Par Andrea De Noni
« Afin d’aider les producteurs serbes, Monsanto a fait don de 275 000 euros de semences de maïs DEKALB hybride, qui permettront de cultiver 3 000 hectares de terres. D’autres semences seront distribuées en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, pour une valeur totale de 445 000 € dans les trois pays », peut-on lire sur le blog officiel de Monsanto Europe. Monsanto devrait également faire un don de semences de tomates, de concombres et de chou estimés à 75 000 €. La valeur de l’aide totale serait donc de 520 000 €.
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Après les inondations : difficile reconstruction en Bosnie, en Croatie et en Serbie
La nouvelle a ému l’opinion publique dans ces trois pays : Monsanto tenterait-il de tirer profit des inondations du mois dernier pour introduire des semences génétiquement modifiées dans la région ? En Croatie, en Serbie et en Bosnie-Herzégovine, la question des OGM fait débat, alors que leur vente et leur distribution sont toujours prohibées. Déjà par le passé, comme en Albanie en 2003, des aides humanitaires ont servi de cheval de Troie pour introduire des OGM dans un pays où elles étaient interdites.
Une pétition a déjà été lancée pour demander aux trois gouvernements de refuser les aides Monsanto. La pression de l’opinion publique a été si forte que peu après la publication de la nouvelle, la multinationale s’est sentie obligée de préciser que les semences distribuées dans les Balkans ne sont pas génétiquement modifiées.
Le porte-parole de Monsanto en Europe, Brandon Mitchener, a dû essuyer une rafale de commentaires sur le blog de l’entreprise, avant de se résoudre à publier un communiqué officiel. « Tous les semences qui seront distribuées en Serbie, en Croatie et en Bosnie-Herzégovine sont des semences traditionnelles, comme c’est le cas pour le 99% de notre commerce en Europe », a souligné Mitchener.
Pour Fuad Gaši, chercheur à la faculté d’agriculture de Sarajevo, Monsanto ne tentera pas d’introduire des semences génétiquement modifiées dans les Balkans. « Leur but est plutôt de nous pousser à adopter leur technologie et à acheter, dans le futur, les semences produites sous leur licence. Il s’agit de créer la demande afin de s’introduire dans le marché régional ».