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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 13:08
GB: des scientifiques autorisés à manipuler des embryons humains


Londres - Des scientifiques ont été autorisés à manipuler, pour la première fois au Royaume-Uni, des embryons humains à des fins de recherche, a annoncé lundi l'autorité britannique de la fertilisation humaine et de l'embryologie, la HFEA.

http://www.romandie.com/news/672221.rom

Cette autorisation concerne l'utilisation de la méthode Crispr-Cas9, qui permet de cibler les gènes défaillants dans l'ADN afin de les neutraliser plus précisément. Il s'agit d'une des toutes premières autorisations de manipulation d'embryons humains.

Nous avons approuvé la demande du docteur Kathy Niakan de l'Institut Francis Crick (de Londres) d'ajouter la possibilité de manipuler des embryons (humains) à son autorisation de recherche, a annoncé la HFEA.

La demande avait été déposée au mois de septembre afin d'étudier les gènes en jeu lors du développement des cellules qui vont ensuite former le placenta, pour essayer de déterminer pourquoi certaines femmes font des fausses couches.

Cela va permettre non seulement à Kathy Niakan de poursuivre ses recherches sur le développement précoce de l'embryon, mais aussi d'analyser le rôle de gènes spécifiques à travers l'utilisation de la méthode Crispr-Cas9, a commenté le professeur Robin Lovell-Badge du Francis Crick Institute.

Comprendre le développement de l'embryon pourrait nous aider à comprendre les causes de l'infertilité, des fausses couches et de certaines maladies génétiques, a ajouté Alastair Kent, directeur de Genetic Alliance UK.

La modification génétique d'embryons à des fins de traitement est interdite au Royaume-Uni. Elle est en revanche autorisée depuis 2009 dans la recherche, à condition entre autres que les embryons soient détruits au bout de deux semaines maximum.

Mais c'est la première fois qu'une telle demande a été formulée, avait précisé en septembre la HFEA, qui a confirmé lundi qu'il serait interdit d'utiliser les embryons pour les transplanter sur des femmes.

C'est une décision encourageante qui montre que le bon usage de la science et une surveillance éthique efficace peuvent aller de pair, a réagi Sarah Chan, docteur à l'Université d'Edimbourg.

En avril dernier, des chercheurs chinois avaient annoncé être parvenus à modifier un gène défectueux de plusieurs embryons, responsable d'une maladie du sang potentiellement mortelle. Une première qui avait soulevé des inquiétudes et des questions éthiques.

Les scientifiques chinois avaient eux-mêmes indiqué avoir eu de grandes difficultés et affirmé que leurs travaux montraient la nécessité urgente d'améliorer cette technique pour des applications médicales.

Le Royaume-Uni était devenu l'année dernière le premier pays à autoriser la conception de bébés à partir de trois ADN différents afin d'éviter la transmission de maladies graves.

Les opposants à cette décision ont estimé qu'elle allait trop loin en matière de modification génétique et qu'elle ouvrait la boîte de Pandore de la sélection des bébés.


(©AFP / 01 février 2016 12h37)

Eugènisme,biopiraterie ,les chercheurs mettent le doigt dans des affaires sensibles!

http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2016/02/01/des-chercheurs-francais-accuses-de-biopiraterie_4856892_3244.html

Des chercheurs français accusés de « biopiraterie »

Le Monde | 01.02.2016

L’affaire est à la fois sensible et exemplaire, parce qu’elle met en cause un organisme public, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), et qu’elle illustre la question de l’exploitation des savoirs ancestraux et des ressources biologiques puisés chez les peuples autochtones par des firmes pharmaceutiques ou cosmétiques. C’est là l’un des enjeux de la future loi sur la biodiversité que les sénateurs ont adoptée, mardi 26 janvier.

Les faits ont été dénoncés par la Fondation France Libertés-Danielle Mitterrand qui traque depuis une dizaine d’années les pratiques de biopiraterie. Elle affirme que le brevet délivré en mars 2015 à l’IRD sur une molécule issue d’un petit arbre tropical, le Quassia amara, est un cas d’école. « C’est un exemple caractérisé d’accaparement, une injustice flagrante à l’égard des peuples autochtones de Guyane », estime Emmanuel Poilâne, le directeur de France Libertés. La fondation a fait opposition auprès de l’Office européen des brevets.

Les feuilles de Quassia amara ont des propriétés insecticides et des vertus médicinales bien connues en Amérique latine, où elles sont en particulier utilisées pour traiter des accès de paludisme. Les chercheurs de l’IRD en ont isolé une molécule, la simalikalactone E (SkE), qu’ils destinent à enrichir la pharmacopée antipaludique. Mais avant de se concentrer sur cette plante, ils ont auparavant interrogé des communautés Kali’na, Palikur et des créoles en Guyane, pour connaître leurs remèdes traditionnels, leur technique, leurs effets.

Cette enquête ethnobotanique n’a rien de secret : l’équipe d’ethnopharmaciens et de biologistes l’a racontée dans plusieurs articles scientifiques. Ce travail lui a d’ailleurs valu d’être récompensée par leur institution du Prix de l’innovation pour le Sud en 2013. France Libertés reproche à l’IRD de ne pas avoir demandé leur consentement aux communautés qui l’ont aiguillé sur le Quassia amara et de ne pas avoir cherché à les associer à cette découverte d’une façon ou d’une autre.

« Absence totale d’éthique »

« Nous soutenons que dans le cas de la SkE, l’invention revendiquée n’est pas nouvelle car les chercheurs ont reproduit un savoir transmis de génération en génération », résume Emmanuel Poilâne. « L’utilisation abusive des connaissances traditionnelles des populations sans leur consentement préalable, ainsi que l’absence totale de retour pour le territoire ne peuvent plus être tolérés », a réagi comme en écho Rodolphe Alexandre (divers gauche), le président de la collectivité territoriale de Guyane. Mardi 26 janvier, dans un communiqué, il dit avoir appris « avec grand étonnement », le dépôt d’un brevet sur une « espèce typique de la pharmacopée traditionnelle locale » et dénonce « l’absence totale d’éthique de la part de ces chercheurs ». Il cite en exemple de pratiques vertueuses d’autres recherches sur des plantes menées dans le cadre d’un partenariat entre le CNRS, l’Institut Pasteur, l’université de Guyane et l’agence régionale de développement économique.

Pour l’IRD, qui compte 2 000 collaborateurs – dont plus de 800 chercheurs –, travaillant depuis plus de soixante ans principalement en Afrique, Méditerranée, Amérique latine, Asie et dans l’outre-mer tropical français, les accusations sont lourdes. « On nous fait un mauvais procès ! », s’emporte Jean-Paul Moatti, président-directeur général de cet établissement public. « Cette affaire est grave, car elle revient à freiner la recherche, alors que nous sommes confrontés à une course de vitesse pour trouver de nouvelles molécules antipaludiques tandis que les souches de moustiques développent des résistances, dénonce-t-il. Pour avancer, nous n’avons pas d’autre choix que de déposer des brevets. Evidemment, s’il y a un jour une exploitation en partenariat avec un laboratoire pharmaceutique, nous prendrons soin d’exiger que les populations du Sud dans leur ensemble bénéficient de prix adaptés. »

« Une vingtaine de brevets suspects »

Voilà pour une éventuelle commercialisation, mais qu’en est-il de la phase préalable de partage des connaissances ? Jean-Paul Moatti rappelle qu’il n’existait ni notion de communauté autochtone ni cadre défini pour obtenir leur consentement au moment de l’enquête de terrain, en 2003. Cela devrait changer. En effet, le projet de loi sur la biodiversité prévoit que la France ratifie prochainement le protocole de Nagoya. Cet accord international sur l’accès aux ressources génétiques et sur « le partage juste et équitable des avantages » n’est pas une nouveauté : il découle d’un engagement pris au moment du Sommet de la Terre à Rio en 1992, sous l’égide des Nations unies. La France l’a signé en 2011, mais pas encore ratifié. Dès lors que cela sera fait, d’autres règles déontologiques devront être établies, l’IRD y est-il prêt ? « Nous les mettrons bien sûr en œuvre dès que la loi sera votée et nous partagerons les éventuelles retombées économiques de cette innovation », assure-t-il.

Selon Thomas Burelli, docteur en droit à l’université d’Ottawa, la recherche publique française, oublieuse des connaissances partagées sur le terrain une fois passée la porte des labos, ne fait pas preuve de la meilleure bonne volonté dans ce domaine. Le juriste avait déjà épinglé les pratiques de l’IRD en Nouvelle-Calédonie.

Martine Valo
journaliste Planète

-Ailleurs la presse relève aussi le sujet scientifiquement controversé des manipulations du génome embryonnaire

Controverse sur les manipulations du génome embryonnaire

Pour la première fois, la Grande-Bretagne autorise les manipulations génétiques sur des embryons humains à des fins de recherche scientifique. La demande d’une généticienne londonienne a été autorisée lundi par les autorités de contrôle. Certains commentateurs y voient le premier pas vers le bébé design. D’autres en revanche saluent les avancées médicales en perspective.

Le progrès médical doit être le maître mot

La manipulation génétique des embryons doit se limiter à la stricte protection de la santé, rappelle le quotidien conservateur El Mundo, qui exige une rectification de la législation en ce sens :

«L'expérience nous a montré que si la technologie génétique permettait de développer des thérapies contre certaines maladies telles que le cancer ou Alzheimer, on pouvait aussi la dévoyer pour cloner des êtres humains. Si dans le premier cas, il s'agit d'un progrès scientifique, dans le second, on enfreint des principes éthiques fondamentaux. En d'autres termes : la sélection génétique est défendable pour traiter des maladies, mais pas pour créer l'enfant de ses rêves. Et il est essentiel que toute législation s'applique à respecter ce principe moral à l'avenir.»

A quand le bébé design ?

La manipulation génétique d’embryons humains pourrait bien préparer le terrain au bébé design, redoute le quotidien conservateur Lidové noviny :

«La question fondamentale qui se pose consiste à savoir si les personnes qui définissent les règles de la recherche génétique maîtrisent suffisamment leur sujet. Ecartons tout malentendu : cette dernière phrase ne cherche pas à discréditer les scientifiques. … Ils affirmeront en leur âme et conscience que la procédure est on ne peut plus sûre. Ils clameront qu’il sera toujours interdit d’implanter un embryon génétiquement manipulé dans l’utérus d’une femme. D’autres voix pourraient cependant faire valoir que ce qui est possible deviendra un jour réalité, tôt ou tard. S’il est possible de modifier des plantes génétiquement, on exploitera cette technique pour combattre la faim en Afrique. Mais il en ira de même dans la pratique des embryons humains. On a ouvert la voie à la création d’enfants génétiquement modifiés.»

Un débat qui s'impose depuis longtemps

Dès lors qu'il s'agit de manipulations génétiques sur des embryons humains, le dialogue public doit primer sur la liberté de la recherche, assène le quotidien Süddeutsche Zeitung :

«Car l’autorisation de faire des expériences sur le patrimoine génétique humain ne concerne pas uniquement les chercheurs, elle ne concerne pas uniquement les Britanniques, elle concerne l’humanité. La modification du génome peut transformer l’avenir de l’espèce humaine. Elle peut éliminer pour toujours des défectuosités indésirables, des faiblesses physiques voire même mentales. … Le premier pas dans cette direction a été fait sans consulter l’opinion publique. Dans les laboratoires, la digue a lâché. Avant que le prochain pas ne puisse être fait, au grand jour, le dialogue qui s’impose depuis longtemps avec les hommes et leurs représentants politiques doit avoir lieu. La société doit pouvoir se saisir du sujet pour être à même de porter un jugement - et ce jugement doit être entendu et respecté.»

Un énorme progrès pour la recherche et la famille

L'objectif de cette méthode révolutionnaire est avant tout de venir en aide à l'espèce humaine, estime la pharmacologue Elena Cattaneo dans le quotidien de centre-gauche La Repubblica :

«CRISPR-Cas9, neuf lettres et un chiffre pour une véritable révolution. Elle consiste à comprendre comment améliorer la procréation médicalement assistée et avoir une meilleure connaissance du stade de développement précoce. Augmenter les chances de réussite d'une PMA signifierait pour les femmes souhaitant y avoir recours moins de stimulation ovarienne, de douleurs, de déceptions et plus généralement, l'augmentation du nombre de nouveaux-nés. ... Tous ceux qui ont à cœur la naissance d'enfants et la création de nouvelles familles devraient se réjouir de ce progrès. Le temps est venu de ne plus croire ceux qui ne cessent de blâmer la science pour son irresponsabilité en lui reprochant de vouloir créer le bébé parfait.»

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