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12 septembre 2016 1 12 /09 /septembre /2016 05:01

Pollution et "épidémie" de cancers du sein : une thèse controversée ...

Dans son livre "Cancer du sein. En finir avec l'épidémie", le professeur André Cicolella pose le diagnostic d'une "crise sanitaire" liée à la toxicité de notre environnement. Les spécialistes interrogés par "l'Obs" sont divisés.

L'ObsPublié le 08 septembre 2016

Pour le toxicologue André Cicolella, auteur de "Cancer du sein. En finir avec l'épidémie" (publié aux Petits Matins le 3 octobre), les autorités des pays développés sous-estiment totalement les facteurs environnementaux (substances chimiques, pollution...) dans l'explosion de cette maladie.

Cancer du sein : "Un empoisonnement qui commence dès le stade fœtal"

Sa thèse est contestée et divise les spécialistes. "L'Obs" les a interrogés.

(Les Petits Matins, 3 octobre)

Cela n’empêche pas l’Institut de répondre, par e-mail, que "le terme 'épidémie' est abusif" car le cancer du sein recule ces dernières années : 1,5% de femmes en moins touchées par an depuis 2005.

Lire aussi:

"J'ai baptisé mon cancer Günther"

Quant aux substances dénoncées dans l’ouvrage, l’INCa reconnaît la nocivité de quelques-unes (la pilule, les traitements hormonaux de la ménopause et le Distilbène), mais balaie le reste d’une phrase :

Françoise Clavel-Chapelon, chercheuse en épidémiologie à l’Inserm et coordinatrice de l’étude E3N, sur la santé de 100.000 Françaises.

"J’ai trouvé très bien ce qu’il dit sur l’effet des substances chimiques. André Cicolella est un lanceur d’alerte. Etre exposé très jeune aux perturbateurs endocriniens et à la pollution peut favoriser l’apparition d’un cancer du sein. Peu d’études, malheureusement, ont été conduites sur le sujet. Pour combler ce manque, nous en avons lancé deux. La première, E3N, observe depuis 1990 l’influence du mode de vie des femmes sur leur santé. La seconde, E4N, intègre les enfants et les conjoints. Le nombre de cas de cancer du sein a doublé en vingt ans, mais je ne partage pas le terme d’'épidémie', qui est trop fort. Et on ne peut pas exclure à ce point l’effet du dépistage dans cette hausse. La modification de notre environnement, de notre mode vie, a certainement joué un rôle très important. Reste à bien en comprendre les mécanismes."

-Un dommage collatéral de notre mode de vie

Suzette Delaloge, oncologue et chef du comité de pathologie mammaire à Gustave-Roussy, à Paris.

"Ce qu’écrit André Cicolella est juste. Il n’est pas alarmiste. L’explosion des cancers est un dommage collatéral du mode de vie occidental. En France, l’incidence du cancer du sein est deux fois plus importante que dans les pays émergents. Difficile de dire quelle substance ou quel facteur est plus en cause qu’un autre. Ce que l’on sait, c’est que la sédentarité, le surpoids, la suralimentation, sont des facteurs de risque très importants, que le grand public pourrait déjà prendre en compte. En revanche, je regrette que ce livre constate un état de crise, mais ne propose pas vraiment de solution."

-Le poids des polluants n’est pas si important

Jean-Yves Blay, professeur de cancérologie et directeur du Centre Léon-Bérard de Lyon.

" Je comprends qu’on cherche à attirer l’attention sur les facteurs environnementaux du cancer du sein, mais le mot 'épidémie' me paraît excessif. Que les pollutions chimiques y contribuent, et qu’il soit indispensable d’approfondir les recherches pour mesurer cette incidence, cela ne fait pas de doute. Mais dire que l’augmentation des cancers du sein au cours de ces dernières décennies est due principalement à ces facteurs environnementaux, je ne peux pas y souscrire. Leur poids n’est pas démontré. Surtout, je ne voudrais pas que ce combat détourne l’attention des autres facteurs de risque majeurs comme le tabagisme, l’alcool, le surpoids chez les jeunes, et contre lesquels nous sommes collectivement trop souvent en échec."

Propos recueillis par Arnaud Gonzague et Bérénice Rocfort-Giovanni
En partenariat
avec Franceinfo

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Quel est l'impact environnemental du vin et de la viticulture ?

Quel est l’impact environnemental du vin ? La viticulture détruit-elle l’environnement ? Quel est l’empreinte écologique de votre petit verre de vin au restaurant ? Voici toutes les réponses.

L’impact environnemental de la viticulture est entré au coeur des sujets d’actualité cette année, suite à la diffusion d’un Cash Investigation, l’émission d’Elise Lucet diffusée sur France 2 en Février 2016 et consacré aux pesticides. Une carte montrant les ventes nationales de pesticides par région y était notamment présentée et trois des plus grandes régions viticoles françaises – Gironde, Marne et Loire-Atlantique- figuraient parmi les départements les plus concernés. Il était surtout révélé qu’« en France, les cultures de vignes représentent 20% des pesticides utilisés alors qu’elles n’occupent que 3 % de la surface agricole française ».

Alors, le vin, ce breuvage si français, si tendance et tellement apprécié, détruit-il notre planète et notre environnement ? Enquête.

Vin et environnement : la viticulture conventionnelle parmi les plus polluantes des activités agricoles

Le vin et l’empreinte écologique et sanitaire liée aux pesticides

La viticulture conventionnelle et productiviste est l’une des activités agricoles les plus consommatrices en produits phytosanitaires (fongicides et pesticides). En effet, la vigne, la Vitis vinifera est une plante très sensible aux maladies, notamment en cas de forte humidité, propice au développement de champignons (mildiou, oïdium, black rot …). De ce fait, pour protéger leurs vignes, beaucoup de viticulteurs se reposent encore largement sur les pesticides et autres fongicides. Cela explique qu’en matière de viticulture, les régions les plus consommatrices de produits phytosanitaires se situent à l’Ouest de l’hexagone, qui jouit d’un climat océanique, plus humide que le reste du pays.

Surtout, les mauvaises pratiques en matière de pesticides sont encore légion dans la viticulture – même si heureusement la situation s’améliore. En effet, entre les années 1950 et les années 1990 les vignes étaient systématiquement traitées toute l’année, indépendamment de leur état, de manière préventive et non curative, dans une grande partie des exploitations viticoles.

Du point de vue environnemental, cela a des conséquences importantes. L’utilisation des pesticides dans les vignes entraine pollution des sols et des eaux, appauvrissement de la biodiversité locale… Mais le problème vient aussi de la fragilisation des sols ! Une vigne désherbée à grands coups d’herbicides et traitée à grands coups de fongicides, donne un sol pauvre, fragile, privé de ses qualités organiques. Et quand un sol est pauvre, il a besoin d’encore plus d’intrants pour être productif.

D’un autre côté, le risque est aussi sanitaire, que ce soit pour les consommateurs, les riverains et surtout les travailleurs des exploitations viticoles qui utilisent massivement ces pesticides. Pour les travailleurs viticoles, l’exposition aux pesticides a été liée à d’importantes pertes de capacités cognitives. L’agence nationale française de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), a ainsi publié un rapport nommé Phytoner en 2012, où elle présente les résultats d’une grande étude menée entre 1997 et 2009 sur les effets de l’exposition professionnelle aux pesticides chez les ouvriers viticoles girondins. Ses résultats ont démontré que les ouvriers viticoles exposés aux pesticides présentaient des performances altérées aux tests neurocomportementaux par rapport aux sujets témoins. Ces altérations toucheraient “les fonctions les plus fines de la cognition, qui permettent au cerveau de gérer les liens entre les informations entrantes et sortantes : attention, conceptualisation et attention contrôlée… “. Cette étude d’envergure se poursuit, notamment pour étudier l’apparition de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.

Plus récemment, une exposition potentielle a aussi été mise en lumière pour les enfants, notamment ceux allant dans des écoles proches de vignes traitées aux pesticides. L’équipe de Cash Investigation a prélevé et fait analyser les cheveux de 20 enfants de quatre écoles primaires girondines et les résultats ont comptabilisé jusqu’à 44 pesticides, autorisés ou non. Bien que l’on ne dispose pas de suffisamment d’informations pour dire si la méthode et l’analyse sont pertinentes, cela peut sembler préoccupant.

Il faut tout de même souligner les efforts qui ont été faits pour réduire les pesticides dans tous les produits agricoles, notamment au niveau européen : en 2008, l’Union Européenne a réduit de plus de la moitié le nombre de produits phytosanitaires autorisés (passant de 700 à 300). Pour ce qui est de la viticulture, toutes les dernières études démontrent que les résidus de pesticides sont en baisse dans les vins.

Les aspects moins connus de l’impact environnemental du vin

Bien que le problème des pesticides soit certainement le plus médiatique pour la viticulture, ce n’est la seule source de pollution de cette activité. En effet, certains aspects du travail de viticulteur, mais aussi la mise en bouteille ou le transport, font que le vin est encore une activité agricole relativement polluante.

Palissage et impact environnemental du vin

Une étude menée par le Journal of Cleaner Production (journal pluridisciplinaire spécialisé dans l’étude des méthodes de production industrielles et agricoles durables) a ainsi tenté de faire une approximation de l’impact environnemental du vin tout au long de sa chaîne de production (en réalisant une ACV, Analyse de Cycle de Vie). Résultats ? Contre toute attente, les chercheurs ont constaté que la fabrication du support sur lequel la vigne repose (constitué de pics de bois et de fil de fer) représente jusqu’à 50% de la toxicité induite par la vigne sur l’éco-système, à cause entre autre du traitement des poteaux de bois à l’aide d’arséniate de cuivre chromé, produit extrêmement toxique, et désormais interdit dans de nombreux Etats américains.

La bouteille et l’empreinte carbone du vin

La bouteille est également un gros poste de pollutions et d’émissions de gaz à effet de serre ! Une autre ACV menée sur les vins de Sardaigne montre que la fabrication de la bouteille et du bouchon étaient le plus gros poste de pollutions de la production viticole, notamment en termes d’émissions de CO2. Une autre étude menée sur un vin espagnol (un Rueda) montre par exemple que 46% de l’impact carbone de ce vin est due au packaging. Et pour les Champagnes, l’impact environnemental est encore plus important, puisque les bouteilles pèsent presque deux fois plus que les bouteilles de vin classique.

Vin, transport et environnement

A cela, il faut aussi ajouter l’impact environnemental du transport ! Lorsque l’on consomme un vin qui vient de l’autre bout du monde (du Chili ou d’Australie par exemple), cela peut faire grimper la facture carbone. Heureusement, la majorité des vins sont transportés par cargo, qui émet relativement peu de CO2 comparé au transport routier, ou pire aérien. Mais ce n’est tout de même pas négligeable.

Au total, les chercheurs ont estimé que chaque bouteille de vin représente entre 1.2 kg et 1.5 kg d’équivalent CO2 en plus dans l’atmosphère. C’est environ 200 g de CO2 dans l’atmosphère pour chaque verre de vin que vous dégustez ! Vous devriez rouler environ 2 km en voiture pour polluer autant !

Boire du vin, comme presque tout ce que l’on consomme n’est donc pas anodin pour l’environnement … Le vin est un produit dont la fabrication et la commercialisation ont un impact fort sur l’environnement. Heureusement, certains viticulteurs prennent en compte l’écologie, et le vin devient de plus en plus green. Les labels bio et biodynamie sont d’ailleurs en plein essor dans la viticulture, qui semble depuis quelques temps être de plus en plus concernée par son impact environnemental. Pour en savoir plus, consultez notre article sur ce thème la semaine prochaine.

Sources :

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