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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 08:47

A première vue, aucun rapport. Et c’est ce que pensent aussi la plupart des élus sortants que le gouvernement a pris soin de ne pas mettre au courant. Ni le PS. Ni les droites.

Et pourtant, le mandat européen de négociation avec les USA, que le gouvernement français a approuvé le 14 juin 2013 et dont il soutient la négociation en cours, est très précis. A quatre reprises, il indique que les départements seront visés :

4 « Les obligations de l’Accord engageront tous les niveaux de gouvernement. »

23. « Toutes les autorités et entités infranationales (comme les États ou les municipalités) devraient se conformer efficacement aux dispositions du chapitre de protection des investissements du présent Accord » 

24. « L’Accord visera à accroître l’accès mutuel aux marchés publics à tous les niveaux administratifs (national, régional et local), et dans le secteur des services publics, couvrant les opérations pertinentes d’entreprises opérant dans ce domaine et assurant un traitement non moins favorable que celui accordé aux fournisseurs établis localement. »

27.« L’Accord sera obligatoire pour toutes les institutions ayant un pouvoir de régulation et les autres autorités compétentes des deux Parties.»

Il n’y a pas le moindre doute possible, les Départements seront soumis aux exigences des firmes américaines pour les investissements, pour les marchés publics, pour les réglementations.

Alors que la Constitution de la République accorde un pouvoir de réglementation aux collectivités territoriales (art. 72), celui-ci sera anéanti par le droit des firmes américaines d’introduire des actions contre les Départements devant une justice privée, le fameux mécanisme d’arbitrage sur le modèle de l’affaire Tapie.

Le gouvernement Valls, et en particulier Fabius et Fekl, peuvent raconter ce qu’ils veulent, nous savons qu’ils mentent, puisqu’ils donnent des instructions qui vont dans le sens d’une application complète du mandat de négociation.

Voter PS dimanche prochain, c’est voter l’abandon de l’Etat de droit, l’abandon de la souveraineté populaire, la soumission aux firmes américaines. Pour offrir le marché américain à quelques entreprises françaises du CAC 40, le gouvernement est prêt à brader les intérêts fondamentaux du peuple français.

Il faut choisir des candidats qui sont résolument opposés à ce projet de traité transatlantique, qui ne s’allient pas au PS et qui ne sont pas à droite, ni à l’extrême-droite, car celle-ci n’offre aucune garantie de combattre les entreprises du CAC40 qui poussent à cet accord.

Extrait de l’article 72 de la Constitution :

« Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon. Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s’administrent librement par des conseils élus et disposent d’un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs compétences. »

rmj

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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 09:07
Défaite d’Obama : la totalité des gouvernements sud-américains lui demande de retirer son décret contre le Venezuela

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Cinglante défaite pour Barack Obama et nouveau pas dans l’unité et la souveraineté latino-américaines : tous les Etats membres de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur), à savoir l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela se sont réunis en session extraordinaire à Quito ce samedi 14 mars 2015 pour manifester leur rejet unanime du décret pris par Washington contre le Vénézuéla le 9 mars 2015 parce qu’”il constitue une menace d’ingérence et de violation de la souveraineté et du principe de non-intervention dans les affaires intérieures d’autres États”.

Chargé de lire la déclaration finale, le chancelier de l’Uruguay a expliqué que les douze gouvernements ont réaffirmé leur engagement “avec la pleine actualité du droit international, la solution pacifique des controverses et le principe de non-intervention” et, dans une claire allusion à la possibilité d’un blocus économique ou d’une invasion militaire, ont appelé tout gouvernement “à s’abstenir de mesures coercitives unilatérales qui violent le droit international”. Les participants à la réunion de Quito ont demandé instamment aux États-Unis d’évaluer et de mettre en pratique “des alternatives de dialogue avec le Gouvernement du Venezuela basée sur les príncipes de souveraineté des peuples« .

En outre, le porte-parole a rappelé que l’UNASUR poursuivra sa mission d’accompagnement du “plus large dialogue politique avec toutes les forces démocratiques vénézuéliennes, dans le plein respect de l’ordre constitutionnel, des droits humains et de l’État de droit”. La semaine passée la délégation de l’UNASUR s’était rendue à Caracas pour enquêter sur la tentative de coup d’État du 12 février contre le gouvernement de Nicolas Maduro, avait invité les diverses forces politiques à un réunion et s’était entretenue avec les autorités du Centre National Électoral. Au terme de ces travaux, le président de l’UNASUR, l’ex–président colombien Ernesto Samper, avait rejeté toute ingérence extérieure et recommandé à l’opposition de jouer le jeu électoral et de renoncer à la violence.

Une position réaffirmée ce samedi par le chancelier uruguayen : “L’Unasur considère que la situation intérieure du Venezuela doit être résolue par les mécanismes prévus dans la Constitution vénézuélienne” et offre son plein appui dans le cadre de l’observation des prochaines élections législatives prévues cette année au Venezuela,  “convaincue de l’importance de maintenir l’ordre constitutionnel, la démocratie et la plus totale permanence des droits humains fondamentaux de l’Unasur”.

Pour rappel, le lundi 9 mars 2015, le gouvernement des États-Unis avait franchi un nouveau seuil dans les menaces vis-à-vis du Venezuela lorsque le président Barack Obama avait signé un ordre exécutif décrétant “l’urgence nationale aux États-Unis vu la menace extraodinaire et inhabituelle que représente le Venezuela pour notre sécurité nationale et notre politique extérieure” (sic).

Ce document avait, en peu de jours, suscité une solidarité active avec le Venezuela de la part des mouvements sociaux latino-américains et de collectifs du monde entier qui ont défilé à Buenos Aires, à Brasilia, à La Paz, á Managua, La Havane, etc.. jusqu’à Madrid : collectifs citoyens, mouvements étudiants, syndicats de travailleurs, mouvements paysans comme les Travailleurs Sans Terre du Brésil

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Marche de soutien au Venezuela á Buenos Aires

Marche de soutien à Buenos Aires

Marche de soutien au Vénézuéla á Brasilia

Marche de soutien à Brasilia

Le président équatorien Rafael Correa a déclaré : “Comment ne pas rejeter avec indignation cette barbarie ! A l’époque des dictatures des années 70, c’était quelque chose de commun mais aujourd’hui, en plein XXIème siècle ! Le droit international existe ! Que l’on soit ou non d’accord avec le gouvernement de Nicolas Maduro, la plus élémentaire des dignités nous oblige, en tant que latino-américains, à rejeter tant d’arrogance, tant d’unilatéralisme, tant d’impérialisme. Nous en avons assez ! Quelle honte !”. Pour l’ex-Président Mujica, dire que « le Venezuela est une menace est une folie, nous en avons assez de l’intromission permanemte des États-Unis ! » et  le président bolivien Evo Morales a exigé au président Obama de présenter  ses excuses à l’Amérique Latine.

Des théologiens brésiliens de la Libération comme le père franciscain Leonardo Boff et l’évêque Pedro Casaldáliga, le Père nicaraguayen Miguel d’Escoto, ex-Secrétaire Général de l’ONU, ainsi que l’évêque Thomas Gumbleton et l’ex-Procureur Général des États-Unis Ramsey Clark, ont  écrit au président Obama pour lui demander de retirer son décret. “Nous qualifions d’honteux et de profondément hypocrite votre décret. Il constitue également une violation flagrante du droit international en tant que menace d’usage de la force contre le Venezuela et en tant qu’encouragement à vos agents vénézuéliens pour qu’ils continuent à déstabiliser le pays”.

T.D., Caracas, 14 mars 2015.

Message envoyé à la Maison Blanche par la population de l'État de Falcon (Venezuela), depuis le Parc National Médanos de Coro, le 12 mars 2015.

Message personnel envoyé à la Maison Blanche par la population de l’État de Falcon (Venezuela), depuis le Parc National Médanos de Coro, le 12 mars 2015.

URL de cet article : http://wp.me/p2ahp2-1N7

 

 

Letter to Obama

Obama

His Excellency
President Barack Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington, D.C.
20500

March 12, 2015
Dear President Obama,

We greet you as a brother in Christ Jesus our Lord, with love and respect, in compliance with the mandate that we must love even those who behave as enemies against us.

What happened to you, dear brother? What became of that brave and enlightened Obama who in 2008, and throughout his presidential campaign, talked about change, REAL change which people could believe in? You inspired hope among millions, both in the United States and around the world, including us.

We remember opinion polls registering a dangerously significant number of African Americans not being in favor of your being elected, but not because they didn’t like you or because they didn’t agree with the things you were saying. They loved you too much. They didn’t want you to be murdered by the industrial-military-financial complex which they felt would certainly do so if you had the courage to carry through with your vision and promise to have the United States return to membership in the human community. That is, to stop the U.S. from behaving in a way that could only generate ever greater wars, to the point of wiping out our own human species.

You personally knew that the United States was the most hated country in the history of the world for its arrogance and diabolical national objective of full spectrum dominance.

Contrary to what was the case with leaders such as Ronald Reagan and George W. Bush, who were never ever accused of being intelligent, you are clearly an intelligent person. Besides that, you showed signs of deeply rooted ethical and moral values and adherence to the principles and values proclaimed by Jesus and, in fact, by all great spiritual leaders of the world regardless of religion.

What prompts us, dear brother, to write this letter is your extremely shameful Executive Order of March 9, 2015 declaring a National Emergency with respect to the unusual and extraordinary threat to the national security and foreign policy of the United States posed by the situation in Venezuela. It could not fail to remind us of a similar Order issued by Reagan more than three decades ago to grant a free hand in launching his Contra War against Nicaragua in the 1980’s. We say shameful and extremely hypocritical, but also your Executive Order is a flagrant violation of international law by constituting a threat of the use of force against Venezuela and, at the same time, serving as a stimulus to your Venezuelan lackeys to continue in their efforts to destabilize the country. You should know, dear brother, that in Latin America there is a growing sense of unity and solidarity in what people in the region consider to be their extended Latinamerican- afrocaribbean Fatherland.

While fully rejecting your arrogant and interventionist Executive Order, we entreat you to turn to Jesus, brotherhood and solidarity and to reject, once and for all, the demons of greed, war and full spectrum dominance.

You will continue to be in our prayers for you, your loved ones, your country and our world.

God’s amazing grace would not fail you, if only you do not turn your back on Him.

Love and blessings,
Miguel d’Escoto Brockmann, M.M.
Nicaragua
Bishop Pedro Casaldáliga
Brazil
Ramsey Clark
U.S.A.
Leonardo Boff
Brazil
Bishop Thomas Gumbleton
U.S.A
Cc. Pope Francis

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 08:43
L’Amérique Latine défend le Venezuela face au décret du président Obama. Rapprochement de Caracas avec Athènes.

EVO-Y-CORREAAprès la décision du président Barack Obama, le 9 mars 2015, de décréter « l’urgence nationale aux États-Unis » face à la « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et notre politique extérieure qu’est le Venezuela » (sic), le président de Bolivie Evo Morales a demandé une réunion d’urgence de l’UNASUR (organisme regroupant la totalité des nations sud-américaines) et de la CELAC (Communauté élargie des États Latino-américains et des Caraïbes) « pour nous déclarer en état d’urgence et défendre le Venezuela face à l’agression de Barack Obama. Nous allons défendre le Venezuela » Il a souligné l’importance de l’unité des peuples face à l’Empire qui tentent de « nous diviser, pour nous dominer politiquement et nous spolier sur le plan économique ».

Le président Correa, à travers son chancelier, a exprimé son « rejet le plus ferme de la décision illégale et extra-territoriale contre le Venezuela, qui représente une attaque inacceptable pour sa souveraineté ». Il a rappelé le signal négatif que constitue la signature de ce décret par Obama 48 heures après la visite de travail de l’UNASUR à Caracas. Cette délégation a enquêté sur la récente tentative de coup d’État contre le président Nicolas Maduro, élu en avril 2013, a rejeté l’ingérence extérieure, demandant aux secteurs violents de l’opposition de revenir à la voie électorale.

« Comment le Venezuela menace-t-il les Etats-Unis? A des milliers de kilomètres de distance, sans armes stratégiques et sans employer de ressources ni de fonctionnaires pour conspirer contre l’ordre constitutionnel étasunien ? Une telle déclaration faite dans une année d’élections législatives au Venezuela révèle la volonté d’ingérence de la politique extérieure étasunienne. » a déclaré pour sa part le gouvernement cubain.

movimientos_sociales_boliviaLes mouvements sociaux latino-américains se sont mobilisés en défense de la démocratie vénézuélienne. Pour Joao Pedro Stédile, de la direction nationale du Mouvement des Sans Terre du Brésil : « Au Brésil il y a un peuple qui est avec vous, nous serons toujours solidaires et nous ne laisserons pas l’Empire envahir le Venezuela pour récupérer ses gisements de pétrole ». Le mouvement social bolivien a également manifesté sa solidarité. Rodolfo Machaca, dirigeant de la Confédération syndicale des travailleurs agricoles, a condamné l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures vénézueliennes, et leur complicité avec les violences organisées par la droite. Selon Machaca : « La situation au Venezuela nous préoccupe, c’est pourquoi nous proclamons notre solidarité avec ce pays, mais aussi avec le président Maduro. Nous condamnons l’ingérence nord-américaine, et toutes les tentatives de coup d’État ou autres manœuvres visant à la déstabilisation du Venezuela. ».

Rafael Correa dénonce les manipulations médiatiques contre le Venezuela.

Le 1er mars, depuis Montevideo, où il assistait à l’investiture du président uruguayen Tabaré Vasquez, le président Correa a déclaré : «Le Venezuela est confronté à une guerre économique et médiatique, et se retrouve dans la situation d’autres gouvernements progressistes d’Amérique latine, avant lui. Cette situation, on l’a déjà vécu en Amérique latine. Souvenons-nous de ce qui est arrivé à (Salvador) Allende : la même guerre économique, le même type d’ingérence, les mêmes attaques médiatiques. De grâce, tirons les leçons de l’Histoire ». Selon Correa, cette ingérence « ne débouchera pas forcément sur ce qui est arrivé à Allende. Il n’en demeure pas moins que nous sommes confrontés chaque jour aux tentatives de déstabilisation de gouvernements démocratiques et progressistes d’Amérique latine, par la guerre économique, et à la manipulation mondiale en matière d’information ».

Au sujet de l’arrestation du maire d’opposition de Caracas, Antonio Ledezma, accusé d’implication dans un complot visant à déstabiliser le gouvernement de Nicolas Maduro, le président Correa a déclaré qu’il était « réducteur de commenter cet événement sans connaître les détails de l’affaire, en outre la souveraineté et les institutions de chaque pays doivent être respectées ».

Le Venezuela et la Grèce renforcent leurs relations bilatérales.

En visite officielle en Grèce le 6 mars, la ministre des Affaires étrangère Delcy Rodriguez a félicité le nouveau gouvernement du premier ministre Alexis Tsipras, au nom du Gouvernement Bolivarien et du peuple vénézuelien. Dès la victoire de Syriza, Maduro avait salué la décision des électeurs malgré « la campagne médiatique qui tentait de leur faire peur en présentant notamment Alexis Tsipras comme l’agent d’une dictature vénézuélienne »

La Chancelière vénézuélienne a été reçue par Alexis Tsipras qui a manifesté son intention d’accueillir prochainement en Grèce le président Nicolas Maduro, assurant de son soutien le Venezuela et son peuple et insistant sur l’affection qu’il lui porte.

Delcy-Rodríguez-junto-a-Nikos-KotziasAccompagnée de l’ambassadeur du Venezuela en Grèce – Farid Fernandez – Mme Rodriguez a eu aussi l’occasion de rencontrer son homologue grec Nikos Kotzias (photo). La réunion a porté sur la possibilité de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays dans le domaine économique et commercial. Nikos Kotzias a reçu des informations sur la situation actuelle au Venezuela et a souligné l’importance de nouer des relations solides dans les domaines de la technologie, de l’économie, du commerce et du tourisme. 

Un désir commun s’est exprimé : qu’Athènes devienne l’un des principaux partenaires de Caracas. 

Cette visite officielle en Grèce répond à la volonté de Caracas de renforcer l’émergence d’un monde multipolaire, au sein duquel prévaudront le respect mutuel, la compréhension, la coopération, mais aussi le droit pour les peuples à l’autodétermination, à la liberté et à la souveraineté.

Traduction : Jean-Marc del Percio

URL de cet article : http://wp.me/p2ahp2-1LH

 

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12 mars 2015

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Karl Marx a un jour écrit : « celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre ». Est-ce le cas pour la révolution bolivarienne qui fête cette année ses seize ans de lutte ? L'expérience vénézuélienne connaîtra-elle le même sort que la révolution chilienne conduite par Salvador Allende ? C'est certainement le rêve que font chaque nuit les opposants à la révolution. L'extrême droite vénézuélienne soutenue par les États-Unis rêve d’un nouveau Pinochet. Washington de son côté fantasme sur un nouveau 11 septembre vénézuélien en référence au 11 septembre 1973 au Chili. Les ennemis de la révolution s'avèrent être toujours les mêmes : l'oligarchie apatride et l'impérialisme états-unien. Les premiers souhaitent reprendre leurs privilèges, les seconds s'emparer à nouveau du pétrole. Mais le gouvernement vénézuélien, appuyé par une majorité de son peuple, n'entend pas se laisser faire...



Photomontage par BAF.F ! pour Investig’Action

Plus de quarante ans se sont écoulés depuis le coup d’État militaire du général Augusto Pinochet au Chili. Après les décennies noires qu’a connues l’Amérique Latine en proie aux dictatures, après la « décennie perdue » des années 1990 qui furent marquées par les politiques néolibérales aux conséquences désastreuses, les années 2000 marquèrent un tournant historique pour le continent latino-américain. Du Nicaragua à l’Argentine en passant par la Bolivie, des politiques redistributives furent mises en place avec plus ou moins de radicalité. Un pays, le Venezuela, devint le fer de lance de cette résurrection latino-américaine. Emmené par son président charismatique Hugo Chavez, la nation caribéenne entama une révolution politique, économique et sociale ambitieuse. Nationalisations de secteurs stratégiques, investissement massif dans l’éducation, la santé, le logement, adoption d’une nouvelle constitution qui institue une véritable démocratie participative...

Quant à la politique extérieure, le dirigeant vénézuélien a toujours exprimé un rejet viscéral face à l’impérialisme états-unien et n’a cessé de travailler pour qu’émerge un bloc du « Sud » avec des pays comme l’Iran, le Brésil, la Russie, la Chine et les autres pays latino-américains pour ainsi lutter contre l’hégémonie de Washington sur le continent et dans le monde. Toutes ces mesures-là ont eu le don d’agacer sérieusement l’ancienne oligarchie vénézuélienne représentée par les partis Action Démocratique (AD) et Copei qui ont gouverné ensemble pendant près de 40 ans mais aussi et surtout les États-Unis qui voyaient dans la révolution bolivarienne un remake de l’expérience chilienne conduite par Salvador Allende quarante ans plus tôt. Par conséquent, ce qui avait été tenté et réussi au Chili devait se reproduire au Venezuela. Coup d’État militaire, guerre économique, guerre médiatique, guerre psychologique...

La guerre économique

Peu de temps après l’élection de Salvador Allende, le président Richard Nixon, après avoir soutenu farouchement l’opposition à l’Unité Populaire (UP), chargea son secrétaire d’État Henry Kissinger de préparer un plan pour « faire hurler l’économie chilienne ». Étant donné que Washington avait échoué à faire barrage à Salvador Allende dans les urnes, il fallait désormais trouver de nouvelles combines pour renverser le président démocratiquement élu. On utilisa donc l’économie comme arme de destruction massive. Le but était de créer des crises à répétition, d’organiser des pénuries, d’instaurer le chaos... Bref, il fallait créer un sentiment de mécontentement au sein de la société chilienne pour délégitimer le gouvernement populaire de Salvador Allende et ainsi le pousser vers la sortie.

Pour cela, les États-Unis s’appuyèrent sur ses alliés de l’oligarchie chilienne. Tout d’abord, cette dernière, qui avait perdu son pouvoir politique mais qui gardait encore son hégémonie économique, entama une guerre sans merci contre le gouvernement et en définitive contre le peuple chilien. Un petit groupe de capitalistes était alors les « propriétaires » du Chili. Il s’agissait de la richissime famille Edwards qui détenait notamment le journal El Mercurio, un quotidien qui joua un rôle central dans le renversement du président Allende, de la célèbre famille Matte Perez ainsi que de José Alessandri, ancien président chilien, qui devint après sa défaite contre Salvador Allende en 1970 le président de la puissante entreprise de la Compagnie Manufacturière de Papiers et de Cartons (CMPF).

Tous ces puissants bourgeois à la solde des Etats-Unis qui dominaient alors le Chili étaient chargés de « faire hurler l’économie chilienne ». Pour cela, ils utilisèrent une arme très performante : la spéculation et l’accaparement. Il s’agissait alors de produire ou d’importer des marchandises mais de ne pas les mettre en vente. Ces dernières étaient stockées dans d’immenses hangars. On spéculait sur tous types de produits mais spécialement sur ceux de première nécessité comme le papier toilette, les œufs, la farine, le sucre, le lait, le riz... Toutes sortes de produits basiques dont les Chiliens avaient besoin pour vivre convenablement. Ces pénuries n’étaient donc pas la conséquence de l’incompétence du gouvernement ou d’un manque de production. Non, elles étaient soigneusement orchestrées par les maîtres de l’économie chilienne largement soutenue par les États-Unis.

Comme l’a affirmé l’ancien vice-président de la Banque Centrale chilienne, Hugo Fazio : « si on étudie les chiffres de l’économie chilienne de cette période (1970-1973), la production chilienne n’a jamais diminué, donc de ce point de vue, on ne pouvait pas expliquer le désapprovisionnement » (1).

José Cadermatori qui fut nommé ministre de l’économie en 1973 par le président Allende confirme les propos d’Hugo Fazio : « Le volume de la production se maintenait mais le problème, c’est que les produits n’étaient pas mis en vente. Ils étaient accaparés, cachés, pour ainsi spéculer sur ces derniers ou bien pour des raisons purement politiques » (2). Tous ces produits qui disparaissaient mystérieusement réapparurent à la suite du coup d’État et de la prise de pouvoir du dictateur Pinochet.

De leur côté, les États-Unis étaient prêts à tout pour en finir avec celui que Nixon qualifiait de « fils de pute » (3), en l’occurrence Salvador Allende. Des grossièretés qui témoignent de la haine immense que Washington portait au gouvernement populaire chilien.

Dès 1970 donc, de nombreuses banques états-uniennes bloquèrent les crédits au secteur bancaire chilien. A la fin de l’année 1970, c’est au tour de la Banque Mondiale sous contrôle des États-Unis de stopper ses crédits à Santiago. Washington faisait également pression sur ses alliés européens pour que ces derniers n’investissent pas au Chili. Et puis on pourrait citer le sabotage électrique de 1972 ou encore le financement par le gouvernement états-unien de la grève des camionneurs qui paralysa tout le territoire chilien.

Ainsi, pendant tout le mandat de Salvador Allende, les agressions économiques ne faiblirent pas. Il fallait absolument faire plier un gouvernement qui avait osé s’attaquer aux intérêts états-uniens dans le pays en nationalisant, et ce fut le plus grand « crime » que commit Allende, les gigantesques mines de cuivre alors sous contrôle des multinationales états-uniennes.

Cette nationalisation d’un secteur stratégique de l’économie ne fait-il pas écho à une nationalisation d’un domaine tout aussi stratégique dans un autre pays de la région ? Il est bien évidemment ici question de l’étatisation de l’industrie pétrolière par le gouvernement vénézuélien d’Hugo Chavez. Quarante ans d’écart mais les mêmes déterminations et le même volontarisme politique. Et qui dit révolution similaire dit déstabilisations similaires !

A l’arrivée au pouvoir du commandante Chavez, plus de la moitié de la population du Venezuela vit sous le seuil de pauvreté. Un million et demi de Vénézuéliens ne savent ni lire ni écrire et deux Vénézuéliens sur trois n’ont jamais vu de médecin. Pendant que la masse du peuple souffre de la faim et de la misère, une petite poignée de nantis s’enrichit grâce à l’argent de la rente pétrolière. Les multinationales états-uniennes de leur côté accumulent les bénéfices records. Les inégalités sont criantes et les choses ne semblent pas près d’évoluer. Le président Chavez décide donc de donner un plus gros poids à l’entreprise pétrolière nationale PDVSA pour ainsi développer le pays et réduire la pauvreté.

La réaction de l’opposition et des États-Unis ne se fit pas attendre. En 2002, des milliers de travailleurs de PDVSA se mirent en grève du jour au lendemain, sans raison valable. On apprendra quelques temps plus tard que ces grévistes avaient été payés par la CIA (4) pour cesser le travail et ainsi paralyser toute l’économie vénézuélienne très dépendante du pétrole. Camionneurs chiliens, travailleurs pétroliers vénézuéliens. Même méthode pour les mêmes objectifs. En 2012, la raffinerie de Amuay explose mystérieusement faisant 48 morts et 156 blessés. Quelques jours plus tard, dans un entretien à la télévision publique, le vice-président de PDVSA Eulogio Del Pino, affirma que le gouvernement n’écartait pas la thèse du « sabotage économique ».

Enfin, ces deux dernières années, l’offensive de l’opposition vénézuélienne a redoublé en intensité. Il faut dire que cette opposition a de quoi être désespérée. En effet, elle ne cesse de perdre élections après élections. La défaite électorale est permanente, que ce soit pour les élections présidentielles bien sûr, législatives, mais aussi municipales que le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) a largement remportées en décembre 2013. Pourtant, la droite vénézuélienne avait fondé tous ses espoirs dans Enrique Capriles, notamment après la mort du commandante Chavez. Mais rien n’y a fait. Toute cette frustration-là a donc poussé ceux qui détiennent encore un fort pouvoir économique au Venezuela à redoubler d’efforts pour déstabiliser le président Nicolas Maduro en utilisant une méthode déjà utilisée quarante ans plus tôt au Chili : la spéculation. La bourgeoisie vénézuélienne reproduit à la lettre les actions menées par l’élite chilienne contre Salvador Allende. Parmi les représentants du grand capital vénézuélien, on trouve l’empire Cisneros qui possède notamment le laboratoire FISA producteur de biens de consommation tels que shampoings, déodorants, savons ...

Ensuite la famille Mendoza dont le magazine Forbes a estimé la fortune à 2,7 milliards de dollars (5). Lorenzo Mendoza, le chef de cette famille détient de nombreuses entreprises alimentaires qui produisent de la nourriture de base ainsi que des condiments et du vin. Comme par hasard, c’est ce genre de produit (farine, œufs, sucre...) ou encore les déodorants et autres produits de toilette qui viennent à manquer dans les rayons des supermarchés. Nicolas Maduro, connaissant l’histoire chilienne et la détermination des grands capitalistes à faire tomber la révolution bolivarienne a accusé Lorenzo Mendoza de baisser volontairement la production et de cacher des produits pour provoquer des pénuries. Et le président vénézuélien a vu juste. Ces deux dernières années, ce sont des dizaines de hangars et d’entrepôts qui ont été découverts remplis de marchandise. Des marchandises qui auraient normalement dû se trouver sur les étals des magasins. Également mise en cause l’entreprise privée Herrera C.A qui est accusée par le gouvernement bolivarien de spéculer sur les produits de première nécessité. Ces derniers mois, ce sont plus de mille tonnes de produits divers comme des couches ou du lait pour bébés qui ont été découverts dissimulés.

La stratégie de l’opposition bourgeoise n’a pas pris une ride depuis la révolution chilienne. Les sabotages, la spéculation, l’accaparement font partie des stratégies favorites pour affaiblir le pouvoir en place. Du Chili au Venezuela, la guerre économique a pour but de fabriquer artificiellement une situation de pénurie et de manque permanent. Par ce procédé, on tente de déstabiliser non seulement le gouvernement mais toute la société. Au fond, ces agissements ont deux objectifs. Le premier est économique et vise à travers la spéculation à faire augmenter les prix. En effet, plus un produit est rare, plus son prix grimpe. Le deuxième est de nature politique. Créer ce genre de situation permet à l’opposition et aux grands chefs d’entreprises d’accuser le gouvernement d’amateurisme ou d’incompétence. Et ceci a en partie fonctionné. Certains citoyens ont en effet mis sur le dos du gouvernement la responsabilité de ces pénuries. Bien sûr, le gouvernement bolivarien commet des erreurs et sa gestion économique est loin d’être irréprochable.

Il ne s’agit donc pas d’analyser de manière binaire et manichéenne la situation au Venezuela comme le font la majorité des médias occidentaux. Mais force est de constater que les preuves qui mettent en cause la responsabilité des Cisneros, des Mendoza et autre Herrera sont irréfutables. Les tonnes de biens saisis par la Garde National Bolivarienne (GNB) sont autant d’éléments qui mettent en exergue la violente guerre économique qui est menée contre l’État vénézuélien.

Il serait cependant incomplet d’analyser la guerre économique qui a eu lieu au Chili et qui a lieu actuellement au Venezuela sans prendre en compte un pilier essentiel de toute cette stratégie de déstabilisation quotidienne. Cet autre pilier est évidemment le système médiatique. Comme sur le plan économique, la guerre médiatique qui fut déclarée au président Allende est très proche de celle qui est menée depuis quinze ans contre la révolution socialiste bolivarienne. Voyons ça de plus près.

Guerre, propagande et manipulations médiatiques

Au Chili, un quotidien va énormément participer à la propagande et aux manipulations en tout genre. Il s’agit du journal El Mercurio, propriété du richissime homme d’affaires Agustin Edwards. Pendant les trois années du gouvernement Allende, le journal ne cessera de créer les conditions nécessaires à la chute du président démocratiquement élu. Un travail de sape qui sera grandement piloté depuis les États-Unis. En effet, Edwards reconnaîtra plus tard que son journal bénéficiait d’un financement et était soumis à un contrôle éditorial strict de la part de Washington. Un rapport vient éclairer un peu plus cette alliance entre l’homme d’affaires et le gouvernement états-unien. C’est le rapport Church. Dans ce dernier, il est écrit explicitement que : « En accord avec la CIA, les efforts du journal El Mercurio ont eu un rôle significatif dans la création des conditions du coup d’État militaire ». De plus, chaque numéro comportait un article préparé aux Etats-Unis.

Les unes du journal témoignent de l’offensive médiatique anti-Allende et de sa volonté d’en finir avec le gouvernement socialiste. Ainsi, après le sabotage électrique de 1972 et la grève des camionneurs, le quotidien s’en donnait à cœur joie pour critiquer le pouvoir en place et l’accuser de tous les maux. Il titrait par exemple « Le Chili manque de pain », « Grande grève nationale », « Alerte au désapprovisionnement » (6), « Le gouvernement se met à la limite de la loi » ou encore « C’est ça le communisme » faisant ainsi un lien entre la pensée marxiste du président Allende et les pénuries qui frappaient le pays. Enfin, le samedi 8 septembre 1973, soit trois jours avant le coup d’État militaire, le quotidien publie un article prémonitoire intitulé « Le Chili au bord de la rupture de son système démocratique ». Comme s’il savait déjà ce qui allait se passer trois jours plus tard. El Mercurio était devenu l’organe de propagande de la droite réactionnaire chilienne. Un outil très utile à la nouvelle dictature qui l’utilisa pour légitimer son image. Le nouveau régime militaire ferma en effet tous les médias pro-Allende, fit emprisonner quarante-sept journalistes, en assassina trente et un, et ne circulèrent plus que les médias favorables au régime dictatorial dont le fameux El Mercurio.

Même son de cloche quarante ans plus tard avec les quotidiens putschistes El Universal, Ultimas Noticias ou El Nacional au Venezuela. Mais aussi et surtout avec les très puissantes chaînes de télévision Globovision ou Venevision qui appartiennent au groupe Cisneros Media. Tous ces médias ont effectivement joué un rôle tout aussi important qu’au Chili. S’agissant de Globovision, la chaîne a participé grandement au coup d’État du 11 avril 2002 contre le président Hugo Chavez en divulguant de fausses informations, en montrant des images de partisans de Chavez tirer depuis le haut d’un pont sans préciser que ces partisans tentaient juste de se défendre et de riposter aux tirs de snipers qui venaient de tous côtés, en affirmant à tort que Chavez avait ordonné à la police de tirer sur la foule et que ce dernier avait finalement démissionné de son poste de président sous la pression de la rue. Venevision de son côté rendit un hommage appuyé dès le lendemain au travail des médias et à leur implication dans le renversement d’Hugo Chavez. Dans le programme « 24 horas », Napoleon Bravo qui dirige le programme exulte : « Je vais dire une chose et nous devons le dire autant Venevision que RCTV (une autre chaîne anti-Chavez), merci Televen, merci Globovision ». Son interlocuteur Victor Manuel Garcia, président de l’institut de sondage Ceca ajoute : « Merci aux médias de communication » (7).

Avant, pendant et après le coup d’État, les médias firent tout ce qui était en leur pouvoir pour provoquer le renversement du gouvernement bolivarien. Le 12 avril 2002, au lendemain du coup d’État, El Universal titre joyeusement « Se Acabo ! » (8) (C’est terminé !). Le même jour, le quotidien Ultimas Noticias titre en une « Chavez se rinde » (Chavez s’est rendu) et écrit plus bas « Des snipers provoquent un massacre après la marche : 13 morts et 100 blessés ».(9)

En accusant le « régime chaviste » d’avoir tiré sur les manifestants, les différentes chaînes de télévision, de radio ainsi que les journaux tentèrent en vain de décrédibiliser et de délégitimer le président élu quatre ans plus tôt. Car, en réalité, le nombre de morts avait été discuté à l’avance par l’opposition qui souhaitait ainsi montrer au monde entier la « tyrannie » chaviste. Les événements d’avril 2002 n’étaient en définitive pas seulement un coup d’État militaire mais aussi un coup d’État médiatique magnifiquement mis en scène dans le documentaire La révolution ne sera pas télévisée. Deux jours plus tard, les manifestations monstres des partisans du président déchu mirent fin à ce coup de force et le président Chavez reprit son poste le 13 avril au soir. Néanmoins les médias n’avaient pas dit leur dernier mot et, à la fin de l’année 2002, la grève des travailleurs pétroliers qui provoqua de grandes pénuries leur offrirent une nouvelle occasion de s’attaquer à la révolution bolivarienne. Ils surfèrent sur cet événement pour alarmer la population et la monter contre son gouvernement. Les différents journaux titraient leurs articles ainsi : « Les supermarchés rationnent la vente de certains produits »

« Manque de médicaments » ou encore « L’inquiétude internationale augmente au sujet du Venezuela ».(10) Peine perdue ! Malgré les campagnes médiatiques défavorables et la douloureuse situation économique qui suivit la grève des travailleurs pétroliers, le président Hugo Chavez resta plus populaire que jamais.

Plus récemment en 2013, les médias oligarchiques trouvèrent une nouvelle opportunité d’attenter contre la souveraineté du pays. Le 14 avril 2013, de nouveau frustrés par la défaite électorale de leur « poulain » Henrique Capriles Radonski, cette fois-ci contre Nicolas Maduro, les médias d’opposition attaquèrent d’emblée le nouveau président de la République. Le 16 avril 2013, soit deux jours après l’élection de Maduro, El Nacional publia sur son site internet un article alarmant « Il faut des mesures d’urgence pour freiner l’inflation et les pénuries » et que par conséquent « Les plus pauvres souffriront d’une inflation de 5,8% ». Comme si ce journal oligarchique se préoccupait des plus pauvres, lui qui a soutenu les gouvernements qui ont le plus martyrisé les plus faibles par des politiques néolibérales notamment.

Enfin, force est de constater que les grands médias d’opposition vénézuéliens ont fortement mis à mal le professionnalisme et la déontologie journalistiques. En effet, le travail normal d’un journaliste, lorsqu’il relaie une information ou une photo, est de vérifier ses sources. De ce point de vue, non seulement ceci n’a pas été fait mais, pire, les médias dominants vénézuéliens ont volontairement menti sur la provenance de certaines informations. C’est ce qu’il se passa lors des violentes manifestations de février 2014 qui firent de nombreux morts. Pendant plusieurs semaines, des bandes armées dirigées par les leaders d’extrême droite dont Léopoldo Lopez, la députée Maria Corina Machado et le maire de la métropole de Caracas, Antonio Ledezma, semèrent le trouble dans le pays. Leur but était de pousser le président Maduro et son gouvernement vers la sortie. C’est alors qu’entrèrent en jeu les réseaux sociaux, les pro et anti Maduro s’affrontèrent dans une guerre d’image et d’informations. Les opposants publièrent des centaines de photos qui montraient la supposée « répression » de la police bolivarienne. Des photos qui en réalité provenaient pour la plupart d’autres manifestations réellement réprimées par les forces de l’ordre, comme au Chili ou en Égypte.

Ces photos furent malheureusement reprises sans qu’aucune vérification ne soit effectuée au préalable et ceci dans le seul but de salir et d’accuser le président vénézuélien d’autoritarisme. Il y a bien eu parfois du côté des policiers vénézuéliens un usage excessif de la force mais cela n’avait rien à voir avec les caricatures grossières qui ont été publiées sur la toile.

Les médias dans leur ensemble ont évolué positivement depuis les années 1970. Les nouvelles technologies, internet, les réseaux sociaux ont révolutionné le domaine des médias. Néanmoins, on constate que les actions des médias putschistes au Venezuela ressemblent comme deux gouttes d’eau à celles mises en pratique au Chili quarante ans auparavant. Les grands médias oligarchiques se sont ainsi faits les porte-parole de l’opposition d’extrême droite. Leur production journalistique est très souvent émaillée de mensonges, de propagandes, de manipulations, d’approximations... Ils installent une peur permanente et font du gouvernement le seul responsable de tous les maux qui touchent la société. Alors que, nous l’avons vu, les pénuries étaient largement organisées par les propriétaires des grandes entreprises.

Pourquoi les Cisneros ou les Edwards qui détenaient et détiennent les plus grands médias ne disaient pas la vérité ? Tout simplement parce que ce sont eux, en tant que grands capitalistes, qui étaient les principaux responsables de ces pénuries. Ils n’allaient pas tout de même pas s’accuser dans leurs propres médias des problèmes qu’ils dénonçaient. Et la boucle est bouclée. Tout comme en Occident, la connivence entre pouvoir économique et pouvoir politique est intrinsèquement liée. Les grands patrons d’entreprises sont les grands patrons des médias. Ils défendent donc leurs intérêts et n’hésitent pas à utiliser leurs organes de propagande pour soutenir des coups d’État et des déstabilisations en tous genres.

En Amérique Latine, les médias oligarchiques n’ont pas hésité à soutenir les pires dictatures, notamment dans les années 1970. Au Chili, comme nous venons de le voir, mais aussi en Argentine avec le quotidien Clarin. Ainsi, ce qui a été possible en Amérique Latine est loin d’être impossible en Europe. Un gouvernement révolutionnaire comme au Venezuela qui prendrait le pouvoir en France ou en Espagne deviendrait immédiatement la cible privilégiée des médias dominants. Et le scénario chilien et vénézuélien ne tarderait pas à se reproduire.

Conclusion

Toutes ces guerres économiques et médiatiques répétées à l’encontre de présidents démocratiquement élus et insoumis à l’ordre dominant font partie d’une guerre plus large et qui s’avère être psychologique. En effet, du point de vue économique, le fait de créer des pénuries à répétitions provoque un sentiment croissant d’insécurité et de méfiance. Le manque est psychologiquement un sentiment très douloureux pour l’homme. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un manque de produits de base dont tout homme a besoin pour vivre correctement.

De son côté, l’opposition réactionnaire vénézuélienne n’hésite pas à s’afficher avec les anciens responsables de la dictature chilienne, augmentant ainsi le sentiment de complicité et d’entraide entre ces derniers. L’opposition vénézuélienne s’est rendue à Santiago pour rencontrer des anciens hauts responsables de la dictature. Henrique Capriles Radonski s’est notamment affiché aux côtés de Jovino Novoa, ancien sous-secrétaire du gouvernement Pinochet et fondateur du parti pinochiste Union Démocratique Indépendante (UDI) ou encore avec Patricio Melero, dirigeant étudiant et maire durant le régime de Pinochet, actuel président de l’UDI.

Et bien sûr, lorsqu’on parle de coup d’État et de déstabilisations, on ne peut oublier le rôle que jouent les Etats-Unis. Dans un article publié dans le Guardian, le journaliste Mark Weisbrot signale que « Ce sont 5 millions de dollars qui en 2014 ont été transférés du budget fédéral pour soutenir les activités de l’opposition. Et ceci n’est que la pointe de l’iceberg, si on y joint les centaines de millions de dollars qui ont été apportés durant les 15 dernières années" (11) La guerre contre la révolution bolivarienne est donc globale. Elle oppose une majorité du peuple vénézuélien et son gouvernement à l’oligarchie médiatico-politique nationale et à l’impérialisme états-unien. Une guerre qui vise à détruire un processus révolutionnaire et qui dure déjà depuis 1999.

L’ombre de l’expérience chilienne de l’Unité Populaire plane en permanence au-dessus du Venezuela. Mais, ce qui change aujourd’hui, c’est que le Venezuela n’est pas seul en Amérique Latine et dans le monde. Il bénéficie de l’appui de nombreux pays et pas des moindres comme le Brésil, l’Argentine, la Russie ou encore la Chine. De plus, l’intégration régionale impulsée par le président Hugo Chavez avec des organismes tels que l’ALBA ou la CELAC renforce particulièrement la solidarité entre les nations et les peuples latino-américains.

L’Unité, voilà ce qui manqua cruellement en 1973. La leçon de l’histoire doit servir à anticiper le futur pour ne pas « être condamné à revivre le passé ».

Source : Journal de Notre Amérique n°2, Investig’Action, mars 2015.

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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 08:28
http://www.humanite.fr/sites/default/files/newlogohumanitefr-20140407-434.png
Rétropédalage transatlantique
Mercredi, 4 Mars, 2015
L'Humanité
L'éditorial de Jean-Paul Pierrot.
"C’est donc une missive « attribuée » à Matignon que les europarlementaires, membres de la commission du Commerce international, ont reçue, qui expose « la position des autorités françaises sur le projet de rapport sur les recommandations à la Commission européenne » sur le traité transatlantique. Un document qui enclenche un dangereux rétropédalage."

 

Curieux vrai-faux démenti (?) du secrétaire d’État au Commerce extérieur à propos d’une note adressée à des députés européens. Le contenu du texte n’est pas nié, son origine non plus, mais il n’aurait pas été validé (ou pas encore validé ?). C’est donc une missive « attribuée » à Matignon que les europarlementaires, membres de la commission du Commerce international, ont reçue, qui expose « la position des autorités françaises sur le projet de rapport sur les recommandations à la Commission européenne » sur le traité transatlantique. Un document qui enclenche un dangereux rétropédalage. Le texte actuellement en discussion entre l’Union européenne et les États-Unis prévoit parmi ses clauses les plus inquiétantes, les plus scandaleuses, la possibilité pour des multinationales d’attaquer des États devant des juridictions privées au cas où des lois nationales irriteraient ces messieurs des conseils d’administration.

 

Il y a des limites au-delà desquelles les échines les plus souples de responsables politiques commencent à se raidir, surtout quand la colère des sociétés civiles, des syndicats parvient à se faire entendre dans l’enceinte des institutions européennes. L’initiative citoyenne Stop Tafta a recueilli un million et demi de signatures malgré le mur d’opacité qui entoure les pourparlers officiels. Alors que la commission parlementaire rejette le « mécanisme d’arbitrage investisseur-État », comme l’explique son rapporteur, le social-démocrate allemand Bernd Lange, tout se passe comme si Paris manœuvrait en sous-main pour le réintroduire. Comment comprendre autrement le jugement selon lequel « le projet de résolution tranche de manière un peu trop catégorique cette question » ?

 

Des négociations aussi verrouillées que la « salle de lecture » où une poignée d’eurodéputés peuvent consulter les documents du Tafta parcimonieusement et sous haute surveillance, d’autres pourparlers secrets à Genève qui font peser de lourdes menaces sur les services publics 
(le projet Tisa)… L’Europe libérale a décidément un sérieux problème avec la démocratie.

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 18:21

2mars 2015

 Ils arrivent ! Porc, bœuf et lait aux hormones (et poulets lavés au chlore)

TTIP, ôtez vos pattes de notre nourriture !

 

 

Esther VIVAS

Un nouveau tour de vis vient d’être donné aux politiques agroalimentaires en Europe. Il s’agit du Traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne (UE), plus connu sous le nom de TTIP (son sigle en anglais pour Transatlantic Trade and Investment Partnership), l’ombre grandissante de l’agroalimentaire qui s’étend des champs à l’assiette. Comme des vampires assoiffés de sang, les multinationales du secteur attendent pour se sucrer, et ce beaucoup, grâce à ces nouvelles mesures de libéralisation commerciale.

Mais en quoi consiste le TTIP ? Il s’agit d’un traité négocié en secret durant des mois, divulgué au public, attendant l’approbation du Parlement européen, bénéficiant d’une campagne marketing en cours et qui a pour objectif final d’harmoniser à la baisse les législations des deux côtés de l’Atlantique, au seul profit des grandes entreprises. Ses conséquences : plus de chômage, plus de privatisations, moins de droits sociaux et environnementaux. En définitif, il apporte sur un plateau nos droits au capital.

Et en ce qui concerne l’agriculture et l’alimentation ? Les entreprises du secteur, des sociétés de semences en passant par l’industrie de la biotechnologie, des boissons, de l’élevage, de l’alimentaire, ou encore du fourrage… sont celles qui ont le plus fait pression en sa faveur, dépassant même le lobby pharmaceutique, de l’automobile et financier. L’enjeu est important pour les multinationales comme Nestlé, Monsanto, Kraft Foods, Coca Cola, Unilever, Bacardi-Martine, Cargill, entre autres. Sur les 560 réunions consultatives de la Commission européenne pour l’approbation dudit traité, 92% ont été réalisées avec des groupes d’entreprises, le restant avec des collectifs d’intérêt public, comme l’indique un rapport du Corporate Europe Observatory.

Si le Traité de libre échange entre les États-Unis et l’Union européenne devait être approuvé, quels impacts aurait-il dans nos assiettes ?

Plus d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés)

L’entrée massive des OGM en Europe sera une réalité. Bien qu’aujourd’hui nous importons déjà un nombre considérable d’aliments transgéniques - je pense en particulier pour le bétail et à beaucoup de produits transformés contenant des dérivés du soja et du maïs transgéniques, comme la lécithine, l’huile et la farine de soja, ou le sirop et la farine de maïs-, l’approbation du TTIP signifiera une augmentation desdites importations, notamment des premières, y compris l’entrée d’OGM actuellement non autorisés par l’UE.

Il faut tenir compte du fait que la législation aux États-Unis est beaucoup plus permissive que celle de l’Europe, aussi bien en qui concerne le mode de culture que la commercialisation des Organismes Génétiquement Modifiés. Aux États-Unis par exemple, l’étiquette qui identifie un aliment comme génétiquement modifié, n’existe pas, contrairement à l’Europe, où malgré les limitations, les lois obligent théoriquement bien à cette identification. De plus, dans l’Union Européenne, un seul aliment transgénique est cultivé à des fins commerciales : le maïs MON 810 de Monsanto, malgré l’impact environnemental négatif de celui-ci, qui contamine d’autres champs de maïs aussi bien conventionnel que biologique. 80% de sa production est réalisée en Aragon et en Catalogne, alors que la majeure partie des pays européens l’interdit. Aux États-Unis, au contraire, le nombre de cultures est beaucoup plus élevé. C’est pourquoi l’Europe est un gâteau alléchant pour les multinationales comme Monsanto, Syngenta, Bayer, Dupont... et le TTIP peut permettre que cela devienne une réalité.

Porc, bœuf et lait aux hormones

Le véto à la viande et aux produits dérivés d’animaux traités aux hormones et aux techniques favorisant leur croissance, jusqu’à présent interdits en Europe, sera levé tout comme l’utilisation desdites substances, avec l’impact qui en découle sur notre santé.

Aux États-Unis, les porcs et les bovins, peuvent se voir prescrire des médicaments comme la ractopamine, un médicament utilisé comme additif alimentaire pour obtenir un meilleur engraissement de l’animal, et plus de bénéfice financier pour l’industrie de l’élevage. Dans l’UE, l’utilisation de ce produit et l’importation d’animaux traités par celui-ci est interdite, de même que dans 156 autres pays comme la Chine, la Russie, l’Inde, la Turquie, l’Égypte, qui considèrent qu’il n’y a pas de données suffisantes qui permettent d’écarter les risques pour la santé de l’Homme. 26 autres pays, comme les États-Unis, l’Australie, le Brésil, le Canada, l’Indonésie, le Mexique, ou les Philippines, l’utilisent.

La même scénario va se produire avec l’utilisation de l’hormone somatotropine bovine, utilisée principalement chez les vaches laitières afin d’augmenter leur productivité et obtenir entre 10 et 20% de lait supplémentaire. Cependant, les effets secondaires associés à son utilisation sur les animaux sont nombreux (stérilité, inflammation des pis, augmentation de l’hormone de croissance…) et son impact sur les êtres humains (certaines études la relient à une augmentation du risque de souffrir d’un cancer du sein ou de la prostate, et à la croissance des cellules cancéreuses). C’est pourquoi l’Union européenne, le Canada et d’autres pays interdisent son utilisation et son importation, alors que d’autres pays l’utilisent, notamment les États-Unis. De plus, l’entreprise américaine Monsanto, numéro 1 des semences génétiquement modifiés, est la seule du marché à commercialiser cette hormone, sous le nom commercial de Posilac. Quelle coïncidence.

Les poulets chlorés

La viande de poulet "désinfecté", avec du chlore arrivera aussi dans nos assiettes. Si en Europe, une méthode de contrôle des maladies des volailles d’élevage - allant de son élevage jusqu’à sa commercialisation, en passant par son abattage - est utilisée de manière préventive, les États-Unis ont choisi d’optimiser les coûts en baissant les standards de sécurité alimentaire. Ainsi, les volailles élevées et abattues sont désinfectées uniquement à la fin de la chaîne, en les immergeant dans une solution chimique antimicrobienne généralement à base de chlore, c’est-à-dire en leur donnant "un bain de chlore", point final. Ainsi les poulets sont "propres", sans bactéries, bien chlorés et le traitement revient beaucoup moins cher. Une fois encore, tout pour le fric.

Mais, quelles conséquences tout cela peut-il avoir sur notre santé ? Dans l’UE, depuis 1997, il est interdit de faire entrer de la viande de volaille de basse-cour nord-américaine, en raison de ces traitements et des résidus de chlore ou autres substances chimiques utilisées pour leur désinfection qui peuvent persister dans la viande que nous consommons ensuite. L’industrie bovine nord-américaine affirme que ces traitements permettent d’éliminer les micro-organismes pathogènes. Cependant les infections ne diminuent pas de manière significative, pire, l’utilisation continue de désinfectants peut finir par générer des résistances.

On nous dit que les standards de sécurité alimentaire nord-américains sont les plus sûrs. Des rapports ne vont pas dans le même sens en constatant qu’une personne sur quatre par an aux États-Unis, c’est-à-dire 76 millions de personnes, tombe malade à cause de maladies provoquées par la consommation d’aliments. Parmi ces millions de personnes, 325 000 sont hospitalisées et 5 000 meurent. Les experts signalent que la majorité des cas pourrait être évitée avec des améliorations dans le système de contrôle alimentaire. Tirez-en vos conclusions.

Il est grand temps que nous le disions au TTIP : ôtez vos sales pattes de notre nourriture !

Esther Vivas

http://esthervivas.com/francais/ttip-otez-vos-pattes-de-notre-nourriture/

*Traduit au français par Clémence Tavernier pour Ritimo.

URL de cet article 28115
Accord de libre-échange UE-USA. Bruxelles rassure
France - 27 Février

Recueilli par Antonin Garnier

Le point avec le lituanien Vytenis Andriukaitis sur les dossiers agricoles les plus pressants.

Le commissaire européen à la santé, le lituanien Vytenis Andriukaitis, en charge de dossiers aussi importants que les OGM, la santé animale ou la sûreté alimentaire des produits alimentaires, a visité le Salon de l’agriculture le 26 février. 

Dans le cadre des négociations d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, la question des OGM inquiète une partie de l’opinion publique européenne. Ces inquiétudes sont-elles justifiées ?

V.A.  : Non, elles ne sont pas justifiées. Dans le domaine de l'alimentation, la Commission européenne a été très claire : il n'y aura pas de changements dans les politiques ou les normes de l'Union européenne concernant les OGM mais aussi celles visant à protéger la santé humaine et animale, le bien-être, ou encore l'environnement. Tant l'Union européenne que les États-Unis ont très clairement indiqué que l’accord de libre-échange ne mènera pas à un affaiblissement de nos normes respectives en matière de sécurité alimentaire et de protection des consommateurs.

La Russie impose un embargo sur la viande de porc européenne depuis la découverte de cas de fièvre porcine africaine dans l’UE. Il y a quelques semaines certains États membres, dont la France, ont estimé que la Commission européenne leur donnait le feu vert pour entamer une reprise des échanges. Est-ce le cas ?

V.A.  : La Commission n'a jamais donné feu vert aux États Membres pour conclure des accords bilatéraux en vue de la reprise de leurs exportations avec la Russie. Toute reprise d'exportations par rapport aux produits soumis à l'embargo russe devrait avoir lieu exclusivement dans un cadre communautaire. Depuis plusieurs mois, la Commission consacre beaucoup d'énergie afin de trouver une solution, mais il y a un manque apparent de volonté de la partie russe de respecter les principes internationaux.

Depuis le scandale de la viande de cheval, le Parlement européen et la France, notamment, font pression pour la mise en place d’un dispositif obligatoire d’étiquetage de l’origine des viandes dans les produits transformés. Allez vous répondre, d’une manière ou d’une autre, à cette demande ?

V.A.  : Nous prenons bien sûr note de la demande du Parlement européen qui s’est prononcé pour l'étiquetage obligatoire de l'origine de la viande transformée et nous allons réfléchir à la voie à suivre. Mais, je dois souligner que, dans le climat économique actuel, il est du devoir de la Commission d'assurer un processus de prise de décisions fondées sur des données probantes.

Autre demande du Parlement européen, et de certains États membres (du Nord de l’Europe) : renforcer les règles en matière de bien-être des animaux d’élevage, en particulier leurs conditions de transport. ? Et est-il nécessaire selon vous de légiférer à nouveau dans ce domaine ?

V.A. : la situation est encore loin d’être satisfaisante, principalement en raison d’une mise en œuvre inégale des règles en vigueur dans les États membres. La priorité de la Commission est donc de se concentrer sur l’application des règles existantes et d'offrir aux États membres et aux opérateurs un cadre juridique stable.

Le gouvernement français et les accords TAFTA : « Plus faux-cul que moi, tu meurs ! »

Tafta poissons.jpg

 

 

Pendant qu'on nous enfume avec les saloperies de Daech, la guerre d'Ukraine et les errements du Quinze de France, les négociations TAFTA entre l'Union européenne et les États-Unis se poursuivent dans la plus grande opacité.

 

On se souvient que dans ces négociations, il est question de donner la primauté juridique à des tribunaux d'arbitrages privés concernant les conflits entre multinationales et États. Ceci en passant par-dessus l’institution judiciaire de chaque pays concerné. Autrement dit, à titre d'exemple, l'industrie tabagique étazunienne pourrait attaquer un pays qui restreindrait par une loi la consommation de tabac sur son sol, au prétexte que la dite loi porterait préjudice aux intérêts de la multinationale en question ! L'Australie – qui a signé des accords de même type que TAFTA avec les USA – est actuellement attaqué par l'industrie tabagique US ! Qui lui réclame des fortunes ! C'est de cela dont il s'agit.

 

Alors que l'Initiative Citoyenne Européenne contre cette disposition, lancée à l'automne dernier vient de dépasser les 1.500.000 signatures, lors d'une réunion au sommet à Madrid fin février, les sociaux-démocrates européens se sont accordés pour sanctuariser le système de règlement des différends investisseur-État (ISDS) - en clair : pas de rejet du système d'arbitrage privé mais de simples réformes mineures. Pour parfaire la blague, le gouvernement français a salué cette nouvelle reculade comme une grande victoire de la diplomatie française. Un communiqué de la majorité, au titre mensonger [2], illustre ce double discours : critiques de façade du mécanisme face au rejet largement exprimé dans l'opinion publique [3] mais travail en souterrain pour s'assurer de son maintien dans les négociations. La note communiquée récemment aux eurodéputés français confirme ces manœuvres : alors que la résolution étudiée par le Parlement Européen penche en faveur d'un rejet du mécanisme, les autorités françaises conseillent aux parlementaires d'"adopter une approche plus prudente sur ce sujet délicat". En d'autres termes, le gouvernement demande aux parlementaires d'affaiblir la position, déjà bien timide, du rapporteur social démocrate allemand Bernd Langue. A travers le langage abscons de ces technocrates, on devine une réalité bien planquée derrière des paroles lénifiantes :

 

« S’agissant de la protection de l’investissement, au point (d) (xiv) [page 11], même si la France estime que l’inclusion d’un mécanisme d’arbitrage investisseur-Etat (RDIE/ISDS) n’est pas nécessaire avec les Etats-Unis, le projet de résolution tranche de manière un peu trop catégorique cette question. Une approche plus prudente sur ce sujet délicat pourrait être préférable en raison des risques de précédent, avec des États dont les standards juridictionnels ne correspondent pas à ceux qui prévalent aux États-Unis. Un temps de réflexion, consécutif aux résultats de la consultation publique, doit être mis à profit, comme cela est d’ailleurs souligné dans le considérant I de la résolution (“whereas now that the results of the public consultation on investment protection and ISDS in the TTIP are available, a reflection process – taking account of critical and constructive contributions – is needed within and between the three European institutions on the best way to achieve investment protection and equal treatment of investors”). De surcroît, d’un point de vue technique, un mécanisme de règlement des différends par l’arbitrage peut difficilement être dissocié du reste du chapitre sur la protection de l’investissement. La solution d’une réforme en profondeur du mécanisme d’arbitrage pour le rendre légitime et plus protecteur du droit à réguler des États, comme préconisé dans certaines contributions répondant à la consultation publique, mériterait d’être poursuivie dans le cadre de ces négociations ».

 

Cette note qui a fuitée livre des informations inédites sur la position particulièrement faux-cul du gouvernement, qui recommande en particulier de ne pas suivre la position de rejet de l’ISDS du rapporteur socialiste Bernd Langue...

 

Mais ce n'est pas tout. Les services financiers devaient être exclus de la négociation. Tè ! Fumes... Ils reviennent en toutes lettres :

 

« …/... dans le même ordre d’idées, les secteurs qui font actuellement l’objet des négociations de convergence réglementaire devraient être cités, et le secteur des services financiers, dans lequel l’Union a des intérêts offensifs, également mentionné …/... ».

 

TAFTA, c'est la vassalité totale des pays de l'U.E., donc de la France par rapport aux Etats-Unis.

 

Bougeons-nous, écrivons à nos députés nationaux comme européens pour leur faire part de notre vigilance et de notre rabia !

 

Sources :

https://france.attac.org/IMG/pdf/150224_sgae_note_de_commission_inta_ttip.pdf

https://france.attac.org/se-mobiliser/le-grand-marche-transatlantique/article/le-gouvernement-francais-defend-l

https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/comite-consultatif-tafta-la

 

 

 Illustration X - Droits réservés

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 18:39
Comité consultatif TAFTA : la société civile en colère

 

Le gouvernement français semble prêt à tout pour sauver l’ISDS en l’aménageant de réformes mineures, et persiste dans un double discours. Il œuvre activement à une amélioration de façade de l’ISDS afin de maintenir ce mécanisme dans les négociations. La note communiquée ce mardi aux eurodéputés français confirme ces manœuvres : alors que la résolution étudiée par le Parlement européen penche en faveur d’un rejet du mécanisme, les autorités françaises conseillent aux parlementaires d’« adopter une approche plus prudente sur ce sujet délicat ». En d’autres termes, le gouvernement demande, en toute discrétion, aux parlementaires français à Strasbourg d’affaiblir la position, déjà bien timide, du rapporteur social-démocrate allemand Bernd Lange.

Cette même note montre également que le gouvernement français pousse à un travail plus ambitieux sur la coopération réglementaire, qui pourrait concerner les régulations et réglementations infra-fédérales et infra-communautaires, projet sur lequel plusieurs de nos organisations ont déjà exprimé de multiples inquiétudes. Enfin, en dépit des ravages causés par la crise financière de 2008, le gouvernement demande l’inclusion des services financiers dans l’accord transatlantique.

En contradiction avec la majorité parlementaire et le PS, ces nouveaux éléments témoignent d’un décalage effarant entre le verbiage et les actes du gouvernement, et témoignent de dysfonctionnements démocratiques majeurs.

Nos organisations ont intégré le collège Société civile du « Comité de suivi stratégique » en se voyant promettre consultation et dialogue par M. Fekl. Elles n’ont pourtant jamais été informées de ce revirement du gouvernement, et n’ont pas été consultées sur d’éventuelles propositions alternatives. Faut-il en conclure que les promesses de M. Fekl ont déjà fait long feu ?

Nos organisations, associations et syndicats membres du Comité de suivi stratégique, s’estiment abusées par l’ensemble du processus « consultatif » mis en place par le gouvernement concernant l’Accord transatlantique. Elles considèrent désormais devoir réexaminer leur participation au dit-Comité et se concerteront dans les jours qui viennent pour déterminer la meilleure réponse à apporter.

Signataires : AITEC, Attac France, Confédération Paysanne, Les Amis de la Terre, Union Syndicale Solidaires

P.-S.

Photo : Elias Sh, licence Creative Commons BY-NC-SA 2.0.

Notes

[1via le Secrétariat général des Affaires européennes (SGAE)

Documents joints

150224_sgae_note_de_commission_inta_ttip-2.pdf
  • 26 février - PDF - 48.7 ko

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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 08:28

Logo.pngLa procédure de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS en anglais) est anticonstitutionnelle
February 13th, 2015

par Laura Hähnlein

 https://stop-ttip.org/fr/blog/la-procedure-de-reglement-des-differends-entre-investisseurs-et-etats-isds-en-anglais-est-anticonstitutionnelle/

 



 La fondation allemande Hans Böckler a récemment publié une étude au caractère problématique du droit d’arbitrage privé. Professeur Dr. Siegfried Bross est l’auteur de cette étude selon laquelle les arbitrages privés projetés dans les conventions de libre-échange sont anti-constitutionnels.

Dans les traites de libre-échange TTIP et CETA, les procédures d´arbitrages privés projetées se trouvent déjà depuis un certain temps sous le feu des critiques. Maintenant, les juristes renommés interviennent de plus en plus dans le débat. En Allemagne les voix critiques includent Herta Däubler-Gmelin, D. Krajewski, Erich Schweighofer et maintenant aussi, le professeur. Dr. Siegfried Bross, un ancien juge du tribunal constitutionnel.

Professeur Dr. Broß identifie deux aspects du problème de la procédure d’arbitrage projeté, appelé ISDS (Investor State Dispute Settlement) : d’une part, l’organisation et la procédure des arbitrages privés, d’autre part, la fonction et l’effet d’une décision convenu par celle-ci. En premier lieu, les Etats sont normalement égaux face aux contrats en droit international, c’est-à-dire que les Etats sont les sujets et les participants de ces contrats. Si maintenant un arbitrage privé est décidé dans une convention de libre-échange, l´Etat devient une partie, en droit international. Des investisseurs peuvent accuser ainsi des Etats, s’ils pensent que de nouvelles lois ou impôts dénigreraient leur bénéfice. D´après le professeur Dr. Broß, l’accord sur l´ISDS signifierait “la perte de la souveraineté de l’Etat et du respect de soi.” Face à la peur continuelle d’une plainte, des Etats réfléchiront probablement plus, s’ils introduiront, ou non, de nouvelles règles environnementales pour la réduction des substances nocives, par exemple.

Un autre point de critique est que l’organisation de ce tribunal d’arbitrage ne correspond pas aux “principes de droits de l’Etat reconnus par la justice.” Ainsi l’occupation des postes d’arbitres reviendrait probablement à des avocats de grandes chancelleries ou à des professeurs.

D´après cet arbitrage fixé par la convention de libre-échange, un système judiciaire partiel autonome apparaîtrait. Il éviterait, par exemple, le système juridique allemand, ou tout autre système juridique national, ce qui est pourtant, obligatoire en Allemagne. Ainsi “la collaboration parlementaire et les décisions de la cour constitutionnelle “serait anticonstitutionnelles. L’Allemagne serait attachée par un arbitrage privé ancré dans une convention de libre-échange, bien que celui-ci contredise le système judiciaire et l’ordre constitutionnel de la République fédérale d’Allemagne.

Cependant, le paragraphe 79 de l´article 3 de la Loi fondamentale ne permet pas un tel changement de cette manière grâce au législateur. En outre, les arbitrages privés empêcheraient la mise en œuvre de règles constitutionnelles, du fait des pertes de bénéfice possibles d’un investisseur pourraient provoquer.

Finalement le professeur Dr. Broß répond à la proposition: un arbitrage de contrat, organisé dans le cadre d’une convention de libre-échange, peut être mené “si effectué comme l’arbitrage d’Etat.” Cette cour doit être composée par des représentants des Etats, parties du contrat, et du consentement des parlements nationaux pour assurer une légitimation démocratique à ces “véritables” juges. Ainsi la souveraineté de l’Etat, en tant que partie contractante serait gardée. Après la conclusion du contrat, les lacunes reconnaissables ou les accords insuffisants pourraient être conclus, par la suite démocratiquement. Les textes du contrat complexes, sont en effet, pavés “naturellement de nombreuses bévues, et de pièges”, comme il y aurait lors d´un arbitrage privé.

Pour le Dr. Broß, le bilan est que les conventions de libre-échange sont anti-constitutionnelles avec leurs “clauses actuelles de l´ISDS qui sont en faveur des entreprises étrangères et de l’institution des arbitrages privés”, puisque, enfin elles violent le principe de démocratie et d’Etat de droit “.

Le rapport complet (en allemand) peut être téléchargé ici: Prof. Dr. Siegfried Broß Freihandelsabkommen, einige Anmerkungen zur Problematik der privaten Schiedsgerichtsbarkeit“.

 

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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 07:33
Alfredo Serrano : « au Venezuela on a dépassé le stade du néolibéralisme »
Alfredo Serrano Mancilla est docteur en Economie de l’Université Autonome de Barcelone, avec Post-Doctorat en Economie de l’Université Laval (Canadá). Directeur du Centre Stratégique Latinoaméricain Géopolítique http://www.celag.org/. Professeur universitaire de la FLACSO (Equateur), Universidad Andina et UMSA (Bolivie), Universidad Hermosillo et UNAM (Mexique), Univ. Pablo de Olavide de Sevilla (Espagne), Université Santa Marta (Colombie).

Alfredo Serrano Mancilla est docteur en Economie de l’Université Autonome de Barcelone, avec Post-Doctorat en Economie de l’Université Laval (Canadá). Directeur du Centre Stratégique Latinoaméricain Géopolítique http://www.celag.org/. Professeur universitaire de la FLACSO (Equateur), Universidad Andina et UMSA (Bolivie), Universidad Hermosillo et UNAM (Mexique), Univ. Pablo de Olavide de Sevilla (Espagne), Université Santa Marta (Colombie).

Le 6 février s’est déroulé à l’Université Bolivarienne du Venezuela (Caracas) un débat qui a réuni étudiants, professeurs, mouvements sociaux autour du livre d’Alfredo Serrano Mancilla (CELAG): « La pensée économique d’Hugo Chavez ».

Interview : Ernesto Cazal
Traduction : Jean-Marc del Percio

Bien qu’il soit espagnol -son accent le trahit- Serrano n’hésite pas à dire qu’il s’exprime comme les Vénézuéliens, « avec tout le corps ». Nous avons fixé l’entretien pour le lendemain. C’est à la cafeteria de l’hôtel où il est descendu, qu’il s’est expliqué sur l’héritage économique légué par Chavez : « ce que Chavez a fait et que ne reconnaissent ni les économistes de renom, ni la doxa dominante de la science économique, c’est la réinvention de catégories, de concepts, de propositions; et la rediscussions sans tabou ni complexe, de tous les dogmes hégémoniques. »

Chavez a parlé de la nécessité d’atteindre un point de non retour. Non seulement sur le plan économique, mais aussi politique et social. A votre avis, à quel stade en  sommes-nous ? Avons-nous atteint ce point de non retour ?

D’un point de vue historique, je pense que oui, nous avons atteint à plusieurs niveaux un certain degré d’irréversibilité. Je crois que l’étape néolibérale a été dépassée. Ce qui n’est pas peu de choses. Le déroulement des élections d’octobre (2012) et avril (2013) en est l’illustration. En effet, l’opposition (de droite) s’est vue contrainte d’occuper un champ économique et politique autre. Il lui était très difficile de remettre en cause l’Etat social Bolivarien. Cela montre que nous avons atteint un certain point d’irréversibilité. Il peut être également question d’un point de non retour qui serait atteint sur le plan économique, social et politique, si l’on considère que la Révolution Bolivarienne a bâti – suivant en cela, la pensée de Gramsci – un nouveau sens commun économique.

Pourquoi est-il possible de parler d’un nouveau sens commun en matière d’économie ?

Il est très difficile aujourd’hui de discuter en usant de la terminologie de l’ancien modèle économique des années 1980 et 1990. A l’époque, la priorité revenait à l’investissement étranger direct, aux politiques d’ajustement ou d’austérité, à la libéralisation du commerce et du secteur financier – selon les préceptes de Washington. Il n’en est plus ainsi aujourd’hui. Toutes ces orientations n’obtiendraient plus aucun soutien populaire. C’est pourquoi pour moi, il y a un nouveau sens commun, qui laisse loin derrière lui, les décennies néolibérales qui ont toutes été des échecs ; et qui est la clé du processus de transition en cours, vers le socialisme bolivarien du XXIème siècle.2

Vitesse et stratégie.

Il est midi à Caracas. Soleil timide. Serrano, un verre d’eau fraîche à la main, insiste sur le fait que repenser en permanence la politique est une tâche qui ne peut s’enliser.

Les processus de changement en cours, acquièrent une telle vitesse et il y a tellement de tensions créatives au niveau économique et social, que si l’on souhaite atteindre un degré d’irréversibilité définitive, on doit réactualiser le seuil d’irréversibilité en permanence. Non seulement on a réussi à enterrer définitivement le néolibéralisme et son sens commun. Mais on a réussi à construire autre chose. Il faut désormais atteindre de nouveaux points de non retour. La révolution de la productivité est l’un de ceux-ci. Certaines modifications de la structure économique sont nécessaires (1). Mais il faut garder à l’esprit qu’un changement structurel suppose que l’on module la rapidité des processus de transformation en fonction de la conjoncture. Quant à la rapide transition qui s’est faite en un temps record, elle doit être confirmée par des transformations stratégiques structurelles.

Cela concerne uniquement la question de la productivité ?

Je me réfère également aux sphères financière, fiscale; à l’intégration des activités commerciales; mais aussi à la place de l’organisation productive au sein du système-monde. Sans oublier la politique des marchés publics. Tous ces réaménagements, c’est ce que le président Maduro appelle le nouveau système économique interne. On devrait également améliorer le dialogue entre les différentes sphères institutionnelles relevant de l’économie : le Sicad (Sistema Complementario de administracion de divisas), le Seniat (Servicio Nacional integrado de administracion Aduanera y tributaria), les services des douanes. Il ne peut subsister ici de quelconque « triangle des Bermudes ». Ce sont des défis à relever. Il ne faut toutefois pas porter un regard trop inquiet sur cette question. Il s’agit plutôt d’un pari à gagner, qui concerne les changements vertigineux de la sphère productive.

Selon vous, dans un contexte de guerre et de sabotage permanent, quelle est la relation immédiate entre ce débat, et le peuple organisé tel qu’il s’exprime à travers les conseils communaux, les communes, les divers mouvements sociaux, les collectifs ?

Il est essentiel d’identifier les nouvelles questions que soulève la majorité sociale, pour y apporter les réponses adéquates. Prenons un exemple : à l’heure actuelle, elle aspire toujours à se nourrir correctement. Mais elle souhaite aussi accéder à une alimentation de meilleure qualité. C’est pourquoi il me semble intéressant de coller au plus près du comportement du sujet social majoritaire, afin d’en actualiser les contours en permanence. Il me semble également fondamental d’identifier les nouveaux défis à relever; mais aussi les nouveaux facteurs de motivation. Il y a une partie non négligeable de la population vénézuélienne qui n’a pas connu l’ère néolibérale, puisque de nombreux jeunes sont nés sous la révolution. Mais il ne s’agit pas uniquement de la jeunesse, il y a un tas de choses, de nombreux tournants positifs qui ont été pris dans le domaine social, politique, en matière de satisfaction des besoins de base. C’est pourquoi, il faut toujours être à l’écoute, parce que si l’on souhaite répondre aux aspirations du moment, il faut avoir à l’esprit qu’elles ne sont pas identiques à celles que la majorité sociale exprimait il y a 14 ans. Donc, oui, je considère qu’on doit revitaliser la sphère de l’économie, à partir de ce qui fait partie de l’actualité.

A quoi il faut ajouter le thème de la guerre…

C’est vrai. Il y a une guerre économique. Il y a du sabotage. Il y a également une tentative de
déstabilisation en cours, qui vient de l’étranger. Il est également vrai qu’il existe une bourgeoisie vénézuélienne parasitaire misant sur les importations improductives, sur la spéculation. Toutefois, comme le président Chavez l’a dit lui-même, malgré ces obstacles, il faut identifier les éléments qui permettent malgré tout d’accomplir ce bond en avant, afin que l’économie contribue à l’éclosion d’un climat de pacification générale. L’idée, ce n’est pas seulement résister à la guerre économique. Parce qu’il faut voir comment il est possible d’envisager la transition, afin que l’économie soit un outil de pacification de la période actuelle. Et c’est dans ce cadre, que pour moi, l’importance des communes, du peuple organisé apparaît.

Chavez pédagogue

« Il est essentiel de comprendre que les acquis, on ne les a pas obtenus gratuitement. Il faut donc faire appel au volet pédagogique, s’inspirer de l’esprit de Simon Rodriguez (1769-1854, philosophe et mentor de Simon Bolivar), sur lequel Chavez s’appuyait tant. C’est comme cela qu’il a été possible d’expliquer qu’en dépit d’un investissement social si élevé, la Mission Logement n’a pu être menée à bien, qu’en réunissant de très gros capitaux. C’était en 2011».

Alfredo croit en l’efficacité d’une formation économique qui s’acquiert au quotidien. Ce qui n’empêche pas de penser à la politique sur la longue durée : « l’élément-clé, c’est de penser le changement, tant sur le plan stratégique que tactique. Un changement qui concernerait la politique fiscale, afin de l’enchâsser dans le modèle socialiste bolivarien de ce siècle. Selon les besoins du pays, qui diffèrent de ceux qui étaient à l’ordre du jour il y a 15 ans. Un exemple : ce peuple qui était affamé, consomme de telle façon, que cela relève désormais, de l’agro-industrie. »

La droite affirme que nous souffrons de famine. Nous savons que cela ne tient pas debout. Est-ce que tu penses que cela est lié au fait que nous aurions atteint ce point de non retour ?

Tout ce qui a trait à l’Etat social -qu’il y ait un choc interne ou externe ; une mutation de l’économie mondiale ; une chute des prix du pétrole-  n’est plus négociable. Pourtant cet état de fait, ne peut pas être interprété sous l’angle du miracle advenu. Non. C’est ici, qu’intervient la nécessité d’être pédagogue. D’expliquer que ces acquis, ce caractère irréversible, cet accroissement de la souveraineté ; de l’indépendance économique dont le Plan de la Patrie (2) a jeté les bases, tout cela implique de devoir prendre certaines décisions sur le plan économique. Comme l’émission de monnaie souveraine incombant à l’Etat vénézuélien.

Dans ces conditions, que faire ?

Est-il possible de continuer à autoriser que les devises aillent sur les cartes de crédit, dans le cadre des actes de consommation quotidienne ? En la matière, les données de l’année et demie écoulée, sont éloquentes. Même questionnement au sujet du tourisme. Est-il envisageable de maintenir en l’état, le rythme de sortie des devises, dès lors qu’elles font défaut pour aiguiller le modèle sur le plan productif ? Idem en ce qui concerne l’essence. Est-il encore concevable de consacrer des devises pour subventionner l’essence en faveur de tous les secteurs, au moment où elles sont nécessaires à la réorganisation d’une économie productive ; à améliorer les chaînes d’approvisionnement ; la distribution, la productivité ? Cette nouvelle culture économique doit accompagner le changement de modèle en cours. Et c’est à ce travail que le peuple organisé, mais aussi l’Exécutif, doivent s’atteler.

Dans un article, vous déclarez qu’il y a trois secteurs économiques qui n’ont pas décliné, pour lesquels il y a des politiques très claires du gouvernement bolivarien. Il s’agit du social ; du travail et de la fiscalité. Quels sont les relations à établir avec la révolution productive en cours ? Comment s’articulent ces 3 niveaux, avec, disons, cette manière nouvelle de produire ?

Un des défis à relever, c’est celui qui consisterait à placer la politique économique sous le signe d’une intégration totale. La politique fiscale ne doit pas faire cavalier seul. Elle doit s’intégrer à l’ensemble des objectifs politiques et économiques qui ont été définis. Mais elle doit aussi être repensée afin de promouvoir un nouveau modèle de production. En la matière, il est d’autant plus important de percevoir les impôts et taxes pour asseoir sa souveraineté sur le plan fiscal et pour capter les grandes richesses engendrées, que nous vivons une période de contraction des prix du pétrole. C’est aussi un défi en soi, puisqu’il ne faut pas appréhender d’une manière réductionniste la politique fiscale de captation des revenus. Mais il faut faire en sorte que cette dernière puisse contribuer à l’émergence de revenus productifs dans la période immédiate. Pour cela, on doit étudier les cas où les incitations fiscales sont souhaitables et ceux pour lesquels elles ne le sont pas. Il est crucial de ne pas instaurer d’incitations fiscales au profit de secteurs improductifs relevant de la spéculation. Elles ne doivent en aucune manière concourir à oxygéner le métabolisme du capital.

Le Venezuela Bolivarien n’est pas une île.

Nous avons ensuite parlé du travail, pas de celui qui s’appuie sur les chaînes ou le fouet de l’horaire : « la politique menée dans le domaine social et du travail doit répondre à des critères évidents. Non seulement il est nécessaire de maintenir un faible taux de chômage, mais il faut faire en sorte que chaque nouvel emploi créé, consolide la productivité générale et engendre une plus forte valeur ajoutée. C’est pourquoi, il est utile d’insister sur la nécessité de conduire une bonne politique en matière scientifique et technologique. Pas besoin de se concentrer sur tous les domaines de la connaissance, mais sur les secteurs stratégiques à court terme, pouvant avoir un impact sur la réduction de la valeur ajoutée importée. Il faudrait même réfléchir à la manière dont les connaissances s’intègrent à la nouvelle matrice sectorielle ainsi créée» dit Serrano1

Hier, tu as parlé d’une nouvelle instance de production. Il ne s’agit pas uniquement de réorganiser les vieilles instances mais aussi d’en créer de nouvelles dans les domaines de la science, de l’alimentation, etc. Comment redimensionner cette nouvelle culture productive ? A partir de quel type de travail ? Quels seraient les critères à retenir ?

Je pense que d’ici peu, on se remerciera d’avoir été confrontés à ce moment critique, ce moment complexe comme le caractérise le président Maduro. On assiste à la renaissance d’un imaginaire économique fondé sur la nécessité de la production. A l’heure actuelle, c’est quelque chose que nous ne voyons pas, parce nous focalisons sur le court-terme et la conjoncture. Il est possible de tracer le parallèle avec ce qui s’est passé avec le putsch des cadres du pétrole. Cette année 2002 fut chaotique, compliquée. Après, la Révolution bolivarienne est sortie renforcée de l’épreuve. Sur le plan économique, ses positions se sont renforcées, car on a immédiatement instauré un contrôle de plus en plus efficace du secteur stratégique pétrolier. A partir de cela, la mise en œuvre des programmes des diverses Missions a été facilitée.

L’idée n’est pas seulement résister à la guerre économique. Il faut voir aussi comment envisager la transition, afin que l’économie soit un outil de pacification de la période actuelle. Dans ce cadre, pour moi, l’importance des communes, du peuple organisé apparaît.

« J’insiste une fois encore sur l’émergence de ce nouveau sens économique commun. Je constate que depuis 2 ou 3 ans, il a été beaucoup plus question de la productivité, que durant ces 14 dernières années. Jusqu’à maintenant, la mentalité liée à la rente pétrolière, était profondément ancrée dans le sujet social économique vénézuélien. Il s’agit moins de la critiquer que de la comprendre sur un plan historique. Toutefois, je crois qu’elle est en train de disparaître. L’analyse des documents officiels démontre que les questions relatives à la productivité, ont émergé majoritairement ces dernières années. Je ne dis pas que ce débat n’apparaissait pas avant. (On en parlé par exemple, en 2007). Mais désormais, ce thème s’impose d’une manière centrale. Il est temps d’accorder à ce thème une place moins importante. Notamment dans les secteurs où les débats sont vifs autour de lui. Il faut lui accorder moins d’importance, parce qu’il ne faudrait pas passer d’un extrême (une économie improductive) à l’autre (une économie la plus productive du monde). Vouloir tout produire en un temps record, ce serait une erreur monumentale. Ce serait insoutenable, parce que nous ne vivons pas en autarcie ».

Nous ne sommes pas isolés…

En fait, à aucun moment, le Gouvernement bolivarien n’a fait pas le choix de l’isolement. Nombreux sont ceux qui affirment le contraire. C’est le cas de Capriles (un leader de la droite vénézuélienne) et compagnie. Ils le disent au moment même où le Venezuela n’a jamais été aussi peu isolé qu’aujourd’hui. On ne peut tout bonnement pas envisager les choses en termes de modèle productif autarcique, alors que l’insertion de la révolution bolivarienne au système-monde s’est opérée sur la base de la vision et des alliances d’un monde multipolaire. Je pense que dans ce domaine, un grand travail est à réaliser. Démocratiser le système productif, veiller à son intégration vertueuse au sein du système-monde productif. Il faut également réfléchir à la nature des instances régionales et globales environnantes. Et ce, afin de choisir à bon escient les modes d’insertion éventuels, en fonction des capacités réelles du pays. Car vouloir produire absolument tout, n’aurait aucun sens. Si malgré tout, c’était le cas, les coûts seraient très élevés, puisque les capacités du pays ne seraient pas à la hauteur de l’échelle de production retenue.

Et la question des gens, du peuple qui font de la politique ?

Il est fondamental d’introduire de nouveaux modèles de production, et de rediscuter de la commune. On doit non pas uniquement se poser la question de qui produit, mais comment on produit. Sinon on pécherait par naïveté. Une commune ne peut s’inventer du jour au lendemain, ne peut pas être réellement productive du jour au lendemain. Il n’existe pas de logiciel capable de planifier minute par minute, les activités d’une communauté productive comme un modèle idyllique et définitif. C’est pourquoi il apparaît nécessaire de rediscuter le contenu de la Loi de la Commune, en sériant les volets productif, économique, mais aussi en y intégrant les missions actives dans le domaine du travail, et de la qualification. Il faut réunir les conditions de l’insertion de ce nouveau sujet productif.

A ce stade de la conversation, Serrano aborde un fait capital : le dernier rapport de la Cepal
(Commission économique pour l’Amérique Latine/ONU) signale que les importations dans le secteur pétrolier augmentent à une vitesse plus grande que les exportations. « Cela indique que l’industrie a de plus en plus besoin de science et de la technologie pour ne plus devoir importer de la valeur ajoutée à partir du secteur pétrolier. Bon, peut-être faut-il placer tous les efforts dans les sciences et la technologie. Mais il existe également d’autres domaines ». Ce qui oblige à reconsidérer le rôle des industries à ce stade du processus révolutionnaire ; selon leurs positions.

Et les entreprises mixtes ?

Les alliances entre entreprises supranationales existent. L’ALBA a été créée; le Mercosur aussi. Toutefois, il reste beaucoup de travail. L’industrie de fabrication de médicaments génériques est plus qu’importante, pour ce pays. Dans ce domaine, on peut envisager la mise en place d’alliances avec des entreprises régionales, publiques, nationales. Il faut également susciter des accords basés sur les transferts de technologie. Je crois que dans ce contexte, nous devons identifier clairement quels sont les domaines prioritaires. Parce que Chavez a toujours insisté sur l’ordre des priorités. Il faut donc poursuivre, en pensant programmation. Etablir des étapes.
Si l’on déclare que l’on va tout produire « vénézuélien », ce sont en définitive, les grandes entreprises transnationales qui vont se frotter les mains. Celles qui poursuivent les transferts de leur technologie, exportant ainsi de la valeur ajoutée. Dans ce cas de figure, apparaîtrait un modèle inédit de dépendance, en matière de valeur ajoutée et de connaissance.

Ce qui rendrait la guerre plus facile à mener.

C’est exact. Le président Maduro assume qu’il est nécessaire de rediscuter de tout cela.

Source: http://misionverdad.com/entrevistas/alfredo-serrano-en-venezuela-se-supero-el-estadio-neoliberal

Notes:

(1) Voir l’article en espagnol de Alfredo Serrano Mancilla : http://www.pagina12.com.ar/diario/suplementos/cash/17-7687-2014-05-25.html
(2) Voir « Ce que la révolution bolivarienne va faire de 2013 à 2019 » https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/04/15/ce-que-va-faire-la-revolution-bolivarienne-de-2013-a-2019/

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 12:11
Les députés allemands dénoncent Monsanto en Ukraine: « Le conflit est utilisé pour la vente de terrains » 

Le conflit ukrainien est utilisé pour la vente de terres agricoles au profit de grandes entreprises étrangères comme Monsanto. Des entreprises étrangères financées par la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et le groupe bancaire allemand KfW Bankengruppe participent à la vente de terres agricoles, a déclaré à RIA Novosti le chef du bureau des membres du Bundestag madame Birgit Bock-Luna. Les informations collectées par les membres du Parlement allemand suggèrent que «les précédentes autorités de l’Ukraine ont résisté à une plus grande libéralisation des lois sur l’utilisation des terres mais finalement ces changements ont été faits après le changement de régime par la Banque mondiale et la BERD « . Movassat et d’autres députés allemands de gauche ont demandé à Berlin une explication de la politique allemande en Ukraine. Cette demande correspondant au soupçon que la terre en Ukraine soit utilisé pour semer des végétaux génétiquement modifiés, interdits dans l’Union européenne. Des entreprises agricoles étrangères contrôlent déjà plus de la moitié des terres ukrainiennes: 17 millions des 32 millions d’hectares. Les députés allemands croient que l’accord sur l’association de l’Ukraine avec l’Union européenne aura un grand impact sur le secteur agricole du pays: l’article 404 du document laisse la «voie libre» pour la libéralisation de la pratique actuelle de la certification des produits et technologies dans l’agriculture et la production de semences génétiquement modifiées. En conséquence, l’Ukraine est sur la liste des marchés émergents les plus prometteurs pour des fabricants comme Monsanto et Dupont. « Il est à craindre que Monsanto exerce une pression sur les autorités ukrainiennes afin de réaliser leurs exigences pour le développement de la biotechnologie et des organismes génétiquement modifiés (OGM). L’ année dernière, Monsanto a dépensé 140 millions de dollars pour augmenter la capacité de production future en Ukraine », dit le document préparé par les députés allemands. La demande mentionne la ligne de crédit de 17,000 millions de dollars octroyé à l’Ukraine en 2014 par les institutions financières internationales menées par le FMI. L’argent a été utilisé par Kiev pour la répartition des cultures. Par exemple, la société allemande Alfred C. Toepfer a reçu une subvention de 60 millions de dollars, grâce à laquelle elle a pu doubler la superficie de ses terres arables en Ukraine, de 50 000 hectares à 100 000 hectares.

 ConNuestroPeru.com - Revista Digital

Diputados alemanes hallan a Monsanto en Ucrania: "El conflicto se utiliza para la venta de tierras"

El conflicto ucraniano está siendo utilizado para la venta de tierras de cultivo en beneficio de grandes corporaciones extranjeras como Monsanto, afirman diputados alemanes.

agricultura Ucrania

En la venta de tierras de cultivo participan empresas extranjeras financieramente apoyadas por el Banco Mundial, el Banco Europeo de Reconstrucción y Desarrollo (BERD) y el grupo bancario alemán Bankengruppe KfW, dijo a RIA Novosti la jefa de la oficina del diputado del Bundestag Niema Movassat, Birgit Bock-Luna.

Los materiales recogidos por los diputados del Parlamento alemán apuntan a que "las autoridades anteriores de Ucrania se resistieron a una mayor liberalización de las leyes sobre el uso de las tierras, pero finalmente estos cambios fueron realizados después del cambio de régimen a través del Banco Mundial y el BERD".

Movassat y otros diputados alemanes de izquierda demandan de Berlín una explicación de la esencia de la política alemana en Ucrania. La solicitud correspondiente expresa la sospecha de que la tierra en Ucrania sea utilizada para sembrar alimentos modificados genéticamente prohibidos en la Unión Europea.

Compañías agrícolas extranjeras ya controlan más de la mitad de las tierras ucranianas: 17 millones de los 32 millones de hectáreas.

Los diputados alemanes creen que el Acuerdo sobre Asociación de Ucrania con la Unión Europea tendrá un gran impacto en el sector agrícola del país: el artículo 404 del documento deja el "camino libre" para la liberalización de la práctica actual de la certificación de productos y tecnologías en el sector agrícola y la producción de semillas modificadas genéticamente. Como resultado, Ucrania está en la lista de los mercados emergentes más prometedores para fabricantes como Monsanto y Dupont.

Existe la preocupación de que Monsanto ejerza presión sobre las autoridades de Ucrania

"Existe la preocupación de que Monsanto ejerza presión sobre las autoridades de Ucrania con el fin de ver cumplidas sus demandas para el desarrollo de la biotecnología y los organismos modificados genéticamente (OMG). Ya en el año pasado Monsanto invirtió 140 millones de dólares para aumentar la capacidad de producción futura en Ucrania", dice el documento preparado por los diputados alemanes.

La solicitud menciona la línea crediticia de 17.000 millones de dólares entregada a Ucrania en 2014 por las instituciones financieras internacionales encabezadas por el FMI. El dinero fue utilizado por Kiev también para el reparto de cultivos. Por ejemplo, la empresa alemana Alfred C. Toepfer recibió una subvención de 60 millones de dólares, gracias a la que pudo doblar la superficie de su tierra cultivable en Ucrania, de 50.000 hectáreas a 100.000. Se trata, según los expertos, de un caso de acaparamiento de tierras, ya que se compra para la reventa, y los compradores no van a cultivarla.

Russia Today, 06.02.2015

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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 11:54
cropped-3_comunasabasperalta_nia5.jpgL’Amérique Latine serre les rangs autour du Vénézuéla : les États-Unis isolés (avec déclaration intégrale du sommet de la CELAC)

  http://wp.me/p2ahp2-1IQ

 

Prisonniers d’une image du monde de plus en plus étriquée, sous l’emprise de grands groupes privés, les médias occidentaux ne s’activent plus que pour relayer les annonces de “possible chute” de gouvernements progressistes (“la présidence de Kirchner minée en Argentine”, “La présidente Dilma Roussef fragilisée par un scandale de corruption”, etc..) (1). Mais depuis l’époque du coup d’État contre Salvador Allende et du Plan Condor, l’Amérique Latine a changé. Elle n’est pas disposée à revenir en arrière ni à tolérer les techniques post-modernes de “rollback”.

Réunion de Nicolas Maduro et Ernesto Samper (UNASUR), Caracas le 4 février 2015

Réunion de Nicolas Maduro et Ernesto Samper (UNASUR), Caracas le 4 février 2015

Les chanceliers de l’Union des Nations Sud-américaines (UNASUR) – organisme qui rassemble les douze nations d’Amérique du Sud (2) – se réuniront à Quito la semaine prochaine pour répondre à la déstabilisation en cours contre le Venezuela. Le 4 février, l’ex-président colombien Ernesto Samper, actuel Secrétaire Général de l’UNASUR, s’est réuni à Caracas avec le président Maduro pour préparer une initiative diplomatique vis-á-vis de Washington. Au sujet de la persistante ingérence des États-Unis, Samper a déclaré : “Je veux réitérer publiquement la position de l’UNASUR  qui repose sur sa Charte Constitutive et sur sa Clause Démocratique (2), une position absolument claire et forte :  toute tentative de déstabilisation contre une démocratie et contre un gouvernement sera rejetée unanimement par les pays membres de l’UNASUR”. Lors de tentatives antérieures de déstabilisation au Venezuela, en Bolivie ou en Equateur, l’Unasur avait déjà montré sa capacité de réaction et de mobilisation (3).

En 2014 les violences organisées au Venezuela par des groupes d’extrême droite et des paramilitaires infiltrés depuis la Colombie furent présentées par les médias internationaux comme des “manifestations étudiantes réprimées par le gouvernement”. Elles firent 40 morts – la plupart dans le camp bolivarien et parmi les forces de l’ordre. La majorité de la population, y compris des classes aisées, ainsi que des étudiants (ceux-ci bénéficient aujourd’hui de la démocratisation et de la gratuité de l’enseignement supérieur) rejetèrent ces violences circonscrites aux quartiers chics de Caracas et à la frontière avec la Colombie. Convaincus que la mort de Chavez signifierait la fin du processus bolivarien, les États-Unis et leurs relais régionaux n’ont pas pour autant renoncé à mettre en oeuvre leur “plan chilien” – attentats, violences de rues, sabotage économique. Faute d’une vraie base sociale et électorale, la minorité politique planifie de nouvelles violences en 2015. “Nous prévoyons que les organisations étudiantes et l’opposition politique vont organiser des protestations dans les mois précédant les élections législatives” a déclaré le 3 février 2015, à la Commission des Affaires Militaires de la Chambre des réprésentants, le général Vincent Stewart, directeur de l’Agence d’Intelligence du Département de la Défense. Stewart a évoqué “le mécontentement de la population, la pénurie de produits, la criminalité effrénée et les tactiques autoritaires du gouvernement” – synthèse parfaite de l’agenda médiatique occidental.

Occulté par les grands médias, le sommet historique des 33 gouvernements latino-américains et caraïbes de la CELAC (Costa Rica, 28-29 janvier 2015) a lui aussi rejeté les tentatives de reprise de contrôle de la région par Washington (4). Cette réunion plénière a vu la transmission de la présidence pro tempore du Costa Rica à l’Équateur, le président Correa félicitant le Costa Rica pour le succès du rapprochement diplomatique et économique de la CELAC avec la Chine, concrétisé lors du sommet de janvier 2015 (4).

Sommet de la CELAC, Belen, Costa Rica (28-29 janvier 2015)

Sommet de la CELAC, Belen, Costa Rica (28-29 janvier 2015)

Au nom de la CELAC, le mandataire équatorien a exigé l’arrêt des guerres économiques de la droite au Venezuela – l’accaparement, la spéculation, la contrebande et la pénurie organisés pour créer le chaos dans la société et renverser des gouvernements légitimes. « Nous en avons assez des guerres économiques contre des pays comme le Venezuela » a déclaré le président équatorien, qui a ajouté que ces actions « nous rappellent assez la guerre économique de la bourgeoisie chilienne contre Salvador Allende, quand ils se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient pas vaincre dans les urnes, largement battus aux élections législatives de mars 1973« .

« Frère Maduro, toute notre solidarité. Nous comprenons qu’après avoir échoué dans leur agression politique, ils en sont venus á l’agression économique. Mais ils continueront à échouer parce que nos peuples sont unis » a déclaré pour sa part le président Evo Morales. « Quand les peuples connaissent leur destin, leur projet se nourrit des principes que nous ont laissés nos ancêtres. Quand on s’unit pour défendre la démocratie, la vie, la paix, il n’y a aucune force qui nous fait plier, ni empire qui puisse nous vaincre » a poursuivi le mandataire bolivien.

Rencontre des présidents du Venezuela et de Bolivie, sommet de la CELAC, 29-28 janvier 2015.

Rencontre des présidents du Venezuela et de Bolivie, sommet de la CELAC, 29-28 janvier 2015.

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a déclaré: « Nous n’oublions pas les preuves de l’implication des États-Unis dans le coup d’Etat contre Chavez, contre ce processus de liberté, de souveraineté, de générosité, et ils continuent à conspirer. Nous voyons clairement comment ils essaient de répéter l’histoire du Chili avec le Venezuela. Ils appliquent le même schéma, ils veulent que cela finisse avec un coup d’Etat militaire, sanglant et brutal ».

Le président de Cuba Raúl Castro a exprimé “une condamnation énergique des sanctions unilatérales inacceptables et injustifiées imposées à la République Bolivarienne du Venezuela et de l’intervention extérieure permanente destinée à créer l’instabilité dans cette nation soeur”, ajoutant que Cuba “connaît bien toutes ces histoires profondément pour les avoir supportées pendant plus de 50 ans« .

Le chancelier argentin, Héctor Timerman, a manifesté lui aussi la solidarité de son pays face aux attaques des Etats-Unis et de ses sanctions contre le Venezuela, violatoires du droit international.

Souscrits par tous les pays, les 94 points du document final de 22 pages (5) mettent également l’accent sur la lutte commune contre la pauvreté avec des objectifs quantifiés à l’initiative du président Correa, insistent sur le renforcement de la coopération Sud-Sud et d’une politique multipolaire renforcée en particulier avec le BRICS, (Brésil, Russie, Chine, Afrique du Sud), l’Union Africaine et la Ligue Arabe. La CELAC se prononce aussi pour l’intégration de Puerto Rico – jusqu’ici protectorat des États-Unis – comme membre de plein droit de la CELAC, défend le droit des pays Caraïbes à bénéficier de réparations de la part des puissances esclavagistes, réaffirme sa solidarité avec l’Argentine face aux “fonds vautours”, exige la fin du blocus contre la République de Cuba, au-delà des mesures annoncées par Washington.

Dans la foulée du rapprochement CELAC-Chine, la présidente argetine Cristina Fernandez de Kirchner a déclaré le 4 février depuis Beijing : “le monde unipolaire a pris fin; nous entrons dans une ère nouvelle de multipolarité dans laquelle les nations émergentes jouent un rôle de plus en plus prépondérant dans les desseins de l’humanité et dans la construction d’un monde plus juste et plus équitatif”.

Dans la foulée du rapprochement CELAC-Chine, la présidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner a déclaré le 4 février depuis Beijing : “le monde unipolaire a pris fin; nous entrons dans une ère nouvelle de multipolarité dans laquelle les nations émergentes jouent un rôle de plus en plus prépondérant dans les desseins de l’humanité et dans la construction d’un monde plus juste et plus équitatif”.

Notes :

(1) Voir “Alerte sur la campagne de ‘déstabilisation’ contre le gouvernement argentin”, http://www.elcorreo.eu.org/Alerte-sur-la-campagne-de-destabilisation-contre-le-gouvernement-argentin?lang=fr et “Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, pays membre des BRICS, est la prochaine cible de Washington”,  http://www.elcorreo.eu.org/Dilma-Rousseff-la-presidente-du-Bresil-pays-membre-des-BRICS-est-la-prochaine-cible?lang=fr

(2) L’Unión de Naciones Suramericanas (Unasur) est une organisation internationale créee en 2008 pour impulser l’intégration régionale en matière d’énergie, d’éducation, de santé, d’environnement, d’infrastructure, de sécurité et de démocratie. Cette instance regroupe l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Chili, l’Équateur, le Guyana, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela. Le Panama et le Mexique sont membres observateurs.

(3) Signée en 2010, cette « Cláusula democrática » est destinée à protéger les membres de l’Unasur contre les coups de force menés contre l’ordre constitutionnel. Voir “L’Union des Nations Sud-américaines (Unasur) demande à l’opposition vénézuélienne de reconnaître la décision des électeurs et va enquêter sur ses violences”, https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/04/19/lunion-des-nations-sud-americaines-unasur-demande-a-lopposition-venezuelienne-de-reconnaitre-la-decision-des-electeurs-et-va-enqueter-sur-ses-violences/

(4) Sur l’essor et les précédents sommets de la CELAC, voir “Le BRICS, l’Unasur et la CELAC dessinent une nouvelle carte du monde multipolaire”, https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/07/26/le-brics-lunasur-et-la-celac-dessinent-une-nouvelle-carte-du-monde-multipolaire/ ; et “IIéme sommet de la CELAC à la Havane : retour en force de « l’équilibre du monde » de Bolívar et de Martí”, https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/01/iieme-sommet-de-la-celac-a-la-havane-retour-en-force-de-lequilibre-du-monde-de-bolivar-et-de-marti/

(5) Voir “L’unité latino-américaine comme projet historique”, https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/01/14/lunite-latinoamericaine-comme-projet-historique/

(6) Grâce à la traductrice Françoise Lopez , nous publions l’intégralité de ces accords :

III° Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens (CELAC), 28 et 29 janvier 2015, Belen, Costa Rica

Nous, les chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens (CELAC), conscients de notre responsabilité dans le développement soutenable des peuples et des sociétés latino-américaines et caribéennes que nous représentons, ainsi que pour la communauté internationale à laquelle nous appartenons, nous reconnaissons la CELAC en tant que mécanisme de dialogue et de concertation politique compétent pour que nous, les 33 pays de la Communauté, renforcions l’unité dans la diversité, l’intégration, la coopération, la solidarité et le développement des capacités nationales et régionales, de telle façon que cela nous permette d’avancer vers une plus grande prospérité et un plus grand bien-être des peuples latino-américains et caribéens.

L’éradication de la pauvreté et le développement soutenable avec inclusion sociale, économique et financière sont des défis qui exigent des efforts globaux, régionaux et nationaux, locaux et des communautés. L’éradication irréversible de la pauvreté est à la fois une condition indispensable pour le développement des peuples et pour assurer l’égalité des possibilités de progrès dans les sociétés. On ne peut pas parler de développement soutenable sans l’inclusion des groupes en situation de vulnérabilité comme les peuples indigènes et d’autres peuples tribaux, les afro-descendants, les femmes, les adultes, les personnes handicapées, les migrants, les enfants et les adolescents. L’équité, l’inclusion sociale, économique et financière et l’accès à un crédit juste sont essentielles pour assurer à tous l’accès réel à la justice, à la participation citoyenne, au bien-être et à une vie digne. La promotion de la culture de la paix et de la non-violence sont aussi des éléments essentiels pour la réalisation du développement soutenable.

Dans ce contexte, réunis au Costa Rica, en ce troisième Sommet, les 28 et 29 janvier 2015, sous le thème « Construisons ensemble », nous réitérons notre engagement envers les principes du Droit International, de la paix, du développement soutenable, de la démocratie et du respect des droits de l’homme, l’éradication de la faim et de la pauvreté et la lutte contre les inégalités et contre toutes les formes de racisme en réaffirmant notre vision de l’Amérique Latine et des Caraïbes comme une région d’opportunités pour toutes et tous, où prévaut l’inclusion sociale, économique et financière, la tolérance et le respect. De même, nous réaffirmons notre engagement envers le multilatéralisme et la coopération internationale en tant qu’outils transversaux primordiaux pour avancer dans le développement soutenable.

Nous décidons pour cela:

  1. De réaffirmer notre ferme détermination à éradiquer la pauvreté, la faim et les inégalités dans la région comme condition indispensable pour atteindre le développement soutenable, à travers l’articulation des politiques économiques, sociales et environnementales avec la participation totale et équitable des citoyens.
  2. D’aborder la lutte contre la pauvreté de manière totale et dans toutes ses dimensions en affrontant ses causes au moyen, entre autres, de la conception de politiques nationales et régionales d’inclusion sociale et financière destinées, en particulier, vers les groupes en situation de vulnérabilité de façon à promouvoir la justice sociale, le cohésion sociale et le développement soutenable.
  3. De garantir le plein respect de la démocratie, de l’Etat de Droit ainsi que de tous les droits de l’homme, y compris le droit au développement et le droit à la paix, dans un modèle de développement soutenable qui place la personne humaine au centre de nos politiques. Pour cela, reconnaître l’importance de promouvoir la pleine participation citoyenne plurielle, large et diverse.
  4. De promouvoir l’égalité et l’égalité de genre en mettant en place des actions pour les incorporer dans les noyaux centraux et transversaux des politiques publiques et des actions des Etats, en particulier destinées à encourager l’autonomisation des femmes et l’égalité effective depuis la diversité en tenant compte des étapes du cours de la vie, en particulier, de l’accès à un travail décent, à une éducation de qualité, aux technologies de l’information et de la communication, à la santé, à vivre libres de tout type de discrimination et de violence, à participer de façon paritaire aux postes de prise de décision dans toutes les instances de l’Etat et ses différents niveaux, y compris les gouvernements régionaux et locaux, en tant que facteurs déterminants pour renforcer la démocratie et avancer vers un modèle de développement plus participatif, inclusif et respectueux des droits des femmes, ce qui précède, en prenant en considération le travail articulé avec la société civile, les organisations sociales et le secteur privé et son allocation budgétaire correspondante pour el développement et la mise en oeuvre des politiques publiques pour l’égalité.
  5. De promouvoir, pour éradiquer la faim, la pauvreté et les inégalités, l’élaboration et l’application effective de programmes régionaux et nationaux de développement avec une vision à moyen et long terme, des mécanismes de transparence et un rendu de comptes et de l’utilisation adéquate des ressources publiques disponibles au niveau national et international.
  6. De renforcer, de même, les mécanismes qui permettent de prévenir, de détecter , de sanctionner et de combattre la corruption, d’améliorer l’efficacité et la transparence de la gestion publique, d’encourager le rendu de comptes à tous les niveaux ainsi que la participation citoyenne au contrôle des sujets publics et de l’accès à l’information conforme aux législations nationales respectives et aux conventions internationales souscrites par les Etats.
  7. D’impulser la mise en place effective des instruments internationaux de prévention et de lutte contre la corruption dans nos pays, en particulier la Convention des Nations Unies Contre la Corruption et promouvoir la transparence des politiques publiques en renforçant l’accès à l’information, la participation citoyenne, le contrôle social et la gestion publique efficace.
  8. De favoriser la création d’opportunités d’emploi et de travail décent et productif dans le cadre d’une croissance avec inclusion sociale comme conditions nécessaires pour sortir de la pauvreté et diminuer les inégalités dans la région.
  9. De réaffirmer notre engagement dans le plein accomplissement du droit à l’éducation, de reconnaître les brèches de connaissance et de convenir de la nécessité de les réduire efficacement. A ce sujet, nous nous engageons à renforcer la coopération régionale pour atteindre l’accès universel à une éducation publique, gratuite et de qualité et, de cette façon, promouvoir le développement soutenable, l’éradication de la pauvreté, l’égalité entre les genres, l’autonomisation des femmes et le développement humain, pour garantir l’accès et la participation des femmes et des hommes, en particulier des jeunes, en assurant, de plus, l’égalité d’accès à l’éducation des personnes ayant des besoins éducatifs spécifiques (associés ou non à un handicap), des migrants, des peuples indigènes et afro-descendants, en y intégrant continuellement les progrès scientifiques et technologiques, en créant la mobilité sociale en améliorant les opportunités d’emploi tout au long de la vie, la productivité et les capacités pour promouvoir le développement et la compétitivité sur la base des connaissances et de la valeur ajoutée, entre autres.
  10. D’impulser activement des politiques en matière d’éducation supérieure universitaire dans toutes les modalités qui permettent l’accès égalitaire à une éducation supérieure de qualité. Pour cela, seront mises en place des stratégies de coopération et d’articulation des systèmes d’accréditation et des programmes des pays membres de la CELAC et des mécanismes régionaux existants ainsi que des politiques et des instruments nationaux et régionaux dirigés vers le renforcement du Talent Humain de la région dans le cadre de l’inter-culturalité et du pluri-linguisme. Ceci avec le soutien des technologies de l’information et de la communication, de l’échange de bonnes pratiques et des mécanismes de coopération.
  11. De souligner notre engagement envers une Amérique Latine et des Caraïbes libres d’analphabétisme ainsi qu’avec une éducation de qualité à tous les niveaux et de réaffirmer que l’éducation est un droit fondamental qui contribue aux processus de développement soutenable de la Communauté. Faire tous nos efforts pour la pleine mise en oeuvre du droit à l’éducation gratuite, universelle et de qualité et avancer ainsi vers la réduction des brèches de connaissance qui persistent dans la région.
  12. De réaffirmer notre engagement à construire des opportunités par le sport, pour promouvoir l’inclusion sociale, la lutte contre la pauvreté et les inégalités dans notre région en considérant que le sport est un pilier fondamental et un outil d’intégration sociale qui contribue à améliorer la qualité de la vie, à réduire la pauvreté et à prévenir la délinquance.
  13. De souligner l’importance des technologies de l’information et de la communication, y compris internet, ainsi que de l’innovation, en tant qu’outils pour créer la paix, promouvoir la bien-être, le développement humain, la connaissance, l’inclusion sociale et la croissance économique en soulignant sa contribution à l’amélioration de la couverture et de la qualité des services sociaux. Réaffirmer l’usage pacifique des technologies de l’information et de la communication de conformément à la Charte des Nations Unies et au Droit International et jamais dans le but de créer des troubles dans des sociétés ou de créer des situations pouvant générer des conflits entre Etats. Garantir la stabilité et la sécurité d’internet et veiller à la légitimité que requiert sa gouvernance, sur la base d’une pleine participation de toutes les parties intéressées, aussi bien des pays développés que des pays en développement, dans l’exercice de leurs rôles et de urs responsabilités respectifs.
  14. De promouvoir la croissance, le progrès, l’inclusion sociale, économique et financière et le développement soutenable de nos Etats par le développement de la production, du transfert de technologies, de toutes les modalités de coopération, y compris la coopération Sud-Sud et Intra-Régionale. Renforcer les engagements en matière de transfert de technologies, du financement, de l’accès à l’information et des droits de propriété intellectuelle. De même, créer des projets de coopération qui comprenant des échanges de scientifiques et de personnel qualifié de la région, ce qui favorisera le transfert de connaissances, la création scientifique et intellectuelle, l’innovation et le bien-être de nos pays.
  15. De renforcer, à travers des paramètres mesurables, les engagements dans les domaines convenus dans le Plan d’Application des Décisions de Johannesburg, en particulier son appel à promouvoir, encourager et financer, ainsi qu’il appartiendra, l’accès aux technologies écologiquement rationnelles et les connaissances spécialisées correspondantes, ainsi que leur développement, dans des conditions favorables, en particulier à travers l’échange de scientifiques entre Universités, Instituts d’Education Supérieure et Instituts de Développement Technologique de la Région, ce qui favorisera le transfert de connaissances, la création scientifique et l’innovation.
  16. De renforcer les travaux dirigés vers l’inclusion sociale, économique et financière et la coopération entre les pays de la CELAC, centrée sur le talent humain en prenant conscience de la nécessité de créer les politiques nationales de développement inclusives qui soutiennent ce but, y compris les PYMES, les entreprises, les entreprises de production sociale et les coopératives.
  17. De reconnaître la contribution directe de l’agriculture familiale à la sécurité alimentaire et au développement soutenable dans l’obtention d’une région libre de pauvreté et de la faim et accueillir la déclaration de la I° Réunion Ministérielle sur l’ Agriculture Familiale de la CELAC qui a eu lieu à Brasilia le 11 novembre 2014.

18 D’approuver le Plan de Sécurité Alimentaire et d’éradication de la Faim 2025 de la CELAC et de remercier l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et Agriculture (FAO), la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL) et l’Association Latino-américaine d’Intégration (ALADI) pour leur soutien pour sa formulation.

  1. De prendre note de la décision du Groupe Latino-américain et Caribéen représenté à Rome de présenter la candidature du Docteur Jose Graziano Da Silva à sa réélection à la charge de Directeur Général de la FAO, à la Conférence de l’Organisation qui se déroulera en juin 2015.
  2. De reconnaître le rôle de la culture et le respect de la diversité des expressions culturelles comme un aspect important du développement soutenable, étant donné son impact sur la croissance économique inclusive, dans le développement social et dans la protection du milieu ambiant et en reconnaissant comme éléments importants du processus vers la réussite de sociétés plus équitables et mieux préparées à affronter les défis actuels.
  3. de soutenir les accords atteints à la II° Réunion des Ministres et Autorités de la Culture de la CELAC qui a eu lieu le 21 août 2014, à Caracas, en particulier la mise en place d’un Plan d’Action culturelle de la CELAC qui cherche à mener à bien des actions pour atteindre les objectifs sociaux, ainsi que trouver des voies de communication entre les pays membres pour renforcer l’unité latino-américaine et caribéenne et pour avancer sur le chemin de l’intégration culturelle de la région, préserver le patrimoine culturel, promouvoir la culture en faveur de la croissance économique productive, de l’éradication de la pauvreté et du développement soutenable.
  4. de reconnaître la nécessité de renforcer le lien entre migration internationale et développement, l’apport des migrants au développement des pays de destination, en plaçant au centre le thème de la personne migrante et de sa famille et non sa condition de migrant, en comprenant que c’est une obligation de tous les Etats – d’origine, de transit et de destination – de garantir le plein respect de tous les droits de l’homme des personnes migrantes indépendamment de leur statut migratoire, y compris la migration d’enfants, de filles et adolescents, accompagnés et non accompagnés et leur intérêt supérieur, en évitant l’exacerbation des vulnérabilités. Nous estimons nécessaire de considérer cette relation entre migration et développement en vue de l’adoption et de la mise en place de l’Agenda de Développement Post 2015.
  5. De reconnaître la nécessité de développer des actions orientés vers l’échange d’expériences sur les processus migratoires sûrs de nos congénères, aussi bien dans les pays vers lesquels ils se dirigent qu’en ce qui concerne leur retour dans leur pays d’origine dans notre région.
  6. D’accueillir avec bienveillance les engagements assumés par les pays membres de la CELAC contenus dans l’Acte de la III° Réunion sur les Migrations qui a eu lieu à Azogues – Equateur les 22 et 23 octobre 2014, et de ratifier la résolution A/RES/69/187 « Les enfants et adolescents migrants » de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
  7. De souligner l’importance du droit à l’accès à l’information et de la participation de la société dans la promotion du développement soutenable selon les possibilités, les réalités, les plans et les législations nationales, les conventions et les standards internationaux applicables. En ce sens, on souligne l’avancée du processus sur l’application du Principe 10 de la Déclaration de Rio 1992 qui doit être en accord avec les politiques nationales et le respect total de la souveraineté nationale. Ce processus doit se voir à l’intérieur d’un contexte équilibré et de l’évolution des autres principes de Rio 1992.
  8. De reconnaître les différentes visions, les différents points de vue, modèles et outils pour atteindre le Développement Soutenable, l’importance du développement en harmonie avec la nature, la pertinence de renforcer la coopération, la ré-articulation, l’harmonisation et la complémentarité des politiques publiques nationales en matière d’environnement et la nécessité de modifier les modèles insoutenables de consommation et de production qui prévalent.
  9. Nous reconnaissons la nécessité du changement de modèles de production et de consommation dans la région, en appelant instamment à créer des processus de production et de consommation soutenables, ce qui contribuera à l’éradication de la pauvreté, à la diminution des effets de la désertification et de la sécheresse, du changement climatique, et contribuera à la conservation de la biodiversité et à d’autres priorités régionales qui ont un impact global.
  10. De promouvoir et de participer à la gestion environnementale convenable des substances chimiques et des déchets dangereux et non dangereux, en assurant les synergies avec le processus et les initiatives existants dans les pays de la région.
  11. De célébrer la réalisation de la Première Réunion des Mécanismes Régionaux et Sous-Régionaux pour l’Eradication de la Faim et de la Pauvreté, coordonnée par l’ALBA-TCP et qui a eu lieu au siège du SELA, à Caracas, les 26 et 27 juin 2014, mettant ainsi en application le mandat établi dans le Plan d’Action de la CELAC de La Havane. Nous saluons, de même, la réunion technique réalisée à Caracas les 26 et 27 novembre 2014, réunion au cours de laquelle s’est discuté la mise en place du Plan d’Action des Politiques Publiques en matière sociale approuvé à Caracas le 23 de juillet 2013, pour la réalisation de la II° Réunion des Ministres et des Autorités de la CELAC pour le Développement Social et l’Eradication de la Faim et de la Pauvreté.
  12. Nous participons à la construction des priorités de l’agenda de développement global.

La CELAC se trouve et se développe dans une région hétérogène. Bien que la région ait réussi d’importantes avancées dans la réduction de la pauvreté, il reste des menaces et des défis. La tâche est encore plus importante en ce qui concerne les inégalités. Là, les avancées sont très lentes et les difficultés plus grandes. La définition des Objectifs de Développement Soutenable et l’Agenda de Développement Post 2015 nous inspirent dans la construction d’opportunités de progrès pour toutes et tous à travers des objectifs clairs et spécifiques respectant les différentes réalités nationales, les capacités et les niveaux de développement. En tant que région, il est essentiel que nous inluions sur le débat global en mettant en avant notre position régionale et en construisant des consensus entre les Gouvernements toujours attentifs aux contributions des autres acteurs des processus de développement, y compris du Système des Nations Unies, des organisations financières internationales, des organisations de la société civile, des institutions d’enseignement, des organismes internationaux, des entreprises publiques, mixtes, sociales, coopératives et du secteur patronal, entre autres.

Pour ces raisons, nous nous engageons à :

  1. Continuer à consolider les espaces de réflexion sur des thèmes prioritaires au niveau international, essentiels pour la construction de consensus et pour continuer à renforcer la CELAC et son influence sur l’agenda global, de telle façon qu’ils contribuent à la promotion des intérêts de la région latino-américaine et caribéenne.
  2. Dans ce contexte, travailler pour renforcer la consultation et la coordination entre les Etats Membres de la CELAC aux Nations Unies, aussi bien dans les sièges où cela se fait déjà régulièrement que dans d’autres sièges multilatéraux où il serait bon et possible de réaliser une concertation sur les positions. De même, souligner l’importance d’obtenir des consensus des pays membres de la CELAC, quand c’est possible, dans les différents processus multilatéraux importants pour le développement de nos pays. Pour approfondir cette coordination, nous initierons un processus de réflexion qui nouspermette de prendre des décisions plus tard.
  3. Réitérer les Déclarations Spéciales sur l’Agenda de Développement Post 2015 des II° et III° Sommets de la CELAC et ratifier l’engagement de ses membres à continuer à participer activement et de façon constructive aux phases suivantes du processus d’élaboration de l’Agenda. Veiller à ce que l’Agenda de Développement soit mené à bien dans le cadre d’un processus de négociation inter-gouvernemental universel, complet, ouvert, transparent et inclusif.
  4. Réunir nos efforts pour que lors de la Troisième Conférence Internationale sur le Financement du Développement, on établisse un plan d’action concret pour affronter les problèmes systémiques et structurels concernant la disponibilité des ressources pour financer le développement soutenable des pays en développement.
  5. Réaffirmer que pour aborder correctement les objectifs de l’éradication de la faim, de la pauvreté et des inégalités, on a besoin de la participation active et de la planification des Etats en garantissant, entre autres, que le système financier international et régional soit au service de l’être humain et permet de répondre de la meilleure façon aux objectifs de développement soutenable.
  6. Exprimer notre conviction sur l’importance des thèmes relatifs au renforcement de l’architecture financière régionale et nous appelons à continuer le travail de façon coordonnée dans les accords et les engagements pris en matière de coopération et d’intégration monétaire et financière. En ce sens, nous ratifions notre soutien à des thèmes abordés dans les Plans d’Action de Caracas et de La Havane, et aux résolutions adoptées dans la Déclaration de Quito de la II° Réunion des Ministres des Finances de la CELAC.
  7. Exhorter les institutions de développement nationaux et inviter les banques centrales d’Amérique Latine et des Caraïbes, à analyser l’option de mesures d’échange d’expériences et de coopération au niveau de la CELAC pour configurer un réseau régional de financement pour le développement qui permette de donner plus de pouvoir à l’activité de production et au commerce des pays membres.
  8. Réaffirmer notre solidarité et notre soutien à la République Argentine dans la recherche d’un accord concernant la restructuration de sa dette souveraine qui ne compromette pas ses politiques de développement et le bien-être de son peuple.
  9. Manifester notre volonté de construire des consensus dans tous ces mécanismes internationaux multilatéraux impliquant quand il y a lieu, toutes les institutions compétentes en matière de restructuration de la dette souveraine. En particulier, nous détachons, entre autres, le processus de négociations ouvert par la résolution 68/304 de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
  10. Obtenir le soutien nécessaire à la condition de pays en développement sans littoral, à la mise en oeuvre de mesures efficaces destinées à dépasser les vulnérabilités et les problèmes dérivés de cette situation en facilitant la liberté de transit à travers le territoire des états de transit pour tous les moyens de transport, conformément aux règles applicables du droit international, des conventions internationales et des accords bilatéraux en vigueur.
  11. Saluer la réalisation réussie de la Seconde Conférence des Nations Unies sur les Pays en Développement sans Littoral, menée à bein dans la ville de Vienne en novembre 2014. Réaffirmer l’engagement d’appliquer le Programme d’Action de Vienne en faveur des Pays en Développement sans Littoral pour la décennie 2014-2024 pour aborder de manière complète les besoins et les défis particuliers en matière de développement des pays en développement sans littoral consécutifs à l’absence de litoral, à l’éloignement et aux limitations géographiques.
  12. Réaffirmer la Déclaration et le Plan d’Action de Pékin et célébrer ses 20 ans (Pékin+20) en prenant conscience de l’importance de donner plus de pouvoir aux femmes dans toutes les étapes de leur cycle de vie, en particulier à celles qui vivent en situation de plus grande inégalité et dans des conditions de vulnérabilité et de marginalité, dans la formulation et la mise en place des politiques publiques et des actions de l’Etat; et l’importance des femmes et des filles dans la définition des Objectifs de Développement Soutenable (ODS) se détachent à travers l’incorporation d’un objectif particulier qui aborde l’obtention de l’égalité de genre et du fait de donner plus de pouvoir aux femmes et aux filles. De même, ils soulignent l’importance que le thème du genre a pour l’Agenda de Développement Post 2015 et soulignent l’Evénement de Haut Niveau « Les femmes dans le pouvoir et dans la prise de décisions: en construisant un monde différent » qui aura lieu à Santiago du Chili les 27 et 28 février 2015.
  13. Célébrer la proclamation par l’Assemblée Générale des Nations Unies, en décembre 2013, de la Décennie Internationale des Afro-descendants sous le thème « Afro-descendants: reconnaissance, justice et développement » et reconnaître le caractère multiethnique de nos sociétés à travers le développement d’un agenda régional qui promeuve des politiques d’inclusion sociale pour les populations afro-descendantes d’Amérique Latine et des Caraïbes.
  14. Reconnaître que l’esclavage et la traite des esclaves ont été des tragédies atroces dans l’histoire de l’humanité. Dans ce sens, on salue l’initiative du CARICOM de créer la Commission de Réparations de la Communauté des Caraïbes.
  15. Saluer la réalisation de la Conférence Mondiale sur les Peuples Indigènes les 22 et 23 septembre 2014, à New York, ainsi que l’adoption du Document final et de ses principes.
  16. Réaffirmer notre engagement dans les politiques consignées dans la Convention des Nations Unies sur les Droits des Personnes Handicapées, approuvée par l’Assemblée Générale en décembre 2006, ouverte à la signature le 30 mars 2007 dans le but de construire une société d’inclusion dans laquelle les personnes handicapées possèdent une possibilité juste de pleine participation. En plus de l’accomplissement des besoins sur l’accès physique dans l’environnement construit, nous sommes engagés dans le fait de donner les mêmes possibilités et le même accès à toutes les facilités, à tous les services et à toutes les institutions sociales de santé, d’éducation, économiques et culturelles. De cette façon, l’actualisation des politiques d’inclusion sociale n’est pas conçue comme une réclamation particulière des et pour les personnes handicapées mais fait partie du développement social et du ré-alignement du développement structurel au bénéfice de tous. Nos sociétés devront définir des politiques prenant en considération l’Article 2 (définitions), l’Art. 3 (principes généraux), l’Art. 8 (prise de conscience), l’Art. 9 (accessibilité), l’Art. 11 (situations de risque et urgences humanitaires) et l’Art.32 (coopération internationale) dans la recherche de solutions nationales et régionales d’inclusion sociale des personnes handicapées.
  17. Réitérer les efforts et les propositions pour coordonner et provoquer des synergies en matière de santé entre la CELAC et d’autres instances existant dans la région qui sont convoquées dans le cadre de l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS), de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de la Conférence Ibéro-américaine, de la Conférence Internationale sur la Nutrition, ainsi que dans les groupes sub-régionaux tels que le Conseil des Ministres de la Santé de l’Amérique Centrale (COMISCA) et de la Réunion du Secteur Santé d’Amérique Centrale et de la République Dominicaine (RESSCAD), et de l’UNASUR, entre autres.
  18. Reconnaître l’importance de l’application par les Etats faisant Partie de la Convention Cadre pour le Contrôle du Tabac (CMCT) des mesures prises, ses Instructions, ses Protocoles et des Résolutions et Décisions pertinentes approuvées par l’Assemblée Générale de l’ONU et l’Assemblée Mondiale de la Santé concernant la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles et le renforcement des systèmes de santé comme présupposé essentiels de protection de la santé publique qui cherchent à garantir la pleine jouissance des droits de l’homme individuels et collectifs, en particulier des groupes en situation de vulnérabilité ainsi que le développement plein des Nations. Dans ce contexte, ils expriment leur solidarité avec la République Orientale d’Uruguay dans l’exercice de son droit souverain à la détermination de ses politiques de santé publique.
  19. Souligner l’importance des actions de prévention et d’affrontement éventuel de l’épidémie d’ébola qui ont été menées en Amérique Latine et dans les Caraïbes, en particulier la coordination réalisée entre la CELAC et les pays de l’ALBA-TCP à cette fin, et appeler instamment à ce que ces efforts conjoints continuent à se développer et puissent s’élargi à d’autres graves problèmes de santé qui affectent ou peuvent affecter les pays de la région.
  20. Nous affrontons le changement climatique et le réchauffement global.

Nos sociétés sont hautement vulnérables au changement climatique. Cela demande de réaffirmer nos engagements nationaux et internationaux concernant la protection et la conservation du milieu ambiant et de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement global.

Convaincus que le changement climatique est l’un des plus graves problèmes de notre temps et que son impact négatif croissant compromet les efforts pour l’éradication de la pauvreté et pour le développement soutenable de la région, nous reconnaissons la nécessité d’une coopération et d’une réponse internationales, efficaces et appropriées pour accélérer la réduction globale des émissions de gaz à effet de serre, l’adoption d’autres mesures d’adaptation et de réduction et d’assurer les moyens de mise en oeuvre adéquats, prévisibles et soutenables pour les pays en développement, conformément aux principes et dispositions de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique et les décisions adoptées dans les Conférences des Parties, dans le cadre des responsabilités communes mais différentes et des possibilités respectives.

Tenant compte des défis pour faire face aux désastres consécutifs aux diverses menaces naturelles, socio-naturelles et anthropiques présentes dans la région, il faut renforcer les mesures pour la gestion intégrale des risques de désastre, l’adaptation au changement climatique et à la variabilité climatique. Nous soulignons la nécessité d’une étroite coordination interne entre les pays voisins pour répondre aux conséquences humanitaires que des désastres tels que des inondations, des ouragans, des sécheresses, entre autres, provoquent sur les populations.

Face à ces défis, l’action conjointe de la CELAC rendra possible d’avancer dans des expériences réussies et d’atteindre des succès mesurables.

Pour cela, nous décidons:

  1. De réitérer l’engagement régional dans le développement soutenable dans son aspects économique, social et environnemental avec les accords atteints au Sommet de Développement Soutenable de Rio+20.
  2. De stimuler l’adoption de politiques publiques dans le cadre de l’Agenda 21 pour une pleine mise en oeuvre des résultats de la Conférence des Nations Unies sur le Développement Soutenable (Río+20) et d’autres instruments importants, en harmonie avec la nature, en soulignant la nécessité que ces politiques soient mises en oeuvre dans le contexte d’une vision de complémentarité intégrale et indépendante.
  3. Saluer les résultats de la 20° Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique qui a eu lieu à Lima, Pérou, en décembre 2014 et qui constitue un pas préparatoire essentiel au processus de développement d’un instrument juridiquement lié à la Convention qui sera adoptée en France en 2015, sur la base du principe des responsabilités communes mais différentes et des possibilités respectives et de l’engagement de fournir des moyens de mise en oeuvre des pays développés vers les pays en développement, en particulier en matière de financement et sous un système de médiation, de rapport et de vérification (MRV).
  4. Nous mettons en avant la Déclaration prononcée par la PPT de la CELAC dans le cadre du segment de haut niveau de la COP 20, comme un effort de la région pour avancer sur des thèmes de consensus en matière de changement climatique en réitérant notre volonté de continuer à travailler à l’approfondissement de ces consensus en vue de la conformation d’une possible position régionale en cette matière, en particulier face à la COP 21 de París.
  5. Réaffirmer notre engagement à promouvoir l’intégration énergétique régionale comme fondement du développement soutenable et de l’universalisation de l’accès aux services énergétiques qui améliorent la qualité de vie et apportent l’éradication de la pauvreté des peuples.
  6. Réaffirmer l’engagement des Etats membres de la CELAC dans le développement soutenable des Petits Etats Insulaires et des Etats à zones côtières basses, qui ne peut s’obtenir que par une confluence d’efforts qui implique des gouvernements, la société civile et le secteur privé en prenant en compte les situations uniques et particulières de vulnérabilité de ces Etats, qui ne peuvent être abordées que par la coopération internationale.
  7. Redoubler d’efforts pour la Gestion Intégrale des Risques et l’assistance humanitaire dans les situations de désastre en veillant sur les besoins et les intérêts particuliers de la région, une vision qui doit s’intégrer à la prochaine Conférence Mondiale sur la Réduction des Risques de Désastres qui aura lieu à Sendai, Japon, en mars 2015. Promouvoir el renforcement et la création, en cas de besoin, de mécanismes d’assistance et de coopération entre nos pays.
  8. Exprimer notre soutien à la réalisation du Sommet Humanitaire qui aura lieu en Turquie en 2016 et aux processus respectifs de consultation régionaux qui se développent globalement en vue de cette rencontre. Réitérer, de cette façon, l’engagement particulier de la région dans la consultation régionale latino-américaine et caribéenne qui se dé roulera au Guatemala en 2015 et encourager la participation des pays membres de la CELAC à cette rencontre.
  9. Réaffirmer l’importance des défis associés à la définition d’un nouvel agenda urbain pour la région, conscients du processus accéléré d’urbanisation en Amérique Latine et dans les Caraïbes et en vue de la prochaine Conférence des Nations Unies pour les Installations Humaines qui aura lieu à Quito, Equateur, en octobre 2016.
  10. Approfondir la mise en place de politiques de logement et de développement tenaces qui garantissent l’égalité territoriale, renversent la ségrégation urbaine, promeuvent la soutenabilité des territoires, incluent la gestion des risques, ménagent la relation entre petites villes, villes moyennes et métropoles et renforcent l’institutionnalité dans la région.

De même, nous réaffirmons la nécessité que ces processus soient participatifs et reconnaissent la diversité comme une opportunité de développement.

  1. Nous promouvons la paix pour atteindre le développement soutenable.

Nous reconnaissons que la paix est une valeur suprême de convivialité universelle. Par conséquent, nous réaffirmons la Proclamation de l’Amérique Latine et des Caraïbes comme Zone de Paix et notre engagement permanent dans le désarmement nucléaire et le proscription des armes de destruction massive au niveau mondial, la résolution pacifique des différends afin de bannir pour toujours l’usage et la menace de l’usage d ela force de notre région et de n’importe lequel de ses pays. Ensemble, nous obtiendrons que la zone latino-américaine et caribéenne soit non seulement une zone de paix mais une zone libre de violence.

Dans notre région, nous construisons ensemble l’infrastructure pour la paix qui promeuve le bien-être et le développement soutenable.

Pour cela, nous réaffirmons nos engagements dans la promotion du droit à la paix, à l’Etat de Droit, à la justice, à l’éducation et à la culture pour la paix ainsi que la promotion, le respect et l’observance de tous les droits de l’homme pour tous.

La région doit faire face à différentes formes er manifestations de la Délinquance Organisée Transnationale, au terrorisme, au Problème Mondial des Drogues, à la traite des personnes et au trafic illicite de migrants ainsi qu’au trafic illicite d’armes petites et légères, à toute forme de délinquance cybernétique et à toute tentative d’action criminelle contre certains de nos pays. Le crime organisé est aussi une menace importante pour nos démocraties et pour le développement, par conséquent, nous devons faire tous nos efforts pour contrôler et pour éradiquer ce fléau.

Nous soulignons la valeur et la contribution à la paix et à la sécurité internationales du Traité pour la Proscription des Armes Nucléaires en Amérique Latine et dans les Caraïbes (Traité de Tlatelolco), qui a établi la première zone avec une forte densité de population libre d’armes nucléaires sur la planète.

Pour cela, nous décidons:

  1. De réitérer l’engagement de la région dans le multilatéralisme, le dialogue entre les nations, la résolution pacifique des différends et le respect sans restrictions des propositions et des principes de la Charte des Nations Unies, du Droit International et du droit inaliénable de chacun de nos pays à choisir sa forme d’organisation politique et économique.
  2. De soutenir sans restrictions la promotion et le renforcement de la paix, la prohibition de l’usage et de la menace de l’usage de la force, le respect sans restrictions de l’indépendance, de l’autodétermination des peuples, de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la non ingérence dans es affaires intérieures de chaque pays en réaffirmant de cette façon la CELAC comme zone de paix et comme région libre d’armes nucléaires.
  3. De souligner notre plein soutien aux travaux de l’Organisme pour le Proscription des Armes Nucléaires en Amérique Latine et dans les Caraïbes (OPANAL).
  4. De réaffirmer que le désarmement nucléaire complet, transparent, irréversible et vérifiable est un objectif important de cette Communauté des Etats et que la seule garantie efficace contre l’emploi ou la menace de l’utilisation des armes nucléaires est leur totale élimination et interdiction. En ce sens, les Etats membres de la Communauté soutiennent la négociation d’un instrument universel juridiquement obligatoire qui interdise les armes nucléaires avec un avec un programme décidé multilatéralement.
  5. Renouveler, de même, notre condamnation catégorique de terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations qui constitue non seulement une menace pour la paix et la sécurité internationales mais porte atteinte à la dignité humaine, à la convivialité pacifique et civilisée et promouvoir la coopération internationale contre ce fléau.
  6. Réaffirmer notre condamnation des listes et certifications unilatérales de la part de pays développés qui affectent les pays d’ Amérique Latine et des Caraïbes, en particulier celles concernant le terrorisme, le trafic de drogues, la traite des personnes et d’autres semblables et nous ratifions le communiqué spécial approuvé par la CELAC le 7 mai 2014 qui condamne l’inclusion de Cuba dans la iste intitulée Liste des Etats qui promeuvent le terrorisme international, du Département d’Etat des Etats-Unis.
  7. Prendre note de l’entrée en vigueur du Traité sur le Commerce des Armes en tant que premier instrument juridiquement obligatoire pour réguler le commerce des armes conventionnelles et prendre note de l’intérêt de Trinité et Tobago pour être le siège du Secrétariat du Traité sur le Commerce des Armes.
  8. Souligner l’éducation et le promotion des valeurs de la culture de paix comme fondements pour créer une nouvelle culture de non violence, éduquer pour la soutenabilité des principes éthiques essentiels du bien-être et pour construire la défense, le respect et la promotion des droits de l’homme universels, ainsi que pour fomenter la coexistence avec la nature.
  9. Les Pays membres de la CELAC s’unissent à la joie du peuple et du Gouvernement panaméens à cause de la célébration du Centenaire du Canal de Panama, le 15 août 2014. Le Centenaire coïncide avec les travaux d’élargissement qui continueront à contribuer au développement économique et soutenable de l’hémisphère ainsi qu’au commerce er à la navigation mondiale.
  10. Réaffirmer le caractère latino-américain et caribéen de Porto Rico et prendre note des résolutions sur Porto Rico adoptées par le Comité Spécial de Décolonisation des Nations Unies. nous réaffirmons que c’est un sujet qui intéresse la CELAC.
  11. Nous, les pays membres de la CELAC, nous nous engageons à continuer à travailler dans le cadre du Droit International et, en particulier, de la Résolution 1514 (XV) de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 14 décembre 1960 pour obtenir que la région de l’ Amérique Latine et des Caraïbes soit un territoire libre de colonialisme et de colonies.
  12. Renouveler le plus ferme soutien de la région aux droits légitimes de la République Argentine dans le différend de souveraineté sur les Iles Malouines, Georgias du Sud et Sandwich du Sud et sur les espaces maritimes environnants ainsi que son intérêt permanent dans le fait que ce différend se résolve par la voie pacifique et de la négociation conformément aux dispositions de la Résolution 31/49 de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
  13. Accueillir avec satisfaction la décision historique des Présidents de Cuba et des Etats-Unis de rétablir les relations diplomatiques. Réitérer notre plus profonde condamnation de l’application de mesures coercitives unilatérales et réaffirmer notre appel au gouvernement des Etats-Unis à mettre fin au blocus économique, commercial et financier qu’il impose à cette nation soeur depuis plus de 5 décennies. Appeler instamment le Président des Etats-Unis à ce que, dans cette voie, il utilise toutes ses larges possibilités exécutives pour modifier substantiellement l’application du blocus.
  14. Nous renforçons les liens avec les associés extra-régionaux.

Les grands défis globaux et du développement soutenable demandent des solutions coordonnées de la communauté internationale. Les décisions que nous adoptons dans le présent réduiront d’éventuels conflits dans le futur. La région est en conditions pour travailler conjointement et coordonner quand c’est possible, avec ses associés extra-régionaux sur des sujets nombreux et divers et sur différents thèmes de l’agenda multilatéral dans le dépassement de ces défis.

En ce sens, nous agirons pour:

  1. Encourager le dialogue de la CELAC avec despays, des groupes de pays et des organisations d’autres régions du monde pour enrichir les actions et les discussions régionales sur des thèmes d’intérêt globaux et pour fomenter, autant que possible, des initiatives régiona
les de collaboration et de coopération, de commerce et d’investissement, complémentaires des efforts nationaux et sub-régionaux.
  • Applaudir la célébration réussie de la I° Réunion des Ministres des Relations Extérieures du Forum CELAC–Chine, qui a eu lieu à Pékin les 8 et 9 janvier 2015 et réaffirmer notre volonté d’avancer dans la mise en oeuvre des accords de ce Forum immédiatement.
  • Nous soulignons la décision de célébrer la II° Réunion des Ministres des Relations Extérieures du Forum CELAC–Chine à Santiago du Chili en janvier 2018.
  • Accueillir les résultats des dialogues Ministériels du Quatuor de la CELAC avec l’Inde, l’ASEAN et la Russie, qui ont eu lieu le 25 septembre 2014 à New York. Continuer les dialogues Ministériels du Quatuor de la CELAC avec ces associés ainsi qu’avec la République de Corée, de Turquie et d’autres associés avec lesquels, précédemment, ont eu lieu des dialogues qui ont mis en évidence les potentialités de la région dans ses relations extra régionales. Travailler pour explorer, en 2015, l’opportunité et la viabilité pour créer d’autres forums, en particulier avec la Russie et l’Inde.
  • Continuer à explorer les possibilités de soutenir des échanges avec l’Union Africaine, le Groupe des BRICS et la Ligue des Etats Arabes.
  • Souligner les relations de la CELAC avec l’Union Européenne, institutionnalisées au Sommet de Rio en 1999 et réaffirmer l’engagement à continuer à les approfondir avec une nouvelle vision des relations bi-régionales pour réussir un II° sommet CELAC-UE à Bruxelles, les 10 et 11 juin 2015.
  • Nous organisons la coopération et fomentons l’articulation de nos actions.
  • L’ Amérique Latine et les Caraïbes ont un patrimoine d’expériences assurées, palpables et réussies dans la coopération Sud-Sud et dans la coopération Triangulaire qui permet de compléter ensemble les actions nationales pour atteindre les objectifs de la CELAC, favoriser la connaissance mutuelle, fomenter l’unité et l’intégration, faciliter le transfert de connaissances et rendre visibles les résultats.

    En ce sens, la coopération Sud-Sud constitue, pour notre Communauté, un instrument privilégié pour la complémentarité, l’union, l’intégration et l’échange horizontal de connaissances entre ses membres qui nous permettra d’affronter les énormes défis communs et d’aider les gouvernements de notre région à atteindre le développement soutenable et la croissance inclusive au bénéfice de nos peuples.

    Pour cela, nous décidons:

    1. D e réaffirmer que la Déclaration sur la Coopération Internationale de la CELAC, adoptée le 29 janvier 2014 au II° Sommet, à La Havane, et le Cadre Conceptuel de la Coopération Internationale à la CELAC adopté pendant la II° Réunion du Groupe de Travail sur la Coopération Internationale (GTCI) qui s’est déroulé les 29 et 30 juillet à San José, Costa Rica, guideront la coopération dans le milieu communautaire.
    2. Reconnaître l’importance et les particularités de la coopération Sud-Sud et nous réaffirmons notre vision de la coopération Sud-Sud comme manifestation concrète de la solidarité entre les peuples et les pays du Sud qui contribue à leur bien-être national, à améliorer leur autosuffisance et à faciliter la réalisation des objectifs de développement fixés au niveau national et international. Elle permet aussi aux pays en voie de développement de jouer un rôle plus actif dans la politique internationale et dans la prise de décisions et de soutenir leurs efforts pour atteindre le développement soutenable.
    3. Réaffirmer l’importance d’articuler les actions de coopération du Groupe de Travail sur la Coopération Internationale (GTCI) avec celles des autres groupes de travail de la CELAC pour construire des ponts de coopération à l’intérieur et à l’extérieur de la région ainsi que pour renforcer les possibilités et les forces des Etats membres et de la région, en particulier dans les contextes où il existe des mandats et des priorités définies. Développer les mécanismes d’articulation entre les différentes instances de la CELAC avec les coordinations nationales et le GTCI.
    4. Souligner la nécessité de fomenter le dialogue inter-gouvernemental dans les différentes matières de l’agenda international avec les Organismes Internationaux et les Mécanismes Régionaux et Sub-régionaux d’Intégration pour éviter le doublement des actions, donner une cohérence aux processus de coopération régionale, garantir la complémentarité et obtenir une valeur ajoutée de la coopération régionale CELAC aux actions déjà existantes.
    5. Manifester notre bienveillance envers le rapport des actions développées dans la poursuite du mandat de coopération avec la République soeur de Haïti et réaffirmer notre volonté d’identifier de nouvelles formes de coopération dans l’attente de satisfaire les besoins manifestés par ce pays.
    6. Nous agissons dans l’immédiat:

    Nous réaffirmons que la CELAC est le forum de dialogue et de concertation politique par excellence des 33 pays de la région dans lequel s’exprime notre unité dans la diversité, se prennent les positions communes et se fait l’échange d’expériences dans de multiples domaines, aussi bien régionaux que globaux.

    Nous réaffirmons notre engagement de continuer à travailler sur la base du consensus, en soulignant le caractère multiethnique, pluriculturel, plurinational et divers de la Communauté dans ses travaux et à orienter notre travail régional vers la mise en oeuvre d’actions à vocation et impact régionaux qui nous permettent de trouver des solutions conjointes aux défis et aux problèmes communs.

    Nous décidons donc:

    1. Manifester notre satisfaction en ce qui concerne les conclusions des réunions des axes sectoriels qui se sont déroulées lors de la réalisation du Plan d’Action de la CELAC de La Havane, qui apportent un suivi et une continuité aux mandats accordés et de remercier les pays qui ont accueilli les différentes réunions dont la liste suit: Réunion du Groupe de Travail de Développement Social et d’Eradication de la Faim et de la Pauvreté, les 25 et 26 novembre 2014, à Caracas, Venezuela; II° Reunion des Hauts Fonctionnaires sur l’Agriculture Familiale, du 10 au 13 novembre 2014, Brasilia, Brésil; Réunion des Ministres de la Culture, le 21 août 2014, Caracas, Venezuela; I° Reunion des Hauts Fonctionnaires en Sciences et Technologies de la CELAC, 01-02 avril 2014, San José, Costa Rica, II° Reunion des Hauts Fonctionnaires CELAC-UE 03-04 avril 2014, San José, Costa Rica, I° Réunion des Ministres de l’Industrie et du Commerce de la CELAC, 10 et 11 avril, 2014, San José Costa Rica, II°Réunion Ministérielle d’Infrastructure pour l’Intégration Physique du Transport, des Communications, 5 et 6 décembre 2014, Montevideo, Uruguay, Réunion Ministérielle sur l’Energie, 14 octobre 2014 en Lima, Pérou, III° Réunion sur les Migrations, 22 et 23 octobre 2014, à Azogues, Equateur, I° Réunion sur le Problème Mondial des Drogues Illicites,13 et 14 mai 2014, à Antigua, Guatemala, II°Réunion des Ministres et Hautes Autorités de Prévention et de Lutte contre la Corruption, 08 et 09 décembre 2014, Quito, Equateur, II°Réunion du Groupe de Travail sur la Coopération Internationale, 29 et 30 de juillet 2014, San José, Costa Rica, I° Réunion des Mécanismes et Organismes Régionaux et Sub-régionaux d’Intégration dans le milieu social, 18-20 de juin 2014, à Caracas, Venezuela, I° Réunion des Mécanismes et Organismes Régionaux et Sub-régionaux d’Intégration dans le domaine culturel, 17 juillet 2014, San José, Costa Rica, I° Réunion des Organismes et Mécanismes de la CELAC sur le tourisme, 10 novembre 2015, Puerto Es­paña, Trinité et Tobago, I°Réunion du Groupe de Travail sur la Promotion de l’Equité, de l’Egalité et du renforcement du pouvoir des Femmes, 21 et 22 août 2014, San Salvador, El Salvador, I°Réunion du Groupe de Travail sur le Combat contre le Trafic Illicite des Armes Petites et Légères, 11 et 12 septembre 2014, San Salvador, El Salva­dor, I°Réunion du Groupe de Travail sur les Afro-descendants, 4 et 5 décembre 2014, Brasilia, Brésil.
    2. Souligner le soutien apporté à la PPT du Costa Rica par les organismes et les mécanismes d’intégration régionale dans l’accomplissement des objectifs de la Communauté et soutenir la coordination des mécanismes régionaux et sub-régionaux d’intégration.
    3. Adopter le Plan d’Action CELAC 2015 en vue de renforcer des actions dans un effort pour atteindre le développement osutenable de la région et éradiquer la faim et la pauvreté.
    4. Cadrer les travaux dans les axes sectoriels définis tout au long des discussions de la CELAC en concentrant les actions de la Communauté dans ces domaines jusqu’à l’obtention du plein accomplissement des engagements pris dans chacun de ces axes.
    5. Promouvoir les réunions des axes sectoriels consignés dans le Plan d’Action CELAC 2015 qui donnent un suivi et une continuité aux principes fondamentaux qui inspirent l’action de la Communauté dans la recherche du développement humain soutenable.
    6. Remercier l’illustre Gouvernement de l’Equateur qui assume la Présidence Tournante de la CELAC en 2015 et organisera le IV° Sommet de la CELAC en 2016.
    7. Remercier la République Dominicaine qui prendra la Présidence Tournante de la CELAC en 2016 et organisera le V° Sommet.
    8. Prendre note de l’offre de l’Etat Plurinational de Bolivie de prendre la Présidence Tournante de la CELAC en 2017 et d’organiser le VI° Sommet.
    9. Remercier le Costa Rica pour le travail réalisé sous sa Présidence en 2014 et pour l’accomplissement des mandats décidés et pour l’avancement de l’agenda international de la CELAC ainsi que pour le courageux soutien apporté par le Quatuor et les pays membres de la Communauté qui ont étaient les h^tes d’une ou plusieurs réunions sectorielles de la CELAC.
    10. Souligner la valeur des discussions qui ont eu lieu lors de ce III° Sommet sur les défis de la CELAC dans la lutte contre la pauvreté, avec un point de vue de transparence, de rendu de comptes et de lutte contre la corruption; la définition de positions régionales dans le domaine multilatéral; les réflexions concernant l’ Agenda post 2015 et sur le Financement du développement ainsi que le rôle fondamental de la CELAC comme mécanisme de concertation et de dialogue politique dans le processus d’intégration et d’articulation des politiques et des actions communes de la région.
    11. Exprimer nos remerciements à l’illustre Gouvernement de la République Costa Rica pour la réussite du III° Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CELAC qui s’est tenu à Belén, Costa Rica, les 28 et 29 janvier 2015 et pour son leadership dans le renforcement de la CELAC dans le domaine international.

    Belén, Costa Rica, 29 janvier 2015

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