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21 mai 2016 6 21 /05 /mai /2016 06:13

Bayer et Monsanto envisagent de créer un géant des pesticides, engrais et OGM et la propriété intellectuelle est appliquée aux semences dans les Traités de Libre Échange!

19/05/2016 | http://www.zonebourse.com/MONSANTO-COMPANY-13589/actualite/Bayer-et-Monsanto-envisagent-de-creer-un-geant-des-pesticides-engrais-et-OGM-22386251/

Berlin - L'allemand Bayer et le géant américain des semences OGM ont confirmé jeudi discuter d'une éventuelle fusion entre eux, ce qui donnerait naissance à un poids lourd mondial des pesticides, engrais et cultures OGM.

"Les dirigeants de Bayer ont récemment rencontré les responsables de Monsanto pour discuter en privé d'une acquisition négociée de Monsanto", indique, dans un communiqué, le groupe allemand, après une semaine de rumeurs diverses.

De son côté, le fabricant américain du pesticide Roundup, contesté en Europe, a confirmé avoir reçu "une offre non ferme et non sollicitée de la part de Bayer" qu'il étudie actuellement.

"Il n'y a aucune certitude qu'une transaction aura bien lieu", insiste Monsanto.

Bayer, lui, indique qu'il communiquera davantage "quand ce sera approprié". En attendant les investisseurs voyaient clairement d'un mauvais oeil ce projet. A la Bourse de Francfort, l'action de Bayer, groupe déjà très lourdement endetté, chutait de plus de 8% en début d'après-midi.

Pourtant une telle fusion donnerait naissance à un géant l'agrochimie - pesticides, engrais et cultures OGM. Elle confirmerait également la consolidation d'un secteur déjà très fermé, avec la fusion en cours des américains Dow Chemical et DuPont et celle du suisse Syngenta avec le chinois ChemChina.

Syngenta avait au préalable rejeté les avances de Monsanto, qui après l'échec de ces discussions, s'est engagé dans une vaste restructuration, avec suppression d'emplois et fermetures de sites à la clé.

- Pesticides décriés en Europe -

Le groupe de Saint-Louis, dans le centre des Etats-Unis, connu notamment pour son herbicide Roundup, dont la substance glyphosate est actuellement controversée en Europe, souffre de la chute des ventes des semences transgéniques. Conséquence d'abord de la baisse des revenus des agriculteurs depuis quelques années, qui affecte la demande pour les outils agricoles, les engrais, les pesticides et les semences, mais aussi de l'appréciation du dollar qui rend les produits Monsanto chers pour les agriculteurs d'Amérique latine.

La division d'agrochimie de Bayer, dont les pesticides dits "tueurs d'abeilles" sont aussi décriés, a également souffert ces derniers mois.

Dans ce contexte, Peter Spengler, analyste chez DZ Bank, se dit "sceptique" face à ce projet de rapprochement, qui obligerait selon lui Bayer, dont la dette dépasse encore 16 milliards d'euros, à vendre d'autres activités comme sa division de santé animale pour boucler un hypothétique financement.

- BASF aussi sur les rangs ? -

Les discussions entre Bayer et Monsanto avaient été dévoilées dans la nuit de mercredi à jeudi par le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier. Des rumeurs relayées par Bloomberg News avaient déjà circulé la semaine dernière à ce sujet, faisant s'envoler l'action Monsanto et pesant au contraire sur celle de Bayer. Des bruits d'une éventuelle fusion de Monsanto avec un autre allemand, le géant BASF, avaient également couru sans jamais être confirmés.

Pour l'heure, ni Bayer ni Monsanto n'ont donné d'indice sur la somme mise sur la table.

La semaine dernière, Bloomberg News évoquait une proposition à 40 milliards de dollars.

Pour les analystes de Deutsche Bank, la direction de Monsanto rechercherait un prix d'environ 150 dollars par action, ce qui représenterait une énorme plus-value par rapport à son cours actuel d'environ 97 dollars. Ils jugeaient toutefois l'aboutissement d'une telle union peu probable d'abord en raison du prix, mais aussi à cause des vraisemblables réticences des autorités de la concurrence face à une fusion géante dans les pesticides, engrais et semences.

D'autant que le bilan financier de Bayer lui laisse "des capacités très limitées", avaient pour leur part estimé les analystes de Credit Suisse. La dernière grosse acquisition de l'allemand remonte à 2014 avec le rachat des médicaments sans ordonnance de l'américain Merck pour 10 milliards d'euros, un achat qui n'a pas complètement tenu ses promesses.

Inventeur de l'aspirine, Bayer a aussi connu d'importants changements ces derniers temps, avec la séparation de son activité de chimie plastique, mise en Bourse sous le nom de Covestro, et le départ prématuré de son patron, Marijn Dekkers.

Le nouveau patron, Werner Baumann, n'est aux manettes que depuis le 1er mai.

CETA Cheval de Troie pour le TAFTA

La propriété intellectuelle appliquée aux semences dans les Traités de Libre Échange

Birgit Müller et Terry Boehm mai 2016

Alors que de plus en plus de voix s'élèvent en Europe contre le TAFTA le traité de libre échange entre l'Union européenne et les États Unies, son petit frère tout aussi redoutable le CETA, (ou en Français Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l'Union européenne passe largement inaperçu. Or si le CETA passe en droit européen, toute entreprise multinationale opérant à partir du Canada (c'est à dire toutes les multinationales qui le souhaitent) peut se servir de ce traité pour faire valoir des droits allant bien au-delà et même contredisant les droits et sauvegardes décidés par les parlements nationaux et européen.

Il faut voir les provisions des traités entre le Canada et l’Union Européenne (signé mais pas encore finalisé dans le détail, ni approuvé par le parlement européen), la Corée et l’Union Européenne (adopté et en vigueur), les États-Unis et l’Union européenne, en négociation) pas seulement comme des traités de libre échange. Ils sont bien plus que ça : ce sont des traités économiques intégraux ou globaux (comprehensive economic and trade agreement) qui incluent des provisions sur les investissements, les marchés publics, la propriété intellectuelle et sur plus de 1500 pages bien plus de choses encore. C’est donc des traités dans l’intérêt des grands investisseurs, des fonds, des multinationales, des banques et — ce qui nous intéressera ici — des grandes firmes semencières.

Les textes de ces traités sont négociés dans le secret et nous avions donc pendant les années accès à leur contenu seulement si un des négociateurs se fait le devoir de faire circuler les versions en négociation. Or aujourd'hui le texte du CETA est prêt pour la signature et se trouve sur le site de la commission européenne. Or, les paragraphes concernant l'imposition des droits de propriété intellectuelle n'ont pas bougés depuis des années.

Les traités entre la Corée et l’Union Européenne, le Canada et l’Union Européenne ont des clauses sur la propriété intellectuelle quasi identiques.

— Ils reprennent les provisions de ACTA (Anti-Counterfeiting Trade Agreement) en matière d’imposition de la propriété intellectuelle, que le Parlement Européen a rejeté en 2011.

— Ils doivent être analysés dans le contexte de la création en 2012 d’une Cour du Brevet Européenne créée sur la base d’un traité international donc soumis à la juridiction internationale en matière de commerce donc indépendante de la Cour de Justice européenne. Par conséquent, quand le texte du Traité mentionne « l’autorité juridique compétente » qui a le droit d’imposer les mesures pour faire respecter la propriété intellectuelle, il s’agit de cette cour de justice nouvellement créée et sans précédent dans la législation européenne.

— Les traités doivent être également analysés dans le contexte de la brevetabilité des plantes sélectionnées à l’aide des nouvelles biotechnologies. Comme toute plante, ces dernières peuvent se reproduire et porter leur droit de propriété intellectuelle dans le champ de l’agriculteur.

— Ils s’appliquent aux certificats d’obtention végétales (COV art 20.31) dans la mesure où il s’agit d’un droit de propriété intellectuelle et que les article 20 du CETA s’applique à tous les détenteurs d’un droit de propriété intellectuelle selon les droits nationaux (donc UPOV 91 au Canada, et transcriptions nationales de UPOV 91 en Europe) et à tous les droits de propriété intellectuelle mentionnés dans l’ADPIC (Aspects du droit de la propriété intellectuelle liés au commerce, annexe du Traité de Marrakech)

Par ailleurs, nous voyons dans le CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) avec le Canada et dans le traité avec la Corée un ensemble de mesures draconiennes obligeant les acteurs économiques à respecter les droits de propriété intellectuelle. Même si la contrefaçon est seulement alléguée, les actifs peuvent être saisis.

En vertu du CETA, et dans le traité avec la Corée, un agriculteur accusé d'être frauduleusement en possession d’une variété végétale protégée ou une variété de semences portant un gène breveté pourrait ainsi voir ses biens saisis et ses comptes bancaires gelés (CETA février 2016 art 20.37.3). L’article CETA 20.35.2 précise :

“ Chaque Partie peut prévoir que les mesures visées au paragraphe 1 comprennent les description détaillée, avec ou sans prélèvement d'échantillons, ou la saisie physique le présumé marchandises de contrefaçon, et, dans les cas appropriés, des matériels et instruments 165used dans la production ou la distribution de ces produits et les documents relatifs celui-ci. Les autorités judiciaires seront habilitées à prendre ces mesures, si elles nécessaire sans l'autre partie soit entendue, en particulier lorsque tout retard est de nature de causer un préjudice irréparable au détenteur du droit ou lorsqu'il existe un risque démontrable de la destruction de preuves.

Cela signifie la chose suivante : sans que l’agriculteur soit nécessairement entendu, les autorités judiciaires compétentes (Cour Européenne des Brevets entre autres) peuvent sur une simple présomption de contrefaçon saisir sa récolte, ses semences, ses machines et sa comptabilité.

Si l’agriculteur est reconnu coupable, sa récolte ou des semences et des outils pour la culture seront détruits (CETA art 20.38.1) à ses frais (CETA art.20.38.2). En outre, des injonctions pourraient être émises (CETA art 20.37) afin de prévenir une infraction. Cela pourrait signifier que si les agriculteurs ont loué les services d'un trieur à façon ou ont nettoyé des semences eux-mêmes, ils pourraient être frappés d'une injonction et pourraient se voir accusés d’être des contrefacteurs potentiels (CETA art 20.37.1,2,3).

Aussi les mesures créent un climat de peur et de suspicion où chacun doit craindre d’être dénoncé comme contrefacteur, comme il apparaît dans l’extrait suivant du paragraphe 20.36 du CETA:

« Ces informations peuvent inclure des informations concernant toute personne impliquée dans tous les aspects de la contrefaçon ou violation alléguée et en ce qui concerne les moyens de production ou les canaux de distribution de la contrefaçon ou prétendument contrefaisant des biens ou des services, y compris la identification des personnes tiers allégué d'être impliqués dans la production et la distribution de ces produits ou services et de leurs canaux de distribution.»

La peur de la justice conduira les gens à se taire et à payer pour les semences commerciales, qu’ils pourraient tout aussi bien et à un prix plus avantageux produire eux-mêmes. Cette législation mettra aussi une pression énorme sur les trieurs à façons qui n’oseront plus proposer leurs services.1

La question essentielle qui se pose pour nous :

Quel est le rapport entre ses traités et l’exception agricole que nous venons d’obtenir dans la législation sur la contrefaçon en France ?

Il semblerait qu’une pluralité juridique est un fait commun dans le droit international. Le droit national et les clauses dans les traités de libre échange peuvent se contredire. Toutefois, en cas de différend, le droit international est susceptible de prévaloir sur le droit national. Par exemple, si Monsanto Canada ou Monsanto Corée veulent faire valoir une contrefaçon contre un brevet sur une semence vendue en France, les clauses sur la propriété intellectuelle du CETA ou du traité avec la Corée peuvent prévaloir. L'exception agricole ne vaudra pas. En outre, même en cas de dénonciation du traité par l’Union européenne ou par le Canada, Monsanto pourrait 20 ans après la date de dénonciation accuser la France d'avoir provoqué un manque à gagner et demander des dédommagements avec intérêts à la France.

https://blogs.mediapart.fr/marc-tertre/blog/190516/un-article-revelateur-de-seralini-sur-le-gyphosphate

Un article révélateur de Séralini sur le Glyphosate...

On a tenté de réduire la crédibilité du chercheur Séralini à néant : tactique habituelle du lobbby...Sa réponse me semble intéresante à discuter, d'autant plus que médiapart n'est pas neutre dans ce cas, et qu'il reçoit une réponse qui permet,de,relancer l'affaire a nouveau frais (même si je ne crois pas que le principal accusateur réponde de façon argumentée a cette accusation...

«Les OGM sont des éponges à herbicides»

Jeudi 19 mai 2016

Florian Erard

Gilles-Eric Séralini: «Les études des grandes firmes sont totalement malhonnêtes.»

Thomas Jouanneau, via Wikimedia Commons

Le professeur Gilles-Eric Séralini juge les études toxicologiques sur les organismes génétiquement modifiés ou les pesticides peu sérieuses.

Critiques du monde scientifique, attaques de la presse, tentatives de corruption... Il en aurait fallu plus pour déstabiliser Gilles-Eric Séralini qui revendique son attachement à une science transparente et indépendante. Chercheur, professeur en biologie moléculaire aux universités de Caen, il est également président du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN). Son étude, «Toxicité à long terme d’un herbicide Roundup et d’un maïs tolérant au Roundup génétiquement modifié», a reçu un écho planétaire. En effet, le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), citant ses travaux, a classé, en mars 2015, l’herbicide phare de la multinationale Monsanto au rang d’«agent probablement cancérogène», soit la deuxième marche du podium en termes de nocivité.

En 2015 toujours, deux associations scientifiques allemandes lui décernent le prix du lanceur d’alerte. Il reçoit également, pour son dernier livre Plaisirs cuisinés ou poisons cachés, le prix Chapitre nature. Il est, avec le chef cuisinier Jérôme Douzelet, coauteur de cet ouvrage qui aborde la question des aliments transgéniques. Cette année, le prix de Théo Colborn, qui récompense les scientifiques défendant la santé environnementale, lui a été décerné. De passage à Genève à l’occasion de l’exposition de Greenpeace «AlimenTerre», qui sensibilise aux conséquences de l’utilisation des pesticides pour la nature, le professeur Séralini répond à nos questions.

Tout d’abord, quelles sont vos principales découvertes à l’issue de votre étude?

Gilles-Eric Séralini: Nous avons établi que des rats, nourris avec du maïs transgénique, développaient des tumeurs cinq fois plus vite que le groupe contrôle1 recevant une nourriture parfaitement saine. Ils présentaient aussi des dérèglements génétiques impliquant des maladies chroniques et des troubles de la respiration cellulaire.

Par ailleurs, nous avons découvert que les herbicides comme le Roundup comprenaient des produits, non déclarés, mille fois plus toxiques que le seul glyphosate, substance déclarée active par Monsanto.

Et quels seraient les risques pour l’humain?

Nos travaux évoquent des perturbations hormonales, rénales, des problèmes de fertilité et des dangers pour les femmes enceintes. En clair, l’humanité tout entière est concernée. En effet, 80% des organismes génétiquement modifiés (OGM) sont créés pour absorber de grosses quantités de désherbant. Le soja ou le maïs sont des éponges, des bombes de Roundup! Et en fin de compte, nous retrouvons ces aliments dans nos assiettes.

Comment avez-vous abouti à des résultats si alarmants?

Nous avons simplement poussé les études plus loin, ce qui n’avait jamais été fait. Les rats, par exemple, ont été observés durant deux ans et non trois mois, comme le font les grandes firmes. Par ailleurs, nous avons effectué des prises de sang sur nos rongeurs et étudié 100 000 paramètres, du jamais vu.

Quant au Roundup, l’étude est basée sur des doses réelles, à savoir celles que l’on retrouve dans l’eau du robinet. Même à ces faibles quantités, une nocivité grave a pu être établie.

Vous jugez les études des grandes firmes moins sérieuses?

Elles sont totalement malhonnêtes. Par exemple, tester le glyphosate seul est une véritable fraude. Monsanto l’utilise comme faux-semblant. Ceci permet à la multinationale de déclarer non nocif le Roundup. Or, dans ce produit commercialisé, nous avons détecté des poisons mille fois plus toxiques que le glyphosate lui-même. Ces corrosifs sont obtenus à partir de fonds de cuves de pétrole brûlés, leur but étant de renforcer l’effet désherbant. D’un point de vue environnemental et de santé publique, il faut s’en inquiéter puisque ces composants s’accumulent et ne se dégradent pas. Ils sont donc dans nos sols, dans nos végétaux et dans nos organismes en quantité croissante. Ils ont un effet de perturbation hormonale jusqu’à mille fois plus élevé que le glyphosate seul.

On vous reproche d’avoir étudié les effets des OGM sur des rats qui développent naturellement des cancers...

Oui, j’ai en effet essuyé cette critique, mais cette attaque est ridicule! Aujourd’hui, à travers le monde, on compte plus de 100 000 autorisations délivrées pour des expériences avec ces rats. Si j’ai tort, doit-on annuler tous les tests réalisés avec cette espèce? En réalité, il est faux de dire que ces rats développent des tumeurs plus facilement. Cela fait partie des fraudes mises au point par les grandes firmes...

En quoi consiste la «fraude» dans ce cas précis?

L’industrie des OGM prend pour groupe contrôle une base de données répertoriant les paramètres de rats enregistrés... depuis 1975, tous continents confondus: nous savons très bien que la nourriture était intoxiquée, il y a quarante ans déjà, et que des produits dont on ne connaissait pas les effets nocifs étaient utilisés sans retenue. Ces données historiques révèlent donc un fort taux de tumeurs chez ces rongeurs, ce qui permet aux firmes de masquer les résultats. Elles parviennent ainsi à montrer que les rats nourris aux OGM ne développent pas plus de tumeurs que le groupe contrôle. Ce stratagème est doublé d’une durée des expériences limitée à trois mois. Bien évidemment, cela n’offre aucune possibilité de découvrir les effets à long terme des produits OGM.

Comme déjà dit, avec nos expériences menées sur deux ans, nous avons vu apparaître des tumeurs cinq fois plus vite chez les rats nourris aux OGM que chez ceux du groupe contrôle. Pareil pour ceux qui buvaient du Roundup à dose infime. Nous avons donc mené l’étude la plus sérieuse jamais réalisée.

Par ailleurs, vous avez des contradicteurs importants, telles que des agences garantes de la santé publique au sein des Etats.

Vous avez raison, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) dit que le Roundup n’est pas cancérogène. Cependant, le travail de ces agences n’a rien de plus sérieux que celui des grandes firmes. En effet, l’EFSA a uniquement statué sur le glyphosate, sans considérer les composants précités. Pis, ces organes comptent souvent, parmi leurs membres, des lobbyistes qui défendent les intérêts de l’industrie, au détriment de la santé publique. D’après moi, 60% à 80% des gens qui se disent experts sont des lobbyistes cachés. Ce qui donne lieu à des études édulcorées. Certaines agences sanitaires mènent des projets de recherches cofinancés par des firmes, d’autres vont même jusqu’à se contenter des études réalisées par les firmes elles-mêmes.

Avez-vous déjà vu ces lobbyistes à l’œuvre?

Plus d’une fois! J’ai été approché par des agences. On m’a proposé un salaire de 2000 dollars de l’heure pour effectuer des expertises favorables à l’industrie. Par ailleurs, le bureau éditorial de la revue Food and Chemical Toxicology, qui avait publié mon étude sur le maïs transgénique et les rats, a été «infiltré» par un ancien de Monsanto. Son arrivée a engendré la demande de retrait de ma publication au motif, notamment, que le rapport entre les rongeurs testés et ceux du groupe de contrôle (cent quatre-vingts rats testés pour vingt rats contrôles, ndlr) ne permettait pas d’adopter mes conclusions. Autre fait intéressant, la page Wikipédia qui me concerne est sans cesse modifiée, j’assiste à une véritable guerre sur internet.

Vous avez également essuyé des attaques par voie de presse...

C’est exact. Un journaliste de Marianne, contre lequel j’ai porté plainte pour diffamation (le professeur Séralini a obtenu gain de cause en novembre 2015, le journal et l’auteur de l’article ayant été condamnés, ndlr), a publié un article exprimant de sérieux doutes quant à mon étude sur les OGM. Il avait évoqué des résultats écrits d’avance et une méthodologie servant à les conforter, le tout en concluant que mon travail constituait une fraude. Derrière tout cela, j’ai détecté la main d’un lobbyiste proche de Monsanto, connu pour avoir plaidé en faveur de la non-cancérogénicité du tabac dans les procès contre Philipp Morris.

Que préconisez-vous pour remédier à la malhonnêteté scientifique que vous dénoncez?

Je réclame davantage de transparence. Les protocoles, la taille des échantillons, les résultats des prises de sang, les études ayant servi aux autorisations: tout baigne dans l’opacité la plus totale pour l’instant. Pourquoi toutes les analyses des industriels ne sont-elles pas publiées?

Par ailleurs, je revendique des études réalisées à long terme, en mobilisant les produits aux doses réelles, à savoir celles qu’on trouve dans nos assiettes, dans l’eau du robinet, dans la nature. Ce n’est qu’à ces conditions que nous pouvons espérer obtenir un changement.

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Mobilisations possibles :une marche et une pétition!

Vous êtes extraordinairement mobilisés pour dire non au glyphosate, le pesticide le plus vendu au monde, qui entre dans la composition du Roundup de Monsanto. Plus de 147.000 d’entre vous ont signé la pétition lancée par foodwatch, la Ligue contre le cancer et Générations Futures. Et ce contre-pouvoir pèse !

Pour preuve : la Commission européenne devait décider hier de renouveler – ou pas – l’autorisation du glyphosate pour plusieurs années. Et elle a purement et simplement reporté sa décision pour la deuxième fois ! Elle nous avait déjà fait le coup en mars dernier. Ce jeudi, la Commission était prête à autoriser à nouveau le pesticide. Mais plusieurs pays - dont la France - ont déclaré leur intention de voter « non » ou de s’abstenir. Plutôt que de risquer de voir l’opposition au glyphosate l’emporter, la Commission a préféré ne pas soumettre la décision au vote... pour le moment.

Les fabricants de glyphosate ont illico clamé leur déception et jugé cette situation injustifiée. Injustifiée… vraiment ? Rappelons que le glyphosate est considéré comme probablement cancérogène pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). D’autres avis, polémiques ou entachés de conflits d’intérêts, tentent de minimiser les risques. Mais tant qu’un doute subsiste sur la nocivité d’une substance, l’Europe doit appliquer strictement le principe de précaution et protéger la santé de ses citoyens ! foodwatch, la Ligue contre le cancer et Générations Futures exhortent le gouvernement français à maintenir son opposition au renouvellement du glyphosate.



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Communiqué du collectif citoyen les Engraineurs et Combat Monsanto, le 20 mai 2016

Marche contre Monsanto à Paris, les citoyens se mobilisent pour défendre leur santé et une alimentation transparente.

Le 21 mai 2016, pour la 4ème année consécutive, des citoyens du monde entier feront converger leurs luttes contre Monsanto et les multinationales de l'empoisonnement (pesticides, OGM, etc) lors d'une journée mondiale de marches et d'actions. La mobilisation reste plus forte que jamais avec un record absolu de 41 localités inscrites en France cette année, et près de 400 dans le monde entier.

Les marches contre Monsanto sont des manifestations citoyennes autogérées et décentralisées, organisées sur la base d'un consensus apartisan. A Paris, ce sont le collectif citoyen les Engraineurs et l'association Combat Monsanto, avec le soutien du Collectif Stop TAFTA et de la Confédération paysanne, qui organisent la marche qui partira samedi 21 à 15H depuis la place de la République.

Notre santé avant leurs profits

Ces rassemblements sont l'occasion de dénoncer collectivement une agriculture intensive, usant de semences génétiquement modifiées (OGM) et dépendantes de pesticides toxiques (Roundup), sous la coupe de multinationales s'appropriant le vivant (brevet sur les semences) et menaçant la souveraineté alimentaire des peuples.

Les citoyens sont également préoccupés par les conséquences sanitaires qui pèsent sur eux et leurs enfants, du fait de la dispersion incontrôlée de milliers de molécules chimiques dans l'environnement (pesticides, perturbateurs endocriniens).

La situation est d'autant plus alarmante que la France est le 1er utilisateur européen de pesticides et le 3ème au niveau mondial. Aucune politique volontariste n'est venue stopper ce phénomène d'addiction à la chimie. Cela ne peut plus durer, la protection de la santé publique doit primer sur les profits de l'industrie chimique.

A l'heure où l'herbicide vedette de Monsanto, le Roundup et sa molécule le glyphosate, sont sur la sellette d'une réautorisation administrative - malgré les alertes des scientifiques et des associations - il est du devoir de chacun de descendre dans la rue pour réclamer le retrait immédiat et définitif du Roundup des rayons de supermarchés ainsi que l'interdiction de son usage professionnel.

Faire pression pour une agriculture écologique et une alimentation transparente

Nous demandons une agriculture relocalisée, écologique et productive, capable d'assurer aux agriculteurs un revenu juste, et aux consommateurs des produits sains et accessibles à tous les budgets. Nous réclamons une alimentation transparente et sans OGM, ni dans nos assiettes, ni dans l'alimentation animale, grâce à un étiquetage adapté sur tous les produits alimentaires, y compris les œufs, les produits laitiers et la viande issus d'animaux "Nourris aux OGM".

Déjà plus de 200,000 personnes ont signé la pétition « OGM transparence » portée par l'association Consommateurs pas Cobayes qui rappelle que « l’étiquetage est un acte déterminant qui permet à chaque consommateur de faire des choix économiques ET écologiques en toute connaissance de cause ». Nous réclamons également les plus stricts critères de transparence sur les Nouveaux OGM cachés, comme ceux issus de la mutagenèse.

#StopTAFTA, mettons fin aux négociations

Autant de réformes qui ne pourront être mises en place si la France, et l'Europe, persistent dans leur volonté de signer un accord de dérégulation commerciale avec les Etats-Unis (TAFTA ou TTIP) ou avec le Canada (CETA) (exemple concret).

Nous réaffirmerons donc notre opposition à ces traités qui soustraient le pouvoir des mains du peuple pour le placer dans celles des multinationales qui exploitent les Hommes comme le vivant. Aucun traité ne devrait pouvoir engager notre destin collectif sans recours à un référendum.

Afin d'exprimer toute notre détermination, nous ne nous contenterons pas de marcher le 21 mai : nous mènerons aussi des actions d'interpellation directe, qui placeront multinationales, distributeurs, producteurs et élus, devant leurs responsabilités.

Collectif citoyen les Engraineurs

Ps : Apprenant l'annulation de la manifestation à Strasbourg par les organisateurs de peur d'être infiltrés par l’extrême droite, et du risque de confrontation contre celle-ci au sein du cortège, nous réaffirmons que le positionnement apartisan de nos manifestations ne saurait être confondu avec une posture apolitique. Nous sommes favorables à une écologie radicale et émancipatrice dans laquelle l’extrême droite n'a aucune place ni possibilité de récupération. Toute idéologie prônant une écologie nationaliste ne peut être qu'une escroquerie intellectuelle car la nature ne connaît ni les frontières ni les races.

Benjamin Sourice

Cel: +33 (0)6 02051169

-Dans ma Commune.info‎ -Round-up non merci ! afin de voir de quoi en gros se compose une Action "Round-Up non merci " effectué par des manifestants !

-On peut aussi composer avec la végétation pour se passer de la chimie :

De l’art de bien répartir les plantes pour se passer des pesticides

SCANDALE | La présidence d’une réunion FAO/OMS sur les pesticides financée par Monsanto

By Mickael - Fondateur de News360x -

Mai 19, 2016

L’International Life Sciences Institute (ILSI), dont l’un des hauts responsables présidait une réunion sur la dangerosité du glyphosate, aurait reçu des «donations» à six chiffes de la part de Monsanto.

Les 18 et 19 mai, la Commission européenne doit se prononcer sur le renouvellement de l’autorisation de l’herbicide. Des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont conclu le 16 mai que le glyphosate, l’un des principaux composant du désherbant Roundup, ne présentait pas de risques cancérigènes pour l’homme par exposition alimentaire.

«Le glyphosate ingéré par l’alimentation ne présente pas de risques cancérigènes pour l’homme», lit-on dans un rapport conjoint qui indique en outre que les insecticides diazinon et malathion ne représentent pas de danger non plus.

Pour autant, un scandale a éclaté quand il s’est avéré que l’ILSI, dont le vice-directeur, Alan Boobis, présidait la réunion conjointe de l’OMS et de la FAO, était financé par Dow Chemical et Monsanto, les entreprises qui utilisent le plus le glyphosate, pour s’assurer que la Commission européenne autorise la vente de ce pesticide.

En 2012, l’ILSI a accepté une donation de 500 000 dollars de Monsanto et 528 000 dollars du groupe industriel Croplife International qui représente Monsanto, Dow Chemical et Syngenta.

En outre, quelques mois auparavant, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), l’agence de l’OMS chargée d’identifier les causes de cancer, avait classé le glyphosate comme «cancérogène probable» pour l’homme.

En France, Round-up ne cède pas

Durant l’été 2015, la ministre de l’écologie française Ségolène Royal avait promis qu’à partir du premier janvier 2016 le Roundup ne serait plus en vente libre. Elleenvisageait en plus d’interdire complètement l’usage de pesticides aux jardiniers amateurs dès 2022, selon un communiqué diffusé par la ministre de l’Environnement et de l’Energie en avril 2015. Ces propositions ne semblent, pour l’heure, pas réalistes.

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