part, avant de se couler dans le moule liberticide mis en place sous le mandat précédent, incapable de se saisir des travaux scientifiques et de répondre aux mobilisations sociales qui donnent à voir et dénoncent le caractère structurel des violences policières. Pour la plupart, les revendications politiques progressistes se prônent à un meilleur encadrement déontologique de la répression étatique. Dans certains pays, sous la pression des mobilisations sociales, des Commissions de déontologie ou les Comités de discipline se sont renforcées, les syndicats de police ont travaillé sur le sujet, les plaintes déposées par les collectifs, Ligues de droits de l’Homme et des libertés, ont permis de renforcer la jurisprudence.

Mais pour d’autres, l’expression « brutalité policière » est un pléonasme, la police étant par essence une institution dont la brutalité est légitimée par le principe du monopole étatique de la violence. Certains mouvements sociaux d’ailleurs, comme les anarchistes de la Côte Ouest des États-Unis, débattent pour savoir s’il faut lutter contre la brutalité policière ou contre la police en soi, ce qui ne les empêchent pas de se retrouver côte-à-côte dans la rue, face à la police. La méfiance envers la police peut être à ce point profonde que des mouvements non seulement refusent de collaborer avec les autorités, mais proposent même de prendre en main les questions de sécurité sans avoir recours aux autorités officielles, par refus de collaborer avec la police ou par crainte de sa violence. Cette mise à distance de la police pour assurer la sécurité est redoublée par le développement de formes de justice autonome articulée au droit commun. Ainsi, les autochtones des Premières nations en Amérique du Nord et les féministes radicales attirent tout particulièrement l’attention, avec leurs processus de justice réparatrice ou transformatrice et leurs pratiques d’autodéfense, en particulier en réaction à des violences sexuelles.

Au delà de la réflexion sur les manières de contrôler la police, le dossier propose aussi de réfléchir à ce que signifie le maintien de l’ordre sans les institutions policières de l’état. Les mouvements sociaux questionnent, proposent et expérimentent en dehors des institutions et des canaux officiels des formes de police qui peuvent alors être observées dans des contextes bien différents, et relevant de logiques parfois contradictoires.

Le refus de faire appel à la police n’est pas nécessairement l’expression d’une naïveté face à la violence : dans certains cas, des processus alternatifs de maintien de l’ordre ne répugnent pas à recourir à la violence, par exemple lorsque des services d’ordre ou encore des « paciflics » cherchent à neutraliser physiquement des « casseurs » dans des manifestations, lorsque des féministes chahutent en manifestation des camarades qui scandent des slogans machistes ou qu’elles se confrontent physiquement à un agresseur sexuel (en accord avec la survivante), lorsque des mouvements de libération nationale ou des gangs décident d’imposer leur code de conduite et de mettre en place leur propre tribunal. Si plusieurs de ces expériences sont discrètes et ponctuelles, d’autres s’inscrivent dans la durée et l’espace, comme les manœuvres d’anarchistes à Athènes pour limiter l’accès de la police à leur quartier à la police, les actions d’unités de protection de la Place Tahrir qui allaient porter secours à des femmes agressées sexuellement pendant le Printemps arabe, ou encore ces villages mexicains qui se dotent d’une Police communautaire pour pallier aux manquements graves de la police d’État.

Il importe donc de s’intéresser aux mobilisations spontanées ou organisées, revendicatrices ou non, qui offrent autant d’exemples et d’expériences ouvrant des perspectives politiques et sociales potentiellement radicales, d’autant plus originales qu’elles s’inscrivent hors des institutions officielles.

La première partie de ce numéro « Qui nous protège de la police ? », revient sur les mouvements sociaux qui se mobilisent contre la brutalité policière, voire contre la police elle-même, adoptant une grande variété d’actions individuelles et collectives publiques ou clandestines, que ce soit de la résistance, de la contestation et de la confrontation. L’expression de la colère ou la révélation de l’injustice ne sont pas les seuls moteurs ni les seuls buts des confrontations avec la police. Ces mouvements incarnent dans leurs modes opératoires et dans leurs stratégies une diversité d’objectifs et de valeurs qui éclairent leurs perspectives de transformation sociale, sans toujours éviter les possibles lignes de tension et de fracture dans les réseaux militants.

La deuxième partie « Qui nous protège sans la police ? Savoir-faire féministes » rend compte de l’expérience spécifique développée depuis des décennies par les mouvements de lutte contre les violences faites aux femmes. Ces expériences sont inspirantes à la fois pour les savoir-faire qu’elles ont élaborés et pour les retours d’expérience qui mettent à jour les difficultés inhérentes à ces formes d’auto-organisation.

La troisième partie « Qui nous protège sans la police ? Alternatives communautaires », interroge plusieurs expériences de prise en charge des conflits et des violences dans des quartiers populaires, des organisations criminelles et des communautés paysannes et indigènes. Ces expériences indiquent une possibilité de s’émanciper de la sécurité d’état, généralement présentée comme nécessaire, voire indispensable et inévitable. Enfin, ces expériences prouvent qu’il n’est pas ici question d’idéalisme naïf, puisque les processus alternatifs de sécurité et de justice n’aboutissent pas toujours à des résultats réellement satisfaisants en termes psychologiques, mais aussi politiques.

Ces expériences de remise en question du monopole de la violence légitime de l’état à la fois à travers la lutte contre le fonctionnement des institutions policières et l’invention de nouvelles formes de contrôle de la paix sociale sans la police ouvrent un vaste horizon d’interrogations sur la mise en œuvre des principes de sécurité et de justice et sur leur conséquences en matière d’autonomie individuelle et collective, de responsabilité face aux autres et de solidarité. Avec ce dossier, nous espérons donner à voir que les mouvements sociaux sont des incubateurs de projets politiques et d’utopies concrètes."

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14 décembre 2017 4 14 /12 /décembre /2017 15:44
 

Le 14 décembre 2017, 70 Faucheurs Volontaires ont décidé de dénoncer l’opacité du quatrième semencier international, le groupe français Limagrain. Ils ont donc pénétré sur une plate-forme d’essais de variétés de blé située à Verneuil-l’Etang, près de Melun. Ils ont ensuite semé du blé issu de semences paysannes et fermières sur une quinzaine d’hectares.

« Cette action de semis volontaire, précisent les Faucheurs Volontaires, doit permettre de lever le voile sur la volonté de Limagrain et de l’industrie semencière de déréguler les variétés issues de nouvelles techniques OGM pour en faire des OGM cachés, et échapper à toute évaluation et étiquetage ».

Les Faucheurs volontaires considèrent que le groupe Limagrain, 4e semencier mondial, est « le grand promoteur des nouvelles biotechnologies OGM (faussement appelées NBT [1]) et exerce un puissant lobby sur les instances politiques et professionnelles françaises et européennes pour obtenir la déréglementation de ces nouveaux OGM (ils seront reconnus comme non OGM), afin qu’ils restent cachés dans nos champs et dans nos assiettes ».

Aucune évaluation pour les nouveaux OGM ?

Si ces nouveaux OGM venaient à être exclus de la réglementation OGM, alors ils ne seront plus soumis à aucune évaluation, ni traçabilité et étiquetage. Les Faucheurs soulignent que c’est pour les semenciers « le moyen de tirer le meilleur profit de ces variétés manipulées et des brevets qui vont avec ».

Les Faucheurs ont prévenu les responsables de la plateforme et sont prêts à remettre en main propre la liste des personnes ayant participé à l’action. À 15h, les Faucheurs n’avaient encore rencontré aucun responsable de Limagrain ni aucun gendarme. L’action se déroule donc dans le calme... et dans le vent.

-Note "voici le CP des FV et une déclaration de Jean-Luc dans le Parisien"  par l'administration du  blog:

Verneuil- l’Etang, le 14 décembre 2017
Communiqué de presse:
Limagrain cache t-il de nouveaux OGM dans ses plateformes d’essais de variétés de blé?
Les  Faucheurs Volontaires en action en Seine-et-Marne

70 Faucheuses et Faucheurs Volontaires ont pratiqué un semis volontaire de blé issu de semences paysannes et fermières sur une plate-forme d’essais mise en place par le groupe Limagrain-Europe dans son centre de recherche de Verneuil l’Etang (77). Le blé est la culture phare de Limagrain et la base de notre alimentation.
Le   groupe   Limagrain,   4ème   semencier   mondial,   est   le   grand   promoteur   des   nouvelles biotechnologies OGM (faussement appelées NBT(1).

Il exerce un puissant lobby sur les instances politiques et professionnelles françaises et européennes pour obtenir la déréglementation de ces nouveaux OGM (ils seront reconnus comme non OGM) , afin qu’ils restent cachés dans nos champs et dans nos assiettes.
Pas d’obligation d’évaluation, de traçabilité et d’étiquetage OGM, c’est pour le groupe Limagrain-Vilmorin et ses actionnaires le moyen de tirer le meilleur profit de ces variétés manipulées et des brevets qui vont avec.
L’industrie semencière refuse d’informer sur le mode d’obtention de ses nouvelles variétés.
  Les paysans et les consommateurs ont le droit de savoir.

La détermination des Faucheurs Volontaires et de la société civile a permis en 2008 d’obtenir un moratoire sur le maïs transgénique de Monsanto. Elle a permis aussi en 2017 de porter le débat juridique concernant les variétés mutées VrTH et les nouveaux OGM auprès de la Cour de Justice Européenne qui doit se prononcer dans les 6 mois qui viennent.
Notre détermination reste intacte pour s’opposer à ces nouveaux OGM et aux brevets qui vont avec,ainsi qu’à la colonisation de nos champs, nos jardins et nos assiettes
Non au passage en force des OGM cachés et de leurs brevets.
Oui à la préservation de nos systèmes de production agricole respectant notre santé et notre environnement. Oui à une alimentation choisie et de qualité.

Les Faucheurs Volontaires à Verneuil l’Etang, le 14 décembre 2017
contact: faucheurs-volontaires@laposte.net
1)New Breeding Technique traduit par Nouvelles Techniques de sélection des plantes

 

Pour les militants, «on ne sait pas ce qu’il y a dans ces nouvelles variétés» du semencier.

Ils protestent contre, d’après eux, le manque de transparence de Limagrain. Durant plus d’une heure, environ 70 Faucheurs volontaires venus de Bretagne et du sud de la France, ont semé, ce jeudi après-midi, du blé paysan sur deux parcelles de l’entreprise située dans le hameau de l’Etang, à Verneuil-l’Etang. L’une de ces parcelles se situe à l’Etang même, et l’autre sur la commune d’Andrezel.

« Limagrain est l’un des grands acteurs des nouvelles technologies OGM (NDLR : organismes génétiquement modifiés), justifie Jean-Luc Juthier, agriculteur retraité dans la Loire et membre des Faucheurs volontaires. Ils font en sorte que leurs nouvelles variétés ne soient pas considérées comme des OGM. Si on sait que ce sont des OGM, les consommateurs n’en voudront pas. Mais Limagrain refuse de communiquer sur les modes d’obtention de ses variétés. »

Et de poursuivre : « On ne sait pas ce qu’il y a dans ces nouvelles variétés. Limagrain doit le dire. Sinon, cela ira dans nos farines, dans nos biscuits. » A l’issue de leur opération réalisée sans être dérangés, les Faucheurs volontaires sont repartis comme ils sont venus. Limagrain n’a pas souhaité réagir.

-Voici en   l'état la réglementation européenne de ces nouvelles techniques:

Union européenne : UE : REPONSE Question E-006107-17 de Claude Rolin (PPE) - reconnaissance comme procédés OGM des nouvelles techniques de génie génétique

Texte de la question :

« Au lendemain de la conférence de haut niveau organisée par la Commission, intitulée «Les biotechnologies modernes dans le secteur de l’agriculture — ouvrir la voie à une innovation responsable», je suis très préoccupé par les risques potentiels des biotechnologies modernes (telles que les techniques d’oligonucléotides, les nucléases et les interventions directes dans la régulation des gènes) pour l’environnement, la santé et l’agriculture biologique. Il est nécessaire que les produits agricoles issus de ces nouvelles techniques soient bien considérés comme des OGM et tombent sous le coup de la directive 2001/18/CE qui impose l’évaluation de leurs risques et une procédure d’autorisation.

La Commission va-t-elle céder aux pressions pour ne pas réglementer ces nouvelles techniques? Peut-elle garantir qu’avant toute commercialisation, ces produits seront dûment évalués, étiquetés et soumis à des exigences de traçabilité comme doivent l’être les OGM? Va-t-elle évaluer les risques potentiels de ces technologies génétiques? Car, s’il n’y a pas de traçabilité et si les produits agricoles qui en sont issus ne sont pas reconnus comme OGM, il ne sera pas possible d’en interdire la culture. Il y a urgence. Les entreprises Monsanto et Bayer s’apprêtent à commercialiser leurs produits. »

Réponse :

Réponse donnée par M. Andriukaitis au nom de la Commission, 5.12.2017

« La Cour de justice de l’Union européenne rendra une décision sur la question de savoir si la législation sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) s’applique aux organismes obtenus par des techniques de mutagenèse ciblée et si les États membres peuvent réglementer les organismes relevant des dérogations prévues dans cette législation. Les conclusions de l’avocat général seront publiées le 20 décembre 2017 et la décision pourrait être rendue au cours du premier semestre 2018.

La Commission n’a pas le pouvoir de décider si une technique particulière devrait être exemptée de l’application de la législation sur les OGM. Le législateur de l’Union a décidé de ne pas appliquer la législation sur les OGM aux organismes obtenus par certaines techniques et, par conséquent, de ne pas les soumettre aux règles de traçabilité et d’étiquetage énoncées dans ladite législation. »

Lien vers la question ici

(Source : veille juridique semences du RSP, merci à Amélie)

  -Note " Des actions sans réaction ni policière ni judiciaire? ",  par l'administration du blog: Faut-il taper plus fort afin que ces  déplacements ne se résument pas qu' à du militantisme pour rien ou de confort?Car ce n'est pas nouveau,les flics,la justice   et Limagrain  ne "se  sortent pas pas les pousses du  terroir" pour publiciser l'affaire.

Sur quel mode les filières communiquent-elles à l'occasion des États généraux de l'alimentation,dans le cadre desquels " l'interprofession des semenciers le GNISS a rédigé son « plan de filière »? Un  texte définit les objectifs et priorités pour la filière semence."(une filière très structurée qui est souvent citée comme un modèle d'organisation dans les autres pays producteurs "),mais ce que les faucheurs dénoncent ,c'est la volonté de Limagrain et de l’industrie semencière de déréguler les variétés issues de nouvelles techniques OGM pour en faire des OGM cachés, et échapper ainsi à toute évaluation et étiquetage .

-Extrait sorti de l'article:États généraux de l'alimentation : la filière semence définit ses objectifs

 "Le deuxième axe du plan concerne l’innovation pour accompagner les filières dans la transition agro-écologique. Parmi les actions retenues, l’interprofession souhaite diversifier les espèces, en relançant notamment l’amélioration variétale de certaines espèces pour lesquels il n’y a plus ou peu d’efforts de recherche, et qui présentent toutefois une intérêt. Les semenciers souhaitent donc bénéficier de l’ensemble des techniques d’amélioration des plantes, comme la mutagénèse dirigée. ".

 

En général ou en particulier ,le "mécontentement" à propos de ses Etats généraux de l'alimentation :( pas de cap clair sur l'environnement) , est manifeste au gouvernement ,compte tenu" l'absence remarquée du ministre d'Etat à la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot (qui)aura renforcé le trouble"

 

 

-Voir aussi l'inscription des  Modef et Confédération paysanne contre le plan de filière du Gnis

Le Haut Conseil des Biotechnologies a rendu le 2 novembre dernier son avis sur le sujet pourtant très polémique des nouvelles techniques d’amélioration des plantes, en toute discrétion. Rien de plus normal sans doute pour un document complexe et volumineux qui n’éclaire pas le débat. Et pire, ignore et masque les vrais enjeux. Explications.

Ces techniques, rapides et peu coûteuses, doivent-elles être assimilées à des améliorations végétales classiques, sélection et croisements ; ou à de la manipulation génétique ? La question est loin d’être anodine. C’est pourquoi le gouvernement a demandé en février 2016 au Haut Conseil de Biotechnologies (HCB)[1] d’y réfléchir, notamment sur les aspects risques et traçabilité.

Un avis nébuleux

Après 20 mois de « discussions » dans des conditions ayant conduit France Nature Environnement et 6 autres organisations de la société civile et paysanne à démissionner du HCB, l’instance produit un avis flou et non abouti. En substance, le Haut Conseil des Biotechnologies :

  • estime qu’il faut étudier au cas par cas les produits issus de ces nouvelles techniques plutôt que les techniques elles-mêmes ;
  • propose un système de triage qui permettra de traiter les plantes ainsi obtenues selon trois procédures : application de la réglementation OGM ou inscription au catalogue des semences comme une variété « classique » ou système intermédiaire de réglementation qui reste à définir.

Bref, un flou entretenu de nature à faciliter le recours aux nouvelles techniques, dont les enjeux économiques, éthiques, sociaux et sociétaux sont par ailleurs ignorés.

Ce faisant, le Haut Conseil des Biotechnologies apporte de l’eau au moulin de l’industrie semencière dont l’objectif est de ne pas nommer « nouveaux OGM » des modifications génétiques qui répondent pourtant aux définitions de la directive 2001-18 et du protocole de Carthagène... et en évitant cette définition, de permettre que ces nouveaux OGM échappent à la réglementation correspondante (étiquetage, traçabilité, etc).

Un voile sur les vraies solutions

L’enjeu réel est en fait voilé par ce non-avis du Haut Conseil des Biotechnologies. Car lesdites techniques, tout comme la transgénèse, ne font qu’enfermer l’agriculture dans une logique industrielle et technologique.

Elles minorent, voire rejettent, les innovations sociales et écologiques de l’agriculture paysanne et de l’agro-écologie, qui :

  • sont efficaces, rentables et équitables ;
  • rendent les agriculteurs moins dépendant des brevets et intrants ;
  • ne posent aucun problème de sécurité ;
  • permettent l’adaptation des systèmes agricoles aux enjeux climatiques.

« Evidemment, ces innovations n’intéressent pas l’agro-industrie » explique Michel Dubromel, président de France Nature Environnement qui ajoute : « Or, soyons clairs, pour réussir la transition vers l’agro-écologie qu’ambitionnent les Etats généraux de l’alimentation, les nouveaux OGM ne sont pas le bon choix ».

Lire aussi : Nouvelles techniques de modifications génétiques : le Haut Conseil des Biotechnologies passe sous silence les avis divergents (8 février 2016)

 
[1] Créé à la suite du Grenelle de l’Environnement, en 2007, le Haut Conseil des Biotechnologies est une instance indépendante chargée d’éclairer la décision publique. Placé auprès des ministères chargés de l’Environnement, de l’Agriculture, de la Recherche, de la Santé et de la Consommation, il rend des avis sur toutes questions intéressant les biotechnologies, notamment les organismes génétiquement modifiés (OGM).
 
 
Par FNE
Le lundi 20 novembre 2017
-S'ensuit cette question politique de M. Lionel Causse (La République en Marche - Landes) sur les nouveaux OGM:
 
  • Nouvelle question parlementaire : Nouveaux OGM

 

Question n°3396 de de M. Lionel Causse (La République en Marche - Landes - publiée au JO le 05/12/2017) :

 

M. Lionel Causse appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la question des « nouveaux OGM ». En effet, le 20 décembre 2017, la Cour de Justice de l'Union européenne, à la suite d'une demande du Conseil d'État, rendra une décision sur la place donnée aux « nouveaux OGM » dans la réglementation européenne. En effet, la directive européenne 2001/18 encadre les OGM « classiques » (obtenus par transgénèse) mais ne s'applique pas à ce qu'on appelle les « nouveaux OGM » et « OGM cachés » (comme ceux obtenus par mutagénèse). À ce jour, ces nouveaux OGM ne font donc l'objet ni d'évaluation obligatoire, ni d'étiquetage obligatoire mais présentent pourtant des risques similaires aux OGM classiques, ainsi que des risques nouveaux notamment sur la traçabilité la coexistence avec les autres cultures. Ainsi, il aimerait connaître les intentions du Gouvernement concernant la possibilité d'un moratoire ou d'une évolution de la réglementation au regard du principe de précaution et de l'information des consommateurs.

 

Lien :

http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-3396QE.htm

(Extrait de la veille juridique Inf’OGM, merci à Charlotte)

-Note " pronostication sur la nullité d'une éventuelle judiciarisation".

L'événement "retour chez Limagrain" était annoncé par les FV  dès  leur visite à  Chappes :il fallait donc s'attendre à de nouvelles intervention .Mais comme à Verneuil l’Etang,  le ratio des profits sur la perte est probablement plus  important  que les deux années de "travail"soit disant perdues ;et comme par ailleurs , le Groupe dispose de filiales dans 56 pays,ce projet  de Seine-et-Marne qui a été" pollué" par du bio ,a peut être fait  l'objet d'un essai "doublon" .Si c'est le cas ,la firme mondiale fera entrer ce dommage  dans son budget de recherche de  brevets .Et elle continuera  sa stratégie  de publicité minimale(Voir mensongère ), et l'opacité restera le  lot du consommateur national sans qu'aucune action en justice ne soit intentée par le Céréalier à l'encontre des faucheurs.

D'ailleurs la commissaire Bruxelloise Margrethe Vestager, chargée de la politique de concurrence. ne déclare-t-elle pas que «Les semences et les pesticides sont essentiels pour les agriculteurs et, en définitive, pour les consommateurs »?( Bruxelles réclame de nouvelles concessions sur le rachat de Monsanto par Bayer 

Après on comprend comment se mithridate la fake-news et se distille l'empoisonnement réel  à travers l'alimentation  !

Il faut croire que non seulement Limagrain ,mais aussi  Triskalia,et monsanto usent des même tromperies méthodiques(absence de transparence,mensonges,double communication , caution scientifique ou économique douteuse ...)

Récemment une coopérative   qui fait partie de ces empoisonneurs  et des manipulateurs agro-industriels en Côtes-d'Armor. Triskalia condamné pour le licenciement abusif de salariés intoxiqués

 Le jour même l'entreprise se verdit  en faisant publier un article dans le sens du vent sur   le  Non-OGM : Répondre aux attentes des consommateurs 

 C'est une tactique de com ,mais la tendance entrepreneuriale consiste aussi à prendre comme témoin de bonne conduite et de bonne foi la science :en la matière, "OGM, perturbateurs endocriniens, bien-être animal… le 14 novembre, les Rencontres de l’agriculture positive ont été l’occasion pour les intervenants de discuter du regard porté par la société sur le monde agricole à travers le traitement médiatique de controverses à caractère scientifique".(.Médias, scientifiques : quels rôles dans les controverses sur l'agriculture )

Et quand c'est  le gouvernement provincial  de Maharashtra qui est abusé par ses firmes agro-alimentaires ,son département de l’agriculture  écrit à la police, afin de déposer plainte contre Monsanto et cinq autres entreprises le 4 décembre« L’entreprise a trompé non seulement les agriculteurs, mais aussi le gouvernement », explique un haut fonctionnaire à CNN-News18.Monsanto, 5 Other Firms Booked After Pests Ruin 'Resistant' BT coton crops.

-Alors voyez-vous même s'il faut  croire que coté Semences : Limagrain certifie qu'il n'y a "pas d'OGM" dans ses parcelles

 

Le groupe coopératif agricole auvergnat Limagrain a garanti vendredi l'"absence de variétés issues des nouvelles technologies" dans ses champs au lendemain d'une action d'un collectif anti-OGM sur une parcelle de recherches qu'il qualifie de "vandalisme".

Soixante-dix membres du collectif des Faucheurs volontaires d'OGM ont indiqué jeudi avoir dispersé des semences sur une plateforme d'essais de variétés de blé du semencier français, située à Verneuil-l'Etang, près de Melun (50 km au sud de Paris). Dénonçant un "acte de vandalisme", le directeur des semences de grandes cultures du premier semencier européen de blé et orge, Bruno Carette, a garanti l'"absence de toute biotechnologie ancienne ou nouvelle dans la parcelle que les faucheurs ont détruite". "Il n'y a pas au champ de variété issue de ces nouvelles technologies" de manipulation génétique, a-t-il assuré dans une réaction téléphonique à l'AFP.  

Après l'action du collectif qui a consisté en un "sur-semis au milieu de deux essais", les "dégâts ne sont pas visibles dans l'immédiat" mais "entre 35 et 40 hectares d'essais de recherches (qui) seront vraisemblablement à détruire", a estimé le directeur. "On perd un à deux ans dans ces programmes de recherche" de sélection sur le blé conventionnel et le groupe n'"exclut pas à ce stade" d'intenter une action en justice, a-t-il dit. Le collectif accuse la coopérative céréalière connue pour ses pains Jacquet ou gâteaux Brossard, d'être "le grand promoteur des nouvelles biotechnologies OGM".  

Au lieu d'introduire un gène étranger dans le génome d'une espèce végétale pour obtenir un OGM classique, des nouvelles techniques de modification génétique consistent à modifier directement l'ADN de l'organisme. Les variétés issues de cette méthode sont perçues comme des "OGM cachés" par le collectif des Faucheurs volontaires tandis que Limagrain les qualifie d'"OGM fantasmés". "Le législateur européen n'a pas rendu sa copie sur ces technologies-là et en l'absence de statut réglementaire clair pour ces techniques récentes d'amélioration variétale, aucun semencier responsable ne se risquerait à mettre au champ des variétés issues de ces technologies", a souligné M. Carette.

Source AFP

-Note de l'admin du blog,"ou en est-on  chez concurrence industrielle "étrangère"?Réponse :Avec ses nouveaux OGM, Monsanto attise les craintes de monopole

 

 

Monsanto, en créant de nouvelles semences de soja et de coton génétiquement modifiées pour résister à un herbicide controversé, a ravivé les craintes d'une mainmise encore plus importante sur ces marchés au moment où le secteur ne cesse de se concentrer.

Le géant de l'agrochimie a développé ces graines pour permettre aux fermiers d'épandre abondamment sur leurs champs du dicamba, un produit chimique cousin du glyphosate et particulièrement efficace contre certaines mauvaises herbes, même quand le soja ou le coton est déjà sorti de terre.

Le succès a été immédiat: dès leur deuxième année de commercialisation, en 2017, les semences étaient utilisées sur plus de 20% des champs de soja aux Etats-Unis et environ la moitié des champs de coton.

Dans sa volonté d'inonder le marché, le géant de l'agrochimie a gagné mardi une bataille dans l'Arkansas: les législateurs de l'Etat ont décidé de ne pas suivre les recommandations d'une agence qui préconisait de limiter drastiquement l'utilisation de ce produit.

Les nouvelles versions du dicamba commercialisées par Monsanto, BASF et DowDupont, auraient en effet tendance à s'éparpiller involontairement dans le champ des voisins.

Certains agriculteurs ont du coup acheté les nouvelles semences de Monsanto juste pour se protéger de l'herbicide.

D'autres n'avaient pas l'intention d'utiliser le dicamba sur leurs plantes mais se sont laissés convaincre par les promesses de meilleurs rendements apportées par les diverses modifications génétiques incorporées dans les nouvelles graines.

Nathan Reed, agriculteur dans l'Arkansas (sud des Etats-Unis) s'inquiète lui de voir les productions organiques ou non génétiquement modifiées être mises en péril.

Sur son exploitation, "on utilise majoritairement des semences non-OGM, non parce que nous sommes anti-OGM mais parce qu'on a trouvé un marché de niche", expliquait-il récemment lors d'une réunion publique sur le dicamba. Une autorisation sans restriction du dicamba "menacerait notre capacité à le faire".

Le Missouri, le Minnesota ou le Dakota du Nord ont bien pris des mesures de restriction mais les agriculteurs peuvent encore épandre du dicamba au moins une ou deux fois en début de saison.

- Nouveau Roundup -

Le géant de l'agrochimie "mène depuis déjà un certain temps une stratégie visant à contrôler le marché des semences biotech", estime Kyle Stiegert, économiste spécialisé en agriculture à l'université du Wisconsin. "Avec le dicamba, c'est une nouvelle étape dans cette direction."

L'entreprise, explique-t-il, a comme ses principaux concurrents multiplié au cours des vingt dernières années les acquisitions de plus petits fabricants de semences. Monsanto est lui-même en train de fusionner avec son concurrent allemand Bayer et les deux groupes contrôlent notamment environ 60% du marché des semences de coton aux Etats-Unis.

"Ils peuvent maintenant décider dans quelles variétés ils incluent telle ou telle technologie, et les agriculteurs n'ont pas vraiment le choix", remarque l'économiste.

"On laisse de grosses entreprises dicter ce qui sera in fine disponible dans la chaîne alimentaire, c'est un vrai problème", estime-t-il.

Les agriculteurs ne sont forcés à rien, "il existe d'autres fabricants de semence", rétorque Scott Partridge, responsable de la stratégie mondiale chez Monsanto.

Leur nouvelle technologie est simplement meilleure et les éventuels problèmes d'éparpillement du dicamba dans les champs voisins vont se régler au fur et à mesure que les agriculteurs maîtriseront mieux les produits, assure-t-il.

Monsanto a de grandes ambitions pour ses nouvelles semences: en 2019, anticipe le groupe, elles seront utilisées sur plus de la moitié des champs de soja aux Etats-Unis. Pour inciter à leur adoption, d'importants rabais sont offerts.

Pour Marcia Ishii-Eiteman, du Réseau d'action contre les pesticides, Monsanto tente surtout de sauver les meubles après les problèmes rencontrés par son produit-phare, le Roundup, dont l'ingrédient actif est le fameux glyphosate.

Son usage a explosé dans le monde dans les années 90 quand la firme américaine s'est mise à vendre des semences génétiquement modifiées pour résister à son action.

Mais les mauvaises herbes y deviennent de plus en plus résistantes et le glyphosate a été qualifié de "cancérogène probable" par un organe de l'Organisation mondiale de la santé. L'Union européenne envisage de l'interdire dans quelques années.

"Plutôt que de faire amende honorable, Monsanto répète les mêmes erreurs, se lançant dans une course contre la montre avec des concurrents comme Dow AgroScience pour introduire de nouvelles lignes de semences transgéniques résistantes à encore plus d'herbicides", déplore-t-elle.

 

 

(RV) Entretien - Le 27 novembre 2017, le glyphosate était autorisé pour cinq ans de plus par la Commission européenne. Cet herbicide, commercialisé entre autres par la firme américaine Monsanto, est l’un des plus controversé. Ses molécules chimiques sont accusées d’avoir un impact sur la santé publique, dans des pays où le modèle agricole est encore intensif et industriel, comme dans de nombreux états européens.

C’est grâce au vote de 18 pays, dont l’Allemagne, qui jusqu’ici s’était abstenue, que la licence du glyphosate a pu être renouvelée. Cette volte-face allemande a provoqué des critiques, de la France en particulier. Paris a demandé que l’utilisation du glyphosate soit toujours interdite au plus tard dans trois ans et que des alternatives soient développées.

Comment expliquer le revirement de l’Allemagne? Pourquoi l’Europe a-t-elle tant de mal à interdire des substances toxiques? L’éclairage de Christophe Noisette, il est le rédacteur en chef d’Inf’OGM, un magazine en ligne consacré à la veille citoyenne sur les OGM et les semences.

(Interview sur le site de Radio Vatican  )
Lundi 12 décembre, la Commission européenne a répondu à l'initiative européenne qui avait recueilli plus d’un million de signatures pour demander l’interdiction du glyphosate. Elle a promis plus de transparence dans les évaluations scientifiques, mais quand à une interdiction pure et simple de l’herbicide, elle renvoie aux états-membres «responsables de l'autorisation, de l'utilisation et/ou de l'interdiction des produits à base de glyphosate sur leur territoire» . 

(SBL-OB)

Guingamp. Les faucheurs d'OGM renvoyés devant la cour européenne

 

Le 20 octobre, sept faucheurs anti-OGM comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Guingamp (Côtes-d’Armor). Ce vendredi 15 décembre, le jugement a été rendu. Le dossier a été renvoyé devant la cour de justice de l’Union Européenne.

Les sept faucheurs anti-OGM ont échappé à toute condamnation au tribunal de Guingamp, ce matin. Mais le dossier de l’affaire sera adressé à la cour de justice de l’Union Européenne a indiqué la présidente. « Il y a un sursis à statuer quand la cour de justice européenne aura statué », a-t-elle conclu.

Les faits reprochés remontent au 19 mars 2016. Plusieurs militants anti-pesticides se rendent dans trois enseignes du pays de Guingamp. Ils ciblent des magasins où des produits contenant du glyphosate sont mis en rayons. Le but est de rendre les produits impropres à la vente. Ainsi, au niveau des caisses, les récipients sont dégradés. Il y en a pour plus de 13 000 € de préjudice.

Le 20 octobre dernier, ces sept faucheurs anti-OGM - cinq hommes et deux femmes, âgés de 31 à 60 ans - ont comparu devant le tribunal correctionnel, à Guingamp. Le procureur avait requis une peine amende de 300 € avec sursis contre chaque prévenu.

L’avocat de la défense, Me Jérôme Bouquet-Elkaïm, avait plaidé la relaxe tout en interpellant sur la dangerosité du glyphosate. « Cela fait longtemps que le principe de précaution n’est pas respecté. » Avec ce renvoi devant la cour de justice de l’Union Européenne, il a été en partie entendu.

-Et ce n'était pas mieux sous Staline,d’où un hommage à rendre  à un pionnier de la   conservation entre autre des  graines de blé , Nicolaï Vavilov : vie et destin d'un précurseur de la biodiversité alimentaire 

Botaniste soviétique de génie, Nicolaï Vavilov a été condamné par Staline à mourir de faim en prison. Un beau livre de photographies lui rend un hommage mérité.

LE MONDE | | Par

 

Le livre du photographe vaudois Mario Del Curto décrit la vie incroyable et la fin tragique de Nicolaï Vavilov (1887-1943), un génial botaniste soviétique, qui a eu le tort de faire de l’ombre, à la fin des années 1930, à Trofim Lyssenko, un protégé de Staline… incompétent. Mais l’ouvrage montre surtout, par les images, comment, malgré une absence criante de moyens, une poignée de chercheurs a réussi à maintenir à bout de bras son héritage scientifique et à entretenir ainsi sa mémoire, bien après sa réhabilitation posthume.

Brillant généticien, Vavilov avait pris, après la révolution, la tête du Département de botanique appliquée, jouissant de la protection de Lénine lui-même. Son intuition concernant l’importance de la biodiversité le conduira à mener une centaine de missions de collecte dans plus de soixante pays, alimentant la première banque de semences de l’Histoire. Plus de 250 000 variétés ont ainsi été récoltées sous forme de graines ou de plantes. Avant d’être étudiées scientifiquement, ainsi que leur adaptabilité, dans plus d’une centaine de stations de recherche réparties sur l’ensemble du gigantesque territoire de l’Union soviétique.

Dans ce livre conçu comme un hommage à Vavilov et à ceux qui font encore vivre l’institut qui porte son nom, la chronologie et les photographies d’archives en noir et blanc ou le poignant document anthropométrique du prisonnier (non légendés) sont placés en fin de volume. D’entrée, de saisissantes doubles pages en couleur font pénétrer le lecteur au cœur des paysages en apparence arides du Pamir afghan et du Tadjikistan anciennement soviétique, où une récente mission a dénombré… 193 nouvelles variétés de blé.

50 000 variétés conservées

Quelques pages plus loin, les commentaires de Mario Del Curto de ses photographies de pommiers sauvages du Kazakhstan évoquent la centaine de variétés de fruits que ces arbres produisent en abondance, sans taille. L’auteur nous rappelle avec pertinence que « ces fruitiers ont un potentiel inestimable puisqu’ils pourraient permettre le développement de variétés résistantes aux maladies sans intervention chimique ».

Mais l’essentiel de l’ouvrage révèle les pauvres conditions matérielles des scientifiques qui entretiennent les conservatoires botaniques, et stockent et régénèrent, en les plantant régulièrement, les semences conservées. Leur dévouement semble inversement proportionnel au peu de cas que les autorités de leur pays semblent faire de leur travail.

La photographie sûrement la plus fascinante montre les rayonnages de la banque de graines de blé de l’institut, à Saint-Pétersbourg, avec ses… 50 000 variétés conservées dans des milliers de boîtes métalliques qui évoquent les installations de Christian Boltanski. Mais, en dépit du sort de Vavilov, condamné par ses bourreaux à mourir de faim dans sa cellule de Saratov, et dont le corps ne fut jamais retrouvé, ces simples boîtes abritent une part essentielle de la biodiversité alimentaire de la planète.

Les Graines du monde. L’Institut Vavilov, par Mario Del Curto,Till Schaap Edition/Actes Sud, 320 p., 45 €.


 

-Revue de presse sur l'action de re-semage chez Limagrain

 

Soixante-dix membres du collectif des Faucheurs volontaires ont affirmé avoir pénétré jeudi sur un site du géant céréalier Limagrain en Seine-et-Marne, où ils ont semé une vingtaine d'hectares de blé afin de dénoncer la culture d'"OGM cachés".

 

En début d'après-midi, "nous sommes rentrés sur une plate-forme d'essais de variétés de blé située à Verneuil-l'Etang, près de Melun, où nous avons dispersé des semences paysannes afin de rappeler qu'il y a assez de richesses pour ne pas avoir besoin de trouver sur le marché des variétés manipulées", a expliqué Jean-Luc Juthier à l'AFP.

Par cette action, les "Faucheurs volontaires" "entendent lever le voile sur la volonté du quatrième semencier mondial et de l'industrie semencière de déréguler les variétés issues de nouvelles techniques OGM pour en faire des OGM cachés, et échapper à toute évaluation et étiquetage".

Contactée, la direction de la coopérative céréalière française, propriétaire des semences Vilmorin, des pains Jacquet ou des gâteaux Brossard, n'a pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat.

Le collectif accuse Limagrain d'être "le grand promoteur des nouvelles biotechnologies OGM", qui, selon eux, n'en ont pas le nom, et d'exercer "un puissant lobby (...) pour obtenir la dérèglementation de ces nouveaux OGM afin qu'ils restent cachés dans nos champs et dans nos assiettes".

Les militants ont précisé "n'avoir rencontré aucun responsable de Limagrain ni aucun gendarme" au cours de leur action.

Avec AFP.

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25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 09:14
Regain à la Figuière : Giono éternel zadiste.

La Figuière,  une terre qu’aurait apprécié Giono. Avec Regain, le  romanesque poète marque son attachement à la terre et particulièrement  aux ZAD, aux Zones Agricoles Disparues. Le Regain,  cette Herbe qui…

Le référé d'expulsion de l'ancien centre de vacances, sur la commune de Rieussec, a été prononcé. Une vingtaine d'occupants et leurs animaux squattaient les lieux depuis plus d'un an.

 

                                                                   ***************

 

-L'alternative au non logement ,c'est soit le 115 ,soit la  Réquisition de logements vacants : une procédure rarement utilisée par les services de l’État soit la  prise en charge citoyenne,occupation en désobéissance collective de logements libres sans rien demander à  quiconque  :

 
 
 

-A parte radiophoniques sur la  désobéissance : Désobéissons avec Frédéric Gros - France Culture

Et:Aude Lancelin reçoit Frédéric Gros Sommes-nous tous soumis

 

Pourquoi est-il si facile de se mettre d’accord sur le caractère insupportable de l’ordre du monde, et si difficile de lui désobéir ? Spécialiste de la pensée de Michel Foucault, et professeur à Sciences-Po, Frédéric Gros explore dans son nouveau livre, Désobéir (Albin Michel), une série de questions qu’aucun de nous n’a envie d’affronter au fond. Pourquoi sommes-nous si pusillanimes face aux ordres ? Qu’est-ce qui nous fait si peur dans l’idée de transgresser ? N’y a-t-il pas en réalité une satisfaction inavouable à nous en remettre à l’autorité ?

Ainsi le philosophe, auteur en 2009 du best-seller Marcher, une philosophie, recroise-t-il ici la grande question que posait La Boétie dans son Discours sur la servitude volontaire (1574) au sujet de la multitude : mais comment se fait-il qu’ils obéissent ? Par quel monstrueux processus de captation le grand nombre en vient-il ainsi à se soumettre au petit, lui qui pourrait déplacer des montagnes s’il se redressait ? Il se pourrait, esquisse au passage Frédéric Gros, que le vrai secret de l’obéissance, et donc de l’ordre social entier, réside dans le fait que même les dominés prennent du plaisir en dominant des plus petits qu’eux. Et donc qu’ainsi, tout le monde soit plus au moins complice de la chaîne de domination.

Est-il possible pour un groupe de jouir de lui-même autrement que traversé par des ondes d’allégeance idolâtre à un chef ou à un quelconque pouvoir ? Quel mouvement incarne aujourd’hui le mieux les valeurs de l’insoumission ? La désobéissance civile d’un Cédric Herrou, agriculteur et militant de l’aide aux migrants, ou le mouvement politique français dit des « Insoumis » ? Une réflexion originale et radicale, au sens où elle entend mettre à jour les racines même de ce qui nous lie à l’autorité, les vraies raisons de notre captivité volontaire.

 

 

 

journaliste : Aude Lancelin
réalisation : Jonathan Duong et Cécile Frey
son : Sylvain Richard et Alexandre Lambert

L'équipe de Là-bas attend vos messages sur le répondeur au 01 85 08 37 37.

Voir aussi

- Désobéir, un livre de Frédéric Gros (Albin Michel, 2017)

- Discours de la servitude volontaire, un texte d’Étienne de La Boétie (1574)

- Marcher, une philosophie, un livre de Frédéric Gros (Flammarion, 2001)

- Focus sur trois affaires (Boulin,Rémi,Adama),jouissant de l’impunité judiciaire ;( ou d'une  convention judiciaire d’intérêt politicien et affairiste  )et qui concernent des violences  policières  et  le recours au crime d’État par la puissance publique :.

: Fabienne Boulin : "Je veux, comme disait mon père, 'que les salauds ne gagnent pas " ...Après trente-huit ans d'omerta !

-A 53 mn il y a ce Replay Envoyé spécial - Émission du jeudi 26 octobre 2017 - France 2  sur Robert Boulin

-Article sur Robert Boulin en métaphore martyrisée de la Ve République | Mediapart

 
Par

Un documentaire de Benoît Collombat diffusé sur France 2 le 26 octobre démontre comment et pourquoi (sinon par qui) Robert Boulin fut assassiné en 1979. La thèse du suicide relève désormais du discours de la cécité volontaire…

Télérama.fr · 
Découvrir aussi la BD de Étienne Davodeau et Benoît Collomba "Cher pays de notre enfance. Enquête sur les années de plomb de la Ve République" (une histoire des exactions impunies du SAC).

-Trois ans après la mort de Rémi Fraisse, le 26 octobre 2014, un  rassemblement à Sivens en mémoire de Rémi Fraisse s'est déroulé,  sur le site de l'ancien chantier du barrage 

• Rémi Fraisse : se rassembler pour ne pas oublier Un rassemblement était organisé à Paris jeudi 26 octobre pour les trois ans de la mort du militant écologiste tué par une grenade offensive.

Hommage à Rémi Fraisse - France Inter

 

 

-Information du  Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet http://www.collectif-testet.org

 A l'occasion du 3e anniversaire de la mort de Rémi Fraisse, tué le 26/10/2014 sur le chantier du barrage de Sivens par une grenade lancée par un gendarme, nous vous informons des éléments suivants : 

Les parents et la soeur de Rémi Fraisse ont cosigné une tribune Forces de l’ordre : pourquoi tant de grenades ? parue dans Libération le 12 septembre (accès payant). Elle est également accessible ici.

Médiapart vient de publier l'article suivant : Sivens: les chiffres qui montrent une justice à deux vitesses
"Aucun gendarme n’a été poursuivi après la mort du militant écologiste. La quasi-totalité des plaintes déposées par les opposants au barrage ont été classées sans suite, alors que des dizaines d’entre eux ont été jugés et condamnés."

France Nature Environnement a publié un communiqué de presse le 24/10/2017  : Rémi Fraisse : 3 ans plus tard, où en est la démocratie ?

 -Impunité policière #1 [Vidéo] - Quartiers XXI

 

 

 

 : pour la création d’un organe d’enquête indépendant

Actuellement, les enquêtes judiciaires mettant en cause des membres des forces de l’ordre ne permettent pas de garantir l’impartialité nécessaire à la prévention des violences policières. Agissons pour la création d'un organe d'enquête indépendant.

Qui réalise les enquêtes judiciaires lorsque des policiers ou gendarmes sont mis en cause ?

Dans le système judiciaire français, si les enquêtes relèvent, selon les cas, du parquet ou du juge d’instruction, elles sont cependant en pratique déléguées à des services d’enquête. Lorsqu’il s’agit d’affaires mettant en cause des représentants de la loi, deux possibilités :

  • Dans certaines affaires (généralement les plus graves), les enquêtes sont confiées aux services d’inspection internes : Inspection générale de la police nationale (IGPN) ou de la gendarmerie nationale (IGGN).
  • Dans l’immense majorité des cas, les investigations concernant des violences policières sont cependant confiées aux services de police ou de gendarmerie eux-mêmes.

Dans un cas comme dans l’autre, il n’existe pas de pleine indépendance institutionnelle. Dans le cas de l’IGPN et de l’IGGN, il s’agit de corps d’inspection interne composés de policiers ou gendarmes et placés directement sous la tutelle des directions de police ou de gendarmerie nationales.

Dans le second cas, la question de l’indépendance est évidemment encore plus problématique, puisque, de fait, des agents de police ou de gendarmerie peuvent être amenés à enquêter sur des faits mettant en cause leurs propres collègues. Ainsi, dans l’affaire Ali Ziri, décédé en juin 2009 après son interpellation, les investigations ont dans un premier temps été effectuées au sein même du commissariat dans lequel exercent les trois agents interpellateurs (voir le récent rapport de l’ACAT).

Réalisées dans ces conditions, les enquêtes judiciaires mettant en cause des membres des forces de l’ordre  ne permettent pas de garantir l’impartialité nécessaire à la prévention de l’impunité et à la lutte contre toute forme de mauvais traitements.

L’ACAT demande que les enquêtes judiciaires relatives à des faits mettant en cause des agents de police ou de gendarmerie soient confiées à un organe entièrement indépendant.

- Toutes ces affaires sont empêchées dans leur résolution publique et démocratique !

Et c'est l'aspect instructif  que l'on pourrait  tirer un peu partout en démocratie: il y a probablement comme un décapage à l'os de l'idée de justice par l'exécutif politique , possiblement destiné à  rendre invraisemblable cet usage par le sommet de la res violentia (voir etymologie ),

Démocrates contre la démocratie - Libération

 "Nous assistons en Europe à l’émergence d’une nouvelle forme de «démocratie» autoritaire et
répressive qui utilise la loi, l’interprétation la plus violente possible de la loi, pour mener à bien
des réformes conservatrices. Ces réformes «démocratiques» impliquent le déploiement de la
police nationale contre les citoyens, l’emprisonnement de membres de la société civile pour
leurs idées, la confiscation de documents imprimés et numériques, la dissolution du Parlement,
le contrôle des médias…"
 

-E t pour autant la bonne nouvelle c'est Le déclin historique de la violence de type individuelle  ou privée

Extrait:"Aussi incroyable que cela paraisse, nous vivons l’époque la moins violente et la plus paisible de toute l’histoire de l’humanité.

S’appuyant sur des milliers d’études, plus de trente années de recherches et des statistiques incontestables, Steven Pinker montre que, malgré le terrorisme, malgré les conflits contemporains, la violence n’a cessé de diminuer dans le monde au cours des siècles.
L'auteur revisite notre histoire. Il explore la nature humaine, nous entraînant, au fil d’un récit passionnant, dans la révolution humaniste qui a permis aux idées des Lumières de progresser. Il montre comment les échanges commerciaux, les organisations internationales et les récentes révolutions des droits (des minorités ethniques, des homosexuels, des femmes, des enfants et des animaux) nous ont conduits à privilégier « la part d’ange en nous », selon le mot d’Abraham Lincoln. Et à céder le pas aux motivations d’altruisme et de coopération inhérentes à notre nature."

Enfin pour finir sur le thème des éliminations de masse  par les états,que dire de ces  populations jeunes  "jugées "en état de se faire massacrer sont-ils des 

Centenaire de la Première Guerre mondiale oblige, nous allons parler des soldats fusillés pour l’exemple qui n’ont toujours pas été réhabilités. Pour décourager les actes de désobéissance des soldats qui se multipliaient, sur demande de l’État-major français, 639 soldats ont été fusillés entre 1914 et 1918, d’après les travaux effectués en 2014 par les archivistes du service historique de la défense (SHD). Certains d’entre eux étaient tirés au sort !

Depuis des décennies, hormis pour quelques cas, leur réhabilitation n’a toujours pas été effectuée par l’État, malgré des demandes répétées d’associations qui se battent pour rétablir la Justice.

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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 13:34

Déchets nucléaires: perquisitions en cours chez les militants anti-Cigéo à Bure
https://www.romandie.com/news/834570.rom  

Le Réseau « Sortir du nucléaire“ dénonce fermement la perquisition en cours à la Maison de Résistance de Bure, la gare de Luméville et au domicile de plusieurs militants

Depuis 6h20 du matin, une quarantaine de gendarmes sont entrés dans la Maison de Résistance, fracturant la porte au pied de biche. Ils ont également brisé des vitres de véhicules et caravanes tout autour. Une quinzaine de gendarmes serait présente à la Gare de Luméville. Le domicile d’un autre militant à Commercy a également été perquisitionné et du matériel informatique saisi.

Alors que la mobilisation contre CIGÉO s’accroît et que ce projet d’enfouissement est maintenant critiqué par des organismes officiels pour les risques qu’il entraîne, la seule réponse des autorités est la répression et la criminalisation des militants !

Cette perquisition fait suite à plusieurs mois de harcèlement policier permanent dans les villages autours de Bure, avec des rondes incessantes de véhicules de gendarmerie et d’hélicoptères ainsi que des contrôles d’identité plusieurs fois par jour visant aussi bien des militants que des agriculteurs. Il y a quelques jours, un jeune du coin de 18 ans a même été arrêté et menotté par une patrouille en civil !

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce fermement ces méthodes inacceptables et cette escalade dans la stratégie de la tension. Il est honteux que l’État s’acharne sur les opposants plutôt que d’abandonner ce projet dangereux et imposé, qui met en danger les générations futures et actuelles.

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ appelle à organiser des rassemblements de soutien devant les préfectures.

Des informations sur les opérations policières en cours seront mises à jour sur le site  www.vmc.camp.  

Un point presse se tiendra à Bure dès que possible.

Alain UGUEN
20/09/2017 - 10:47:55

Des associations opposées à l’enfouissement des déchets nucléaires appellent en urgence le gouvernement à prendre en compte la gravité des tensions locales, à rétablir le dialogue avec la société civile et à abandonner Cigéo, projet en cours à Bure, Meuse/Haute-Marne.

La journée de rassemblement du 15 août 2017 a marqué un tournant dans l’escalade de la répression à Bure, avec un déploiement démesuré de forces publiques et l’usage d’armes offensives. La foule présente comptait des familles et des enfants. Elle s’est soldée par un bilan alarmant : une trentaine de blessés, dont deux graves du côté des manifestants, ainsi Robin qui pourrait perdre l'usage de ses orteils.

Pour rappel : le stockage nucléaire géologique fait l’objet de très fortes oppositions depuis trente ans en France, dont la constance et la justesse pèsent lourd dans le dossier. A deux ans de la demande de feu vert du chantier, la dangerosité du projet décrié par les opposants n’est pourtant plus à démontrer. C'est la conception même du stockage qui est remise en cause par l'IRSN et l'ASN, les deux organismes officiels ou « gendarmes » du nucléaire.

 

 

 

Texte de la pétition

En signant cette pétition :
• Je manifeste mon soutien et ma solidarité à Robin et tou-tes les blessé-e-s du 15 août et des dernières manifestations à Bure, ainsi qu'aux interpellé.es et/ou convoqué.es des derniers temps,
• Je demande l’arrêt de la répression dans la région de Bure, et l'interdiction de l'usage des grenades offensives par les forces de l'ordre, potentiellement responsables de mutilation et de mort dans les manifestations,
• Je soutiens l'opposition et demande l’arrêt des travaux du laboratoire de Bure, des investigations et travaux préparatoires de Cigéo ainsi que l'abandon total de tout projet d’enfouissement des déchets radioactifs.

-Autre article À Bure, sous insupportable pression policière, les gendarmes ont perquisitionné

 

 

-La presse radio de septembre  parle aussi de  la répression par l'internement politique:
"Internés de force, ils racontent comment ils se sont retrouvés, contre leur gré, à passer plusieurs jours dans un hôpital psychiatrique. Médications forcées,..." .L'émission   Internés de force de France Culture contribue au  décèlement public de l'  aletheia politico-judiciaire de ce mode de rétention , autre volet de l'expérimentation de l'état d'urgence permanent!
  La réclusion médicale "enfers kafkaïens",s'il en est ,aide aussi   les proches  qui souhaitent régler en catimini leurs comptes privés en famille ,solutionne des rivalités professionnelles, ou personnelles ....en toute complicité  avec des médecins,des pompiers   ,des politiques ou des flics ;ce qui  permet  souvent d'abuser "en réunion"de la liberté individuelle d'autrui,de supplicier  des "spectres civiques" (puisque ces gens disparaissent de la circulation dans la vie publique  ). Cette collaboration entre corporations  (qui peut arranger des associations* ,ou aussi des acteurs groupusculaires) ,ne peut se justifier que par le  scellement d'un  pacte répressif global.Journée des droits de l’homme (Midi Libre le 09-11-12)

"La section de la LDH « Loupian et les communes du nord du bassin de Thau » ainsi que le Comité contre l’utilisation politique de la psychiatrie ont organisé une Journée des droits de l’homme, dimanche, au centre socioculturel. Aux côtés du stand de la Ligue des droits de l’homme, étaient présentés des associations et collectifs contre les expulsions des sans-papiers, pour la protection du peuple palestinien, mais encore Amnesty international, Réseau sortir du nucléaire, Non à l’hinterland, les Faucheurs d’OGM…

Plusieurs débats ont rythmé cette journée, à commencer par celui sur la situation des Roms de la région de Montpellier et les diverses pistes envisagées, pour l’améliorer, par les collectifs qui leur viennent en aide. Après la diffusion d’un film sur les paysans résistants du Quercy, un second débat s’est engagé sur l’avenir de notre territoire avec  les projets de ligne à grande vitesse sur les communes et d’hinterland à Poussan.  Puis un troisième sur l’utilisation sécuritaire et politique de la psychiatrie et sur la loi du 5 juillet 2011, illustré par un documentaire exposant des cas de personnes ayant été internées dans le cadre de cette loi. Loi que les intervenants estiment « utilisée à mauvais escient et détournée » et qui voient d’un bon œil la mise en place, encore hypothétique, d’une commission parlementaire en ce qui concerne la psychiatrie en général."

-Note de l'administration du blog:Ghislaine Rivet,  responsable du groupe de travail LDH Santé, bioéthique  a démissionné peu de temps après sans raison apparente

 

 

-S l'on considère  que le  monde actuel est  constitué par un ensemble de forcenés,l'internement  politique  s’inscrirait dans un  logiciel "normal" et plutôt intégrateur, vu sous  l'angle du sacrifice de la liberté d'autrui , 

 
 

-La presse en reparle :l'arme nucléaire :

Sacrifier la liberté pour la sécurité, une impasse.

Publié le 14 septembre 2017

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux » est une maxime prêtée à Benjamin Franklin, tragiquement remise au goût du jour après les attentats de 2015 et la mise en place de l’ « état d’urgence ».

La question reste posée en cette rentrée parlementaire qui s’ouvre sur la mise au vote à l’Assemblée nationale de la loi « Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme ». Les enjeux autour de cette loi sont graves : les libertés les plus fondamentales risquent d’être directement et durablement affectées au nom de la sécurité (droit d’aller et venir, de manifester, droit à la vie privée, liberté d’expression, droit à ne pas être discriminé.e).

Visuel de la campagne de l’Observatoire de l’état d’urgence

Depuis plusieurs mois, VoxPublic anime le réseau « état d’urgence/antiterrorisme » composé d’associations, de syndicats professionnels (avocats, magistrats), d’universitaires et d’avocats qui refusent de sacrifier l’état de droit en France au nom d’une hypothétique sécurité. Les membres de ce réseau ont rencontré E. Macron fin juin, puis ont été auditionnés à l’Assemblée nationale début septembre. Ils vont encore faire entendre leur voix dans les jours qui viennent. Néanmoins, tous savent que le combat pour protéger les libertés fondamentales sera long. Il devra aussi passer par la construction d’un discours plus à même de trouver son chemin dans une opinion publique traumatisée par les attentats. Une peur, certes légitime, mais largement instrumentalisée au profit de la logique sécuritaire. La privatisation de la sécurité (inscrite dans le projet de loi), le développement du tout carcéral (construction annoncée de 15 000 places de prison), l’arbitraire des contrôles d’identité au faciès renforcé au nom de l’antiterrorisme contribuent à développer une « société de suspicion » ferment d’un « despotisme doux » pour reprendre les mots de Mireille Delmas-Marty, éminente juriste, professeur émérite au Collège de France, dans un article paru dans Libération

La défense des libertés : un enjeu de la bataille budgétaire

« La sécurité, un ogre jamais rassasié » affirmait, fin 2015, l’ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue. Alors que les budgets pour l’amélioration des conditions de vie dans les banlieues populaires, pour les emplois aidés sont réduits, l’ogre « sécurité » avale une part grandissante des finances publiques sans que l’efficacité des mesures adoptées ne soit évaluée.

A VoxPublic, nous pensons donc que la bataille pour la défense des droits et libertés fondamentales doit aussi être menée, dès cet automne, sur le terrain budgétaire lors de la discussion de la loi de Finances 2018. Faut-il continuer à dépenser sans compter pour une illusoire sécurité, et sacrifier les actions en faveur de la cohésion sociale ? Le gouvernement semble avoir déjà tranché. Les choix budgétaires que les parlementaires vont faire seront les premières pierres des politiques publiques de ce nouveau quinquennat. Il y a donc urgence à construire le dialogue avec les élu.e.s de la majorité et de l’opposition pour qu’ils ne soient pas uniquement sous la pression du gouvernement et des lobbies de la sécurité. Alors que les parlementaires cherchent encore leurs marques, il est urgent que les organisations de la société civile infiltrent toutes les brèches pour inonder leurs bureaux de leurs exigences démocratiques.

L’équipe de VoxPublic

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12 septembre 2017 2 12 /09 /septembre /2017 09:06
 
7 11.09.2017

Des études complémentaires portant notamment sur le bruit à Nantes Atlantique devraient être lancées. La mission de médiation rendra sa copie au 1er décembre. Le dossier doit être tranché à la fin de l’année

Y aura-t-il un jour un aéroport à Notre-Dame-des-Landes ? Il est permis d’en douter. Le président Macron a ordonné la tenue d’une nouvelle mission de médiation sur le sujet. Nommés en juin, les trois médiateurs multiplient les rencontres avec les plus fervents défenseurs du dossier, comme avec ses plus farouches adversaires. Ils doivent rendre leur copie au 1er décembre.

Selon nos informations, des études complémentaires devraient être lancées cet automne, notamment sur le bruit à Nantes Atlantique. « Tous les experts confirment que les nouveaux avions produits feront moins de bruit à l’avenir », énonce-t-on en coulisses. Une expertise a été demandée au Muséum d’histoire naturelle de Paris sur l’impact de l’aéroport actuel sur les oiseaux du lac de Grand-Lieu.

La menace de pénalités astronomiques dues à Vinci en cas de volte-face ? « Cela se négocie, veut-on croire, avançant même un argument pragmatique : « Combien coûterait le déploiement permanent de forces de l’ordre pour assurer le maintien du chantier de l’aéroport ? Si le projet est lancé, le chantier sera attaqué sans arrêt, il y a des risques que le groupe Vinci (promoteur du projet) soit pris pour cible dans la France entière. »

Pour les élus favorables au projet, le non-respect de la parole démocratique donnée et le reniement du scrutin qui a vu le « oui à l’aéroport » gagner en Loire-Atlantique « sonneraient comme une « trahison impensable des citoyens ».

Dossier complet dans Presse Océan ce lundi 11 septembre. 

Ailleurs :

 

La commission des finances du Sénat salue le rôle de l'Etat dans la convalescence de la deuxième zone humide française. Elle préconise de revaloriser les soutiens financiers en faveur du maintien des prairies et de la gestion hydraulique.

A Sivens : la nature reprend ses droits

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8 septembre 2017 5 08 /09 /septembre /2017 08:06
"C'est la logique de la désobéissance citoyenne."  

   

Par Gaëlle Schüller, France Bleu Hérault mercredi 12 juillet 2017

Jérôme Mouillot

 D 'anciens “zadistes” sont aujourd'hui porteurs d'un projet agricole dans l'ancien centre de vacances à Rieussec dans le Minervois.

 
 Obéir à sa conscience, désobéir aux règles : la désobéissance au programme du festival Images mouvementées

Par

Pour sa quinzième édition, le festival de cinéma d’Attac « Images mouvementées » se concentre sur le thème de la désobéissance. Les films diffusés du 21 septembre au 5 octobre 2017, au cinéma Le 5 Caumartin, à Paris, aborderont la question des lanceurs d’alerte, des grandes projets inutiles, de la désobéissance dans les services publics, de l’héritage de grandes figures historiques, ou encore des « éco-terroristes ». Des débats suivront chaque projection. Basta ! est partenaire du festival.

Que de désastres en marche : destruction des solidarités, privatisations des biens communs, insécurité sociale, périls écologiques... ! Ces banquiers et ces politiciens (on s’y perd) qui ont décidé de nous rendre la vie de plus en plus austère nous imposent des sacrifices qu’eux-mêmes ne feront jamais. Ils nous traitent par le mépris, nous qui ne sommes « rien » parce que nos comptes en banque ne sont pas assez garnis.

Oui, nous préférons les valeurs humaines aux valeurs marchandes. C’est pour cela que nous obéissons avant tout à nos consciences. Lorsque les règles nous semblent illégitimes, injustes ou inhumaines, nous revendiquons de ne pas nous y plier. Et lorsque le pouvoir privilégie les intérêts de quelques-uns au détriment de ceux du plus grand nombre, qu’il ne compte pas sur nous pour rester dociles !

Désobéissons à la loi du profit, à la loi du plus fort ! Sans violence, si possible : à la « Gandhi style »...

Au 21e siècle, la désobéissance civile est toujours, et plus que jamais, d’actualité. « Réfléchir, c’est commencer à désobéir ». C’est ce que nous vous proposons avec ces quelques soirées où il fera bon partager le cinéma et la réflexion.

L’équipe du festival

Retrouver le programme du festival qui se déroulera du 21 septembre au 5 octobre au cinéma Le 5 Caumartin, à Paris, sur cette page.

Plus d’informations sur la page Facebook, le fil Twitter et le site Internet du festival.


Depuis 2003, le festival de cinéma d’Attac « Images mouvementées » s’emploie à informer et à susciter la réflexion collective sur des questions cruciales de ce début de XXIe siècle en s’appuyant sur une programmation cinématographique exigeante et éclectique. Celle-ci associe courts, moyens et longs-métrages, documentaires et fictions, films français et étrangers, anciens et récents, ayant eu une large diffusion ou non. Le festival accueille régulièrement des avant-premières.

 

-Note "pas de paix sans  la justice légale",par l'administration du blog : A Sivens : la nature reprend ses droits  ,sans la justice pénale!

-Bonus de l'administration du blog :Trust - Antisocial - 

S'installer paysan, sans terre et sans capital | Les Ziconofages

 -et: septembre c'est le mois de l'agroécologie et de l'alimentation. Voir programme ici : ProgrammeMoisdelAgroecologie_delAlimentation.pdf

 

 
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26 août 2017 6 26 /08 /août /2017 14:56

Dans la nuit du 16 au 17 août, cinq parcelles de tournesols ont été fauchées sur la ferme expérimentale de Syppre, à Montesquieu-Lauragais. Une action revendiquée par le collectif des Faucheurs volontaires. Les instituts techniques agricoles qui mènent l'étude ont porté plainte.

"Je ne pensais pas être une cible", se désole Yannick Jean, l'agriculteur propriétaire des parcelles de tournesols à Montesquieu-Lauragais, au sud . Dans la nuit du 16 au 17 août, 7500 mètres carrés ont été saccagés par le collectif des Faucheurs volontaires. Selon ces militants anti-OGM, plusieurs variétés rendues tolérantes aux herbicides (VTH) y étaient cultivées. Les trois instituts techniques agricoles du projet Syppre ont déposé plainte.

 

Des pertes difficilement chiffrables

Les tournesols étaient sur le point d'être récoltés à la mi-septembre. Une année de travail vient d'être détruite, dénonce Jean-Luc Verdier. "C'est un sentiment d'injustice et de colère", ajoute le responsable de la plateforme Syppre du Lauragais, car cette étude doit justement prermettre de trouver des techniques agricoles plus respectueuses de l'environnement : "Elle a pour objectif effectivement de faire évoluer les pratiques agricoles pour mieux répondre aux attentes de la société".

Nos recherches doivent permettre de trouver des solutions alternatives pour être moins dépendants des intrants.
– Jean-Luc Verdier, responsable de la plateforme Syppre du Lauragais

Or, il est maintenant impossible d'obtenir des résultats fiables sur cette année explique Anthony Cazaban, le technicien en charge de la plateforme. "Au-delà de la perte de la récolte, il y a la perte de toutes les données. C'est tout le système qui est remis en cause. Aujourd'hui, les dégâts sont difficilement chiffrables." D'autant que les tournesols en question ne sont pas d'une variété résistante aux herbicides, insiste-t-il.

Ce sont des OGM! Mais des OGM qui échappent à la loi!
– porte-parole des Faucheurs volontaires

Des arguments balayés par un porte-parole des Faucheurs volontaires. Il l'assure au contraire, l'état des sols montre bien que des variétés tolérantes aux herbicides (VTH) ont été plantées. "Ces boîtes-là produisent des plantes rendues tolérantes aux herbicides et elles prétendent que c'est pour utiliser moins d'herbicides, lâche le militant. Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles! Ce sont des OGM! Mais des OGM qui échappent à la loi!"

OGM ou pas, la justice devra trancher puisque les instituts techniques agricoles de Syppre ont porté plainte. Ils tentent désormais de sauver ce qui peut encore l'être sur les parcelles du Lauragais, afin de minimiser l'impact sur les analyses de l'étude dans les années à venir

 

revue de presse :

Dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 août 2017, une centaine de faucheurs volontaires ont ravagé cinq parcelles de tournesol situées dans la commune de Montesquieu-Lauragais. L’action a été revendiquée par le collectif des faucheurs volontaires, présents dans la région afin d’assister au procès à Foix, de 21 faucheurs mis en cause.

Les terrains appartiennent à la plateforme de recherches agricoles Syppre, mise en place par Arvalis, Terres Inovia et l‘Institut Technique de la Betterave, dont les parcelles ont été inaugurées le 30 mai dernier. Au lieu de fauchage, les contestataires ont, en fait, marché sur les plants de tournesol, soit près de 0,75 hectares

> LIRE AUSSI : Montesquieu-Lauragais : la plateforme de recherche agricole Syppre a été inaugurée

Les revendications des faucheurs

Les faucheurs reprochent à Syppre d’utiliser des plantes tolérantes aux herbicides, tel que l’explique l’un des faucheurs volontaires, mis en cause lors du procès de Foix :

Le sol de Syppre est vierge de toute végétation, il est évident qu’il existe des plantes tolérantes aux herbicides. Ces plantes se gavent d’herbicides et sont utilisées pour fabriquer les huiles de tournesol que nous consommons. Nous connaissons Arvalis, Terre Inovia et ITB, ce ne sont pas des gens qui travaillent en bio. Et donc, naturellement le fauchage en a découlé.

Les faucheurs déplorent également le manque de transparence de Syppre.

Nous n’arrivons pas avoir d’éléments précis sur les variétés de plantes qui ont été mises en place. Nous avons regardé sur le site, et n’avons pas trouvé d’informations. Nous avons la certitude que dans le lot, il y en a des tolérantes aux herbicides.

L’incompréhension du personnel de Syppre

Sur la plateforme de Syppre, les responsables se disent choqués. Selon Jean-Luc Verdier, responsable de la plateforme du Lauragais, tout est fait en toute transparence, et le type de variété des tournesols n’a jamais été caché :

Il s’agit de la variété LG87HO, une ancienne variété oléique simple, ce n’est pas une plante tolérante aux herbicides. Nous ne sommes pas en bio mais en conventionnel, il y a donc un désherbage chimique en post semis pré-levée (aussitôt après le semis) comme pour la plupart des cultures de tournesols dans le Lauragais. S’ils nous avaient posé la question, on y aurait répondu. 

Selon les faucheurs, cette variété est « inconnue au bataillon » :

Ce doit être un code interne car nous ne savons pas à quoi elle correspond. Ce qui est sûr, c’est qu’en visitant les parcelles, les faucheurs ont eu l’intime conviction que des traitements aux herbicides ont été utilisés.

Les résultats des recherches « biaisés »

Syppre est un site expérimental qui teste la mise en place d’un système de rotations plus diversifié, sur huit années, dont l’un des objectifs est de limiter la dépendance aux intrants. « C’est un désastre car cela va biaiser le résultat des études. Cela représente une année de travail », continue le responsable du site.

Ces parcelles sont prêtées par Yannick Jean, agriculteur à Montesquieu-Lauaragais, par le biais d’une convention. Celui-ci sera indemnisé pour les pertes par Syppre. « Tout a été gaspillé à quelques jours de la récolte », déplore l’agriculteur.

Les faucheurs volontaires de leur côté, reconnaissent l’utilité de telles recherches :

Le concept de faire des essais comme ils le font à Syppre est intéressant, mais il ne faut pas le faire avec n’importe quoi. Il est possible de le faire avec des plantes qui ne sont pas tolérantes aux herbicides et qui portent atteinte à la santé et détruisent la ruralité et la paysannerie.

Le procès des faucheurs à Foix

Cette action des faucheurs volontaires est intervenue alors que s’ouvrait dans la même journée le procès de 21 faucheurs volontaires, accusés d’avoir rendus impropre à la vente plusieurs barils d’herbicides dans des supermarchés de Foix, Pamiers et Saint-Jean-Falga, entre septembre 2016 et mars 2017. Le produit est considéré comme  « probablement cancérigène » selon le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé.

 Le procès a été suspendu jeudi 17 août dernier. Sur la demande de l’avocat de la défense, le tribunal de Foix examinera une question préjudicielle, pour savoir si « les méthodes européennes d’évaluation des produits sont conformes au principe de précaution ». 

La cour dira le 12 octobre si elle sursoit à statuer et renvoie la question devant la Cour Européenne de Justice. Il faudrait ensuite attendre la réponse de cette dernière pour reprendre la procédure.

Les responsables de la plate-forme de Syppre ont porté plainte à la suite des dégradations sur leurs parcelles.

Lola Monset

 
 

Publié le 26/08/2017
Suite au fauchage de près d'un hectare de tournesol, les producteurs tentent de faire dégonfler la polémique. Les Faucheurs restent persuadés qu'il s'agissait d'OGM.

Dans la nuit du 16 au 17 août, la plateforme Syppre, près de Montesquieu-Lauragais a été la cible d'une action commando de la part de Faucheurs volontaires venus de toute la France. Cinq parcelles expérimentales de tournesol, représentant 0,75 hectare, ont été détruites en quelques minutes. C'est la supposée présence de variétés tolérantes aux herbicides (VTH), qui a conduit les militants au fauchage. «Un acte incompréhensible», pour Jacques Mathieu, directeur général chez Arvalis. Avec les autres responsables de Syppre il a tenu à présenter de nouveau le projet. C'est donc sous la surveillance discrète de deux voitures de gendarmerie que les représentants des instituts et du projet ont mené une opération communication sur les parcelles fauchées.

«Pas des essais de variétés mais des essais de systèmes»

Syppre est un dispositif expérimental porté conjointement par trois instituts techniques spécialisés dans la recherche agricole : Arvalis, Terres Inovia et l'Institut technique de la Betterave.

«Ici, nous travaillons sur des systèmes de cultures en rotation longue qui permettent d'améliorer la rentabilité des agriculteurs et qui sont environnementalement responsables», a commencé par expliquer Jacques Mathieu, avant d'assurer l'indépendance du projet ; «financé majoritairement par les agriculteurs et les pouvoirs publics.»

Le tournesol visé, ne semblait pourtant pas rentrer dans la liste noire des Faucheurs. «La variété semée sur notre essai, provient du semencier français Limagrain et est un hybride simple : le LG 56.87 HO, explique Franck Wiaiceck le directeur des actions régionales chez Arvalis. Ce n'est pas une VRH.»

«Des OGM déguisés»

Pourtant, du côté des faucheurs, on a la certitude que des VRH étaient présentes sur les parcelles.

«Ce n'est pas une action menée sur un coup de tête, on a conscience des répercussions que cela peut avoir», affirme un porte-parole des Faucheurs volontaires du sud-ouest.

Un repérage préalable a constaté que la parcelle était totalement désherbée, ce qui a laissé croire aux Faucheurs que des produits chimiques avaient été utilisés. «Un désherbage technique par binage», affirme les équipes de Syppre. «Fumisterie», répondent les Faucheurs qui ne croient pas que le paysan soit venu désherbé tout seul à la main. «Il suffit de regarder le catalogue du semencier Limagrain qui est composé à plus d'1/3 de VTH, soit des OGM déguisés.»

Avec cette action de fauchage, les Faucheurs veulent créer une caisse de résonance pour leur principale lutte : faire reconnaître les VTH comme des OGM qui, eux, sont interdits en France.

«Une directive européenne détermine ce qu'est un OGM mais nous souhaitons que l'Article 3 de cette directive soit retiré car il permet certaines exemptions, sur lesquelles jouent les semenciers.»

Pour l'instant aucune analyse n'a été rendue publique sur le tournesol fauché. Mais une source proche du dossier assure qu'il n'existe aucune variété de tournesol qui soit génétiquement modifiée, «ce qui peut arriver sur du colza par exemple», ajoute-t-il. «Si je veux bien croire à l'opacité de certains instituts impliqués, je crois que sur ce coup les faucheurs sont tombés à côté.»

Affaire à suivre donc.


Que sont devenus les faucheurs?

Au début des années 2000, en partie grâce à la personnalité de José Bové, les Faucheurs volontaires faisaient beaucoup parler d'eux. Ils s'étaient engagés à détruire les parcelles d'essais transgéniques et d'OGM Aujourd'hui, leur action semble perdre du souffle. Seulement une impression, selon eux. «Nous avons une moindre couverture médiatique mais nous sommes toujours actifs» assure un porte-parole des Faucheurs volontaires du sud-ouest. «Quasiment toutes les actions sont nationales : nous avons occupé le site de Monsanto à Trèbes, bloqué le port de Sète, fauché dans le Lauragais, en Bourgogne...» ajoute-t-il. L'action semble donc encore loin de s'éteindre.


Repères

Le chiffre : 5

Parcelles> détruites. C'est 5 parcelles de tournesol qui ont été visées par les Faucheurs volontaires.

Le

Premier ministre Edouard Philippe a lancé, le 20 juillet, les Etats généraux de l'alimentation. Promesse d'Emmanuel Macron, ils visent à assurer une meilleure répartition de la valeur créée, accompagner la transformation des modèles de production et tendre vers une alimentation saine et durable. Les travaux, qui réunissent l'ensemble des parties prenantes, dureront cinq mois et seront organisés en deux temps. De fin août à fin septembre, le premier chantier sera consacré à la création de valeur et à sa répartition. L'un des ateliers portera notamment sur le développement de la bio-économie et de l'économie circulaire. De début octobre à fin novembre, les participants s'attèleront aux problématiques sanitaires et environnementales, dont la transition écologique et solidaire de l'agriculture et la lutte contre le gaspillage alimentaire. Un atelier transversal, organisé de fin août à fin novembre, abordera la question des investissements, accompagnements techniques et recherches nécessaires pour parvenir à une "performance environnementale, sanitaire, sociale et économique".

En parallèle, une consultation publique a été ouverte pour associer les citoyens au débat.

Un rôle limité pour l'Etat et un Agenda des solutions en décembre

Les Etats généraux ont "vocation à être un temps de réflexion partagée et de construction de solutions nouvelles", précise le gouvernement. "L'Etat ne sera qu'une partie prenante parmi d'autres, a insisté le Premier ministre, l'Etat ne doit pas tout faire". A mi-parcours, début octobre, le Président de la République devrait dresser les premières conclusions des travaux. Et d'ici la fin de l'année, les conclusions finales. "L'ensemble des parties prenantes sera invitée à s'engager dans la mise en œuvre de l'agenda des solutions qui s'en dégagera", indique le gouvernement. Des pistes pourront être déclinées dans le programme national de l'alimentation ou celui de la prévention santé.

 
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2 août 2017 3 02 /08 /août /2017 16:03
 

29 juillet 2017 / Jean-Baptiste Libouban 

Membre fondateur des Faucheurs volontaires d’OGM, Jean-Baptiste Libouban est un chantre de la non-violence qui a participé, du Larzac à l’antinucléaire, à de nombreuses luttes écologistes. Il vient de publier Vagabondages d’un faucheur d’OGM aux Editions L’Harmattan.

 
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Lire aussi : « Nous pouvons inverser le cours des choses »

Et sur l'auto-flicage,lire:

 

Libertés publiques

lle vous donne des points de récompense chaque fois que vous faites des choix approuvés par le gouvernement!

Par Josie Wales.
Un article de la Foundation for economic education

L’Ontario a annoncé il y a un mois qu’il allait être le quatrième État canadien à financer une application de modification du comportement qui récompense les utilisateurs chaque fois qu’ils font un « bon choix » en matière de santé, de finance et d’environnement.

L’application Carrot Rewards pour smartphone, qui va recevoir une subvention de 1,5 million de dollars de la part du gouvernement de l’Ontario, crédite les comptes des utilisateurs avec des points utilisables dans le programme de récompense de leur choix en échange de leur « niveau de résultat » lorsqu’ils participent à des jeux, répondent à des quizz sur le budget familial ou s’engagent dans des actions approuvées par le gouvernement à propos de la santé ou de l’environnement.

« Améliorer son bien-être »

L’application, financée par le gouvernement fédéral du Canada et développée en 2015 par l’entreprise Carrot Insights basée à Toronto, est parrainée par de nombreux organismes dont les services, considérés comme des incitations pour « apprendre » à améliorer son bien-être ou la gestion de son budget, donnent lieu à des points de récompense pour les utilisateurs. Selon Carrot Insights,

tous les jeux et quizz sont mis au point par des sources dignes de confiance telles que le ministère de la Santé de la Colombie britannique, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, la Fondation des maladies du cœur du Canada (Heart and Stroke Foundation), l’Association canadienne du diabète (Canadian Diabetes Association) et l’association YMCA pour un Canada en santé.

Les utilisateurs peuvent choisir de dépenser leurs points de récompense dans diverses entreprises parmi lesquelles SCENE, Aeroplan, Petro-Canada ou More Rewards – ce dernier étant un programme de fidélité qui fonctionne en partenariat avec d’autres entreprises.

Des points pour des questions

Le téléchargement de l’application est gratuit et les utilisateurs reçoivent immédiatement 200 points après avoir répondu à quelques questions (dont les réponses n’ont pas à être correctes).

On peut aussi gagner des points en envoyant un code d’invitation à un ami, dans la mesure où le gouvernement est toujours content de pouvoir pister les activités quotidiennes du plus grand nombre de personnes possible – chose que l’application peut faire, même quand elle est « inactive » ! Pour pouvoir utiliser l’application, les utilisateurs doivent donner à Carrot Insights et au gouvernement fédéral la permission

d’accéder à (leurs) informations personnelles via (leur) téléphone portable et de les collecter, en incluant, sans s’y limiter, les données de géo-localisation, les données issues du gyroscope et de l’accéléromètre, ainsi que l’accès à l’appareil photo, au micro, aux contacts, au calendrier et à Bluetooth, afin de rendre opérationnelles d’autres fonctionnalités. 

Modifier les comportements

Selon CTV News, quand le fondateur et actuel dirigeant de Carrot Insights, Andreas Souvaliotis, lança l’application en 2015, il avait en tête les problématiques de santé, « mais l’entreprise et les gouvernements partenaires ont vite compris qu’elle pouvait modifier les comportements dans d’autres domaines également. »

Le gouvernement canadien demande à ses citoyens de pouvoir suivre leur activité et modifier leur comportement en agitant une carotte au bout d’un bâton, et ça marche.

Bien que laissée pour l’instant au libre usage des utilisateurs, l’application Carrott Rewards est étrangement similaire au « système de crédit social » qui se développe en Chine actuellement.

Des punitions contre les personnes non coopératives

Ce dernier ne se contente pas de distribuer des points en cas de bon comportement, mais il inflige aussi des punitions aux personnes qui ne se montrent pas assez « coopératives ».

Les « pénalités peuvent porter sur les prestations sociales, l’évolution de carrière, le patrimoine détenu, et la possibilité de recevoir ou non des titres honorifiques du gouvernement chinois. » Les applications qui entrent dans le cadre du « système de crédit social » ne sont pas connectées entre elles actuellement, mais il est question de tout regrouper sous l’égide du gouvernement chinois d’ici 2020.

D’après Rogier Creemers, chercheur spécialisé dans la législation et la gouvernance chinoises à l’Institut Van Vollenhoven de l’Université de Leyde aux Pays-Bas,

La Chine a un énorme problème d’observance légale ; aussi, la conclusion des dirigeants fut de se dire que puisque les méthodes habituelles pour inciter au respect de la loi ne suffisaient pas, il fallait durcir le jeu en introduisant des punitions supplémentaires. Le système ne fait qu’utiliser les données dont l’Etat chinois dispose déjà, mais d’une façon plus coercitive.

Actuellement, l’application Carrot Rewards n’est disponible que pour les habitants de l’Ontario, de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Colombie britannique, mais d’après son site internet, elle va se mettre prochainement à la collecte des données personnelles et à la modification du comportement de tous les Canadiens.

Voir ci-dessous la vidéo promotionnelle de l’appli Carrot Rewards (09’ 53’’). Des sous-titres sont disponibles en anglais.

Traduction Nathalie MP pour Contrepoints

Sur le web

 

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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 09:55
 
Ceux qui comme les socialistes  (Et  une partie du  monde associatif bourgeois comme la ligue des droits de l'homme ),ont prétendu en bon cyniques combattre la  xénophobie  ou l'anti-républicanisme du FN sans toutefois remettre en cause la politique libérale menée depuis Mitterand ,jusqu'à Hollande  ,n’ont fait que  renforcer ce parti fasciste.Ceci  qui pose beaucoup de questions vu que le corollaire de  l'adoption de ce modèle  d'idéologie économique est le FN. 
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2 mai 2017 2 02 /05 /mai /2017 10:13
le

Ils viennent du Proche-Orient, d'Afrique du Sud, du Brésil ou de Grèce: réunis en Bretagne ce weekend, tous veulent contrer la mainmise sur les semences agricoles que s'efforcent d'imposer à leurs yeux des multinationales, notamment à travers les OGM, et préserver la souveraineté alimentaire des peuples.

"Dans ma province, à l'est du Cap, toute la région est affectée par la pauvreté car les OGM sont partout. Des gens tombent dans la misère et se détournent de l'agriculture car ils n'ont pas les moyens d'acheter ces semences" qu'ils sont contraints de renouveler chaque année, contrairement aux semences traditionnelles, dénonce Aviwe Biko, venue d'Afrique du Sud.

Comme elle, environ 130 personnes, venues d'une trentaine de pays, ont participé aux deuxièmes Rencontres Internationales des Résistances (RIR) aux OGM, organisées à Lorient (Morbihan), après celles de 2016 qui se sont tenues à Ouagadougou (Burkina Faso).

"Il faut un permis pour détenir des semences traditionnelles. Moi, je ne vais pas aller demander un permis pour conserver ces semences qui sont notre histoire !", poursuit la Sud-Africaine qui se définit comme une "seeds saver", une sauveuse de semences.

La Libanaise Lilia Ghanem, anthropologue et rédactrice en chef de la revue "Badael" ("Alternatives"), rapporte une autre histoire: comment les OGM se sont imposés en Irak dans la foulée de l'intervention américaine, à travers une ordonnance (N°81) de l'administrateur américain Paul Bremer en 2004, portant notamment sur "la diversité des plantes".

"Les paysans qui se transmettent des semences anciennes sont désormais passibles de prison alors qu'existaient 200 variétés de blé différentes en Irak", affirme-t-elle. "Les Américains sont partis d'Irak mais Monsanto est toujours là", accuse-t-elle.

"C'est un enjeu vital: si on abandonne ce petit segment économique qu'est la semence aux multinationales, ça veut dire qu'on abandonne l'alimentation aux multinationales", s'inquiète Jean-Pierre Lebrun, du réseau "Semences paysannes".

- "Convergence des luttes" -

Le constat établi, que faire? D'abord une meilleure information des populations. "Les paysans n'ont pas vu le côté pervers des OGM. Ils n'y ont vu de prime abord qu'un moyen de développement potentiel, avec un travail des champs moins pénible", relève le représentant du Burkina, quand sa collègue équatorienne observe, à propos des communautés amazoniennes dans son pays: "elles n'ont pas accès à l'information, elles ne savent pas ce qui se passe en dehors" Un autre objectif est de proposer une alternative à "l'agro-chimie", en particulier à travers l'agro-écologie, comme y travaille au Burkina Faso l'association Tinga Neere ("Terre meilleure") avec l'appui de l'association bretonne Ingalañ ("Partager"), l'une des organisatrices des rencontres de Lorient.

"On y obtient de très bons résultats, particulièrement sur le soja", assure Hervé Le Gall, cheville ouvrière des rencontres."

Mais il s'agit aussi d'analyser "nos forces et nos faiblesses, face à leurs forces et leurs faiblesses", explique-t-il, en vue de construire "une convergence des luttes" par-delà les diversités culturelles, juridiques et financières des cinq continents, en faisant notamment évoluer le droit international.

Et ce, dans la lignée des travaux du tribunal citoyen informel de La Haye qui a rendu, le 18 avril dernier, un avis consultatif visant à faire évoluer ce droit international.

Certains évoquent ainsi une forme de "droit opposable", un projet de convention sur le droit des paysans en matière de semences, mais aussi d'eau ou de foncier. "Ça pourrait prendre la forme d'une convention de l'ONU que signeraient les gouvernements", suggère Jean-Pierre Lebrun.

L'heure est à la mobilisation. "Les multinationales ont déjà leur plan de bataille. Elles ont décidé de modifier la définition des OGM: puisque les peuples n'en veulent pas, on va leur en servir sous un autre nom. Comment va-t-on faire, si les OGM sont étiquetés +non OGM+", s'interroge Guy Kastler, l'un des fondateurs de la Confédération Paysanne et l'un des responsables de "Semences paysannes".

"Nous devons mettre sur pied un plan de bataille pour convaincre nos gouvernements de refuser ces OGM nouvelle formule", conclut le militant. "Elles (les multinationales, ndlr) ont fait leur convergence: dépêchons-nous de faire la nôtre !"

-Un point sur les OGM avec Christian Velot:

 Christian Vélot : « bien sûr que les OGM existent en France ! »

 

Le biologiste Christian Vélot intervenait samedi dernier à l’université de sciences de Lorient dans le cadre des rencontres internationales de résistance aux OGM. Présent durant tout l’événement, Le Peuple breton y revient et livre à ses lecteurs un condensé de son propos.

Si on voulait résumer le propos de Christian Vélot, il serait le suivant : quand on perd la bataille du vocabulaire, on perd une grande partie de la bataille ! En cause ? Les OGM ou « organismes génétiquement modifiés » dont la terminologie ne convient pas au biologiste : « au départ, il s’agissait des organismes génétiquement manipulés ». Pour lui, il faut revenir au fondement du vocabulaire pour être précis dans son propos : ainsi, une plante transgénique ne « résiste » pas aux pesticides, elle devient « tolérante » ce qui veut dire qu’elle absorbe tout, mais que cela ne lui fait rien. En aucun cas, elle ne résiste puisqu’on retrouve ces pesticides dans la plante et donc dans notre organisme une fois celle-ci ingérée.

« Qu’importe », nous diront les incrédules puisque de toute façon, on ne cultive pas d’OGM en France. Le grand public a en effet parfaitement intégré le fait que la seule plante transgénique autorisée en Europe, le maïs Monsanto 810, est interdite en France depuis 2008. Mais outre le fait que les ports, notamment bretons, importent massivement du soja OGM d’Amérique du Sud pour l’alimentation animale, on ignore généralement que d’autres plantes mutées comme le colza ou le tournesol sont des OGM bien que considérées comme conventionnelles du point de vue du droit ! On appelle cela des OGM cachés ou clandestins. Les multinationales qui les produisent comme Monsanto ou Limagrain mentent donc délibérément au grand public : comprenant les populations refusent majoritairement la manipulation du vivant, elles cherchent désormais à leur faire manger des OGM à leur insu, sans qu’elles sachent que ç’en est ! Qui pourrait s’opposer à quelque chose dont il n’est pas au courant ?

Mais Christian Vélot va plus loin et dénonce les études liées aux OGM. « Celles-ci sont pratiquées sur des rats durant 3 mois. Or, un rat vit en moyenne 2 à 3 ans. Pour avoir une idée des effets des OGM, il faudrait faire des tests sur le long terme et pas sur 3 mois seulement ». C’est d’ailleurs ces tests qui ont été réalisés par son collège Joël Spirou, médecin au Criijen, et médiatisés partout dans le monde : on se souvient de ces rats aux excroissances impressionnantes faisant la Une de l’Obs notamment.

Christian Vélot oppose à la privatisation du vivant l’agro-écologie. « La démarche scientifique commence avec l’observation, pas avec la manipulation. Nul besoin de pipette pour savoir que si la terre est mouillée et qu’il a plu, cela a peut-être un rapport ! » Selon le chercheur, il aurait été prouvé par exemple que des rats bien léchés quand ils étaient petits étaient plus résistants au stress une fois adulte. Les études auraient démontrés que le fait d’être « mal léchés » éteint un gène. Le processus serait applicable à l’Homme : ainsi, une population passant subitement d’un habitat naturel à un autre pourrait impacter aussi les gènes. Bien sûr, le scientifique rappelle que les gènes n’expliquent pas tout et qu’il faut se méfier d’un certain déterminisme génétique. Avec force humour, Christian Vélot a dénoncé par exemple ceux qui prétendaient éradiquer le « gène de la violence » !

Au terme d’une conférence rondement menée, le biologiste a conclu sur une note positive en notant que les objectifs de Monsanto pour 2000 n’étaient, 17 ans plus tard, toujours pas atteints du fait d’une forte mobilisation citoyenne et notamment paysanne. De quoi prouver que la lutte paye… quand elle est menée !

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