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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 11:15

 

Revue de presse: L'armée américaine et Bill Gates investissent dans la manipulation génétique à grande échelle 

-Le gene-drive financé par l'armée américaine et soutenu par la fondation Gates

 

 

Alors que le groupe de travail du protocole de Carthagène est réuni à Montréal dans le cadre de la Convention de l’ONU sur la biodiversité, des documents ont été rendus publics qui montrent « que l’armée étasunienne finance fortement des recherches sur le forçage génétique[1] et que la Fondation Bill et Melinda Gates finance les lobbys dans les différentes agences internationales pour faciliter l’usage de cette technique hautement controversée ».

 

La réunion de ce groupe travail se tient du 5 au 8 décembre et le « forçage génétique » est au cœur de ses préoccupations. Cette technique, rendue possible grâce à l’outil CRISPR, « consiste à modifier l’ADN d’êtres vivants », notamment pour « éliminer des espèces invasives décimant la vie sauvage dans les îles » ou encore pour « venir à bout des moustiques porteurs du paludisme ». Elle divise car, outre ces objectifs louables, le « risque de chaos écologique » est important. En outre, ses détracteurs « soupçonnent les arguments sanitaires de masquer des objectifs industriels et militaires ».

 

De fait, le « gene-drive » a de « puissants soutiens, notamment l’armée américaine via son Agence pour les projets de recherche de la défense (DARPA) ». Celle-ci a d’ores et déjà débloqué cent millions de dollars pour financer la recherche dans ce domaine. L’un des projets soutenus « consiste à modifier génétiquement des rongeurs pour supprimer ces animaux devenus fortement invasifs dans certaines îles comme en Australie ». Une autre subvention a été accordée « à une équipe de chercheurs britanniques qui travaillent sur des moustiques destinés à être disséminés en Afrique ». Le DARPA estime pour sa part qu’il lui appartient « d’effectuer ces recherches et de développer des technologies qui protègent contre les abus accidentels ou intentionnels ». Il rejoint ainsi la CIA qui a classé en 2015 l’édition des gènes dans liste des menaces posées par « des armes de destruction massive et leur prolifération ».

 

Parallèlement, la Fondation Bill et Melinda Gates «  a soutenu des actions de lobby dans différentes instances des Nations Unies à hauteur de 1,6 million de dollars ». Ces actions ont été initiées alors que « depuis 2016, à la demande de nombreuses ONG, de scientifiques et de responsables politiques la possibilité d’imposer un moratoire sur le forçage génétique a été mis à l’ordre du jour au sein de la Convention sur la biodiversité ». La Fondation Gates a payé cet été la société Emerging Act « pour mobiliser des chercheurs contre ce projet de moratoire ».

A l’issue de la réunion à Montréal, « un rapport doit être produit à destination des 195 Etats de la Convention ».  

 

Pour aller plus loin :

 
Sources: 

UP magazine, Charles-Elie Guzman (5/12/2017); Inf'OGM, Christophe Noisette (4/12/2017); AFP (6/12/2017)

 

-Note "mais ,mais ,mais  ,  méfiez-vous  des truanderies   auto- eugénistes ou  stratégiques :en  Génétique: mise en garde des autorités américaines contre un biohacker , :est-il préférable de déléguer les conneries manipulatrices  aux Etats qui mettent en garde contre les particuliers expérimentateurs Frankenstein  mais font (En même temps )du trafic génétique  militaire en ayant  des intentions belliqueuse?

En France on  a des idées et un penchant pour nos Glorieux soldats ! "par l'administration du blog:

" Parce qu en France,  notre  armée veille et  fait face".... aux plus idiotes ou aux pires intentions du monde , comme une attaque de virus ou de bactéries dites "sophistiquées",c'est à dire   génétiquement modifiés pour être pandémiques ,par l'administration du blog :

L 'un des objectifs militaire pour un ennemi potentiel   serait de  menacer ou d'atteindre   non plus seulement  les forces combattantes,mais la santé publique.

Start-uping militaire et mise en avant des fuites en avant,avec la multiplication expérimentale:

Il est utile de rappeler ,alors que la grande muette s'adapte à la guerre bactériologique moderne,en collaboration avec la start-up française Elvesys 5qui en se penchant sur la détection d'agents pathogènes génétiquement modifiés ou pas , aurait mis au point le système  le plus rapide au monde dans cette lutte°, que le risque premier  resterait les fuites accidentelles ou intentionnelles de souche mortelles de labo,si l'on en croit  Une brève et terrifiante histoire de virus s'échappant des laboratoires 

Défense: l'innovation, rempart contre les nouvelles menaces
Par AFP , publié le 07/12/2017 

Paris, 7 déc 2017 - Analyse express en cas d'attaque biologique, détection rapide de cyberattaques grâce à l'intelligence artificielle...: des PME françaises soutenues par le ministère de la Défense rivalisent d'ingéniosité pour contrer les nouvelles menaces qui pèsent sur le monde civil comme militaire.

"L'innovation, c'est la garantie de la supériorité des nos armées (...) devant l'évolution rapide de la menace", a vanté jeudi le Délégué général de l'armement (DGA) Joël Barre lors du forum Innovation DGA, organisé sur le campus de l'Ecole polytechnique à Palaiseau, en banlieue parisienne. 

Parmi la myriade d'entreprises venues présenter leurs innovations, la start-up française Elvesys a mis au point le système de détection d'agents pathogènes le plus rapide au monde: son appareil, pas plus grand qu'une valise, permettra bientôt de raccourcir l'identification de virus ou bactéries à moins de 15 minutes, contre une heure pour les solutions existantes. 

 

"Une heure, c'est très long pour les militaires sur le terrain avant de savoir s'ils ont été exposés à une attaque biologique, à l'anthrax par exemple", explique Christophe Pannetier, directeur du département biologie du groupe. 

Grâce à la technologie développée par Elvesys, "on sera capable de mettre rapidement en alerte les armées, pour qu'elles déploient leur protection et engagent vite des contre-mesures médicales", fait-il valoir. En cas de peste pulmonaire, par exemple, "on a moins de 24h pour administrer des antibiotiques, sous peine d'avoir 100% de pertes", rappelle-t-il.  

 

- 'Graves conséquences physiques' - 

Une menace prise au sérieux par les armées. "La diffusion des biotechnologies pourrait permettre à des groupes terroristes de conduire des attaques biologiques sophistiquées", pointe la revue stratégique publiée en octobre par le gouvernement, qui s'inquiète également de "la capacité à reconstituer ou modifier des virus par génie génétique". 

Autre front qui intéresse particulièrement les militaires: l'innovation en matière de cybersécurité, à l'heure où entreprises et institutions sont de plus en plus dépendantes des réseaux informatiques. 

"Dans l'industrie, en particulier chez les +opérateurs d'importance vitale+ comme les centrales, les distributeurs d'eau et d'électricité, ou encore les ports, les cyberattaques peuvent avoir des conséquences physiques extrêmement graves: déraillement d'un train, explosion d'une cuve dans une usine...", énumère Jean-Christophe Testud, ingénieur chez Sentryo, une PME lyonnaise. 

En décembre 2016, rappelle-t-il, un puissant logiciel malveillant avait provoqué la défaillance du réseau d'électricité ukrainien, plongeant dans le noir une partie de la capitale Kiev pendant plus d'une heure. 

Aidée par la DGA et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Cadarache, Sentryo a développé des techniques visant à détecter les cyberattaques industrielles le plus en amont possible.  

Un projet qui s'appuie sur des techniques d'intelligence artificielle. L'entreprise a construit de nombreux scénarios d'attaque, puis les a joués sur des maquettes industrielles réalistes. Objectif: établir des algorithmes capables d'identifier les signes avant-coureurs d'une intrusion sur les réseaux. 

Pour préparer l'avenir, la DGA investit en moyenne 730 millions d'euros par an, dont 50 millions dans les innovations de PME qui, comme celles proposées par Elvesys et Sentryo, sont susceptibles d'avoir des applications à la fois civiles et militaires. 

En parallèle, le ministère des Armées et BpiFrance ont récemment annoncé la création d'un fonds doté de 50 millions d'euros, Definvest, en vue de prendre des participations au capital de pépites technologiques du secteur de la défense. 

L'industrie de défense française comprend une dizaine de grands groupes et 4.000 petites et moyennes entreprises, et emploie quelque 200.000 personnes .

-Note de l'administration du blog" pour en savoir plus" Video Animation on Synthetic Biology in 5 languages | ETC Group (La version française est en Deuxième position)

-Coté réglementation mondiale:

" L’Australie se pose, elle aussi, la question du statut des organismes génétiquement modifiés par les fameuses nouvelles techniques de modification génétique (les mutagenèses dirigées, les Crispr/Cas9, etc.) [1]. Un projet de texte qui détermine ce qui relève ou pas de la réglementation « OGM » vient d’être soumis à consultation publique. Il propose notamment de qualifier d’OGM les organismes issus de mutagénèse dirigée par oligonucléotides."

Lire:

 
  • Suisse : Projet de modification de la loi fédérale sur l'application du génie génétique au domaine non humain

En novembre 2005, la Suisse avait adopté, lors d'un vote public, un moratoire sur la culture commerciale d'organismes génétiquement modifiés (OGM) en Suisse. Ce moratoire, introduit pour une première période se terminant le 27 novembre 2010, a été prolongé jusqu'au 27 novembre 2013, et une deuxième fois jusqu'au 31 décembre 2017. En décembre 2016, le Conseil national avait voté en faveur d’une troisième prolongation de quatre ans. Il a été suivi par le Conseil des Etats en juin 2017. 

 

La loi fédérale sur l’application du génie génétique au domaine non humain est désormais modifiée afin d’inscrire cette nouvelle prolongation du moratoire dans la loi, la prolongation étant justifiée par l'incertitude qui persiste concernant la coexistence obligatoire entre les cultures OGM et non-OGM. Le nouvel article 37a de la loi prévoit ainsi qu’«aucune autorisation ne peut être délivrée pour la période allant jusqu'au 31 décembre 2021 pour la mise en circulation, à des fins agricoles, horticoles ou forestières, de plantes et de parties de plantes génétiquement modifiées, de semences et d'autre matériel végétal de multiplication génétiquement modifiés ou d'animaux génétiquement modifiés».

Le moratoire ne s’applique pas aux activités de recherche (y compris la dissémination de plantes génétiquement modifiées, autorisée et supervisée par les autorités compétentes) incluant des OGM, ni à la mise sur le marché de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux, de médicaments, etc. à base d’OGM ou contenant des OGM.

Lien :
https://www.admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2017/4009.pdf  
(Source :  veille juridique dInfOGM, merci à Charlotte)
  • Nouvelle-Zélande : L’association Agriculteurs Fédérés revient sur sa décision de faire appel contre les jugements autorisant les régions à interdire la culture d’OGM

 

Traduction d’un article publié dans New Zealand Herald

 

L’association Agriculteurs Fédérés a abandonné une bataille judiciaire contre les arrêts autorisant les conseils régionaux à décider si les OGM peuvent être interdits sur leur territoire.

Mais le lobby des agriculteurs maintient sa position selon laquelle la technologie OGM ne devrait pas être encadrée par les conseils, mais par le gouvernement.

 

Cette décision signe la fin d’une contentieux de longue date entre les conseils du Northland et des groupes qui s’opposent à l’utilisation d’OGM.

Plus tôt cette année, Agriculteurs Fédérés s’est rendue devant la Cour d’appel, après le rejet de ses recours devant la Cour de l’Environnement et la Haute Cour.

Agriculteurs Fédérés contestait la compétence du gouvernement local pour légiférer sur le sujet des OGM. Selon elle, c’est la loi sur les Substances dangereuses et les nouveaux organismes, et non la loi sur la gestion des ressources, qui encadre l’utilisation des OGM en Nouvelle-Zélande.

Le jugement le plus récent, celui de la Haute Cour d’août dernier, donna raison au conseil de district de Whangarei, au conseil régional de Northland, à l’association Soil & Health, à GE Free Northland et autres.

La juge Mary Peters estimait alors que, si les deux lois se chevauchent, cela ne signifie pas que les OGM doivent être exclus des déclarations ou plans de politique régionale.

Aujourd’hui, Agriculteurs Fédérés a confirmé qu’elle revenait sur sa décision de faire appel, une semaine tout juste avant l’audience, considérant que des amendements récents à la loi sur la gestion des ressources réduisaient ses chances de gagner le procès.

Ces amendements empêchent effectivement le ministre de l’environnement d’autoriser la culture d’OGM dans des régions ayant décidé de rester sans OGM ou d’imposer des contrôles sur l’utilisation d’OGM.

[…]

 

Lien :

http://www.nzherald.co.nz/nz/news/article.cfm?c_id=1&objectid=11939397

(Extrait de la veille juridique d’INf’OGM, merci à Charlotte)

  • Australie : Pas d’OGM en Australie du Sud jusqu’en 2025 ?

 

Traduction partielle d’un article publié par ABC News

 

Le moratoire controversé de l’Australie du Sud sur la culture d’OGM pourrait être prolongé jusqu’en 2025 après le vote d’une proposition de loi des Verts à la Chambre haute du Parlement.

 

L’actuel moratoire expire le 1er septembre 2019, et devait être débattu plus tard cette année. Mais les Verts ont surpris le Parlement de l’état avec leur motion proposant l’extension de ce moratoire pour six années supplémentaires.

 

La proposition de loi devrait également être adoptée par la Chambre basse, et le dirigeant des Verts Mark Parnell a affirmé que si cela arrive, les agriculteurs de l’état seront les grands gagnants.

« ll y a de nombreux agriculteurs en Australie du Sud qui sont inquiets au sujet de la technologie GM, et les données du marché montrent qu’il y a une prime de prix pour ne pas cultiver des OGM », continue-t-il. « En d’autres termes, le prix que les agriculteurs reçoivent pour leur colza traditionnel est beaucoup plus élevé ».

 

M. Parnell affirme que le Gouvernement a soutenu sa loi la nuit dernière à la Chambre haute, et espère que cela continuera quand la loi arrivera à la Chambre basse où le Gouvernement dispose d’une courte majorité.

M. Parnell dit que cela serait une erreur de laisser s’expirer l’actuel moratoire sans intervention politique.

« Il y a beaucoup d’agriculteurs qui veulent cultiver des OGM, mais il y a un nombre égal d’entre eux qui s’y oppose, et même les producteurs de grains reconnaissent que c’est à peu près 50-50 [soutien] », dit-il.

« C’est pourquoi il est important de s’assurer que si une quelconque décision changeant le statu quo doit être prise, elle sera prise par le Parlement ».

 

L’Australie du Sud est le seul état continental où les agriculteurs n’ont pas le droit de cultiver des OGM, l’île de Tasmanie a un moratoire d’une durée indéterminée.

[...]

 

Liens :

http://www.abc.net.au/news/rural/2017-11-16/south-australia-gm-ban-extension-to-2025/9155994

(proposition de loi)

https://www.legislation.sa.gov.au/LZ/B/CURRENT/GENETICALLY%20MODIFIED%20CROPS%20MANAGEMENT%20REGULATIONS%20(POSTPONEMENT%20OF%20EXPIRY)%20BILL%202017_HON%20MARK%20PARNELL%20MLC/C_AS%20RECEIVED%20IN%20HA/GENETICALLY%20OF%20EXPIRY%20BILL%202017.UN.PDF

(Source : Veille juridique d’Inf’OGM, merci à Charlotte)

-en France :

Haut conseil des biotechnologies : Publication de l’avis sur « l’utilisation des nouvelles techniques de sélection de plantes cultivées »

L’avis, publié le 2 novembre, pose la question de l’encadrement juridique des « nouvelles techniques de sélection des plantes cultivées ». Il a été produit en réponse à une saisine des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture et est composé d’un avis du comité scientifique du HCB (CS) et d’une recommandation du comité économique, éthique et social (CEES).

La saisine adressée par les ministères en charge de l’environnement et de la santé au HCB portait plus précisément sur huit points:

les méthodes d’analyse et de traçabilité des produits des techniques étudiées ;

 

les enjeux pour la coexistence des filières ;

 

les risques directs pour la santé et l’environnement liés aux caractéristiques nouvelles des produits obtenus ;

 

en lien avec le point 3, les mesures de gestion à mettre en place pour prévenir et limiter les risques pour la santé et l’environnement liés à l’utilisation des produits issus de ces nouvelles techniques, si de tels risques sont mis en évidence ;

 

les impacts de ces nouvelles techniques sur les capacités d’innovation des acteurs économiques ;

 

les enjeux pour l’accès aux ressources génétiques liés à la propriété industrielle, en lien notamment avec le point 1;

 

l’analyse de l’interprétation juridique de la Commission européenne sur le statut juridique des nouvelles techniques ;

 

proposer des pistes intermédiaires entre les dispositions du Catalogue européen d’inscription des variétés et celles de la Directive 2001/18/CE qui paraîtraient utiles pour encadrer l'usage de ces nouvelles techniques sur le territoire européen, intégrant l’analyse des enjeux socio-économiques ».

 

 

Les questions 1, 2, 5, 6 et 8 ont été considérés par le Bureau du HCB comme relevant du champ de compétences du Comité économique, éthique et social. Le Comité scientifique traite pour sa part dans son avis des questions 1,2,3,4 et 7.

Liens :

(recommandations du Comité économique, éthique et social)

http://www.hautconseildesbiotechnologies.fr/sites/www.hautconseildesbiotechnologies.fr/files/file_fields/2017/11/02/recommandationnpbtcees.pdf

(avis du Comité scientifique)

http://www.hautconseildesbiotechnologies.fr/sites/www.hautconseildesbiotechnologies.fr/files/file_fields/2017/10/24/171020avisnpbtcs.pdf

(communiqué de presse du HCB)

http://www.hautconseildesbiotechnologies.fr/fr/actualite/hcb-rend-son-avis-sur-npbt

(Extrait de la veille juridique d’INf’OGM, merci à Charlotte)
Article Inf’OGM sur le sujet à venir
-Les débats et conférences :
Sciences Critiques et le Festival du livre et de la presse d'écologie (Felipé)ont le plaisir de vous inviter à un débat sur les organismes génétiquement modifiés, intitulé "OGM : du labo à l'assiette", le samedi 25 novembre, à Paris, de 14h à 15h30.

Révélations des "Monsanto Papers", Tribunal citoyen contre Monsanto, accords de libre-échange TAFTA et CETA, "nouveaux OGM", États généraux de l'alimentation en France, ré-autorisation du glyphosate en Europe... Depuis quelques mois, les organismes génétiquement modifiés (OGM) défraient – à nouveau – la chronique.

Technologies issues des laboratoires de recherche, les OGM se retrouvent aujourd'hui dans la nature... et jusque dans nos assiettes ! Existe-t-il des risques pour les consommateurs ? Les OGM peuvent-ils nourrir le monde? A qui profitent-ils ? Comment en est-on arrivé là ?
 
> En présence de :
- Gilles-Eric Séralini, chercheur et professeur de biologie moléculaire à l'Université de Caen.
- Corinne Lepage, avocate, ancienne ministre de l'Environnement et ancienne député européenne (sous réserve).
- Bénédicte Bonzi, présidente d'Inf'OGM et membre de la commission Agriculture des Amis de la Terre France.
 
> En attendant le débat, lisez – ou relisez – cinq de nos articles abordant les (nombreuses) questions liées aux OGM :
- Les OGM peuvent-ils nourrir le monde ?. Un dossier de la rédaction.
- "Une révolution est en route". Un "Grand Entretien" avec Gilles-Eric Séralini.
- Quelle politique de santé pour la France ?. Un dossier de la rédaction.
- "Les débats scientifiques peuvent être instrumentalisés". Un "Grand Entretien" avec Stéphane Foucart.
- "Le XXIème siècle doit devenir le siècle de l'hygiène chimique". Un "Grand Entretien" avec Joël Spiroux de Vendômois.

> Lieu :
100 Etablissement Culturel Solidaire (100 ECS)
100 rue de Charenton – 75012 PARIS
Accès : Gare-de-Lyon (métro 1 et RER A), Reuilly-Diderot (métros 1 et 8) et Ledru-Rollin (métro 8)

Entrée libre et gratuite (dans la limite des places disponibles).

Une séance de dédicaces aura lieu après le débat.

Nous vous y attendons donc nombreuses et nombreux !

Pour tout renseignement complémentaire : redaction@sciences-critiques.fr.

Anthony LAURENT
Co-créateur et rédacteur en chef
--Avis de recherche responsable.
La technologisation de la vie et ses conséquences. Les technosciences en démocratie
 
 

13 janvier 2018

Programme plus détaillé à venir bientôt

 

Avec :
Riccardo Petrella (économiste, politologue)
Anthony Laurent et Edouard Piely (revue web Sciences Critiques) et Jacques Testart (biologiste, fondation Sciences citoyennes, auteur de nombreux ouvrages).

La technologisation capillaire et puissante de la vie est à l’origine des nouvelles formes de sa marchandisation, notamment des biens communs, et de la montée en flèche du pouvoir du capital sur l’ensemble des expressions de la vie. Les logiques extractivistes, productivistes et prédatrices l’emportent dans le cadre de l’économie dominante marquée par une financiarisation hautement technologique séparée et hors du temps humain et de l’espace social. Le vivant est-il mort ? Dans ce contexte, l’affirmation d’une dimension éthique et citoyenne des technosciences est impérative.

-Rappel sur ce petit lanceur d'alerte qui nous  avait averti à l'avance de cette histoire de dérive dans  la recherche génomique ,La grande escroquerie du Téléthon Le professeur Testard dénonce une"mystification" 

 

"C’est scandaleux. Le Téléthon rapporte chaque année autant que le budget de fonctionnement de l’Inserm tout entier. Les gens croient qu’ils donnent de l’argent pour soigner. Or la thérapie génique n’est pas efficace. Si les gens savaient que leur argent va d’abord servir à financer des publications scientifiques, voire la prise de brevets par quelques entreprises, puis à éliminer des embryons présentant certains gènes déficients, ils changeraient d’avis. Le professeur Marc Peschanski, l’un des artisans de cette thérapie génique, a déclaré qu’on fait fausse route. On progresse dans le diagnostic, mais pas pour guérir. De plus, si on progresse techniquement, on ne comprend pas mieux la complexité du vivant. Faute de pouvoir guérir les vraies maladies, on va chercher à les découvrir en amont, avant qu’elles ne se manifestent. Cela permettra une mainmise absolue sur l’homme, sur une certaine définition de l’homme" : Jacques Testard, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), spécialiste en biologie de la reproduction, "père scientifique" du premier bébé éprouvette français, et auteur de plusieurs essais témoignant de son engagement pour "une science contenue dans les limites de la dignité humaine", dans une interview accordée à Médecines-Douces.com.

Testard écrit aussi sur son blog  : "Les OGM sont disséminés sans nécessité puisqu’ils n’ont pas démontré leur potentiel et présentent des risques réels pour l’environnement, la santé et l’économie. Ils ne sont donc que des avatars de l’agriculture intensive qui permettent aux industriels de faire fructifier les brevets sur le vivant. Au contraire, les essais thérapeutiques sur les humains sont justifiés quand ils sont la seule chance, même minime, de sauver une vie. Mais il est contraire à l’éthique scientifique (et médicale) de faire miroiter des succès imminents des uns ou des autres. Malgré la persistance des échecs, les tenants de la thérapie génique (qui sont souvent les mêmes que ceux des OGM) affirment que « ça va finir par marcher  », et ont su créer une telle attente sociale que la « mystique du gène » s’impose partout, jusque dans l’imaginaire de chacun. Le succès constant du Téléthon démontre cet effet puisqu’à coups de promesses toujours réitérées, et grâce à la complicité de personnalités médiatiques et scientifiques, cette opération recueille des dons dont le montant avoisine celui du budget de fonctionnement de toute la recherche médicale en France. Cette manne affecte dramatiquement la recherche en biologie puisque le lobby de l’ADN dispose alors du quasi monopole des moyens financiers (crédits publics, industriels, et caritatifs) et intellectuels (focalisation des revues, congrès, contrats, accaparement des étudiants…). Alors, la plupart des autres recherches se retrouvent gravement paupérisées - une conséquence qui paraît échapper aux généreux donateurs de cette énorme opération caritative…"

Dernière citation pour la route, extraite de l’ouvrage de Testard, Le vélo, le mur et le citoyen : "Technoscience et mystification : le téléthon. Depuis bientôt deux décennies, deux jours de programme d’une télévision publique sont exclusivement réservés chaque année à une opération remarquablement orchestrée, à laquelle contribuent tous les autres médias : le Téléthon. Ainsi, des pathologies, certes dramatiques mais qui concernent fort heureusement assez peu de personnes (deux ou trois fois moins que la seule trisomie 21 par exemple), mobilisent davantage la population et recueillent infiniment plus d’argent que des maladies tout aussi terribles et cent ou mille fois plus fréquentes. On pourrait ne voir là que le succès mérité d’un lobbying efficace, et conseiller à toutes les victimes de toutes les maladies de s’organiser pour faire aussi bien. Ce serait omettre, par exemple, que :

- le potentiel caritatif n’est pas illimité. Ce que l’on donne aujourd’hui contre les myopathies, on ne le donnera pas demain contre le paludisme (2 millions de morts chaque année, presque tous en Afrique) ;

- presque la moitié des sommes recueillies (qui sont équivalentes au budget de fonctionnement annuel de toute la recherche médicale française) alimentent d’innombrables laboratoires dont elles influencent fortement les orientations. Ainsi, contribuer à la suprématie financière de l’Association française contre les myopathies (l’AFM, qui recueille et redistribue à sa guise les fonds collectés), c’est aussi et surtout empêcher les chercheurs (statutaires pour la plupart, et donc payés par l’État, mais aussi thésards et, surtout, post-doctorants vivant sur des financements de l’AFM, forcément fléchés) de contribuer à lutter contre d’autres pathologies, ou d’ouvrir de nouvelles pistes ;

- il ne suffit pas de disposer des moyens financiers pour guérir toutes les pathologies. Laisser croire à cette toute puissance de la médecine, comme le fait le Téléthon, c’est tromper les malades et leurs familles ;

- après vingt ans de promesses, la thérapie génique, ne semble plus être une stratégie compétente pour guérir la plupart des maladies génétiques ;

- lorsque des sommes aussi importantes sont recueillies, et induisent de telles conséquences, leur usage mériterait d’être décidé par un conseil scientifique et social qui ne soit pas inféodé à l’organisme qui les collecte.

Mais comment aussi ne pas s’interroger sur le contenu magique d’une opération où des gens, allumés par la foi scientifique, courent jusqu’à l’épuisement ou font nager leur chien dans la piscine municipale... pour "vaincre la myopathie" ? Au bout de la technoscience, pointent les oracles et les sacrifices de temps qu’on croyait révolus..."

En conclusion : ne donnez pas au Téléthon !

 

-Article du 13 Décembre 2017

Edition du génome : où en sont les projets de thérapie chez l’homme ?

 

Depuis près de cinq ans, les trois principales sociétés exploitant l’outil CRISPR-Cas9 (Caribou Biosciences, Editas Medicine et CRISPR Therapeutics) promettent des solutions de thérapies géniques pour différentes maladies génétiques[1]. Où en sont leurs travaux ?

 

La semaine dernière, CRISPR Therapeutics a annoncé avoir demandé à l’agence européenne du médicament les autorisations pour tester sa thérapie contre la béta-thalassémie. Elle prévoit également de déposer une demande auprès de la FDA pour une thérapie de la drépanocytose. Ces deux maladies sont causées par la mutation d’un seul gène provoquant dans un cas une mauvaise production d’hémoglobine et dans l’autre une distorsion des globules rouges. L’approche de CRISPR Therapeutics est non pas de modifier le gène en cause, mais d’activer celui qui est responsable de la production d’hémoglobine fœtale, éteint à l’âge adulte. Les cellules souches hématopoïétiques du patient sont prélevées, modifiées génétiquement in vitro puis réinjectées. Les tests préliminaires se sont révélés concluants, avec une efficacité d’au moins 80% de l’édition des cellules. Un taux suffisant pour améliorer les symptômes, selon la société.

 

De son côté, Editas souhaite utiliser CRISPR pour traiter les patients atteints d’amaurose congénitale de Leber. Mais suite à des problèmes de production, l’entreprise a dû repousser l’essai à mi-2018. Intellia Therapeutics, créé par Caribou, poursuit pour sa part ses tests chez les primates et ne prévoit un passage à l’homme qu’en 2019.

 

Par ailleurs, d’autres sociétés utilisent des techniques d’édition du génome plus anciennes. C'est le cas de Sangamo Therapeutics qui a été le premier à utiliser chez l’homme une thérapie utilisant les nucléases à doigt de zinc, en novembre dernier (cf. Edition du génome : un premier patient traité en Californie).

 

Une étude parue en début de semaine suggérait que les variations génétiques entre les patients peuvent affecter l’efficacité et la sécurité de ces nouveaux traitements (cf. Des chercheurs plaident pour une utilisation plus personnalisée de l’édition du génome). Un nouvel angle de travail pour toutes ces sociétés, qui devront prouver aux autorités sanitaires la sécurité de leurs thérapies.

 

 

[1] Outre les maladies génétiques, une équipe chinoise teste l’édition du génome pour le traitement d’un cancer du poumon: CRISPR et thérapie génique somatique : un premier essai clinique humain en Chine. Une équipe américaine a également démarré un essai clinique en 2016 : CRISPR : Un essai clinique de thérapie génique somatique sur le point de démarrer aux Etats-Unis.

 
Sources: 

Wired, Megan Molteni (11/12/2017)

 
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